Issu de la culture reggae qui n’est pas que de la musique, mais un esprit militant de paix et de partage, Couleurs Urbaines programme du dub, et affirme que la musique et la fête peuvent rimer avec éco-responsabilité, engagement social et recherche de la parité, dans les équipes et sur scène.
On sait que les musiques actuelles restent le secteur artistique où les femmes sont les plus rares, et encore plus rarement instrumentistes. Couleurs Urbaines, pour sa 15e édition, programme plus d’un quart de femmes sur scène, et Culture plus, équipe paritaire qui porte l’événement, veut atteindre 50% dans deux ans. Un colloque d’ouverture, le 1er juin, permettra également de mettre en question l’impact environnemental des structures et festivals varois.
Au programme
La programmation artistique se décline en deux jours de prélude, puis deux soirées intenses sur l’esplanade marine de Toulon.
Le 2 juin c’est DJ Matteo qui occupe la place de l’Equerre de Toulon. Le musicien de Chinese Man mixe et réconcilie hip-hop et électro, en allant chercher des sons en Turquie, en Inde et en Amérique du Sud, et aussi dans des pépites jazz.
Hip-hop toujours le 6 juin à La Seyne-sur-Mer, mais côté danse, avec Kadder Attou et la compagnie Accrorap qui fêtent leur ancrage en Provence avec ce Prélude, création pour dix danseurs en crescendo rythmique.
Puis le 9 juin on entre dans le dub et le cœur du sujet, avec pas moins de cinq sets successifs ! Dub inc pour un reggae français qui décoiffe les dreads ; The stone Monks qui entourent la ferveur de Soom T et son rap punk aux paroles acérées ; Brain damage, pas moins, pionnier du dub hexagonal qui occupe les scènes françaises depuis plus de trente ans ; Baltimores, MC marseillais qui avec Dedoo à la console et Romain à la basse, concocte un dub en live de sa voix métallique ; puis l’Ensemble National de Reggae, mi-fanfare mi-groupe de reggae, qui joue tous les standards historiques du répertoire.
Le lendemain l’affiche est tout autant chargée, avec l’Entourloop aux platines qui sample rap et reggae ; Sara Lugo, qui de sa très belle voix chante le reggae comme les plus grandes chanteuses de jazz, donnant depuis la France une couleur soul à la Jamaïque ; Miscellaneous en duo avec le MC Youthstar de Chinese man, pour une fusion revisitée ; Georges Steady qui chante les paroles de Brassens sur les standards reggae, merengue et biguine ; et puis Dirlo, rappeur marseillais qu’on dit insolent quand il parle violence sexuelle, drogue et meurtre dans les calanques. La note discordante d’un festival engagé ?
AGNÈS FRESCHEL
Couleurs Urbaines
Du 1er au 10 juin
Divers lieux, La Seyne sur Mer, Toulon
festival-couleursurbaines.com