dimanche 2 mars 2025
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AccueilCinéma Résistantes on the road

[Berlinale 2025] Résistantes on the road

Parmi les films présentés à la 75 e Berlinale, deux films nous emmènent dans un voyage : l’un sur les routes grecques, suivant une jeune femme ; le second, en bateau avec une septuagénaire le long des rives de l’Amazone. Deux résistantes aux ordres de la famille et de  la société qui vont découvrir un nouveau sens à leur vie

I agries meres mas/ Nos jours sauvages de Vasilis Kekatos

C’est dans une station service que se produit pour Chloé une rencontre qui va changer sa vie dans le film de Vasilis Kekatos : un lieu que le cinéaste doit apprécier : le même que dans son court métrage, La distance entre le ciel et nous, Palme d’Or du court métrage à Cannes en 2019. Chloe ( lumineuse Daphné Patakia)  la vingtaine, quitte la maison, de nuit, après une grave dispute familiale. Elle décide d’aller voir sa sœur à Evros  Elle est prise en voiture par un homme qui ne lui veut pas vraiment du bien. Enfermée dans le véhicule, lors d’une pause, elle est sauvée par Sofia  (Eva Samioti) et ses amis qui vivent dans un mobil home. Elle s’embarque avec eux le long des routes grecques. Ils sont jeunes, font la fête, boivent, dansent. Ils sont libres et au fil des villages traversés, lavent le linge des pauvres dans les machines qu’ils ont installées dans leur camping-car. Chloé apprend peu à peu les rituels de cette tribu qui devient la sienne : faire les loups dans la forêt, subtiliser des objets dans des maisons inhabitées, se baigner nus. Tombée amoureuse de l’un des garçons, Aris (Nikolakis Zegkinoglou) elle va vivre un premier chagrin d’amour. Sa sœur, enceinte, qu’elle retrouve à Evros, désapprouve complètement la vie qu’elle s’est choisie. Un film à la fois joyeux grâce aux images remplies de couleurs, à la chaleur du groupe, à la force de l’amitié, à la musique de Kostis Maraveyas mais aussi plein de la mélancolie d’un road movie qui va se terminer un jour.

O ultimo azul/The Blue Trail de Gabriel Mascaro

Dans une petite ville d’Amazonie Téresa 77 ans qui a toujours travaillé et a élevé sa fille, apprend qu’elle est licenciée. Elle a atteint l’âge limite : le gouvernement impose aux personnes de plus de 75 ans d’aller vivre dans une colonie isolée pour personnes âgées. Pas question pour Teresa d’accepter ce destin imposé ; elle a un rêve : prendre l’avion ; cela se révèle plus difficile que prévu : pour prendre un billet pour n’importe où, il lui faut l’autorisation de sa fille qui ne la lui donne pas. Pas question de baisser les bras.  Embarquée  dans une voiture fourrière jusqu’au bus de transport, munie d’un joli sac à dos fourni aux personnes âgées de la colonie et rempli de couches pour adultes, elle s’échappe pour tenter de ivre son rêve : voler. Elle a appris qu’elle pouvait  trouver un vol illégal à Itacoatiara. Il lui reste à trouver un « passeur ». Ce sera Cadu (Rodrigo Santoro) un marin étrange. Quand  il trouve un escargot dont la bave bleue, utilisée comme collyre éclairerait le chemin vers l’avenir, il l’essaye, devient brûlant de fièvre et ne peut plus diriger l’embarcation. Téresa apprend vite et prend le gouvernail quand la voie est libre. Elle va désormais mener sa barque. Elle fait  une rencontre qui va changer sa vie : Roberta (Miriam Socarrás), une femme de son âge, exubérante,  libre, athée, qui navigue  le long de l’Amazonie et vend des Bibles numériques aux communautés fluviales. Roberta lui apprend à faire des nœuds marins et surtout que  la seule chose en laquelle il vaut la peine de croire est la liberté .Ensemble, elles boivent, dansent, vivent. Le corps même de Teresa semble transformé, lumineux. L’interprétation de Denise Weinberg  est superbe et mériterait un prix.Les paysages de ce road movie sont d’une grande beauté ; les jungles verdoyantes, les ondulations du fleuve, les rives sinueuses sont magnifiées par le directeur de la photographie Guillermo Garza.

 On sort rempli d’espoir et de foi dans la résilience humaine à tout âge de ce film de Gabriel Mascaro, qui vient de recevoir l’Ours d’Argent du Grand Jury

.Il a obtenu aussi  le Prix du Jury Œcuménique et le Prix des lecteurs du Berliner Morgenpost

Annie Gava

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