Les directeurs de la salle du Petit Duc, Myriam Daups et Gérard Dahan savent repérer les talents ! Rencontré sur un quai de gare, Max Atger est ensuite entendu au conservatoire d’Aix, lors d’une master classe, puis les directeurs du Petit Duc attendent que le projet du jeune saxophoniste se construise. La sortie de Refuge ne pouvait avoir lieu que chez eux !
Aux côtés de ses complices, Sébastien Lalisse au piano et Pierre-François Maurin à la contrebasse, le saxophoniste déploie un univers en suspension. La soirée débute par le dernier titre de l’album, Un peu de neige : les premiers accords au pian semblent comme fascinés par leurs propres vibrations sonores, avant que d’amples vagues viennent accorder leur houle fluide aux premiers phrasés du saxophone.
On reste parfois aux frontières entre la respiration humaine et sa métamorphose. Le souffle se matérialise en notes, puis s’enivre de modulations tantôt voilées, tantôt éblouies de clartés nouvelles. On sourit à 5.03, numéro d’une chambre d’hôtel dans lequel les musiciens furent hébergés lors d’une résidence. On se retrouve dans un road-movie, promenade aux scansions entrecoupées qui s’étirent en discours facétieux où naissent des éclats de rire tandis que se dessine un paysage mouvant aux multiples facettes. Une série de tableaux s’ourle de clins d’œil à Thelonious Monk.
Le saxophone, sotto voce, répond aux méditations du piano et aux accents de la contrebasse. L’inventivité des thèmes s’amuse à de sublimes unissons qui s’ouvrent à de savants tissages à l’apparence improvisée. La musique éclot, libre, vivante. Une histoire sous-tend chaque titre, anecdotes, figures d’êtres aimés… Essentiel est alors le temps de rêver, d’accepter une écriture minimaliste et profonde, d’écouter le monde et ses résonances musicales. Rêveries délicates…
MARYVONNE COLOMBANI
Le 12 avril, Petit Duc, Aix-en-Provence
Refuge, label Free Monkey Records
18 avril
Cinéma Le Royal, Toulon