dimanche 24 novembre 2024
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Dividus

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DIVIDUS © Mirabel White

Dividus est la première pièce chorale de Nacim Battou et de sa compagnie Ayaghma (fondéeen 2017). Une dystopie chorégraphique pour sept danseurs, qui se déroule dans un futur où le spectacle vivant n’existe plus, où tout a été oublié, ses raisons, ses codes, ses critiques… Mais une minorité de danseurs a été préservée, pour donner à voir les vestiges de cet art oublié. Sur la scène, ils sont dans une boîte-laboratoire, protégés autant qu’observés. Des questions se posent : que s’est-il dit de si important dans ces lieux ? Aujourd’hui, quelles sensations devons-nous transmettre ? Le chorégraphe a emprunté le titre de son spectacle au philosophe et romancier japonais Keiichiro Hirano, qui définit le « dividu » comme ce qui réunit toutes nos personnalités, et nous définit en tant qu’individu et qu’être social. 

MARC VOIRY


20 novembre
Théâtre de Fos-sur-Mer

Petrouchka ou le choix d’Holubichka

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Petrouchka © Anais Baseilhac

La chorégraphe Émilie Lalande transpose le célèbre ballet Pétroucka d’Igor Stravinsky dans une époque intemporelle où règne l’hyper-consumérisme. Petrouchka ou le choix d’Holubichka fait de cette dernière le personnage central d’une réflexion poétique sur nos relations aux autres et à l’environnement. Qui Holubichka, poupée superficielle, choisira-t-elle entre Le Maure, figure du pouvoir et de l’argent, et Petrouchka, symbole de la sensibilité et de la nature ? Émilie Lalande explore avec délicatesse les thèmes qui lui sont chers: la place de la femme dans la société et l’écologie. Son écriture chorégraphique pour six danseurs, offre au public de tous âges une version humaniste de ce conte où l’espoir a toujours le dernier mot. 

ANNE-MARIE THOMAZEAU

20 novembre
Opéra Grand Avignon

La télé et la réalité

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(C) Pyramide

La nuit. Un parking désert, une silhouette s’entraine à la barre dans une séance de pole dance. C’est une jeune fille qui vit à Fréjus, à l’allure très « cagole » aux faux ongles très longs, aux vêtements clinquants, aux talons garnis de strass. Elle pique dans les magasins et revend chargeurs, produits, parfums… Elle sort avec ses copines, danse, se filme, vérifie le nombre de followers sur les réseaux sociaux – très important pour elle. Elle n’aspire qu’à une chose, être repérée et pouvoir participer au casting d’une émission de télé-réalité, « Miracle Island »saison 9. Elle s’appelle Liane Pougy et a 19 ans, précise-t-elle à la directrice de casting.

Commence l’attente et dans ce temps suspendu, nous allons voir vivre cette jeune fille d’un milieu défavorisé, pour qui la télé-réalité est un moyen de s’en sortir. Pour cela, il faut être parfaite, exacerber sa féminité, recourir aux artifices, faux cils, faux ongles, extensions capillaires, lèvres botoxées, seins augmentés et fesses quand on aura l’argent pour le faire. Liane n’hésite pas à malmener son corps. Elle se fait elle-même avec une aiguille un tatouage étoilé sur le ventre. Liane ne recule devant rien ; c’est une guerrière, toujours en action, frondeuse, impulsive, mais son regard triste d’animal blessé, parfois, révèle qu’elle ne se sent pas aimée : sa mère, qu’elle qualifie d’ « ombre »  et de « souffle » l’a placée durant trois ans dans un foyer et Liane veut tout faire pour éviter à sa sœur Alicia (Ashley Romano) le même destin. Elle a du mal accepter le soutien de Dino (Idir Azougli), un garçon fragile et touchant,   qu’elle avait connu au foyer.

Se refaire les saints

Liane croit en elle et… en Dieu. Elle apprend à Dino une prière et sans doute prie pour que sa croisade aboutisse. Bien qu’hyper sexualisée, elle est vierge et ne semble avoir aucun autre désir. Elle souffre pour être belle ; si elle est belle elle sera aimée… C’est un « diamant brut » qu’elle taille elle-même nous révélant au fil du film toutes ses facettes. C’est Malou Khezibi qui l’incarne. Un premier rôle au cinéma. Un coup de maitre !

Diamant brut, le premier long d’Agathe Riedinger,très bien filmé par Noé Bach, est un film un peu rugueux qui se laisse approcher comme son héroïne, facette après facette. Il faut accepter de mettre de coté ses propres clichés sur les « bimbos », sur ce qu’on peut trouver criard et de mauvais goût, ses préjugés bien pensants. Le regard bienveillant de la réalisatrice sur son personnage nous permet de le faire. Agathe Riedinger nous l’avait déjà montré dans son court J’attends Jupiter, présélectionné aux César 2019.

ANNIE GAVA

Diamant brut, d’Agathe Riedinger
En salles le 20 novembre

Voix de femmes

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Dès le début de Mémoires d’un corps brûlant (Memorias de un cuerpo que arde), le dispositif est clairement énoncé : on va entendre la parole de femmes septuagénaires et une comédienne va les incarner. Dans un plan séquence, tourné caméra à l’épaule, on assiste aux préparatifs du tournage : maquillage de l’actrice (Sol Carballo), équipe technique en action et le clap. La comédienne déambule à travers un appartement, époussette des cadres, ouvre des tiroirs, manipule des boites en fer, passant de pièce en pièce, répétant les mêmes gestes. Ce corps est l’incarnation de trois femmes, Ana, Patricia et Mayela qui ont osé parler, sans tabous de leur vie, de leur sexualité. Tour à tour, elles évoquent leur enfance, parfois difficile, leurs premières amours, leur premier baiser, leurs rêves souvent déçus, la solitude, la peur de mourir seules. Elles confient leurs plaisirs ou leurs frustrations, leur ignorance face à ce qui leur arrivait, les règles ou une grossesse, la baisse de la libido à la ménopause. Rien ne les préparait à leur vie de femme. Elles se souviennent de la recherche de l’invisibilité, seule armure face aux agressions sexuelles. L’une a reçu coups après coups, 17 années de terreur où le viol conjugal était de règle : « Tu dois tenir bon parce que c’est ta croix ! » l’encourageait sa mère ! Une femme physiquement détruite mais qui a réussi à remonter la pente même si les « souvenirs prennent de la place. »

« J’ai besoin d’un pompier »

Antonella Sudasassi Furniss a recueilli la voix des femmes de la génération de sa grand-mère et a choisi de mettre en scène ces moments évoqués, tricotant ensemble scènes de jeunesse et d’âge mur, images et voix, en longs plans séquences. Des voix fortes, des voix sincères, remplies d’humour parfois, des voix de femmes qui, malgré l’oppression, sont encore vivantes. « Pour éteindre le feu qui m’habite, j’ai besoin d’un pompier », plaisante l’une d’elle. Une parole qui a donné son titre, Mémoires d’un corps brûlant, à ce film, nécessaire dans cette période où le procès de Mazan nous rappelle que, pour certains, une femme appartient à un homme. Comme le dit une des trois protagonistes « Aujourd’hui, c’est la meilleure période de ma vie, parce que je suis complètement libre. »

ANNIE GAVA

Mémoires d’un corps brûlant, d’Antonella Sudasassi Furniss
En salles le 20 novembre

Après avoir déjà obtenu le prix du public de la section Panorama à la dernière Berlinale, il représentera le Costa Rica aux Oscars 2025.

In the Bushes

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In the bushes © Bohumil Kostohrys

C’est une habituée de Klap – Maison pour la Danse. Déjà passée par le studio de danse de la Belle de Mai pour présenter The ephemeral life of an octopus en 2018 et 2019, Léa Tirabassoest de retour avec la première de sa création In the Bushes ce 20 novembre. Sur une bande son signée Johanna Bramil et Ed Chivers – inspirée par la pièce orchestrale Schicksalslied de Brahms –, la chorégraphe poursuit son travail autour de l’absurde. Ici, il est question de théorie de l’évolution, d’exceptionnalisme humaine, dans un langage chorégraphique qui vient questionner la stigmatisation, la honte et les conventions sociales. 

NICOLAS SANTUCCI

20 novembre
Klap – Maison pour la danse, Marseille

L’arbre sans fin

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© Croqueti

C’est la grâce de Claude Ponti, auteur jeunesse dont les œuvres font un tabac, génération après génération, que de savoir aborder les sujets les plus graves avec une délicatesse et une pertinence inoubliables. Dans sa création 2024, la Cie Croqueti adapte son livre L’arbre sans fin pour traiter du deuil et de la transmission. La petite Hippolène perd sa grand-mère, et d’un coup elle incarne tous les enfants pleurant un être cher, sans pour autant renoncer à la joie de vivre leur propre vie. Pour rendre honneur aux multiples trouvailles visuelles et poétiques de l’album, les artistes mobilisent marionnettes et vidéos. Un beau spectacle à découvrir en famille, dans le cadre du festival Momaix

GAËLLE CLOAREC

20 novembre
Bois de l'Aune, Aix-en-Provence
Entrée libre sur réservation.

Le festival Jest monte le son pour l’innovation

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Myrrh wa Saphira © X-DR

Un festival à taille humaine, qui offre une lumière bienvenue à des artistes souvent émergents, et toujours innovants. Voilà le propos du festival Jamais d’eux sans toi (Jest), dans la droite ligne du travail annuel qu’effectue son organisateur, l’Aide aux Musiques Innovatrices (A.M.I.). Comme depuis quatre ans, le parcours musical propose du 19 au 30 novembre une sélection d’artistes, souvent accompagnés par cette structure, dans plusieurs lieux de Marseille (Friche, Théâtre de l’Œuvre, Cité de la Musique…), et dans la diversité des genres et des propositions artistiques. 

Pour son ouverture, le festival entre directement dans le concret. Ou dans la musique concrète, celle de Matthieu Fuentes qui présente son projet So Wrong le 19 novembre au Studio Mood de la Friche. Dans cette performance orchestrée, il compile les sonorités issues d’un vieux synthétiseur, des textes d’Antonin Artaud, d’une sonnette, de mobilier… 

Le même soir, en partenariat avec le GMEM, le festival invite à la rencontre et à la découverte avec Terrae Incognitae. Autour de Kamilya Jubran (ex-chanteuse du groupe palestinien Sabreen), se joignent Floy Krouchi et sa basse augmentée, ainsi que Youmna Saba, figure de la scène musicale alternative beyrouthine, qui donnera à entendre un oud au traitement spécial.  

Avec soin 

Pendant deux semaines, les rendez-vous s’enchaînent à bon rythme. Comme cette soirée du 21 novembre combine musique, performance et exposition co-programmée avec l’Atelier des artistes en exil, qui accueille notamment la rappeuse syrienne Wadee et le peintre kurde Mahmood Peshawa. Ou le lendemain à la Cité de la Musique avec – entre autres – le duo Myrrh wa Saphira porté par les deux artistes transdisciplinaires Saphira et Sarah My, qui propose un projet mêlant art et soin, entre « méditation ASMR, ambient éthéré et rêverie absurde ».

NICOLAS SANTUCCI 

Jamais d’eux sans toi
Du 19 au 30 novembre
Divers lieux, Marseille
lejest.fr

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« La Symphonie atlantique » d’Hubert Haddad, des enfants dans la guerre

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Tout commence à Ratisbone, ville médiévale allemande, Clémens vit avec sa mère Maria Hanke dans un immeuble bourgeois. Cette dernière, éprouvée par des deuils, sombre peu à peu dans la folie tandis que le pays bascule dans le nazisme. Avant de perdre totalement pied et d’être internée, elle confie à son fils un violon très précieux qui lui vient de son grand-père.  Ce violon, « son âme », il ne doit jamais s’en séparer. Confié à un vieil oncle qui vit au cœur de la forêt noire, l’enfant va découvrir la musique, la nature et les grands espaces chers aux romantiques allemands. La musique de Mozart, Liszt, Grieg résonnent tout au long du roman, expression de ce qui a de plus invulnérable dans l’être humain, avec ces symphonies qui consolent quand le monde prend feu de manière insensée. Le petit Clémens, évanescent, candide et victime de ses traits qui répondent à tous les standards de l’aryanité, se retrouve pris dans les tumultes d’une histoire de grands qui le dépasse. 

La symphonie atlantique fait écho à un autre roman d’Hubert Haddad Un monstre et un chaos (Zulma 2019). Ayant pour cadre le ghetto de Lodz, celui-ci raconte l’histoire de Chaïm Rumkowski, roi des juifs autoproclamé, qui, prétendant sauver son peuple, a transformé le ghetto en un vaste atelier industriel au service du Reich. Face à ce pantin des exigences nazies, dans les caves, les greniers, sourdent les imprimeries et les radios clandestines. Les enfants soustraits aux convois hebdomadaires se cachent derrière les doubles cloisons… Et parmi eux Alter, un gamin de douze ans, qui dans sa quête obstinée pour la vie refuse de porter l’étoile. Avec la vivacité d’un chat, il se faufile dans les recoins du ghetto, jusqu’aux coulisses du théâtre de marionnettes de maître Azoï, où il trouve refuge. Clémens, Alter, deux enfants que tout oppose mais que la folie des hommes réunit. Dans un style classique, académique mais ô combien dense, riche et poétique, Hubert Haddad parle de ces guerres dans lesquelles les principales victimes sont encore et toujours les enfants.

ANNE-MARIE THOMAZEAU 

La symphonie atlantique, d’Hubert Haddad
Zulma - 19,50 €

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Festival Queer In&Out : Déplacer la norme

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Ocean Film © Arizona Films

In&Out 2024 programme plusieurs films sur les premiers émois gays ou lesbiens, plusieurs spectacles de marionnettes queer de Johanny Bert, un grand cabaret drag, un DJ set déjanté… La présence de Paul B. Preciado et d’Océan, place la question des hommes trans au cœur des débats. Entretien.

Zébuline. Quelle importance vous donnez à la production de contenus par des personnes trans sur les sujets qui les concernent ?

Océan. Ça me paraît nécessaire, sur tous les sujets qui concernent des personnes qui vivent des discriminations, que le regard porté soit le leur. L’expérience de la minorisation ne pourra jamais être aussi précisément décrite que par celleux qui la subissent. C’est pour cela que j’ai fait Ocean, la première partie, en tant que réalisateur. C’était ça qui manquait. A la télé, les contenus sur les personnes trans étaient toujours réalisés par des personnes cis avec un regard altérisant, où le personnage transgenre est perçu comme autre, étrange, une petite chose qui se cache et qu’il faudrait aller débusquer sous les feuillages dans une forêt secrète. 

Il y a une perspective d’empouvoirement à raconter sa propre histoire, à poser un « trans-gaze » sur nos vécus, mais aussi sur les personnes cisgenre qui nous entourent. Nous sommes toujours scrutés comme une anormalité, il faut nous emparer de cette question de norme, la déplacer. C’est ce que je développe dans ma conférence au Liberté : changer de point de vue, c’est renverser la normalité. 

Dans votre série, vous montrez la violence des discours médicaux, familiaux, la violence du parcours administratif à l’égard des personnes transgenres, vous visibilisez ce que l’on vit habituellement dans une grande solitude. Pourquoi donner à voir cette violence malgré la vulnérabilité qu’elle fait apparaître ? 

J’ai toujours eu une volonté pédagogique. Déjà dans La Lesbienne invisible, mon premier spectacle, déconstruisait les clichés sur les lesbiennes, et Chaton violent sur le racisme. C’est important pour moi, il faut continuer à créer des ponts, avec humour, et bienveillance. Pour donner un exemple précis, quand je filmais ma mère, dans la série, qui me disait des choses très dures, très problématiques, puisque c’est là où elle en était, le fait de la filmer me donnait tout à coup beaucoup de force. Elle me disait des horreurs et moi je pensais « Ah ça, ça va être une super séquence! », ça donnait tout à coup une fonction, une utilité à sa violence. Ça pouvait permettre à d’autres de comprendre ce qu’on vit. 

Le processus créatif c’est un peu comme une armure pour moi. Chaque fois que je filme la violence, les choses difficiles que je peux subir, je leur donne du sens. Cette vulnérabilité, je dirai que c’est un endroit de reprise de contrôle, de pouvoir. Créer des objets artistiques me permet de transformer la violence en matière pédagogique, instructive, drôle et, d’une certaine manière, de la transcender. 

Qu’est-ce que vous pensez de l’évolution des représentations transgenres au cinéma ces dernières années?

J’ai le sentiment qu’il y a un double mouvement. A la fois positif parce qu’il y a de plus en plus de personnages transgenres et une plus grande réflexion sur leur représentation. On arrête petit à petit de faire jouer des personnages trans par des personnes cisgenres par exemple, ce qui n’était pas du tout le cas il y a 10 ans. Mais j’ai l’impression que ça n’avance pas assez vite. C’est compliqué de dissocier la question de la représentation de celle de la réalisation. Ça ne suffit pas d’avoir un personnage trans dans un film, une série, parce que c’est « cool » ou qu’on va se dire que ça fait « moderne » de traiter ce sujet. Ce qu’il faut, c’est plus de réalisateur·ices trans, mais aussi plus de réalisateur·ices et de scénaristes queer, racisé·es, plus de femmes. 

Les personnages minorisés sont souvent décevants parce que ce ne sont pas des personnes concernées qui les écrivent. Moi je suis très en distance, pour ne pas dire fâché, par exemple, avec Emilia Perez [Lire notre critique du film ici, ndlr]. Je trouve que c’est un film très problématique et ça m’accable de voir tout ce qui ne va pas dans sa représentation de la transidentité. Même si je suis très heureux pour Karla Sofía Gascón, de voir sa carrière d’actrice propulsée de cette manière, je trouve que ce film ne va pas du tout. J’ai envie de dire « Laissez tomber la représentation, arrêtez d’essayer d’écrire des personnages trans, vous faites n’importe quoi. Laissez-nous faire, ça sera bien mieux fait ». 

Le problème c’est que la transidentité est aussi un facteur de précarité. Peu de personnes trans ont la possibilité de faire des études et de se professionnaliser dans le cinéma. C’est en train de changer, je vois de plus en plus de chef·fes opérateur·ices concerné·es, de jeunes qui commencent à réaliser aussi. Je pense que les films fabriqués par des personnes trans, des personnes concernées arriveront petit à petit, et que les personnes cisgenres qui veulent traiter de ces sujets se renseigneront mieux et plus. Mais pour l’instant, cette maladresse dans la représentation et l’écriture de ces personnages nous retient encore. 

Entretien réalisé par NEMO TURBANT

Au programme
- Normal, Compagnie de l’Echo, spectacle déjeuner le 19 novembre, Théâtre Liberté
- Genres, sexualités, désirs et fantasmes, conférence d’Océan le 19 novembre, Théâtre Liberté
- Océan, film et rencontre avec Océan, le 20 novembre, Théâtre Liberté
- Young hearts, film d’Anthony Schatteman les 21 et 22 novembre, Cinéma le Royal
- Les 12 travelos d’Hercule, cabaret drag de En petit comité, le 21 novembre, Châteauvallon
- Hen, marionnette non binaire de Johanny Bert, du 22 au 27 novembre, Théâtre Liberté
- Orlando, ma biographie politique, film et rencontre avec Paul B.Préciado, le 23 novembre, Théâtre Liberté 
- La Bella estate, film de Laura Luchetti, le 26 novembre, Cinéma le Royal
- Baby, film de Marcello Caetano, le 28 novembre, Cinéma le Royal
- La nouvelle ronde, adaptation bisexuelle, asexuelle ou transgenre de la Ronde par les marionnettes de Johanny Bert, le 29 novembre, Châteauvallon
- Queer et marionnettes, rencontre avec Johanny Bert, le 30 novembre, Théâtre Liberté
- Débandade, spectacle sur les stéréotypes masculins d’Olivia Grandville, le 30 novembre, Théâtre Liberté

Deux rendez-vous avec Charlie 

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Rita Martoculli et Luciano Biondini © X-DR

Pou sa première  soirée de Charlie Jazz donnait rendez vous à  Pat Metheny : à soixante-dix ans, le musicien est plus qu’un guitariste. En près de deux heures, il a dévoilé  divers chapitres de sa prolifique carrière, rendant hommage au contrebassiste Charlie Haden, son mentor,  pendant une séquence débordant d’émotions autour de Beyond Missouri Skies  et de ses racines country.  Dans une symphonie en solo, il convoque Barbara Streisand ou les Beatles, sans oublier une incursion folk avec sa guitare Pikasso inspirée des tableaux cubistes de Picasso(4 manches, 42 cordes !), ou la guitare baryton et ses basses profondes, ainsi que son « orchestrion », assemblage de technologies numériques  et d’instruments désuets mis en circuit, qu’il commande à partir d’une guitare et de ses effets. Le jazz était là avec ce qu’il faut de bossa-nova ( Manha Do Carnaval) ou  de blues ( The Tokyo Blues de Horace Silver ).

Dolce italia

Le lendemain, ouverture de la soirée italienne avec le duo Rita Martoculli (piano) Luciano Biondini (accordéon). Entre le piano percussif et impressionniste, et l’accordéon  au phrasé be-bop superlatif, la symbiose naturelle. S’en suit la tête d’affiche de ce second soir, le quintet  La Dolce Vita, dernier projet du saxophoniste (alto et soprano) Stefano di Battista en hommage à la musique populaire transalpine. Avec force volubilité, tant dans les discours-fleuves entre les morceaux que dans le son doux et incisif de son instrument, le leader expérimenté valorisera le talent de ses compagnons de jeu (le jeune trompettiste Matteo Culetto notamment, ainsi que le pianiste Andrea Rea, sans oublier le contrebassiste Daniele Sorentino, et André Ceccarelli à la batterie). D’un Tu vuo fa l’americano hard-bop à une Dolce vita aux accents New Orleans, en passant par une jam-session sur scène avec le duo de première partie sur un six-temps à la Miles Davis, le groupe distille des ondes de plaisir sans fin.


LAURENT DUSSUTOUR

Ces deux concerts ont eu lieu les 6 et 7 novembre à la Salle Obino, Vitrolles

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