jeudi 21 août 2025
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Nuits en variations

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© X-DR

Du 29 juillet au 9 août, le festival-académie des Nuits Pianistiques d’Aix-en-Provence prend à nouveau ses quartiers dans l’écrin acoustique de l’auditorium Campra du Conservatoire Darius Milhaud. Une édition à la programmation généreuse, à l’image de ce festival devenu une référence estivale, entre exigence artistique et convivialité.

Traversées poétiques

C’est le pianiste Jean Dubé qui ouvre le bal le 29 juillet avec une palette musicale chatoyante. Son récital trace un itinéraire entre les danses stylisées de Grieg, les évocations andalouses d’Albéniz, les harmonies vaporeuses de la Barcarolle de Chopin et la flamboyante virtuosité des transcriptions d’opéra par Liszt (Wagner, Verdi, Mozart). Le lendemain, c’est à un pur moment chopinien que convie Gianluca Luisi, avec l’intégrale des 24 Préludes et des quatre Ballades, sommet d’inspiration du compositeur polonais.

Le 31, la soirée musique de chambre rassemble Nikita MndoyantsPierre Stéphane Schmidlet et Véronique Marin autour de deux chefs-d’œuvre : le Trio Dumky de Dvořák, avec ses accents populaires d’Europe centrale, et le Trio « Les Esprits » de Beethoven, surnommé ainsi pour l’étrangeté presque surnaturelle de son mouvement lent.

Le 1er août, Frédéric Aguessy demeure en terrain romantique et poétique avec la Sonate Quasi una fantasia opus 27 n°2 de Beethoven, dite « Clair de lune », la lumineuse Sonate D 894 de Schubert, et un florilège de pièces de Chopin allant du Prélude au Nocturne, de l’Étude à la Ballade : un panorama envoûtant de la plume du maître romantique. Les stagiaires de l’Académie prendront la relève le 2 août pour une scène ouverte.

Duos complices et points d’orgue

La deuxième semaine s’ouvre avec une soirée flûte et guitare le 5 août, réunissant Jean Ferrandis et Emmanuel Rossfelder dans un programme ensoleillé : de la Carmen Fantaisieà l’Histoire du Tango de Piazzolla, en passant par Bach et les arabesques de Tárrega et Ibert.

Le 6, la pianiste basque Marta Zabaleta plonge dans son héritage musical avec Scarlatti, Soler, Granados, Donostia et Albéniz : un programme ibérique à la fois érudit et lumineux, qui fait dialoguer l’Espagne baroque, populaire et impressionniste.

Le 7 août, Pascal Moragues (clarinette) et Natalia Troull (piano) conjuguent leur art dans un programme mêlant la tendresse schumannienne, les élans beethovéniens et l’intériorité brahmsienne. On retrouvera cette dernière dans un tout autre registre le 8, en soliste du Concerto n°20 en ré mineur de Mozart, accompagnée par l’Orchestre des jeunes Magna Grecia, sous la baguette de Piero Romano, également aux manettes de la flamboyante Symphonie Jeanne d’Arc de Verdi. Au programme également : la rare Symphonie “Roma” de Bizet. Le festival se clôturera le 9 août avec un nouveau concert des stagiaires.

SUZANNE CANESSA

Nuits Pianistiques d’Aix-en-Provence
Du 29 juillet au 9 août 
Conservatoire Darius Milhaud

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Embarquement pour l’abstraction

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VERTIGO - Carlos Cruz-Diez - Physichromie

Il faut embarquer à la Tour Fondue, rejoindre l’île et suivre le chemin de terre jusqu’à la fondation Carmignac. Au milieu des pins et des oliviers, avec la mer à l’horizon, chaque année se tient une ou plusieurs expositions qui font écho à cet endroit magique, au paysage insulaire, maritime, à l’architecture de la villa. Et l’on entre, pieds nus, dans le décor des salles ouvertes sur les jardins, les bassins enchanteurs. 

En 2025, avec Vertigo, curatée par Matthieu Poirier, c’est l’abstraction moderne et contemporaine qui invite les visiteurs, qui s’enfoncent dans la lumière et les couleurs grands formats. On découvre d’abord les interventions in situ de la peintre Flora Moscovici sur les murs, et ses irisations floues de vert et de bleu, tel un aquarium déserté. Puis les artistes allemands et américains dominent cette sélection riche en inventions formelles et procédés créateurs. 

Surpasser le réel

Le vertige est celui que la perception offre à l’expérience. Ballet de lumières et d’ombres, de ténèbres dans la lightroom d’Otto Piene ; jaune et gris de Gerhard Richter ; noir énigmatique de Hartung ; immense rose de Frank Bowling ; bleu profond de Klein ; piècemystique de la présence-absence en retable du jeune Hugo Schüwer Boss ; verre securit nacré d’Ann Veronica Janssens ; œil d’un cyclone martelé de clous de Günther Uecker…Le cosmos nous emporte dans le geste pictural et musical d’Olivier Beer ou de Fabienne Verdier. Les ondes sonores entrent en résonance avec l’art visuel. 

© Gerhard Richter

L’art optique réhabilité apprend enfin que regarder un tableau, une œuvre ; c’est toujours changer de point de vue. S’éloigner puis se rapprocher faire un pas de côté, ne pas découvrir la même chose, comme le prouve Olafur Eliasson et ses sphères.

L’abstraction avait, croyait-on, dans l’art d’aujourd’hui, cédé sa place révolutionnaire au retour fracassant de la figuration. L’exposition Vertigo désavoue donc cette idée, témoignant à travers des œuvres de plusieurs décennies de sa place éminente de surpassement du réel représenté, de sa quête dans l’imaginaire de la pureté absolue de la peinture. Toutes les deuxse côtoient, se répondent, se conjuguent.

MARIE DU CREST  

Vertigo
Jusqu’au 2 novembre
Fondation Carmignac
Île de Porquerolles, Hyères
Détour par le fort Sainte-Agathe

Outre son exposition accueillie à la Villa, la Fondation Carmignac investit aussi le fort Sainte-Agathe, et sa vue imprenable sur l’île. Elle y présente, comme l’an dernier, une œuvre de Julian Charrière, à découvrir jusqu’au 2 novembre. 

L’artiste suisse a choisi de « plonger le visiteur dans les entrailles de la Terre ». Au milieu de la pièce, un imposant bloc d’onyx, et au-dessus un cylindre fendu d’où jaillissent des rayons lumineux. Le public est ensuite invité à s’installer confortablement, et écouter le son de deux volcans qui semblent dialoguer, le Geldingadalir (Islande), et le Erta Ale (Éthiopie).
 
NICOLAS SANTUCCI

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Un été en grand Salon

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Daishin Kashimoto © Asahikasei

Du 26 juillet au 3 août, les lieux patrimoniaux de Salon-de-Provence – Château de l’Empéri, abbaye de Sainte-Croix, église Saint-Michel et Temple protestant – vibreront à nouveau au rythme d’une programmation éclectique et inspirée. Éric Le SagePaul Meyer et Emmanuel Pahud, fondateurs de ce Festival international de musique de chambre, y cultivent toujours le même esprit : celui d’une fraternité musicale au sommet, sans filtre ni formatage.

Dès le samedi 26 juillet, la musique s’empare de l’abbaye de Sainte-Croix à midi avec un récital du pianiste Frank Braley. Puis cap sur le Château de l’Empéri pour une double soirée : à 19h, le Trio Chausson explore deux monuments chambristes, le Trio de l’Archiduc de Beethoven et le Trio … de Chausson. À 21 h, le concert joliment intitulé Planète Boléroinvite à un tourbillon sensoriel : de Haydn à Ravel, en passant par Holst, Albeniz ou Waksman, les sonorités dialoguent dans une fête de timbres où clarinette, harpe, cordes et piano s’unissent à l’énergie du Quatuor Ellipsos et des ensembles Novo et Chausson.

Éric Le Sage

Cordes sensibles et souffle romantique

Le 27 juillet, le Novo Quartet se confronte à la fougue de Chostakovitch et à son terrassant Quatuor n°8 à l’église Saint-Michel. Le soir, un bouquet ibérico-américain convoque Bizet, Ligeti et Gershwin autour d’une flamboyante Carmen Rhapsodie, portée notamment par Emmanuel Pahud (flûte), Amihai Grosz (alto) et Frank Braley (piano).

Le lendemain, l’épure des Dichterliebe de Schumann (Alma Sadé à la voix et Orlando Bass au piano) résonnera à Sainte-Croix, avant que violon et harpe (Brieuc Vourch et Anaëlle Tourret) ne fassent vibrer le Temple avec des œuvres de Bartók, Saint-Saëns ou de Falla. Le soir, Mozart s’illumine à travers une constellation chambriste – de Britten à Brahms, de la flûte d’Emmanuel Pahud au piano de Braley.

À l’abbaye le 29 à midi, place aux suites de Bach par les violoncellistes Zvi Plesser et Benedict Kloeckner, dialoguant avec les pianos de Braley et Le Sage. Le soir, au Château, souffle romantique au programme : Schumann, Schulhoff, Chostakovitch et Dvořák s’entrelacent dans un programme aux couleurs de l’Europe centrale.

Alma Sadé

Le 30, un hommage à Ravel réunit le violon de Clémence de Forceville, le violoncelle de Benedict Kloeckner et le piano de Frank Braley dans ses œuvres emblématiques, avant que Strauss, Zemlinsky et Arnold ne fassent chavirer la nuit lors de Métamorphoses, un voyage entre lieder et musiques d’ensemble mené par Alma SadéPahud et le Quatuor Ellipsos.

De Mozart à Schumann

Jeudi 31, à midi, Daishin Kashimoto (violon) et Éric Le Sage signent un récital d’une rare élégance autour des Sonates de Mozart. Le soir, retour au Château pour une « Sérénade » où Mozart croise Hofmann et Franck dans un équilibre subtil propre au Sturm und Drang.

Vendredi 1er août, la journée s’articule en diptyque schumannien : deux concerts à Sainte-Croix à 12 h et 15 h explorent le couple Clara et Robert, dans l’intimité du lied et la richesse de la musique de chambre, portés par Alma SadéÉric Le SageEmmanuel Pahud et consorts.

Le week-end de clôture s’ouvre avec le récital « Abbaye Emmanuel » (PahudLe Sage) le samedi matin, suivi en fin d’après-midi par les volutes baroques d’Élodie Soulard à l’accordéon. La soirée promet l’émerveillement : La Truite de Schubert, entourée de pièces d’Hofmann et de Křenek.

Enfin, le 3 août à 19h et 21h, deux concerts de haute volée ferment la marche : un panorama autour des bois avec Baptiste Amet et Paul Meyer aux clarinettes, Gilbert Audin au basson et Orlando Bass au piano. Puis un bouquet final où Beethoven, Mozart, Bridge et Schoenfeld s’embrassent dans une fête jubilatoire de timbres et de virtuosité.

SUZANNE CANESSA

Festival international de musique de chambre 
de Salon-de-Provence

Du 26 juillet au 3 août
Divers lieux, Salon-de-Provence

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Retrouver les étoiles

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© Collection FPA Classics

Le ciel, comme la terre et les eaux, est désormais pollué. Un constat qui a préoccupé Juliette Bessette et Enguerrand Lascols, commissaires de la nouvelle exposition temporaire du Mucem. Alors que jamais les moyens techniques, permettant d’étudier des étoiles extrêmement éloignées, n’ont été aussi puissants, l’œil humain les perçoit de plus en plus mal, derrière un voile de pollution lumineuse. 

« La plupart des jeunes n’ont jamais vu la Voie Lactée », déplore l’astrophysicien Éric Lagadec dans le beau catalogue édité à cette occasion, en précisant qu’au delà de cette perte, l’éclairage nocturne est l’un des facteurs majeurs de l’effondrement de la biodiversité. Un photomontage de Thierry Cohen, frappant, marque le visiteur : issu de sa série « Villes éteintes », il juxtapose une vue de Venise avec un ciel étoilé somptueux, capté dans une zone encore préservée du Dakota du Sud. Le ciel de la Sérénissime tel qu’il a été durant des siècles, comme il pourrait être à nouveau si l’emprise anthropique se desserrait.

3000 ans de rapport au ciel

« Le danger de la rupture du lien entre l’humanité et les étoiles, écrit Enguerrand Lascols, est un enjeu culturel primordial ». Les deux co-commissaires ont donc visé la restauration de ce lien, en ce concentrant sur l’espace méditerranéen, et son histoire pluri-millénaire. Grâce aux prêts de musées nationaux et internationaux – à commencer par L’Astronome de Vermeer, en majesté dans le parcours – Lire le ciel donne à voir la richesse des représentations religieuses, astrologiques, scientifiques, depuis les premiers textes connus décrivant les astres, au IIIe millénaire avant notre ère, en Mésopotamie, jusqu’aux avancées des savants musulmans. 

Sans oublier les usages pratiques qui ont longtemps prévalu dans ce vivier de civilisations, à la fois marines et agricoles : s’orienter dans la navigation, choisir la date des récoltes, ont énormément inspiré les artistes, jusqu’à nos jours. En témoignent le tableau de Camille Corot, L’Étoile du Berger, ou Le rappel des glaneuses de Jules Breton. Notons la « touche » particulière du Mucem, qui juxtapose auprès de ces chefs-d’œuvre de délicieuses cartes de réclame Liebig issues de ses réserves (ou comment faire acheter plus de bouillon en rêvant aux étoiles), ou encore un hilarant diaporama de memes Instagram sur les signes astrologiques.

GAËLLE CLOAREC

Lire le ciel – Sous les étoiles en Méditerranée
Jusqu'au 5 janvier
Mucem, Marseille

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La Virtuose 

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Déposée dans la boîte à bébé de l’orphelinat de la Pietà, Anna Maria est élevée dans ce couvent destiné aux jeunes filles abandonnées ou illégitimes. Dans ce lieu de réclusion, on forme des orchestres féminins qui fascinent l’Europe entière. Les plus grandes artistes, celles qui rejoignent l’ensemble instrumental et vocal du Figlie del coro, échappent aux dortoirs, aux mariages forcés avec de vieux gouverneurs vénitiens et reçoivent des gages. Anna-Maria en devient une des violonistes les plus brillantes sous la houlette d’Antonio Vivaldi, prêtre, maître de violon, puis de musique à la Pietà. Des témoignages d’époque évoquent aussi remarquable, ses solos envoûtants. Elle incarne l’élite artistique de l’institution, atteignant le rang de Maestra di violino (1720) puis Maestra di coro (1737). 

Elle maîtrise aussi le violoncelle, l’alto, le luth, la mandoline, le clavecin, le hautbois… On sait qu’elle s’essaya aussi à la composition, comme d’autres jeunes femmes de la Piéta et il semble aujourd’hui acquis que ces créations furent usurpées par des hommes, et en particulier par Antonio Vivaldi. 

Le compositeur italien lui a dédié plusieurs de ses concertos les plus virtuoses. Mais de cette musicienne hors pair, il ne reste presque aucune trace : pas de portrait connu, pas de partitions à son nom, juste des mentions dans les archives et la musique écrite pour elle -par elle ?- par son illustre professeur. 

© Sophie Davidson

Pionnières invisibilisées

Si le roman de la journaliste britannique Harriet Constable séduit par son sujet et son cadre, la Venise baroque du 18e siècle, chatoyante et mystérieuse, il laisse un goût mitigé sur le plan littéraire. L’ambition est louable, mais l’exécution souffre d’une écriture convenue et de dialogues figés. L’intrigue, entre quête d’émancipation et drame amoureux, reste prévisible. Pourtant, La Virtuose a le grand mérite d’éveiller la curiosité et de braquer les projecteurs sur une musicienne d’exception. Aussi on ne boudera pas notre plaisir tant sont encore rares les biographies ou romans rendant hommage à ces artistes invisibilisées. On pourra cependant citer Lili Boulanger, « Résister » de Martine Lecoq (Éditions Ampelos, 2023) ou l’ouvrage de la violoniste d’origine marseillaise Marina Chiche qui dans Musiciennes de légende (Éditions First/RadioFrance, 2021) exhume les figures de Maud Powell, Hazel Harrison, Antonia Brico ou Nejiko Suwa pour les réhabiliter au panthéon de l’histoire de la musique. Certaines sont des anticonformistes, des suffragettes, des pionnières, des féministes engagées. Certaines n’ont pas eu d’enfant pour être entièrement au service de leur art, tandis que d’autres ont choisi, pour devenir mères, de mettre un temps leur carrière en sourdine. 

ANNE-MARIE THOMAZEAU

La Virtuose de Harriet ConstableAlbin Michel : 382 p, 21,90€ 

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Les femmes d’Elsa & Johanna

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© Elsa & Johanna

Elsa & Johanna sont un duo de photographes, performeuses, réalisatrices trentenaires françaises, se mettant en scène dans des séries de photographies intrigantes, interprétant différents rôles de femmes anonymes et silencieuses, prises dans des environnements le plus souvent domestiques. Des photographies d’où émanent souvent des sentiments de solitude, mélancolie, inquiétude, comme extraites d’un film de fiction ou d’un album de famille rejoué, convoquant des impressions de déjà-vu, hésitant entre souvenir, rêve et réalité.

Séquence

C’est notamment le cas avec une dizaine de photographies extraites de la série Séquence exposées dans l’entrée, réalisée lors d’une résidence en 2023 dans le Perche. Dans des paysages agricoles, forestiers, vallonnés, et des lumières estivales, Elsa et Johanna sont deux ménagères dans un champ près d’un fil à linge regardant au loin. Ou, en solo, une femme avançant immergée à mi-corps dans un champ de blé, une autre courant à toute allure au milieu d’une route, ou se penchant attentivement en contre-plongée au-dessus de fleurs sauvages, attendant au bord d’une route de campagne déserte, ou en compagnie d’un homme près d’une voiture en panne. À la fois indices, fragments d’une histoire à recomposer ou imaginer.

Silence

Les autres espaces d’exposition, soigneusement scénographiés (cimaises carrelées, murs et sol moquettés…) accueillent des images de séries plus anciennes : Les Douze heures du Jour et de la Nuit, six portraits posés en noir et blanc, pris chacun dans un espace domestique particulier, ou, dans un accrochage en constellation Beyond the shadows, autoportraits réalisés à Calgary au Canada et The Timeless story of Moomerland sorte d’album de famille relié à une petite ville allemande à la frontière avec les Pays-Bas.

Cette série donne d’ailleurs lieu à un diaporama accompagné d’une musique planante générée par intelligence artificielle, et d’une voix synthétique, parlant des personnalités qu’on peut déduire de la morphologie d’un front.

Une autre proposition est également sonore : une vidéo de 30 minutes diffusée en boucle sur un moniteur posé au sol, rassemblant plusieurs courtes vidéos réalisées entre 2014 et 2016. Chacune étant comme un petit bloc de brefs moments rassemblés, de sensations fugaces,prises en milieu urbain, avec bruits d’ambiance. Les deux protagonistes y figurant ne parlant jamais, échangeant juste des regards, des attitudes, des gestes.

MARC VOIRY

Lost and found
Jusqu’au 27 septembre
Centre Photographique Marseille

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Scènes Variées

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© X-DR

Un décor bucolique ou rupestre, la chaleur d’une pavé rôti au soleil du Sud, la douceur retrouvée d’un brise de soirée, une foule détendue et joyeuse, des musiques live rassembleuses… Les Nuits Blanches du Thoronet est certainement un des rendez-vous estivaux qui collent le plus à ce que l’on peut attendre d’un festival dans la région. D’autant qu’il propose depuis 1998 un jolie mélange de musiques actuelles et de solidarité : le festival dédie une partie de ses recettes à des œuvres humanitaires, en association avec plusieurs autres organismes (Enfants du Monde, Amnesty International…).

Réputée pour la belle abbaye qu’elle abrite, la commune du Thoronet ajoute donc à sa brochette juilletiste de touristes un public de festival qui a grandi au fil des ans, à coup de programmations populaires (Mano Solo, Goran Bregovic, Les Ogres de Barback , Gotan Project, Jacques Higelin, Pomme…), et d’un prix qui reste raisonné. 

Menu complet

Si l’affiche comporte toujours des projets « grand public », elle ne boude pas pour autant la scène locale. Différents lieux du village aux capacités d’accueil et ambiances variées sont ainsi investis chaque soir. En fin d’après-midi, le festival propose chaque jour une programmation théâtrale pour toute la famille : cirque, acrobaties, improvisations et spectacle chanté engagé seront offerts en entrée libre. 

En début de soirée, part belle est faite aux projets les plus locaux, tels que le Psykotic Orchestra, formé par des résidents en situation de handicap issus d’une maison d’accueil spécialisée (le 24), la latin world des Fréjussiens de Bagasso (le 24), les Toulonnais du quartet Nora & The Mockingbirds (le 25) ou bien encore la fanfare survoltée Mamie Vortex (le 26). 

Dans les noms reconnus, on compte cette année le célèbre chanteur malien Salif Keïta, le 24, qui offrira aux oreilles sa nouvelle œuvre en acoustique – So Kono ; le trio de musiciennes chanteuses (et amies d’enfance) L.E.J, le 25, ou la chanteuse pop en vogue Adèle Castillon, le 26. 

LUCIE PONTHIEUX BERTRAM

Les Nuits Blanches du Thoronet
Du 24 au 26 juillet 
Divers lieux, Le Thoronet

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Projections arlésiennes

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© Jafar Panahi

Dans l’espace Croisière, les Arlésiens et tous ceux qui visitent cette cité, pourront découvrir des films en avant-première et en parler avec les cinéastes et/ou des membres de l’équipe des films.

Alex Lutz sera là pour son dernier opus, Connemara, adapté du roman éponyme de Nicolas Mathieu, qui réunit Mélanie Thierry et Bastien Bouillon. Le film nous plonge dans la vie d’Hélène. Issue d’un milieu modeste, après un burn-out brutal, elle revient dans sa ville natale qu’elle a quittée depuis longtemps et tombe par hasard sur l’un de ses amis de lycée.

Vincent Maël Cardona qui avait obtenu en 2022 le César du meilleur premier film pour Les Magnétiques présentera Le Roi Soleil : un bar-pmu à Versailles, Le Roi Soleil, un ticket de loto gagnant de plusieurs millions d’euros, un drame et des témoins avec Pio MarmaïLucie ZhangSofiane Zermani

Il y aura aussi Marcel et Monsieur Pagnol, le biopic animé où Sylvain Chomet (Les Triplettes de Belleville) retrace la naissance d’une figure des lettres et du cinéma, mêlant regard intime, narration inventive et hommage au cinéma parlant. 

Et le Grand Prix au dernier festival de Cannes, Valeur sentimentale de Joachim Trier dont on avait aimé Julie en 12 chapitres. L’histoire de Nora (Renate Reinsve) et de sa petite sœur Agnès (Inga Ibsdotter Lilleaas) qui voient leur père, réalisateur de renom (Stellan Skarsgard)débarquer après de longues années d’absence. Il propose à Nora, comédienne de théâtre, de jouer dans son prochain film, mais celle-ci refuse avec défiance

On pourra aussi voir la Palme d’Or, avant sa sortie en salles le 1er octobre, Un simple accident :près de Téhéran, un banal trajet en voiture mène à un vertigineux engrenage. Un film tourné clandestinement comme sait si bien le faire Jafar Panahi, un cinéaste engagé, persécuté depuis de longues années. Pour la première fois en 15 ans il a pu être présent à Cannes pour défendre cet autre Iran qui n’abdique pas face au despotisme.

ANNIE GAVA

Rencontres cinématographiques d’Arles 
Du 28 juillet au 1er août 
Espace Croisière, Arles

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La vie de Château

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© Lyodho Kaneko

Au sein d’un écrin, la beauté.  Ce jeune festival, créé en 2021, se déroule désormais sur sept jours.  Une programmation signée du pianiste Christophe Bukudjian.

La journaliste Anna Sigalevitch et la pianiste Célimène Daudet, pétillantes et érudites, ouvrent le bal avec « Mozart et nous ». La première avec ses mots, la seconde avec ses notes retracent l’univers du petit génie de Salzbourg. (21 juillet)

Le lendemain, un récital d’une rare poésie attend le public. Il fera dialoguer deux « rossignols », Natalie Dessay et l’étonnant chanteur d’oiseaux Johnny Rasse autour du piano de Shani Diluka déroulant des airs de Grieg, Fauré, Ravel et Debussy.  C’est aussi comme des oiseaux, migrateurs cette fois, que nous traverserons la Méditerranée le 23 juilletpour une croisière sur les côtes espagnoles, grecques et italiennes, en compagnie de la théorbiste Christina Pluhar et de son Arpeggiata.

Tableaux musicaux

En cette année qui fête et Cézanne à Aix et les 150 ans de la naissance de Ravel, contemporain du peintre, l’Orchestre national de Montpellier, viendra déclarer son amour au compositeur français avec Ravel for ever. (24 juillet). Le trio Pantoun fêtera aussi Ravel au Musée Granet le 25 juillet avec des également des œuvres de Lili Boulanger  et une création mondiale de Bruno Mantovani qui s’inspire de tableaux de l’exposition Cézanne au Jas de Bouffan

Peinture et musique s’entrelaceront encore lors de la soirée Study of the Invisible à l’Église saint Joseph. Vanessa Wagner dont on connaît le goût pour les répertoires contemporains, y conviera du beau monde : Philip Glass, Brian Eno, Sakamoto, Moondog, Bryce Dessner, Meredith Monk, John Adams et leur maître à tous…  Jean-Sébastien Bach (26 juillet).

Pour les lève-tôt, l’Aube musicale est de retour avec les musiciennes du Quatuor Magenta qui accueillent au lever du soleil au Domaine Saint Joseph, avec des œuvres de Debussy, Ligeti et Wiancko. En nocturne, l’Ensemble I Giradini, associé au festival depuis sa création clôturera cette belle édition à l’Église Saint Joseph avec Le temps des Lilas programme d’œuvres d’Ernest Chausson (27 juillet).

ANNE-MARIE THOMAZEAU

Les Musicales de la route Cézanne
Du 21 au 28 juillet
Le Tholonet 

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Aux sons des guitares et des rythmes latinos

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© X-DR

Petit changement cette année. Si l’an dernier le festival Jazz à Toulon se terminait le 26 juillet, c’est à cette qu’il commence cette fois, jusqu’au 9 août. Mais la ligne directrice est toujours la même : l’itinérance, de la place de la Liberté à la place Martin-Bidouré, jusqu’aux plages du Mourillon. Et le festival s’appuie toujours sur ses deux jambes : le Off à 19h – mettant en lumière les talents locaux et régionaux – et le In à partir de 21h30 – des concerts nocturnesavec des artistes de renom.

Le « Off »

En ouverture, le Off accueille la fusion be-bop-funk-soul du Kareem Kandi 4tet. Puis sur la place Camille-Ledeau Andrea Caparros & Emile Melenchon proposent un duo guitare et voix aux influences brésiliennes. La chanteuse revient le jour suivant parmi le sextet féminin d’origine toulonnaise, What Elle’s qui réunit vents, piano et batterie. Pour clôturer le festival, le quartet de David Guttierez anime la place Marie-Curie avec un jazz nourri de pop et de rock.

Le In

Côté « In », le trio légendaire composé de Bireli LagrèneMartin Taylor et Ulf Wakenius : ensemble ils reforment The Great Guitars – groupe de guitaristes jazz formé en 1973 par Charlie Byrd, Herb Ellis et Barney Kessel, avant que Martin Taylor ne les rejoigne dans les années 1980. 

Parmi les autres têtes d’affiches, le pianiste virtuose Roberto Fonseca rend hommage à l’âge d’or de la musique cubaine, comme il l’avait déjà fait dans son album La Gran Diversion. Eric Serra & RXRA Group vient revisiter ses compositions écrites pour le cinéma – de Léon au Grand Bleu. Autre jazzman de renom à monter sur scène Joshua Redman, le saxophoniste qui présentera son nouvel album Words Fall Short tout juste sorti.

Côté scène émergente, Tyreek McDole, qui a remporté le concours international de jazz vocal Sarah Vaughan vient de sortir son premier album, intitulé Open up your senses. Le lendemain,le festival accueille Carmen Souza, que l’on nomme l’Ella Fitzgerald du Cap-Vert. Chanteuse, elle est la première à mêler dans sa musique dialectes en créole et rythmes traditionnels. Pour finir, The Amazing Keystone Bigband investit les plages du Mourillonpour réinventer le répertoire de George Gershwin.

LAVINIA SCOTT

Jazz à Toulon
Du 26 juillet au 9 août
Divers places et plages, Toulon

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