vendredi 4 juillet 2025
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Plus d’un tour dans zon Zac

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Dinaa © Fiona Bazze

Imaginé il y a presque trente ans, le festival Zik Zac est un exemple de métissage, d’ouverture et de partage qui n’a pas eu besoin d’attendre l’urgence pour créer l’union. L’événement organisé chaque été dans le cadre idéal du Théâtre de Verdure du Jas de Bouffan, à Aix-en-Provence, réunit à l’affiche des artistes de renom aux esthétiques dites du monde, de jeunes et émergents talents, et des artistes locaux. Encore une fois gratuite, sa 28e édition est à découvrir du 3 au 5 juillet.

Voyage, voyage

Vaisseau lancé sur les rives des musiques d’ailleurs, le Zik Zac marquera un arrêt remarquable en terres africaines, avec le Général Rebelle aka Jupiter Bokondji, à la tête du projet Jupiter & Okwess, qui mêle avec une énergie surpuissante la rumba, le soukous et le groove congolais à des riffs funk et rock. Les nouvelles stars du hip-hop sénégalais Def Mama Def (que les Marseillais pourront découvrir fin juin au festival Au Large), offriront un rap dakarois des plus novateurs, tandis qu’Abi Afrobeat sublimera les racines du genre d’effluves caribéennes et cubaines. 

L’inépuisable jamaïcain Clinton Ferron, bassiste de génie des cultissimes Gladiators, proposera une balade reggae-blues aux confins de l’humanisme et du groove, et les marionnettes berlinoises superstars de Puppetmastaz d’offrir leur live hip-hop aussi nostalgique qu’entraînant. 

Locaux motivent

Hybrides, les projets programmés mêlent bien souvent les influences musicales, à l’image de des Marseillais de Benzine, formation franco-algérienne qui trace une ligne entre la culture bédouine et les rythmiques électro, pour un raï psychédélique entêtant.

Curieuse, la programmation offre également une balade éveillée dans ce que la nouvelle scène offre de beau à entendre. Est ainsi à découvrir la folk rafraîchissante de la toute jeune et montante Dinaa ou bien encore l’électro-pop inspirée du duo suisse Roshâni. La jeune et talentueuse Baby Sharon (anciennement S.H.A.) représentera quant à elle de sa voix soul la nouvelle scène marseillaise, pour un voyage nostalgique et introspectif sur les rives de la nu-soul. 

Attaché aux formations instrumentales festives, le festival invite enfin les mélomanes marseillais Accoules Sax, la batucada Aixoise Curinga et la fanfare salonnaise Mudanza à électriser la foule. 

Pour les minots aussi 

Pensée comme une proposition ouverte à tous, le festival s’ouvre quotidiennement sur un spectacle jeune public. Cette année, de la poésie farfelue et dansée avec la Cie Éléphante, un plongeon dans le grand bain de la consommation avec Barbara Probst, et le trapèze volant humoristique des clowns des compagnies Aller-Retour et Basse Cour. 

LUCIE PONTHIEUX BERTRAM 

Zik Zac 
Du 3 au 5 juillet 
Théâtre de verdure du Jas de Bouffan
Aix-en-Provence

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La rue s’anime à Pertuis

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© Philippe Benaquista

Porte d’entrée du Luberon, Pertuis et ses vieilles pierres se font hôtes de choix pour les arts de la rue à l’orée de l’été. Chaque année à Lézardons dans la rue, des atemporels du secteur se mêlent aux plus récentes créations. Classique du genre, l’inratable Deux secondes de la compagnie Petit monsieur met aux prises Paul Durand, éternel héros tatiesque engoncé dans son costume trois pièces, avec une sournoise tente 2 secondes (les 20 et 21 juin). 

Frigo, clown corrosif et attachant au nez noir, revient quant à lui avec un nouvel opus pour tenter l’impensable, secondé par son fidèle acolyte : tenter de décoller, avec son réfrigérateur transformé en fusée (Frigo #opus2, Cie Dis bonjour à la dame, les 20 et 21 juin). Déjà avéré comme un incontournable de la saison, Une jungle de la Compagnie Chao.s revisite quant à elle l’allégorie dansée du nomadisme, une femme et un homme, bousculés par les événements de la vie, tour à tour rivaux ou soutiens l’un de l’autre, véhiculant une émotion brute (les 20 et 21 juin). 

Enfin, une cérémonie de funérailles un brin burlesque vous sollicitera peut-être pour honorer la mémoire du disparu (Partir en paixLes Compagnons pointent, les 20 et 21 juin). Le soir venu, les maîtres ès-pyrotechnie Karnavires font Feu de tout bois, donnant vie à une scénographie étincelante, faite de flammèches et d’épais brouillard, au son du piano et des cloches, entre nature et surnaturel au centre d’une clairière (au boulodrome Goujon, le 20 juinà 22h30).

Tout pour la musique​

En ce week-end de Fête de la musique, il s’agit aussi de la célébrer sous toutes ses coutures. Le Conservatoire de Pertuis propose plusieurs rendez-vous fédérateurs et transgénérationnels. En préambule Orchestre à l’école, le 20 juin à 18 h, place Saint-Nicolas ; Symphonic Pitchoun, en déambulation à travers les rues du village, le 21 juin à partir de 17 h ; musiques actuelles, place Jean Jaurès le 21 juin à 18 h ; exploration du thème de la conquête et de la découverte de l’Amérique par les jeunes musiciens de l’Harmonie junior (cours de la République, le 21 juin à 19h45), suivie d’un voyage musical des années 1970 à nos jours assuré par l’Harmonie adulte, à 21 h. 

Le lendemain, Ensemble de Cors écume un répertoire varié, de la musique baroque au jazz en passant par le rock et la musique de film (place du 4-Septembre, le 22 juin à 10h30). À 17 h sur le parvis de l’église, place à Fanfare, une joyeuse aventure collective liant musiciens de tout âge et de tout niveau. 

D’autres pratiques amateures ponctuent les festivités tout au long du week-end : chorégraphies de l’association Espace Danse sur des morceaux créés spécialement pour l’occasion par le département de MAO du conservatoire de musique de Pertuis (parvis de l’église, le 21 juin à 11h) ; répertoire de chanson française interprété par l’atelier Ô petits bonheurs (place Jean Jaurès, le 21 juin à 12h) ; déambulation dansée de l’association Luzolo, autour des danses et cultures africaines (départ place Jean Jaurès, le 22 juin à 14h45)…

JULIE BORDENAVE 

Lézardons dans la rue
Du 20 au 22 juin
Divers lieux, Pertuis

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My stolen planet: L’Iran côté faces

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Le film s’ouvre avec Farahnaz Sharifi qui commente, en voix off, des images d’enfance floutées, retravaillées : « Nous sommes le 8 mars 1979 ; c’est le jour de ma naissance. » Les images en noir et blanc de la photographe Hengameh Golestan donnent à voir des manifestations de femmes, tête nue, pour leur liberté. « Trois semaines après la révolution islamique en Iran, surviennent les premières restrictions concernant le corps des femmes. » C’est ainsi que commence le documentaire de la cinéaste iranienne, exilée à Berlin depuis 2022, dédié « aux femmes iraniennes qui se battent pour la liberté et à la mémoire de celles qui ont perdu leur vie sur le chemin. » Un film, à la fois journal intime et témoignage sur la vie en Iran, de la chute du Shah jusqu’à nos jours. Un film qui se construit à partir d’archives personnelles et d’archines privées, d’inconnu·e·s, en super 8.  

À 7 ans, Farahnaz réalise qu’elle a deux planètes : sa maison où elle peut être elle-même, danser cheveux lâchés ; et l’extérieur, à l’école, où coiffée du hijab, on lui apprend la haine. À l’adolescence, c’est le début de ce qu’elle appelle sa « dépendance ». Elle achète son premier téléphone et désormais elle filmera tout : des cafards dans une pièce, les fêtes avec ses amis, interrompues par la police. Elle doit tout filmer. Quelques années plus tard, sa « dépendance » augmentant, elle collectionne de vieilles bobines de films en super 8 qu’elle numérise et classe : « J’achète les souvenirs des autres ! »

Images avec les traces du temps, superbes comme celles de ces femmes, libres, qui dansent. Des traces contre l’oubli. Car tout est devenu crime dans le pays : danser, la musique, la voix des femmes, l’alcool, ne pas porter le hijab, la joie… On parcourt ainsi à travers ces images d’archives un pan de l’histoire iranienne, marqué par des moments terribles et douloureux comme l’exécution de milliers d’opposants au régime, la répression des manifestants contre l’inflation, ou l’arrestation des amies de Farahnaz. Mais on voit aussi des scènes de joie collective quand on permet aux femmes d’assisteràun match de foot et qu’elles crient pour leur liberté, des moments de partage entre amies, des jeux, des chants.« Ils ont des armes, on a la solidarité ! » des fêtes familiales comme son anniversaire avant son départ en Allemagne pour une résidence d’écriture.

Si les choix d’écriture de Farahnaz Sharifi ne sont pas inédits, le montage, les images plastiquement retravaillées, sa voix remplie d’émotions, qui raconte, commente, s’indigne, font de ce documentaire un film qui laisse des traces. On en sort ému, peut-être même bouleversé et avec l’envie de se battre aux cotés de ces femmes.

ANNIE GAVA

My stolen planet, de Farahnaz Sharifi
En salles le 25 juin

Olé belles nuits !

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© X-DR

Voilà déjà dix ans qu’Aubagne se pare, chaque début d’été, d’odeurs, de saveurs et de notes andalouses, en offrant un des plus grands événements nationaux dédiés au flamenco. Entièrement gratuites, Les Nuits Flamencas sont imaginées par le directeur artistique et musicien Juan Carmona, qui fêtera sur scène ses quarante ans de carrière, accompagné pour l’occasion de l’orchestre symphonique de l’Opéra de Lyon, avec sa pièce Sinfonia Flamenca(4 juillet).

Pluridisciplinaire, comme l’art millénaire et multiculturel qu’il honore, l’événement propose un panel fourmillant de formats, entre danse, concerts, spectacles, bal sévillan, défilé de mode, conférences, projections et autres animations jeune public… à découvrir du 2 au 6 juillet. 

Ayer y hoy

Désireuse de mettre en lumière les grandes figures du flamenco traditionnel mais également des artistes aux écritures plus contemporaines, l’équipe imagine une programmation à la croisée des esthétiques.

Ainsi, le public est invité à découvrir le jeune compositeur et pianiste Andrès Barrios, qui invente un flamenco teinté de jazz aux milles influences, et invite la très talentueuse danseuse Sarah Sánchez à partager la scène. Novatrice également, la soirée du 5 juillet proposera une performance défilé/concert inédite entre les créations vestimentaires et musicales de Cristina Granero

Ôdes à la tradition, la grande danseuse Patricia Guerrero dirigera le Ballet Flamenco de Andalucía, pour la première en France de Tierra Bandita, le 5 juillet, tandis que l’annuel bal sévillan sera orchestré par le célèbre groupe de férias espagnoles Giral Dos, formé par les musiciens Antonio Vargas et Miguel Ángel Ordóñez, le 4. Après la fin de son éditionaubagnaise, le festival s’exportera à Aix-en-Provence le 9 juillet pour un tablao au 6mic, puis à Marseille le 11 août – dont le menu n’est toujours pas dévoilé à l’heure où nous écrivons. 

LUCIE PONTHIEUX BERTRAM 

Les Nuits Flamencas 
Du 2 au 6 juillet 
Aubagne 

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30 bougies à ciel ouvert

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© Laetitia Møller : Les Films du Bilboquet

Voilà trente ans que chaque été, des toiles se déploient dans les nuits marseillaises à l’occasion du festival Ciné Plein-Air. Elles sortent des salles de cinéma pour offrir à un public intergénérationnel de plus en plus nombreux au fil des années, des films de tous formats, de tous registres, anciens ou récents, en VF ou en VOST. Trente ans : des noces de perle avec Phocée, scellées par l’amour du cinéma et une philosophie du partage et de la transmission. 

Cette année, La Ciotat rejoint l’aventure à l’occasion des 130 ans de Gaumont avec cinq projections événements au Théâtre de la Mer et au Palais lumière. Comme toujours, les 37 séances marseillaises se déroulent dans des lieux emblématiques de la Ville pendant tout l’été. 

Prestigieux comme La Vieille Charité où on attend Jason et les Argonautes de Din Chaffey, à voir en famille le 31 juillet et L’homme qui a vendu sa peau de Kaouther Ben Hania le 26 août. Le site archéologique du Port antique qui accueille entre autres, des films patrimoine : l’exquise Heure exquise de René Allio et un ciné concert autour de Cœur Fidèle de Jean Epstein

Dans les musées et les festivals 

Et le Mucem bien sûr, où, parmi tant d’autres événements, le monolithe de l’Odyssée de l’espace de Stanley kubrick devrait faire escale le 16 juillet, Le Château dans le ciel d’Hayao Miyazaki flotter le 23 juillet, devant les yeux émerveillés des petits et des grands.Et où le 30 juillet, les extraterrestres de Premier Contact réalisé par Denis Villeneuve, se poseront tandis que les explorateurs d’Interstellar de Christopher Nolan, franchiront le 20 août, les limites de la galaxie. Autre musée mais plus au sud, il ne faut pas rater, pour leur pétillance et leur humour, les courts-métrages d’Agnès Varda le 10 juillet au Mac. 

Comme dans les précédentes éditions, des collaborations précieuses avec d’autres structures dont le Festival de Marseille ou Ciao MOKA. On pourra dans ce cadre, retrouver,le 30 juin, les chanteurs autistes du groupe Astéréotypie, dans le documentaire musical de Lætitia Möller L’Energie positive des lieux. Et le 18 juillet, la tribu fantasque et marginale de Gelsomina dans Les Merveilles d’Alice Rohrwacher – une lumineuse ode à l’enfance –, Grand Prix du jury cannois en 2014.

Pour sa troisième décennie sous les étoiles, porté par les Écrans du Sud, Ciné Plein-Air qui a cumulé en 2024, 11 244 spectateurs, continue à croire à la sienne. Souhaitons à ce projet,ambitieux par sa durée, le nombre de projections proposées, la multiplicité des sites, en plus d’une météo favorable, d’atteindre une fois de plus ses objectifs et le cœur des publics.

ÉLISE PADOVANI

Ciné Plein-Air 
Du 30 juin au 26 septembre 
Divers lieux, Marseille
Infos sur cinepleinairmarseille.fr

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Diasporik : D’El Andalus à Marseille

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fouad didi
© S.C.

Né en 1964 à Tlemcen (Algérie), Fouad Didi baigne dès l’enfance dans les traditions musicales de sa ville natale, réputée pour son école intimiste, ornementée et spirituelle de la musique araboandalouse . Son père, membre d’une confrérie où se chantaient des hymnes sacrés, l’initie aux percussions (bendîr, darbouka) et à la mandoline. Mais c’est le violon, sous l’orientation de Yahia El Ghoul, qui devient son instrument de prédilection, aux côtés du oud (luth).

Formé aux répertoires classiques des maîtres Abdelkrim Dali, Redouane Bensari, et guidé par des Cheikhs tels que Brixi ou Ahmed Malti, Fouad Didi est un virtuose du violon et incarne la transmission orale des traditions tlemcéniennes.

L’école de Tlemcen et ses noubas

L’univers araboandalou repose sur le concept de nouba, suite modale structurée en plusieurs mouvements rythmiques (mîzān) de lents aux rapides. Tlemcen conserve 11 noubas majeures, réputées pour leurs ornementations subtiles, leur voix solistes puissantes et un violon lyrique porté vers l’expressivité.

Entre musique sacrée et musique savante, le répertoire arabo-andalou est sauvegardé durant la colonisation et constitue une notabilité puissante et ancienne en Afrique du Nord, avec une esthétique codifiée, influençant depuis des répertoires plus populaires comme le chaâbi. 

Cette esthétique « pleine de tarab » (extase) est à la fois précise dans son architecture et émotive dans sa transmission, un équilibre que Fouad Didi incarne pleinement.

Pédagogue et passeur 

Installé à Marseille depuis 1996, Fouad Didi, titulaire du Diplôme d’État et du Certificat d’Aptitude pour les musiques traditionnelles, enseigne à la Cité de la musique de Marseille, au Conservatoire de Toulon et à l’Institut des Musiques du Monde d’Aubagne, tout en dirigeant l’Orchestre Tarab, formé de musiciens issus des écoles de Tlemcen et d’Alger. Il y propose ateliers, masterclasses et formations, autour des formes classiques (nouba, hawzi) et populaires (chaâbi, melhoun), montrant ainsi la richesse évolutive du répertoire.

Passeur depuis plus de 30 ans, il contribue à l’émergence et la professionnalisation de nouveaux artistes, tels que Nadir Ben dont le premier album Maturity, Al Roshd paraît à l’automne prochain, suite à une série de concerts en France et en Algérie.

SAMIA CHABANI

Fouad Didi et son orchestre
les 24 et 25 juin
Cité de la musique de Marseille

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Nos articles Diasporik, conçus en collaboration avec l’association Ancrages sont également disponible en intégralité sur leur site

19h51 Une nuit à Gaza 

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L’installation Lumineuse In Situ par Matthieu Bouchain © Thibaut Carceller

19h51, c’est l’heure exacte à laquelle va se coucher le soleil sur la bande de Gaza ce 30 juin. C’est aussi l’heure à laquelle résonneront les poèmes de trois auteurs·ices palestiniens, toujours emprisonné·e·s dans ce territoire bombardé sans relâche par Israël. 

Sur scène, des comédien·nes toulonnais·es s’empareront des textes de Nour Elassy – autrice et journaliste pour Associated Press – mais aussi de Hanan Azaiza et Anwr Yousef – qui partage son quotidien de guerre à travers la poésie sur Instagram. Autant de paroles nécessaires, face à l’oubli du monde pour ce territoire martyrisé. 

30 juin
Le Liberté, Scène nationale de Toulon

L’été en l’air

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© X-DR

Il s’en réjouit : « malgré la multiplication des toits-terrasses à Marseille, le succès de celui de la Friche ne se dément pas ». 49 000 personnes ont fréquenté les soirées On Air l’an passé, un chiffre en hausse, souligne le directeur de la Friche La Belle de Mai Alban Corbier-Labasse. Autant, au moins, sont attendues cette année, jusqu’au 6 septembre. Même en comptant le public exonéré d’un droit d’entrée passé à 6 € via le dispositif Ticket Toit : les jeunes de moins de 18 ans, bénéficiaires du RSA et du Minimum vieillesse sont invités, de même que les usagers des structures sociales des environs. 

Un moyen pour la Friche de montrer sa solidarité avec les habitants d’un quartier marqué par la précarité économique. « On fait tout ce qu’il nous est possible en terme d’hospitalité », revendiquait Alban Corbier-Labasse lors de la conférence de presse qui annonçait sa programmation estivale : accueillir des artistes réfugiés de Gaza ou des étudiants de l’Université de Mayotte, soutenir SOS Méditerranée… Et même l’élargir aux non-humains, le site de 45 000 m2 ayant vocation à devenir refuge de biodiversité, en renaturant plusieurs de ses espaces.

On Air : Lives et DJ sets

© Yohanna Lamoulère

Tous les vendredis et samedis soir de l’été, rendez-vous donc sur le toit-terrasse, avec il est vrai une vue somptueuse sur Marseille, pour écouter de la bonne musique et pique-niquer ou boire un verre. Comme chaque année, une large place est réservée aux structures culturelles résidant à la Friche. Radio Grenouille, en particulier, aux manettes pour plusieurs dates, après avoir donné le coup d’envoi des soirées On Air le 13 juin. 

Son ambition : trouver la bande son parfaite des nuits phocéennes, en recourant aux joies de la pop façon Social Dance, à du hip-hop old school envoyé par deux DJettes bouillantes, Cali et Lina, ou encore au raï et chaâbi de Sami Galbi, jusqu’aux inspirations latines et afro-caribéennes de DJ Mystique (25 juillet et 30 août). Le Cabaret Aléatoire va lui aussi chauffer les platines : le 28 juin, avec le collectif de DJing inclusif Move Ur Gambettes, il promet une ambiance bass music-techno-house, et le 26 juillet, Jack de Marseille invite Did Virgo et un artiste surprise. 

Mais avant cela, lors de la fête de la musique, le 21 juin, les deux structures s’allient avec l’AMI et Bi:Pole, autres comparses des musiques actuelles à la Friche, pour un live inédit de deux artistes marocains, Syqlone et Mehdi Black Wind, et afin d’accompagner jusqu’au bout votre énergie festive, DJ Kasbah

Il ne faudra pas rater non plus les dates réservées aux festivals partenaires [que nous retrouvons ailleurs dans le magazine] : les Nuits Métis, le 20 juin, avec le reggaeton de Queen Rima, mais aussi du cirque, des marionnettes et une batucada ; les Suds à Arles, le 27 juin ; L’art attrape et la Mesón (Marc Prepus / Tumulte), le 4 juillet ; Marsatac, le 12 juillet pour une soirée très rap (La Frappe / ADN / Crams) ; ou encore Folks, pour revisiter les musiques traditionnelles, le 8 août. La soirée de clôture de saison se fera le 6 septembre, aux côtés d’une DJ techno, Vanessa M, programmée par le festival Utopia en avant-goût de sa 4e édition. 

Sur les cimaises

En dehors des ambiances festives, il y aura de quoi nourrir son regard artistique à la Friche cet été. Si la Surexposition du MauMA s’achève le 15 juin, depuis la fin mai, Le dernier cri a ouvert sa galerie au Belgium Summer, la crème de la scène « undergraphique » belge, à découvrir jusqu’au 24 septembre. Le 27 juin, trois expositions importantes débutent, pour s’achever le 28 septembre. 

© Nola

Tipping Point invite des Belges également : dix artistes de la Fédération Wallonie-Bruxelles exposent leurs œuvres à Marseille, au côté de deux artistes locales, Amandine Guruceaga et Charlotte Gautier Van Tour. Sur une proposition de Fræme, avec Botanique et l’Iselp, ils ont travaillé sur le point de non retour auquel parvient une société incapable de freiner son hubris. Effondrements écologiques, emballement numérique, polarisation politique… Autant de thèmes qui ne manquent pas dans nos fils d’actualité.

Triangle-Astérides présente de son côté Les mensonges du météorologue, une exposition personnelle de Madison Bycroft. Conçue autour de son film The sauce of all order, elle prend une forme originale : « un environnement terreux qui offre une continuité avec l’image de la taupinière ». 

Et enfin, Viens avec moi, en entrée libre dans la galerie de la Salle des machines, est une proposition collective des Ateliers La Fosse et Les Rhizomes. Frédéric Arcos, Mathieu Herreman, Nathalie Hugues et Noémie Privat, tous plasticiens de la Belle de Mai, croisent leurs œuvres sur le thème de la marche, du corps et du geste dans l’espace urbain.

À l’orée de l’été, s’ajouteront l’exposition des diplomé·es 2025 des Beaux Arts de Marseille (vernissage le 29 août), et bien-sûr Art-o-Rama, salon de l’art contemporain, qui rassemblera une centaine d’artistes pour sa 19e édition, du 30 août au 1er septembre.

GAËLLE CLOAREC

Friche La Belle de Mai
Marseille

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Cézanne des hauteurs

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Atelier des Lauves © Sophie Spiteri

À l’occasion de l’Année Cézanne, la ville d’Aix-en-Provence célèbre l’artiste en réinvestissant les lieux mêmes de sa création. Du 28 juin au 12 octobre, le musée Granet propose une grande exposition consacrée au Jas de Bouffan, bastide familiale où Cézanne peignit entre 1859 et 1899. Le lieu, exceptionnellement ouvert au public, révèle des fragments de fresques récemment découverts, témoins précieux d’une période d’expérimentation encore peu explorée. 

Plus d’une centaine d’œuvres, issues des plus prestigieuses institutions internationales, permettront de reconstituer le foisonnement créatif de ces années fondatrices. Ce parcours se prolonge à l’atelier des Lauves, conservé dans son état d’origine, et dans les carrières de Bibémus, où la roche ocre devient architecture picturale. Autant de lieux emblématiques où l’on peut ressentir, au plus près, la naissance de la modernité.

« Moi vivant, aucun Cézanne 
n’entrera au musée.
 »

Dans le cadre de l’Année Cézanne, la ville d’Aix-en-Provence nous invite ainsi à une multiplicité de regards sur son œuvre. Outre l’exposition consacrée aux tout petits à la Manufacture ouverte en février dernier, deux autres musées s’intéresseront quant à eux à la réception de son œuvre. Et proposeront deux autres récits pour tenter de cerner la complexité du lien entre le peintre et sa ville natale. Le musée du Vieil Aix d’un côté, avec Cézanne vu d’Aix. Entre légende et mémoire collective (du 6 juin au 4 janvier 2026), et le Pavillon de Vendôme de l’autre, avec L’expo des expos – Cézanne au Pavillon de Vendôme en 1956 et 1961 (du 19 juin au 2 novembre).

Au musée du Vieil Aix, c’est un Cézanne contesté, parfois honni, que l’on redécouvre. L’exposition interroge la réception locale de l’œuvre cézannienne à la fin du XIXe siècle et au début du XXe : une histoire faite de désamour, de mépris, voire de rejet pur et simple. Car Aix n’a pas toujours vu en Cézanne le génie que Paris, puis le monde, ont célébré par la suite. Il fallait oser une telle mise en abîme dans un lieu d’histoire locale. Il fallait surtout revenir à cette formule assassine d’Henri Pontier, conservateur du musée d’Aix vers 1900 : « Moi vivant, aucun Cézanne n’entrera au musée. » 

À quelques rues de-là, le Pavillon de Vendôme s’attèle quant à lui à retracer deux épisodes fondateurs de cette réhabilitation : les expositions de 1956 et 1961, qui marquent un tournant dans la reconnaissance locale de l’artiste. Avec L’expo des expos, l’équipe du musée offre un retour enthousiasmant sur ces moments où Aix a, enfin, osé montrer Cézanne. En 1956, ce sont 90 œuvres qui investissent les murs du pavillon, dans une exposition montée à la hâte mais qui crée l’événement. Puis vient 1961, et son fait divers retentissant : huit œuvres sont dérobées dans la nuit du 12 au 13 août. Parmi les toiles envolées, Les joueurs de cartes du Louvre. L’affaire passionne, inquiète, défraye la chronique. Elle rappelle aujourd’hui la naissance peu commune d’un mythe désormais fondateur.

SUZANNE CANESSA

Année Cezanne 
2025 et un peu plus
Divers lieux, Aix-en-Provence

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Voix en liberté

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© Ulrich Lebeuf

Emmenée par Musicatreize – Centre national d’art vocal depuis 2020 –, l’intercommunalité Dracénie Provence Verdon Agglomération accueille une série d’événements qui célèbrent le chant choral sous toutes ses formes.

Ce festival d’envergure à l’initiative de la Fondation nationale Bettencourt-Schueller déploie cette année plus de 70 concerts à travers six régions. En Provence-Alpes-Côte d’Azur, c’est dans les villages de Claviers, Callas et Bargemon que se concentrera une programmation à la fois exigeante et accessible, portée autant par des ensembles prestigieux que par des chœurs amateurs.

Le coup d’envoi sera donné le 27 juin dans une ambiance interculturelle. À Claviers, le chœur Coràson proposera un moment musical autour des chants du monde, tandis qu’à Callas, Crema entonnera des airs de musiques actuelles revisités pour chœur. Le soir, la spiritualité s’invitera à Bargemon, avec un voyage à travers les polyphonies sacrées et traditionnelles mené par le chœur Thelia.

Pique-nique chanté

Le samedi, la journée débutera en immersion avec un stage de chant choral ouvert au public, pendant que les rues et places de Callas vibreront au rythme des voix de Coràson. À Claviers, les promeneurs pourront faire halte autour d’un pique-nique chanté, entre fontaine et montagne dans un esprit de douceur estivale.

L’après-midi, le public sera invité à découvrir l’ensemble vocal Musicatreize en répétition ouverte, offrant un rare aperçu du travail vocal en cours. La journée s’achèvera à Callas avec une opérette chorale, Les Travaux d’Hercule, fruit d’un partenariat entre l’ensemble vocal Musicatreize et l’orchestre BruMe.

Le dimanche, la musique se vivra en famille dès le matin, avec un atelier parent-enfant animé par Adèle Pons. Un nouveau pique-nique musical réunira les promeneurs dans la nature de Callas, avant que les concerts ne reprennent dans les salles et les églises, du répertoire sacré à l’invitation au voyage.

Concerts en campagne

La journée s’achèvera sur un best-of festif réunissant les chœurs participants, suivi d’un dernier grand concert dans le cadre magique du théâtre de Verdure par Musicatreize aux côtés des instrumentistes d’United Berlin. On pourra entendre Chansons folkloriques (1964) de Luciano Berio – compositeur italien de musique contemporaine, proche de Pierre Boulez,connu entre autre comme pour avoir libéré la voix des cadres classiques. Suivra Ark (2025) une commande au compositeur Luca Antignani pour le 100e anniversaire de la naissance du premier. 

Avec Chants Libres, la Fondation Bettencourt réaffirme son engagement de longue date pour le chant choral : non pas comme simple discipline musicale, mais comme vecteur d’épanouissement personnel, de mixité sociale et de solidarité vivante.

ANNE-MARIE THOMAZEAU

Chants libres
Du 27 au 29 juin
Divers lieux, Var

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