C’est après le concert d’Alfa Mist et de son groupe que Marcus Miller monte sur scène. Si le premier avait déjà réussi à réveiller le Théâtre Silvain grâce à son jazz moderne mâtiné de hip-hop et une batteuse hypnotisante, le second a rameuté les fans au bord de la scène.
Le son de Marcus Miller est reconnaissable entre mille. Notamment grâce à sa technique de slap, poussée extrêmement loin dans le domaine du jazz. Pour rappel, le slap consiste à simultanément frapper et pincer les cordes pour avoir un son percussif proche de celui d’une batterie. Associée aux mélodies efficaces composées par Miller et à un puissant son de – vraie – batterie, un cocktail explosif est servi sur un plateau à un public déjà conquis. La chanson Detroit pose cette ambiance pour démarrer le concert, et rappeler à tous le niveau du monsieur au chapeau et des musiciens présents sur scène. Une technique solide et une précision en béton donnent aux basses de Marcus Miller une netteté déconcertante. L’instrument n’est plus utilisé pour remplir le fond d’un spectre audio, mais bien pour laisser s’exprimer tout le vocabulaire du musicien, ici en liberté dans son jazz si unique.
Basses fréquences
Comble de la classe, Marcus Miller parle à son public et présente ses musiciens le plus souvent en français. Jusqu’à la question : « Vous voulez qu’on joue Blast ou Come Together ? ». S’ensuit un arrangement de Come Together des Beatles, où la cohésion entre Miller et son public ne pouvait plus être niée, l’ensemble du théâtre attendant patiemment le signal pour chanter à l’unisson le refrain du standard. Peu après, les musiciens sortent de scène sous les applaudissement, et laissent la place à Hughes Kieffer, le directeur de Marseille Jazz des Cinq Continents, concluant ainsi l’escale du festival au Théâtre Silvain. Mémorable.
Mathieu Freche
Marcus Miller s’est produit au festival Marseille Jazz des Cinq Continents le 22 juillet au Théâtre Silvain. Le festival se déroule jusqu’au 27 juillet.