Accès aux soins, isolement, discriminations de genre… si les femmes ne représentent que 3% de la population carcérale en France, elles en sont aussi les grandes oubliées. Non pas que les hommes soient particulièrement bien lotis, mais les femmes connaissent les mêmes problèmes qu’eux, et d’autres encore.
Il y a par exemple l’isolement. En France, les prisons qui accueillent des femmes sont très inégalement réparties sur le territoire, la plupart dans la moitié Nord de la France. Loin de leur famille, les femmes sont plus isolées que le reste des détenus, et leurs parloirs sont fréquemment vides.
Peu d’établissements qui accueillent des femmes, et seuls deux leur sont dédiés. Aussi, la non-mixité de rigueur en prison – qui est la pratique, non la loi – discrimine les femmes pour toutes les activités proposées en détention. Et quand elles y ont accès, elles sont souvent stéréotypées : un article de l’Observatoire international des prisons (OIP) nous apprend que la majorité des formations professionnelles proposées aux femmes sont liées à la cuisine et aux métiers de l’entretien…
Une autre étude du même Observatoire intitulée « Liberté de se vêtir : un droit remisé au placard », explique comment la notion de « décence » vestimentaire, à la discrétion du personnel pénitentiaire, est bien plus strictement appliquée aux femmes qu’aux hommes :« Les détenues doivent la plupart du temps se couvrir les épaules, les genoux, voire les mollets. »
À lire sur le site de l’OIP également : les problèmes liés à la précarité menstruelle, à l’accès à la contraception, au suivi médical des détenues enceintes… la liste des défaillances est encore longue.
NICOLAS SANTUCCI
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