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« La Treizième Heure », un hymne à l’amour

Dans son dernier roman, Emmanuelle Bayamack-Tam livre un hymne à l’acceptation joyeuse des différences

La Treizième Heure, c’est le titre d’un vieux film de Maurice Tourneur. C’est aussi le nom d’un parfum de Cartier. C’est surtout le titre du nouveau roman d’Emmanuelle Bayamack-Tam et et c’est le nom d’une église. L’Église de la Treizième Heure a été fondée par Lenny Maurier, l’un des principaux protagonistes de ce récit choral. Cette petite église (une centaine de membres à tout casser) accueille sans discrimination ceux que la vie a cabossés et qui attendent la treizième heure, celle qui verra s’inverser un ordre social inique, revenir Dieu sur terre et triompher l’amour. Vaste programme auquel frères et sœurs de la congrégation s’efforcent d’œuvrer à coup de messes poétiques, célébrations échevelées, ateliers de danse, fabrication de bougies, etc. Bref, « juste une communauté qui croit que la souffrance et la mort n’auront pas le dernier mot ». Une sorte de famille élargie qui vibre à l’unisson en scandant des poèmes, dont le fameux sonnet de Nerval qui évoque… « la treizième heure ». Au sein de cette étrange mais bien inoffensive « secte », une famille, étrange elle aussi. Farah, Lenny, Hind : la fille, le père, la « mère ». Les trois pointes d’un triangle hors-normes. Et les trois fils narratifs successifs du roman qui, certes, tient les annales de l’Église de la Treizième Heure, mais relate surtout l’amour fou de Lenny pour Hind, la trans sublime qui l’a un jour renversée autant que la poésie l’avait fait plus tôt dans sa vie ; leur passion fulgurante puis la naissance de Farah. Le récit est habilement mené, les points de vue alternent et l’histoire s’enrichit des passés qu’elle dévoile peu à peu. On retrouve avec délectation l’humour caustique de l’autrice, son aptitude à imaginer des parcours et des figures peu ordinaires, son goût pour le mélange des registres, son aisance à insérer des citations, qui font cohabiter sans distinction les grands noms de la poésie et ceux de la variété la plus populaire. Un style hybride, à l’image de l’identité de ses personnages. Un vibrant hymne à l’amour sous toutes ses formes, et à l’acceptation joyeuse des différences.

FRED ROBERT

La Treizième Heure, Emmanuelle Bayamack-Tam
P.O.L
23€ 

La romancière sera présente aux prochaines Correspondances de Manosque, du 21 au 25 septembre.

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