samedi 5 juillet 2025
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Le grand défilé 

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Le Grand Défilé © X-DR

Habituée des propositions théâtrales inattendues en espace atypique – cour d’école, terrain de sports, lisière de forêt… –, Edith Amsellem aborde la thématique du vêtement avec sa nouvelle création. À travers les corps fièrement exposés sur le podium, son Grand Défilé est l’occasion de questionner les stéréotypes de genre, de détricoter les attendus et de redonner une place à la féminité et sa représentation dans l’espace public. 

À l’issue d’un atelier au Citron Jaune, un groupe de dix jeunes filles non-professionnelles se mêle à l’expérience. La présentation de cette étape de travail sera suivie d’un apéritif.

JULIE BORDENAVE 

16 mai
Citron Jaune, Port-Saint-Louis-du-Rhône 

Tournée en Amour : le Québec chez vos libraires

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Rodolphe Christin, Vincent Brault, Jean-Christophe Folly, Isabelle Grégoire © X-DR

Depuis le 12 mai et jusqu’à la fin du mois, les Libraires du Sud s’associent à Québec Édition pour proposer un événement rare : trois semaines de rencontres littéraires entre le Québec et la région Sud. Ce sont douze maisons d’édition et d’auteurs·ices québécois·es qui vont parcourir le territoire, accueillis dans 19 librairies partenaires à Marseille, Nice, Avignon, Aubagne, Carpentras, Gap, Château-Arnoux, Le Pradet et bien d’autres villes encore.

Ce grand voyage éditorial, joliment intitulé Tournées en Amour, entend célébrer la vitalité de la scène littéraire québécoise contemporaine, dans toute sa diversité et sa richesse. Romans, essais, poésie, bande dessinée, jeunesse, sciences humaines : chaque maison invitée porte une voix singulière, curieuse du monde, résolument tournée vers l’échange et la transmission.

Parmi les éditeurs présents, on retrouve notamment Écosociété, Québec Amérique, Mémoire d’encrier, La Peuplade, Pow Pow, Les 400 coups ou encore L’Oie de Cravan. Et dans leurs catalogues, les voix d’écrivains d’aujourd’hui : Isabelle Grégoire, Sophie Bédard, Rodolphe Christin, Jean-Christophe Folly, Jonas Fortier, Stéphane Picher, Marianne Chbat, Alexandra Boilard-Lefebvre…

Des rencontres 

Chaque soirée est une invitation à rencontrer une œuvre, une pensée, un territoire, et des personnalités singulières, passionnées, souvent engagées. Le 13 mai à la librairie Maupetit (Marseille), Isabelle Grégoire présentait Vert comme l’enfer (Québec Amérique), un roman choral entre Amazonie et Canada. Le lendemain, même lieu, le sociologue Rodolphe Christin questionnera notre rapport au tourisme et au monde avec Peut-on voyager encore ? (Écosociété).

Le 15 mai, trois lieux, trois auteurs. C’est le comédien et auteur franco-togolais, Jean-Christophe Folly qui viendra parler de son Benoît Blues (Mémoire d’encrier), une magnifique histoire d’amitié, à la Librairie l’Attrape-Mots à Marseille – il sera le 16 mai à Aubagne, librairie Les Furtifs. Marianne Chbat nous attendra, elle aussi à Marseille, chez Pantagruel, pour échanger autour de Famille Queers (Éditions du remue-ménage). À Avignon, Vincent Brault viendra faire découvrir un roman sensuel et déroutant, Le fantôme de Suzuko (Héliotrope), à La Comédie Humaine à Avignon.

Avec cette Tournée en Amour, les librairies deviennent des lieux de partage, d’altérité, un pont humain entre deux rives francophones Elles permettent aux mots de circuler, aux idées de se frotter et de découvrir ou de mieux connaître cette littérature québécoise, singulière, libre et vivante.

ANNE-MARIE THOMAZEAU

Tournée en Amour
Jusqu’au 31 mai
Divers lieux, Marseille et Région Sud  

Retrouvez nos articles Livres et Littérature ici

L’appel du rock

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Il ne faut parfois pas aller bien loin pour trouver le nom d’un événement : La Plaine du Rock. Tout est résumé en quatre mots. L’article est terminé. Ou presque. Disons quand même que le rendez-vous est gratuit, qu’il réunit 16 groupes de la « scène souterraine » marseillaise, et qu’ils représenteront toutes les chapelles du genre (punk, cold wave, folk, metal…). On y verra les vétérans de Bird in Shell, Piedebiche, Peritel… et des jeunes pépites avec La Flemme ou Catchy Peril. 

Si l’organisation garde les mêmes ingrédients, elle se permet quelques nouveautés. Un before du festival se tiendra dès 16 mai avec un « parcours itinérant entre musique et cinéma dans plusieurs de Marseille », où l’on verra notamment le premier volet de l’excellente « trilogie marseillaise » signée Benoît Sabatier et Marcia Romano. 

NICOLAS SANTUCCI 

La Plaine du Rock
18 mai
Place Jean-Jaurès

Du spectacle sur les rails 

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SOAF II. © Michel Wiart

Le Train Bleu investit le territoire à travers le regard d’artistes venus d’ici et d’ailleurs. Sur quatre jours, répartis en deux week-ends, c’est l’occasion de virevolter entre spectacles vivants, danse, musique, œuvres plastiques, et même des activités sportives. Proposée par le Théâtre des Salins dans sept lieux de culture, cette 9e édition emmène son public d’un lieu à l’autre, à pied, en bateau et même à vélo, relayant une programmation pour tous les goûts.  

De gare en gare, les spectateurs sont invités à une déambulation artistique le long de la côte bleue. Un parcours par jour est proposé, les 17, 18, 24 et 25 mai, avec à chaque fois un panaché de propositions éclectiques élaborées avec les opérateurs culturels partenaires : le Sémaphore (Port-de-Bouc), le Cadran (Ensuès-la-Redonne), le PIC Télémaque, la mairie de Vitrolles, Scènes & Cinés, et la mairie des 6e et 8e arrondissements de Marseille.  

17 mai

Pour le premier parcours la compagnie Furinkaï propose à Port-de-Bouc son spectacle MIZU — « eau » en japonais – pour un moment de poésie autour de l’urgence climatique, incarnées par une marionnette de glace – confectionnée par Elise Vigneron bien sûr. 

À vélo ou en bateau, le public atteindra ensuite Les Salins pour un voyage au cœur théâtre didactique, joué en moyen français par la compagnie En devenir 2, qui présente Quelques quintessences, cinq leçons et demie de pantagruélisme : de liberté d’esprit, d’un art de vivre dans la sagesse et la bonne humeur, inspiré de l’œuvre de Rabelais.

18 mai 

Le 18 mai, rendez-vous est donné au parc du Griffon à Vitrolles pour une performance de danse urbaine de la compagnie Oxyput et son spectacle intitulé SOAF II. Ensuite, un choix s’impose entre la pièce Mon premier mari était scaphandrier au Pic Télémaque, une co- médie hilarante mise en scène par Renaud Marie-Leblanc [lire notre retour ici], et une balade dans les calanques guidée par l’animateur nature Philippe Gregori, qui raconte l’histoire du parc par la faune et la flore du littoral.

24 mai

Au bord de l’étang de l’Olivier, à Istres, la compagnie Ayaghma, propose Un Grand Récit (premiers pas), une invitation dansée à célébrer la vie, pensée par le chorégraphe Nacim Battou. Suivie d’unesoirée chaleureuse avec Le Banquet des Merveilles. Sylvain Groud, metteur en scène, écrit une pièce chorégraphique qui donne une parole à cette partie de nous qui n’attend que d’être dévoilée au grand jour.

25 mai

Dernier parcours et peut-être le plus sportif : une sortie en kayak dans les calanques à Carry-le-Rouet – ceux qui n’ont pas le pied marin pourront profiter d’une balade à pied – après quoi un concert gipsy-latino et variété français est donné par le duo La Touche Manouch’ au Solarium de la Redonne.

LILLI BERTON FOUCHET

Le Train Bleu
17, 18, 24 et 25 mai
Divers lieux, entre Marseille et Port-de-Bouc 

Retrouvez nos articles Scènes ici

Humour, scaphandrier et stéroïdes

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Mon premier mari était scaphandrier, lors de sa « tournée en appartements » © A.-M.T.

Le musicien surgit, empêtré dans une combinaison de plongée, affublé de palmes aux pieds qui lui donnent une irrésistible allure de canard. Violoncelle en main, Jean-Florent Gabriel avance, imperturbable, vers un siège qu’il ne quittera plus, prêt à dérouler son jeu avec un sérieux désarmant. Face à lui, Agnès Audiffren enchaîne un monologue décapant, servi avec une énergie impertinente. La salle éclate de rires à chaque réplique, tandis que le contraste entre la frénésie de l’actrice et l’immobilité du musicien, savamment orchestré par le metteur en scène Renaud Marie Leblanc, déclenche une mécanique comique imparable.

Le texte, porté par Agnès Audiffren, est succulent. Elle y déroule l’histoire de sa vie commune avec sept maris improbables, dont les décès le seront tout autant. Le premier, Albert, était scaphandrier, le second, Robert, n’avait pas de problème d’argent : « avec lui, c’était terrasse viaïpi, toilettes viaïpi ». Le troisième, Ernest, faisait de la musculation. Gavé de stéroïdes, il perdit « ses bourses, sa rate, ses oreilles, son foie et sa zigounette… ».

Et puis il y eut André l’endocrinologue, Dédé l’ennemi public numéro quatre, Toto, le neveu par alliance de Garcimore. Désespérée des hommes, notre héroïne s’éprend d’Astrid, puis de Bébère, la pro du compost, et de bien d’autres encore… 

Avec Octave Santoro, auteur inspiré de ce texte – on avait découvert sa prose avec Le Tournoi des Sixtes, fable mordante et déjantée mêlant histoire, musique et politique – les personnages de cette comédie loufoque pour un violoncelle et une veuve, en prennent pour leur grade. Mais c’est sans doute l’amour et ses illusions… comiques que l’écrivain interroge avec le plus d’acidité.

ANNE-MARIE THOMAZEAU

Mon premier mari était scaphandrier
18 et 20 mai dans le cadre du Train Bleu
Pic Télémaque, Marseille

Spectacle vu dans le cadre de sa « tournée en appartements ». 

Retrouvez nos articles Musiques ici

Le dernier amour de Fauré

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© X-DR

Pour sa troisième collaboration avec la pianiste Aline Piboule, Pascal Quignard emporte dans la puissance émotionnelle de la musique et parvient à verbaliser l’indicible. Il y raconte, factuellement, sèchement parfois, l’amour profond de Gabriel Fauré, 55 ans et de Marguerite Hasselmans, de trente ans sa cadette. 

Le compositeur perd peu à peu l’audition, mais écrit ses Nocturnes les plus heureux, ses Barcarolles les moins mélancoliques, transfiguré par leur amour passionné « coup de foudre » qui durera « jusqu’au dernier jour ». Histoire d’une passion que l’écrivain restitue par un dialogue entre la vie et l’œuvre, marquées réciproquement par les fulgurances inattendues qui les traversent, que la pianiste interprète merveilleusement.

AGNÈS FRESCHEL

17 mai
Chapelle du Méjan, Arles

Homo Volcanicus 

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© X-DR

À partir des années 1970, les Français Katia et Maurice Krafft étudient et documentent les phénomènes volcaniques, participant ainsi à sensibiliser le grands publics à leurs dangers. Et ce au péril de leur vie : les deux meurent en 1991 sur les pentes du mont Unzen au Japon, lors d’une irruption qu’ils filmaient. 

Inspiré·e·s par les nombreuses images INA du couple, Clémentine Ménard et Antoine Vincenot de la compagnie La Station 24 décident de créer une pièce, une conférence théâtrale sur les volcans. Un sujet riche qui permet d’en aborder d’autres, notamment le rapport des humains à la planète et au vivant. Sur scène, iels incarnent deux conférencier·ère·s enthousiastes… visités par moment par les fantômes du couple Krafft.

CHLOÉ MACAIRE

Sortie de résidence le 17 mai
La Distillerie, Aubagne 

Upop

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Judith Scheele © X-DR

Judith Scheele, anthropologue de l’Ehess, est l’invitée de l’Université Populaire Marseille Métropole (Upop) dans le cadre de son cycle de conférences 2024/2025, intitulé « Quel monde voulons-nous ? ». Dans l’auditorium de la mairie des 1er et 7e arrondissements, sur la Canebière, elle s’appuiera sur ses recherches ethnographiques et historiques, au Maghreb et au Sahara, pour défendre Une histoire non-occidentale de la démocratie

Sans idéaliser les formes politiques nées ailleurs ou avant l’essor des États modernes, elle montrera à quel point l’inventivité humaine est riche et multiple en matière de gouvernance. Souverainetés partielles, par rotation, décentralisées, prises de décision collectives, cultures valorisant l’horizontalité… un autre rapport au pouvoir est toujours possible.

GAËLLE CLOAREC

19 mai
Mairie des 1/7, Marseille

Diasporik : Maroc Express

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Les retours estivaux au bled approchent, ils font partie des rites traditionnels pour les familles en exil. Rencontre avec la journaliste et autrice  Nassira El Moaddem qui vient présenter son livre à Marseille 

Diasporik : Qu’est ce qui vous a tenté dans la proposition du retour au bled en train ?

Nassira El Moaddem : Je suis une passionnée et une habituée du train. En 2022, après la crise sanitaire et la réouverture des frontières, les prix de l’avion, que nous prenions pour aller au Maroc tous les étés, étaient très élevés. Je me suis alors dit :  et si on tentait le train ?  Et depuis 2022, on rentre chaque été en train en famille, mon mari et nos trois enfants.

Quels sont vos souvenirs d’enfance de vos grands retours estivaux en voiture vers le Maroc ? 

Ils sont empreints de beaucoup de nostalgie. Ce n’était pas une partie de plaisir, mais j’en garde le meilleur : les plats qu’on préparait la veille avec ma mère pour les repas qu’on mangerait sur la route, la préparation de la voiture avec les nombreux bagages à caser, l’excitation d’avant le départ avec mes frères et sœurs, la chaleur dans la voiture, les taureaux sur la route, les arrêts aux stations-services espagnoles pour se reposer un peu, l’arrivée au port tant attendue, le bien fou de la brise marine, l’horizon marocain à l’approche de Tanger et l’arrivée pleine d’émotion chez la famille  Tellement de souvenirs qui nous ont façonnés. 

Ces parcours existent-ils encore pour les générations suivantes nées en France ? 

Je pense qu’ils ne s’arrêteront jamais. Peut-être que certains s’y rendront moins mais je suis persuadée que ces voyages continueront car ils sont une partie de nous-mêmes et que nous avons besoin de nous reconnecter à ce qui constitue une partie de nos identités. La question qui se pose désormais est de quelle manière nous y rendre, alors que le réchauffement climatique n’a jamais été aussi présent de manière concrète dans nos vies. Voyager en train jusqu’au Maroc, c’est une manière d’y répondre. 

Quels sont les enjeux actuels à renouveler les mobilités alternatives au voyage low cost pour les retours au bled ?

Je crois beaucoup à la valeur de l’exemple, au fait de montrer que c’est possible. Depuis notre premier voyage au bled en train, beaucoup de personnes m’ont dit qu’elles n’avaient jamais pensé à ce mode de transport. Et moi, avant 2022, ça m’avait à peine effleuré l’esprit. Pourtant, de nombreuses familles voyageaient déjà en train vers le bled quand nous, nous voyagions en voiture ! J’en parle dans le livre. C’est aussi pour ça que j’ai voulu faire ce guide-récit, pour montrer par l’exemple que c’est possible même avec trois enfants, mais surtout que c’est un voyage qui permet de prendre son temps, de contempler les paysages, de se reconnecter à la nature, de réfléchir à l’impact du réchauffement climatique sur les territoires qu’on traverse. 

Il est donc important, pour vous, de voyager autrement quand c’est possible. 

Oui, faire un Paris-Marrakech à 50 euros en compagnie aérienne low cost, ça donne l’impression individuelle de faire une bonne affaire, mais ça a un coût environnemental et social collectif destructeur, ici et au Maroc. Nous devons affronter ce problème en face. 

Voyager en train c’est aussi mesurer le temps, redécouvrir les paysages, l’hospitalité, décélérer…

Oui c’est l’avantage du train. Le temps ! Ce une forme de liberté ! Celle de me laisser porter,  de contempler, d’échanger avec mes enfants. Et de transmettre : les conséquences de l’activité humaine sur notre environnement, notre histoire de l’immigration, réappropriée à notre manière. 

C’est cela l’essentiel : nous avons besoin que les récits de l’immigration ne soient plus confisqués par l’extrême droite. Ce livre s’inscrit complètement dans cette démarche. Ces voyages sont des moments heureux où nous nous reconnectons à qui nous sommes.

Entretien réalisé par SAMIA CHABANI

le 16 mai à 18h30
Librairie L’île aux mots, Marseille

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Nos articles Diasporik, conçus en collaboration avec l’association Ancrages sont également disponible en intégralité sur leur site

Résistance musculaire

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Pour prendre de la masse musculaire et augmenter la résistance d’un corps vivant, il est nécessaire de provoquer des microfissures dans les tissus en les sollicitant légèrement au-dessus de leurs forces. 

Pas trop, pour ne pas les déchirer, et à des fréquences raisonnables, pour que les fissures soient comblées avant le nouvel entraînement. Les réparations musculaires successives augmentent considérablement la force et la résistance du corps, pour peu qu’il se suralimente et  n’abandonne pas à l’atrophie certains muscles mineurs en se concentrant, plastiquement, sur les biceps, les abdos et les fessiers.

Équilibre et endurance…

Une apologie de la muscu dans Zébuline ? La métaphore physiologique, appliquée au corps social, peut faire sens culturel au moment où il est question, face aux agressions continues venues de toute part, d’organiser la résistance politique. 

On peut d’ailleurs constater, cette semaine, que l’endurcissement, la robustesse, la détermination, s’imposent dans les programmations et la création artistique : Chloé Moglia fait spectacle de la suspension lente au Zef, le funambule Théo Sanson cherche l’équilibre dans les trouées poétiques d’Alain Damasio, Eva Doumbia et Ahmed Madani cuisinent pour réparer à Cavaillon, la danse se fait résistance affirmée à la Joliette, le Train bleu emmène en kayak et randonnée pédestre, pariant sur la force musculaire pour transformer notre rapport au spectacle. Quant aux hommes bleus de Générik Vapeur, ils font une démonstration d’énergie commune, insensée, sur la Canebière, détruisant tous les murs bidons… 

…font plus que force ni que fric.

Le tapis rouge de Cannes est loin : ici s’affirme le bleu, le muscle féminin, le contre-récit, le partage et la préparation au combat. Sur les écrans de Cannes les mêmes tendances artistiques se dessinent, mais la Croisette n’en finit pas de stéréotyper le corps des femmes, de monétiser le sexe, de cocktailiser sans mesure et bling-blinguer dans des palaces même pas somptueux, sous un ciel bâché d’hélicos sonores face à une baie couverte de yachts ostentatoires. 

#Metoo est passé sur les écrans, commence à modifier les comportements en coulisses et sur les tournages, Depardieu est condamné, comme Christophe Ruggia avant lui, et Philippe Caubère sans doute demain. Reste à se débarrasser du décorum, des flashes et de la surexposition médiatique qui attirent les milliardaires et les puissants qui dépècent le monde. Et à résister à toutes les réactions masculinistes qui veulent que les muscles resserrent l’étau, désormais entrouvert, sur les corps racisés, les corps des femmes, les corps trans et invalides. 

Comme dans nos chairs, face aux agressions, la résistance aux déchirements internes s’organise. Avec ténacité, nos muscles s’entraînent avec mesure pour parer les coups.

AGNÈS FRESCHEL


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