mercredi 2 octobre 2024
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Revenons en aux fées 

Au Badaboum Théâtre de Marseille, Geoffrey Coppini présentait un savoureux conte de fées

D’ordinaire cantonnées aux seconds rôles, voire au rang d’accessoires utilitaires, les fées sont au premier plan de cette nouvelle création de la compagnie De la loge au plateau.C’est d’abord la Fée des miracles qui fait son entrée, pleine de panache, sur New York New York, et la proximité de la scène du petit Badaboum Théâtre fait son office, absorbant les enfants massés au premier rang. Pourtant ici, tout n’est pas que glam et choses aisées : cette fée-là – gouailleuse Jocelyne Monier, habituée des créations du Badaboum – est vieillissante, et le téléphone ne sonne plus guère pour recevoir des voeux à exaucer… Pour prendre la relève, elle forme une apprentie fée, campée par le flamboyant Joseph Colonnal. Un choix revendiqué par l’auteur et metteur en scène Geoffrey Coppini, figure locale un temps accompagné par Montevideo: « petit, je rêvais d’être une fée pour le carnaval de l’école, mais cela m’apparaissait comme quelque chose d’interdit. Par ce choix de distribution, je donne quelque part la liberté aux jeunes spectateurs de pouvoir se rêver dans tous les possibles ». 

Scénographie pimentée

Car foin des assignations de genre ici, on moque fanfreluches et paillettes, tout comme on rigole des légendes et traditions parfois galvaudées, et tant pis si ce n’est pas toujours très fin ni complètement assumé – cette allusion à la cancel culture (trop) rapidement désamorcée, l’a-t-on surinterprétée ? Les références sont là, savoureuses : « on ne naît pas fée, on le devient ». D’apprentissages « orthoféfiques » en recettes d’élixirs, le binôme, attachant, va parvenir à se forger une place dans un monde où les fées n’en ont plus, cantonnées à célébrer les goûters d’anniversaires ou trôner dans les parcs d’attractions – le déclassement de l’artiste, un sujet cher à l’auteur. La scénographie, quant à elle, pimente le tout, entre une coiffeuse facétieuse et un totem à baguettes d’où surgissent des accessoires. Les petits sont ravis, les grands ne s’ennuient pas !

JULIE BORDENAVE

Un conte de fées se joue jusqu’au 13 janvier au Badaboum Théâtre, Marseille.
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