mardi 16 décembre 2025
No menu items!
cliquez sur l'image pour faire un donspot_img
Accueil Blog Page 7

Ensemble C Barré 

0
© Vincent Beaume

Fruit de la rencontre entre douze musiciens, l’ensemble C Barré livrera son concert Musical Conversion With a Bot le 5 décembre. Si l’habitude est d’éteindre son téléphone pendant un spectacle, ici, place à l’étonnement puisque le public est invité à rester connecté. La création d’Alexandros Markéas, dirigée par le chef d’orchestre Sébastien Boin, interroge les relations entre musique et technologie à l’heure où, sur Deezer, 20 000 musiques entièrement générées par IA sont uploadées chaque jour. Le compositeur s’interroge, à travers son écriture musicale : « Comment la conception et la perception de la musique sont-elles modifiées par les dispositifs multimédias ? ». Une partition ouverte et interactive, où le public placé au centre est invité à réaliser toutes sortes « d’incantations digitales ».

Carla Lorang

5 décembre
Zef, Plateau du Merlan, Marseille

Une nouvelle page pour actoral 

0
Le plateau du théâtre au 45 rue d’Aubagne © Droits réservés actoral

De Montévidéo à la rue d’Aubagne : l’association actoral, qui organise le festival du même nom, a de nouveau un toit. Elle annonce avoir fait « l’acquisition il y a quelques semaines » de l’ancien Daki Ling, au 45 rue d’Aubagne. Un espace de 350 m2, en plein centre ville, qui « comprend une salle de spectacle, des loges et un espace de convivialité », se félicite l’association.  

Début 2024, elle s’était vu contrainte par la justice et son propriétaire de quitter son espace de Montévidéo, qu’elle occupait depuis 24 ans, et s’était réfugiée au couvent de La Cômerie – un lieu non approprié pour ses activités d’accueil et de diffusion – qui est désormais géré par l’association Yes We Camp

C’est finalement rue d’Aubagne, dans l’ancien Daki Ling, qu’actoral va s’installer, « encouragée » par ses partenaires institutionnels et « grâce à un emprunt bancaire conséquent ». L’association entend y « construire un espace ouvert et libre, un lieu de vie et de création pérenne […] entre programmation annuelle, accueil et accompagnement d’artistes, temps fort autour du festival actoral et lieu de répétitions pour Diphtong Cie [la compagnie d’Hubert Colas, directeur d’actoral] ».

Un appel aux dons

Pour s’y installer, actoral doit encore effectuer quelques travaux : remise aux normes du système électrique, remplacement des fenêtres et portes abîmées, installation de matériel technique récent, remise en état de l’espace d’accueil. Pour cela, elle lance une campagne d’appel aux dons, pour réunir 20 000 euros d’ici la fin du mois de janvier, avant d’inaugurer ce nouveau lieu en septembre 2026, à l’occasion de la prochaine édition du festival actoral.

NICOLAS SANTUCCI


Retrouvez nos articles Politique culturelle ici

Le RN a mangé nos esprits, et nos médias

0

Comme vient de le révéler un article de Mediapart la metteuse en scène et dramaturge franco-irakienne Tamara al Saadi a subi des pressions de directeurs de théâtres et de festivals pour retirer, à la fin des représentations de Taire, un texte qu’elle lisait en soutien à la population de Gaza. 

Censure, autocensure, prudence ou soumission, ce geste grave est le signal d’un changement profond qui s’opère dans le monde culturel et médiatique : les responsables semblent anticiper l’arrivée des forces obscures dans les exécutifs des collectivités qui les financent, et s’apprêtent à devoir négocier avec le RN, ou une droite qui ne refuse plus de pactiser avec lui. 

Quel que soit le degré d’implication des membres du comité régional « Extrapôle » qui ont exercé ces pressions, il s’agit de rappeler que ce sont eux, aussi, qui ont choisi de produire ce spectacle d’une jeune autrice et metteuse en scène racisée qui travaillait alors, avant le 7-Octobre, avec des artistes palestiniens. Ses spectacles précédents, Istiqlal et La Place, clairement décoloniaux et militants, avaient retenu leur attention au point qu’ils lui confient la plus grosse production dramatique de la Région Sud. Que s’est-il passé alors pour qu’ils perdent à ce point le sens de ce qui peut être imposé à un·e artiste et à sa parole publique ? 

Endosser l’armure

La réalité électorale de notre région est celle-ci : sans un virage décisif, une prise de conscience, un sursaut, le RN va revenir au pouvoir à Toulon, et dans un nombre conséquent de municipalités de la côte. Sans épargner le Vaucluse et les arrières pays. Les élus RN vont siéger dans la plupart des exécutifs municipaux, des métropoles et intercommunalités. 

Ils vont, c’est certain, peser dans les décisions de financements et pousser les exécutifs de droite à cesser de subventionner la culture publique. Wauquiez en Rhône Alpes, Morançais en Pays de la Loire, ont déjà mis les compteurs à zéro dans un nombre important de structures que leurs régions finançaient, détruisant méthodiquement théâtres, orchestres, festivals, musées. Sans attendre le RN, et en visant spécifiquement des acteurs culturels qui revendiquaient indépendance et liberté de création.  

Partir ou rester

La suite s’annonce pire. Il est possible, aujourd’hui, d’imaginer le RN au pouvoir en France, et plus probablement encore en région Paca, dont il constitue d’ores et déjà, cas inédit en France, la seule force d’opposition suite au retrait de la gauche lors des précédentes élections. Les décisions de la majorité présidée par Renaud Muselier ne sont plus soumises aux critiques d’un camp progressiste absent, mais d’une extrême droite profondément hostile à la diversité culturelle.

Dans un tel contexte, comment les opérateurs culturels envisagent-ils l’avenir ? Vont-ils partir ou baisser la tête ? Aménager leurs discours et leurs programmations pour survivre, ou laisser comme en Italie, les directions des scènes à des valets de Meloni qui récrivent l’histoire ? Quel est le bon endroit de résistance dans un régime fascisant ? L’affrontement, le louvoiement, le renoncement ? 

Certains en meurent

Affolée par les conclusions, pourtant fileuses, des États généraux de la presse, les médias d’extrême droite se ruent sur un Macron qu’ils accusent de vouloir inventer un label d’État et un ministère de la Vérité. Défendant la liberté de la presse, les milliardaires français qui ont la main mise sur la « vérité » médiatique, veulent faire croire qu’ils défendent le pluralisme, alors qu’ils le musellent aujourd’hui en achetant les médias, l’édition, la visibilité dans l’espace public et sur les ondes, faisant exercer leur censure sur les humoristes de France Inter, les journalistes de plateau et ceux des rédactions qu’ils rachètent. 

Le président de la République n’a pas l’outrecuidance d’imaginer qu’il connaît ou détermine la Vérité, mais il n’a plus les moyens d’arrêter une propagande d’extrême droite, après avoir lui-même aidé à son expansion: c’est en simplifiant les récits, en bannissant le doute, en refusant les métissages, les aspérités, les autres, qu’ils imposent leur « vrai ». Et font taire les jeunes femmes artistes racisées qui défendent la cause des colonisé·es et des enfants sous les bombes.

Agnès Freschel


Retrouvez nos articles Société ici

Éric Satie, à la croisée des notes

0
EriK Satie- Michel Lescot © X-DR

Centième anniversaire de la mort d’Érik Satie : occasion de la sortie de livres dont celui de Christian Wasselin dans la collection Folio/Biographies. Les Correspondances de Manosque ont invité Micha Lescot à lire les missives du compositeur Les extraits choisis montrent parfois son désarroi devant sa situation précaire. Il était souvent sans ressources et écrivait alors à son frère Conrad pour qu’il le dépanne : « Mon linge de corps pue (…) Vive le linge sale, à bas la propreté ! ». Cet homme qui vivait dans un minuscule appartement de banlieue sans confort était néanmoins coquet et ne sortait pas sans son chapeau melon. Il fut l’amant de Suzanne Valadon et on ne lui connaît pas d’autre relation amoureuse. Il déclarait à sa belle-sœur : « je suis un homme que les femmes ne comprennent pas », justifiant ainsi qu’il ne se soit jamais marié. Les extraits choisis par le comédien portent surtout sur ses échanges avec ses contemporains musiciens ou poètes, et quand il est en colère contre quelqu’un, il ne mâche pas ses mots. Il écrit des horreurs sur Cocteau et Auric qui « se conduit comme un trou du cul », mais communique avec plaisir à propos de la création du ballet Parade qu’il achève pour sa création en 1917 pour le spectacle qui fit scandale créé en collaboration avec Cocteau et Picasso.

Micha Lescot a littéralement séduit le public par son élégance vestimentaire et verbale, sa diction mesurée, ses clins d’oeil discrets : son charme ! La lecture s’achève sue la chanson « Je te veux », composée par Satie en 1903 qui continue à être un succès international. D’ailleurs on aurait apprécié qu’un peu plus de musique accompagne cette très belle lecture.

CHRIS BOURGUE 

La correspondance d’Éric Satie par Micha Lescot s’est donnée au Théâtre Jean le Bleu, le 26 septembre, dans le cadre des Correspondances de Manosque 2025.

Baroque napolitain avec Emmanuelle Haïm

0
© CAROLINE DOUTRE

Après Paris et Londres, Naples s’impose au XVIIIe siècle comme une capitale musicale incontournable. Ses conservatoires attirent les jeunes talents de toute l’Italie, façonnant la tradition baroque qui allait rayonner en Europe. C’est ce voyage dans le temps que nous a proposé le Concert d’Astrée, sous la direction d’Emmanuelle Haïm, avec la soprano Emőke Baráth et le contre-ténor Carlo Vistoli.

La soirée s’est ouverte avec le Concerto à 4 pour cordes N°5 en la majeur de Francesco Durante dans lequel la virtuosité instrumentale se déploie dans un équilibre parfait entre Presto, Largo et Allegro. Le programme se poursuit avec le Salve Regina pour alto et cordes en la majeur de Domenico Scarlatti. L’élégance, le phrasé délicat, et la subtilité du Contre-ténor italien Carlo Vistoli séduisent, même si l’acoustique sans réverbération du Grand Théâtre de Provence se révèle peu favorable aux solos d’œuvres sacrés. L’ensemble instrumental, un peu trop fort, écrase -et c’est dommage- les notes graves de cet artiste d’exception. 

C’est au tour d’Emóke Baráth de monter sur scène pour interpréter le Salve Regina pour soprano et cordes en fa majeur de Leonardo Leo. Le choix de Baráth, au timbre charnu et corsé mais aux aigus, oh combien chatoyants, s’avère particulièrement judicieux dans cette pièce aux accents opératiques et aux éclats lyriques. 

Pergolèse immortel

Après l’entracte, Pietro Antonio Locatelli nous entraîne dans une atmosphère plus sombre avec sa Sinfonia funèbre en Fa mineur, prélude idéal à l’apothéose de la soirée : le Stabat Mater de Giovanni Battista Pergolèse, monument de la musique baroque. 

On aurait pu craindre que la voix de Vistoli soit éclipsée par la puissance de Barath. Il n’en est rien. L’équilibre et la connexion dans les duos sont parfaites en particulier dans le Sancta mater, istud agas de toute beauté.Le contre-ténor excelle dans le très technique Quae moerabat et Barath est spécialement convaincante dans son interprétation du Vidit suum dulcem natum exprimant la souffrance et l’affliction. Depuis l’orgue, Emmanuelle Haïm dirige son ensemble qui, s’il paraît bien sage aux aficionados d’un baroque flamboyant, révéle toute la clarté et la structure -et probablement la justesse historique- de cette œuvre. L’émotion est là, mais toujours contenue, retenue, pudique. Le contraste entre un Quando corpus morietur à tempo lent et l’éclatant Amen fait cependant vibrer, en apothéose, la dimension dramatique et spirituelle de l’œuvre.

Lors du bis, le public quitte Naples avec deux duos du maître Haendel : le premier, tiré de La Résurrection et composé à Rome, le second, extrait d’Esther et écrit à Londres. Ils rappellent combien la circulation des artistes et des œuvres en Europe a nourri la richesse du baroque. 

ANNE-MARIE THOMAZEAU

Le Concert s’est déroulé le 22 novembre au Grand Théâtre de Provence, Aix-en-Provence.

Retrouvez nos articles Musiques ici

Un Français comme les autres

0
© X-DR

Un Français comme les autres (ou Bleu + Bleu = 4) est un seul en scène présenté par la Cie Le Pied Nu, implantée à Marseille depuis plus de trente ans. Un spectacle qui est passé par le dernier Festival d’Avignon et qui propose, autour du récit de vie d’un petit garçon né à Marseille, tiraillé entre France et Algérie, une réflexion sur l’identité et l’enracinement. Un récit dans lequel Mohamed Adi déroule ses souvenirs d’enfance des années 1960, alternant anecdotes cocasses et moments plus poignants, le tout en français, arabe et provençal. Et interroge l’appartenance : être « franco-algérien » plutôt que « seulement » français ou algérien. La célébration d’une identité métisse dans une France multiple.

Marc Voiry

4 décembre
L'Harmonie de l'Estaque, Marseille 

[PRIMED] : Alice par-ci, par là

0

D’emblée le film se déclare à la première personne : c’est la réalisatrice qui parle « je me suis cachée derrière ma caméra » dit-elle. Et si on l’entend poser des questions et répondre à ceux qui lui parlent, elle demeurera hors champ.

Ce qu’elle regarde, c’est Alice. Par ci, par là.

Elle la suit de ses 17 ans à ses 27 ans. Dix ans de hauts et de bas. Elle filme son fils, Aristo qui grandit, son mari Dorian qui vieillit. Aristo et Dorian par ci, par là, eux aussi. Seuls, quand elle tente de s’échapper de sa vie et disparaît de la leur. Ou avec elle, pour le meilleur et souvent le pire. Lieux contraints, appartements étroits, désordonnés, surchargés des peintures, dessins, papiers de Dorian et Alice, tous deux artistes.

Alice avait 15 ans quand elle a rencontré Dorian de 35 ans son aîné, marié et déjà père. Elle boit, se drogue, a contracté l’Hépatite C à cause des seringues. A seize ans, encore lycéenne, elle a un enfant de lui. Sa mère a refusé qu’elle avorte et Dorian a divorcé pour l’épouser. Le couple tire le diable par la queue et quelques années suffisent pour qu’il se déchire. Alice voit mourir ses rêves d’entrée aux Beaux-Arts. Elle se sent prise au piège. La fatalité familiale semble la frapper. Les traumatismes intergénérationnels resurgissent. Sa mère s’est mariée pour échapper à sa mère, elle ne désirait pas Alice. Elle l’a sacrifiée à sa carrière de journaliste, la laissant à la merci d’une grand-mère autoritaire qui n’était pas avare de coups et l’a totalement soustraite à ses parents.

Une enfance incurable

Les blessures de l’enfance guérissent-elles un jour ? « En sortant d’un passé sombre peut-on marcher vers la lumière ? » Peut-on aimer quand on n’a connu que le désamour ?  

Alice traîne son mal être. Quand elle est « présentable », elle fait des webcams porno pour payer les traitements médicaux de Dorian et nourrir son fils. Son visage d’enfant aux yeux cernés, se marque au fil du temps ; aux piercings -nez, lèvre, sourcil, s’ajoutent des tatouages faciaux ; ses cheveux passent du blond au brun, du vert au rose. Elle aime Aristo mais n’hésite pas à l’abandonner pour suivre un homme dont elle tombe amoureuse, ne gardant avec elle que sa chienne Laika. Alice est là. Alice n’est plus là. On, off. Est-elle une mauvaise mère ? Dorian assure son rôle de père au quotidien mais n’hésite pas quand il est acculé, à utiliser son enfant pour obtenir de l’argent. Aristo se trouve au milieu des disputes de ses parents, un père trop vieux, une mère trop intermittente : quel homme deviendra-t-il ? A aucun moment, la réalisatrice ne porte de jugement, elle saisit les gestes qui disent la tendresse, les regards qui disent la détresse. Elle nous place dans l’intimité des blessures de chacun et nous sommes si proches d’Alice que nous ne pouvons que compatir à sa souffrance. Comme Isabela Tent, nous regardons Alice et Alice nous regarde dans tous les sens du terme nous renvoyant à nos émotions et à notre fragilité.

ELISE PADOVANI

Le film a été projeté le 3 décembre à la Mairie du 1/7

en salle le 10 décembre 2025

CABO NEGRO : en attendant Jonathan

0

Soundouss (Oumaïma Barid) et Jaâfar (Youness Beyej), deux étudiants homosexuels de Casablanca arrivent dans la station balnéaire de Cabo Negro, située à une heure de Tanger sur la côte nord du Maroc, non loin de Ceuta. Une amitié fraternelle et complice unit les jeunes gens. Pour ce séjour, Soundouss a laissé derrière elle, sa petite amie Nadia dont elle est très amoureuse. Jaâfar a les clés d’une villa cossue louée par Jonathan, leur riche professeur américain dont il est l’amant et qui doit les rejoindre. Mais Jonathan n’arrive toujours pas et ne répond plus au téléphone. Sans un sou, ils décident d’attendre quand même, et de profiter de ces vacances. Sur ce scénario a minima, qui préfère l’ellipse et le fragment aux explications politiques ou psychologiques, le film va suivre son cours, jalonné de rencontres, de bains de mer, de siestes et de repas partagés.

C’est doux, lent, et triste et … lumineux. Doux comme la relation qui unit Soundouss et Jaâfar.

Lent, s’étirant comme l’attente désœuvrée de leur hôte américain qui les abandonne.Triste, parce que, derrière ce séjour au soleil dans cette belle maison, malgré le bonheur de cet ici-maintenant, se profilent les fantômes du passé de ces deux jeunes gens, leur parcours difficile d’homosexuels dans une société homophobe, leurs blessures d’enfance. Jaâfar abusé à 9 ans, condamné par un père, qui est enterré là, à Cabo Negro, et pour lequel il prie.  Soundouss qui sent bien qu’elle aime, plus qu’elle n’est aimée. Tous deux essuyant les regards désapprobateurs des commerçants, des passants

Triste, parce qu’au-delà de leur cas personnel, on lit le désespoir de toute une jeunesse à l’avenir compromis. Pendant ces quelques jours, ils rencontreront des Migrants africains, un franco-marocain gay, rejeté par les siens, venu voir la tombe de sa Grand-mère bien aimée, un ex-taulard détruit dans son âme, la femme de ménage de Jonathan qui comptait sur son salaire saisonnier pour nourrir ses enfants, l’odieux propriétaire marocain de la villa exigeant son loyer en nature, et les clients de la nuit dans les bois, auxquels Soundouss et Jafaâr vendent leurs corps.

Lumière sur

 Le réalisateur ne montrera jamais rien de cette violence-là, de cette misère-là, de ce sordide-là, il filme en plans fixes, la lumière de ses personnages. Leur hospitalité chaleureuse, leur détachement dans les transactions de prostitution, les papillons ou les fleurs colorées sur les petites robes de Soundouss, leur joie de retrouver les rêves de cinéma à travers un catalogue de vieux films égyptiens. Deux beaux enfants dans un monde cruel qui se tiennent la main pour avoir moins peur et conjurer le mauvais sort.

« Je suis marocain et gay, dit Abdellah Taïa ,  Il est très important pour moi de mettre dans mes livres et mes films des personnages LGBTQ+ … Je refuse l’exclusion qu’on nous impose. L’amour qu’on n’a pas reçu de nos parents, de notre pays, je l’ai inventé et je l’ai fait rentrer dans Cabo Negro »

ELISE PADOVANI

Cabo Negro de Abdellah Taïa

En salles le 3 décembre

Phèdre

0
Phèdre © Meghann Stanley

Habituée à réviser ses classiques, Muriel Mayette-Holtz retrouve Racine après Molière et propose une mise en scène où elle mêle slam et alexandrins. Portée par cinq comédien·nes, Phèdre raconte l’histoire d’une reine déchirée qui croyant Thésée mort, tombe éperdument amoureuse de son beau-fils Hippolyte. Encouragée par Œnone, elle finit par lui avouer son désir. Finalement, le retour inattendu du roi fait basculer la tragédie… entre « passion interdite et destin implacable ».

C.L.
Du 4 au 6 décembre
Le Liberté, Scène natinale deToulon

Retrouvez nos articles Scènes ici

Liliana Butter Not

0
Liliana Butter Not © Loic Nys

Le temps d’une représentation, Marjorie Margo Chou Caillé se travestit et tente de devenir le sosie de sa chanteuse serbe tzigane préférée, Ljiljana Buttler. S’en suit une confidence dialoguée entre les deux femmes à travers un seul corps. Elles réussissent à toucher l’intime en explorant les sensations de déracinement, les troubles de leurs identités, parlent de destinées, d’enfermement et de lutte intérieure. Si être le sosie d’une femme que personne ne connaît pourrait paraître peu intéressant, Margo Chou transforme ses récits en véritables moments de partage.

C.L.
4 décembre
Théâtre des Halles
, Avignon

Retrouvez nos articles Musiques ici