Zébuline. Que retenez-vous de 35 années passées à la tête du Forum de Berre ?
Patrick Veyron. Quand je suis arrivé en 1989, la Ville m’a demandé de créer un projet qui soit un lieu de rencontre autour de la pratique artistique. J’ai mis en place cet outil, avec plein d’envies, et je suis fier de ce que j’ai fait. Le Forum a depuis acquis ses lettres de noblesse, et est reconnu dans la région pour ce qu’il est. J’ai aussi vécu une véritable aventure avec l’équipe. La plupart des gens sont avec moi depuis le début et on a monté cette histoire ensemble. Le Forum continuera d’exister sans moi, mais je suis très fier d’avoir imaginé un projet, d’avoir fédéré une équipe et un public autour de lui.
Un outil avec une dimension sociale très marquée.
Tout à fait, quand on parle d’éducation populaire on est en plein dedans. Car à côté de la programmation artistique, il y a aussi de la pratique amateur et des rencontres avec les artistes. Que ce soit avec le public ou les écoles avec lesquelles on travaille. On est un acteur du lien social important, et pas que sur Berre.
Quelle couleur avez-vous souhaité donner à la programmation toutes ces années ?
Notre programmation a toujours été tournée vers les jeunes talents. Un mix d’artistes qui viennent d’un peu partout : régional, national et international. On a de la musique, mais aussi du spectacle vivant, comme le théâtre, le cirque… On a une programmation diversifiée mais toujours avec le souci de la qualité du spectacle que l’on propose.
Quels artistes êtes-vous particulièrement fier d’avoir invité ?
Je pourrais vous en citer à la pelle ! Je pense à Marion Rampal ou Perrine Mansuy, que l’on a accompagnées très tôt, et qui étaient professeures chez nous. On a aussi eu Jeanne Cherhal en 1998, elle n’était pas connue et a partagé la scène avec David Lafore, et il n’y avait que 50 personnes dans le public ! Je peux citer aussi Deluxe, Blick Bassy, Yun Sun Nah et même Moriarty.
ENTRETIEN RÉALISÉ PAR NICOLAS SANTUCCI
La saison commentée par Patrick Veryon 6 octobre. Si seulement, compagnie Ven : « Un duo superbe entre un jongleur et une équilibriste qui prend pour thème l’amour, la confiance, l’écoute… jusqu’au lâcher prise. » 31 octobre. Bateau, Compagnie Les hommes sensibles : « C’est un spectacle donné dans le cadre du festival En Ribambelle, qui est destiné au jeune public, et à l’adulte qui oublie souvent l’enfant qu’il a été. » 10 novembre. Alexis le Rossignol : « En général, on ne programme pas souvent de l’humour, mais lui on l’adore. Dans son spectacle, il pointe du doigt les travers de la société, et on en sort heureux. » 17 novembre. Perrine Mansuy trio : « Elle vient présenter son tout dernier spectacle, accompagné d’Éric Longsworth et Jean Luc Di Fraya, ses complices de toujours. » 8 décembre. Ignacio María Gómez : « Au cours de ses voyages, il a découvert sa “négritude”. Il propose une musique difficile à définir mais qui tend vers la méditation. C’est un très bel univers. Il est accompagné par Loy Ehrlich, un musicien incontournable dans les musiques du monde. »