dimanche 10 août 2025
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Conte en miroir

Librement adapté de "Riquet à la houppe" de Charles Perrault, la pièce de Jeanne Béziers interroge le rapport à soi

Au début donc de la pièce, un tumulus de vêtements s’agite, laisse apparaître ici une jambe, là un bras. S’en extirpent enfin trois personnages vêtus de longues jupes multicolores, trois fées, Jean-Philippe Barrios, Noélie Giraud, Julien Perrier, qui endosseront par la suite tous les rôles. Les magiciennes racontent les origines de l’histoire, se chamaillent un peu, se contredisent, se remémorent leurs bourdes… voici la naissance de Riquet si laid mais fort intelligent, puis dix ans plus tard, celle de deux sœurs, l’une laide et intelligente, l’autre belle et stupide. La suite, on la connaît, mais à partir du moment où sa sœur devient étrangement passionnée de livres (ouvrages aux pages non écrites mais argentées de telle sorte que le lecteur y voie son reflet), la « laide » (un élastique en travers du visage suffit à transformer le comédien) se voit disparaître, sa caractéristique devenant celle de sa sœur, elle semble dépossédée d’elle-même. S’orchestre tout un travail sur le double, depuis les cloisons en miroir sur lesquelles de mêmes mots seront écrits à l’endroit ou à l’envers à la confusion entre les personnages, Riquet part finalement avec la laide intelligente qui l’aime, métamorphosée par le regard amoureux de son prétendant. L’ambiguïté intrinsèque des êtres est multipliée par la manière dont ils sont considérés en une kaléidoscopique mise en abîme…

MARYVONNE COLOMBANI

Riquet, opéra en miroir a été donné du 8 au 12 novembre au théâtre L’Ouvre-Boîte, Aix-en-Provence
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