Ils sont nés dans les petites salles des grandes villes françaises. La Machine à coudre à Marseille, le Mojomatic à Montpellier, la Mécanique Ondulatoire à Paris… Ils sont partis en tournée, ont rencontré des gens qui écoutaient la même musique qu’eux, flanquaient les mêmes badges qu’eux sur leurs perfectos, des amitiés sont nées, une scène aussi. Cette histoire, c’est celle que nous raconte la compilation Nuits Blanches, portée par Thibault Sonet (Les Lullies, Montpellier) et Stéphane Signoret (Lollipop Records, Marseille). Un instantané de cette scène – ou une photo de famille – du garage-punk français actuel, en seize pistes tranchantes et pleines de vie.
L’envie de sortir une compilation était déjà présente depuis quelques années dans l’esprit de Thibault Sonet : « J’ai toujours aimé les compilations qui ne se font pas quinze ans après, mais sur le moment. » Après une première tentative décevante sortie il y a quelques années, la faute à « une distribution catastrophique », le musicien a décidé de relancer l’idée et solliciter des groupes. « Ils ont été enthousiastes, certains ont enregistré des morceaux exprès pour la compilation. Tout le monde a répondu présent. »
Même si le choix de sortir le disque sur un format vinyle limitait le temps d’écoute, et de donc de groupes, la sélection s’est faite naturellement. « D’une façon ou d’une autre, je les connais tous. Ce sont des groupes qui jouent ensemble, qui se connaissant, certains s’enregistrent les uns les autres. »
Punk, garage et powerpop
À tout seigneur tout honneur, la compilation s’ouvre avec Les Lullies. Dernier soir, un morceau powerpop à haute intensité, à la mélodie accrocheuse, parfaitement représentatif de ce qu’il reste à écouter. On retrouve une powerpop cette fois plus adoucie, avec le nouveau groupe marseillais Flathead mais aussi les Nordistes d’Almost Lovers.
On bascule dans un punk pur-jus avec La Flingue (Marseille) et son À genoux dans la pisse, ou le Pesticide Kids des Scanners (Lyon). Pour représenter la scène toulousaine, Asphalt. Ainsi que Teenage Hearts pour Nantes, Food Fight pour Rennes et Boss pour Paris.
Et si cette scène peut paraître inaccessible pour les profanes, le disque a eu la bonne idée d’intégrer un insert avec photos et quelques phrases sur chacun des groupes. Notons aussi la très belle pochette réalisée par le Marseillais Olivier Gasoil qui, lorsqu’il ne se couvre pas la tête de gaffer pendant un concert, le pose délicatement sur ses pochettes de disques, pour un rendu esthétique surprenant.
NICOLAS SANTUCCI
Nuits Blanches
Lollipop Records
Sortie le 21 octobre