Un chemineau au cœur d’un paysage rocailleux, patiné par le soleil, abrasé par le vent. Un soir, Pierre pose sa solitude dans un village, comme il s’en trouve dans les crèches ou les romans de Giono. Synonyme de convivialité et de réconfort, le séjour est tourneboulé par des Brèches Noires qui fracassent l’hospitalité sur des traumas intimes.
Imaginée, écrite par Baptiste Zsilina, animée par quatre manipulatrices, la proposition réunit quelque trente figurines, au gré d’une histoire en dix tableaux. Le récit se déploie au sein d’un castelet monumental, dans lequel évoluent des poupées à fil long. Le dernier jour de Pierre, donné ces 24 et 25 avril à l’Alpilium de Saint-Rémy-de-Provence, synthétise la démarche de ces jeunes artistes multifonctions, qui allient invention esthétique, défi technique et rigueur d’exécution.
Au delà des gageures formelles, cette fable sur le réel et désirable reste au diapason de l’esprit de la compagnie Deraïdenz [lire ci-quelque chose], attachée à l’expression de l’imaginaire et la fantaisie, avec ça et là, de syncopes intempestives où le quotidien côtoie le bizarre ; l’ordinaire l’extravagance ; l’empathie la fantasmagorie.
Le dernier jour de Pierre
Les 24 et 25 avril
Alpilium, Saint-Rémy de Provence.
Et aussi :
Du 5 au 19 juillet
Festival Off d’Avignon
Théâtre du Train Bleu hors les murs, Sauveterre
Les Deraïdenz
Iels sont plutôt discret·e·s mais hyperactifs·ives. À leur sortie de la classe théâtre du Conservatoire d’Avignon, Léa Guillec, Sarah Rieu, Coline Agard et Baptiste Zsilina fondent Deraïdenz (traduire tohu-bohu), compagnie dédiée au théâtre marionnettique.
Huit ans plus tard, le collectif affiche une douzaine de créations pour la boîte noire (Les souffrances de Job, Biba Youv la sorcière…) ou l’espace public (La Dame blanche, Noël, le père…), et ont installé sur l’île de la Barthelasse leur Pôle Théâtre et Marionnette, où se succèdent stages professionnels, ateliers d’initiation et de construction. .
MICHEL FLANDRIN
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