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Diasporik : D’El Andalus à Marseille

Fouad Didi, passeur de la musique araboandalouse, est en concert à La Cité de la Musique de Marseille

Né en 1964 à Tlemcen (Algérie), Fouad Didi baigne dès l’enfance dans les traditions musicales de sa ville natale, réputée pour son école intimiste, ornementée et spirituelle de la musique araboandalouse . Son père, membre d’une confrérie où se chantaient des hymnes sacrés, l’initie aux percussions (bendîr, darbouka) et à la mandoline. Mais c’est le violon, sous l’orientation de Yahia El Ghoul, qui devient son instrument de prédilection, aux côtés du oud (luth).

Formé aux répertoires classiques des maîtres Abdelkrim Dali, Redouane Bensari, et guidé par des Cheikhs tels que Brixi ou Ahmed Malti, Fouad Didi est un virtuose du violon et incarne la transmission orale des traditions tlemcéniennes.

L’école de Tlemcen et ses noubas

L’univers araboandalou repose sur le concept de nouba, suite modale structurée en plusieurs mouvements rythmiques (mîzān) de lents aux rapides. Tlemcen conserve 11 noubas majeures, réputées pour leurs ornementations subtiles, leur voix solistes puissantes et un violon lyrique porté vers l’expressivité.

Entre musique sacrée et musique savante, le répertoire arabo-andalou est sauvegardé durant la colonisation et constitue une notabilité puissante et ancienne en Afrique du Nord, avec une esthétique codifiée, influençant depuis des répertoires plus populaires comme le chaâbi. 

Cette esthétique « pleine de tarab » (extase) est à la fois précise dans son architecture et émotive dans sa transmission, un équilibre que Fouad Didi incarne pleinement.

Pédagogue et passeur 

Installé à Marseille depuis 1996, Fouad Didi, titulaire du Diplôme d’État et du Certificat d’Aptitude pour les musiques traditionnelles, enseigne à la Cité de la musique de Marseille, au Conservatoire de Toulon et à l’Institut des Musiques du Monde d’Aubagne, tout en dirigeant l’Orchestre Tarab, formé de musiciens issus des écoles de Tlemcen et d’Alger. Il y propose ateliers, masterclasses et formations, autour des formes classiques (nouba, hawzi) et populaires (chaâbi, melhoun), montrant ainsi la richesse évolutive du répertoire.

Passeur depuis plus de 30 ans, il contribue à l’émergence et la professionnalisation de nouveaux artistes, tels que Nadir Ben dont le premier album Maturity, Al Roshd paraît à l’automne prochain, suite à une série de concerts en France et en Algérie.

SAMIA CHABANI

Fouad Didi et son orchestre
les 24 et 25 juin
Cité de la musique de Marseille

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