lundi 14 octobre 2024
No menu items!
Plus d'infos cliquez ci-dessous
AccueilSociétéIdées et rencontresFières d’être Marseillaises

Fières d’être Marseillaises

À l’Alcazar (Marseille), dans le cadre du festival Bouger les lignes, des historiennes sont venues parler de la 3e édition du Dictionnaire des Marseillaises

Pour sa première édition, le festival Bouger les lignes qui veut mettre en valeur les femmes et leur histoire a connu un grand succès. Concerts, rencontres se sont succédé avec un public au rendez-vous, en particulier lors de la conférence à l’Alcazar sur le Dictionnaire des Marseillaises. L’histoire de l’ouvrage est un périple qui suit celle du féminisme dans la région. Il commence à la fin des années 1970 autour d’un petit groupe bénévole de chercheuses et de responsables d’associations qui souhaitent donner de la visibilité aux femmes. « Il existait un dico des Marseillais mais seules 25 femmes y étaient répertoriées » explique Éliane Richard pionnière dans l’introduction de la recherche sur les femmes dans le cursus universitaire aixois. Ils – surtout elles – se réunissent, organisent des colloques pour partager les informations – Internet et l’accès aux archives en ligne n’existe pas –, éditent des publications et créent l’association les Femmes et la Ville. Une première édition sort en 1999 sous le titre Marseillaises 26 siècles d’histoires, puis une deuxième en 2013 pour l’année de Marseille Capitale de la culture. La 3e édition sera publiée en janvier 2025 mais est déjà en vente par souscription (Éditions Gaussen). 

« S’il présente les femmes nées à Marseille, comme la résistante Bertie Albrecht, nous parlons aussi de celles qui ont marqué la ville » explique l’historienne Catherine Marand-Fouquet ; des « passantes » comme l’architecte Zaha Hadid, créatrice de la tour CMA CGM,  Simone de Beauvoir affectée au Lycée Montgrand en 1932, qui aimait la ville et y revenait régulièrement avec un certain Jean-Paul Sartre, Pépita Carpena, réfugiée espagnole anarchiste, Julia Pirotte, photographe de la seconde guerre mondiale, Anna Seghers ou Ovsanna Kaloustian, décédée à 106 ans, qui fut l’une des dernières survivantes du génocide arménien. L’ouvrage s’intéresse aussi aux collectifs, celui des poissonnières ou des vendeuses de limaçons et à celles qui sont devenues des symboles : Ces « dames » qui défendirent la ville en 1524 de l’invasion de Charles Quint, Notre-Dame de la Garde ou Gyptis, du mythe fondateur de la ville. L’occasion de redécouvrir des femmes extraordinaires : La Taglioni, Berthe Sylva et Régine Crespin et d’en découvrir d’autres comme la peintre Françoise Duparc (1726-1778) ou Françoise Ega, ouvrière, écrivaine et défenseuse des personnes migrantes.

ANNE-MARIE THOMAZEAU

La conférence s’est tenue à l’Alcazar le 1er octobre.
ARTICLES PROCHES
- Publicité -spot_img
- Publicité -spot_img
- Publicité -spot_img

Les plus lus