Municipales 2026, de quelle culture parlera-t-on ? Le débat, organisé par le SYNDEAC -Syndicat National des Entreprises Artistiques et Culturelles- pose la question de façon remarquablement directe, et politique : « Qui défendra une culture émancipatrice et vivante dans la campagne de 2026 ? ». Reste aux candidats, aux partis politiques, à se positionner clairement.
Le Syndeac, premier syndicat des entreprises du spectacle français, regroupe plus de 500 entreprises du spectacle, pour moitié des compagnies, pour moitié des lieux, essentiellement des Centres Dramatiques Nationaux (CDN) et des Scènes Nationales. Les représentants nationaux et régionaux sont les directeurs de ces lieux et des compagnies, aux prises avec les décisions politiques, et en particulier avec celles des villes, qui sont souvent leur premier financeur. Mais leur débat invite le SYNAVI et la CGT, qui représentent davantage les salariés, permanents et intermittents.
Que peuvent les villes ?
Face aux baisses de dotation de l’État et à l’affaiblissement économique des municipalités, face à l’augmentation des coûts qui altèrent gravement le financement des compétences obligatoires des municipalités (des crèches au commerce, en passant par la protection des inondations et des incendies et l’aménagement urbain), rares sont les municipalités qui misent sur une stabilité, une indexation sur l’augmentation des coûts, et rarissimes celles qui ont augmenté ces budgets en 2025.
Cette question budgétaire est essentielle, d’autant que toutes les politiques d’État sont en régression. Celle du ministère de la Culture directement, mais aussi les emplois aidés, les politiques de la ville, les politiques anti-discrimination qui financent aussi, indirectement, la culture. Comme les actions culturelles dans les établissements pénitentiaires, les écoles et les établissements de santé.
Mais le débat municipal ne s’arrête pas à la question budgétaire, et la question politique, qui est clairement posée en termes d’« émancipation », devra aussi aborder les visions politiques qui sous-tendent les choix politiques. Il est une droite qui défend les racines chrétiennes de la France, qui taxe de wokisme la décolonisation culturelle, qui refuse d’envisager la pluralité des cultures. Il est une gauche qui taxe d’élitiste tous ce qu’elle ne comprend pas. Et il est, entre les deux, tous ceux qui n’admettent pas l’importance de la culture publique, ou ne l’envisagent qu’en termes de retour sur investissement touristique.
Pour répondre à ces problématiques, 2h30 de débats sont prévus : Michaël Delafosse, maire de Montpellier, Emmanuelle Gourvitch déléguée générale du Synavi (Syndicat national des arts vivants), Claire Guièze directrice adjointe du CDN de Dijonc, Claire Serre-Combe secrétaire générale du Synptac CGT, Isabelle Vincent adjointe à la culture de Chartres, seront à la tribune, pour un débat animé par la journaliste Nora Hamadi qui donnera largement place à la salle, où de nombreux élus ont été invités.
Agnès Freschel
Municipales 2026, de quelle culture parlera-t-on ?
11 juillet à 10h
Opéra d’Avignon