dimanche 28 avril 2024
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MONTPELLIER : Il était une fois l’humain

Dans un solo aussi minimaliste qu’onirique intitulé Faire fleurir, Nicolas Fayol s’est interrogé sur le rapport de l’être humain à sa propre verticalité

Présenté en co-accueil par Montpellier Danse et ICI-CCN Montpellier, cette création Faire fleurir de Nicolas Fayol se découvre comme une histoire sans paroles. Porté par un titre poétique prometteur, presque utopiste en ces temps sombres, cette pièce solo qu’il a lui-même chorégraphié est le récit en mouvement d’un être humain confronté à l’impossibilité de verticalité, et donc de bipédie. Mais aussi par extension de danse, telle qu’on la connaît et qu’on la vit aujourd’hui. Est-ce un handicap ? La réponse est mise en suspens pendant tout ce spectacle qui se déroule sous un cube-ciel bas irradiant de lumière blanche, presque aveuglante, formant un espace presque clos, dont on ne sait pas s’il est enfermement forcé ou cocon bienveillant. Dans ce solo sous contraintes, Nicolas Fayol explore un monde parallèle qui semble infini bien que restreint à quelques mètres carrés. Le danseur est pierre qui roule sans but, enfant qui teste ses limites, animal terrestre qui s’adapte au monde. 

Corps en transition

La quête d’alternative est une exploration portée par une énergie en régénération constante malgré les essais, les ratés, les inattendus. Le tout accompagné en live par le collectif interdisciplinaire Hinterland, bercé par l’électro expérimentale et intimiste du duo Mont Analogue et transfiguré par l’univers visuel rêveur de Jéronimo Roé. Si on ressent la forte influence de la danse hip hop dans la gestuelle de Nicolas Fayol, ce dernier aime plus que tout décloisonner les genres et nous propulse dans un autre mode d’état chorégraphié où le corps semble chercher une forme de fusion bienveillante avec la terre qui le porte, le soutient, l’accompagne. Pieds, genoux, dos, tête, bras… Tout devient appui, énergie, expérimentation. Avec une douceur et une lenteur qui finit par nous envoûter au point de ressentir l’état d’être du danseur. Un corps en transition, comme le devenir du geste. 

ALICE ROLLAND

Faire fleurir de Nicolas Fayol a été présenté les 9 et 10 novembre à l’ICI – CCN, centre chorégraphique national de Montpellier/Occitanie dans le cadre de la Biennale des Arts de la Scène en Méditerranée
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