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Le crépuscule de Naïs

Au domaine de Pichauris à Allauch, la compagnie Dans la Cour des Grands présentait « Naïs », une randonnée théâtrale

C’était la dernière fois que la dynamique compagnie Dans la cour des Grandsfoulait les chemins de la garrigue pour interpréter Naïs, pièce adaptée et mise en scène par Sandra Trambouze et Géraldine Bascou à partir du film de Pagnol (1945), lui-même inspiré d’une nouvelle de Zola. Plus de 200 spectateurs participaient à cette randonnée théâtrale dans le domaine de Pichauris à Allauch, et notamment devant ce lieu gravé dans toutes les mémoires qu’est la Propriété Luc, la bastide aux volets bleus dans laquelle Pagnol passait ses vacances d’enfance. Dans ce décor naturel où résonnaient le pépiement des oiseaux et le rythme du swing des Saltimband, les spectateurs ont suivi les aventures de la belle Naïs, « fleur sauvage » interprétée avec justesse et sensibilité par Louise Desmullier, étroitement surveillée par le violent père Micoulain (Jacques Maury). Mais il suffira de la vue de Frédéric (Nicolas Rochette), noceur et séducteur au charme mutin pour que les deux jeunes gens entament des amours ancillaires dans la propriété de M. et Mme Rastaing (Franck Libert et Alice Mora), les parents du jeune homme. Le rôle le plus complexe revient à Toine, magistralement incarné par Olivier Cesaro, qui donne à cette comédie l’étoffe du drame. Amoureux transi de Naïs, il souffre de sa bosse, mais « les petits bossus sont des petits anges qui cachent leurs ailes sous leur pardessus ». Il déjoue alors le piège mortel que le père Micoulain veut tendre à Frédéric, mais s’inquiète pour l’avenir de Naïs qui porte un enfant que ne reconnaîtra sans doute jamais Frédéric, pressé de retourner à la ville pour terminer son droit.

« Je ne veux pas qu’on fasse du théâtre, je veux qu’on fasse des bulles d’émotion », déclare le co-directeur de la troupe, Emmanuel Fell de Ladurance. Le pari est réussi : à l’émotion du public s’est mêlée celle de la troupe, lors du crépuscule terminant une aventure de cinq ans, marquée par la perte d’Étienne Delfini Michel, ancien interprète de Frédéric, à qui cette pièce était dédiée en hommage.

Mais l’aventure Pagnol, dont on célèbre cette année le cinquantenaire de la mort, est loin d’être terminée : les randonnées de printemps laissent place aux balades théâtrales nocturnes d’été, avec Manon des sources, Souvenirs des collines, ou encore En attendant Marcel. Pour les randonnées théâtrales du printemps prochain, une nouvelle héroïne féminine remplacera Naïs, dont le nom reste encore secret…

MATHILDE MOUGIN

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