vendredi 26 avril 2024
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SPÉCIAL AVERROÈS, L’ÉDITO : L’empire de Schrödinger 

Pour l’essayiste Pâcome Thiellement, l’empire n’a jamais pris fin. Pour l’historien Jean-Baptiste Duroselle, tout empire périt et périra. Les deux visions se défendent et si on effectue un exercice de pensée, l’empire est à la fois mort et vivant. Comme le fameux chat de Schrödinger. Sauf que l’empire peut réellement être intact et désintégré, puisqu’il s’agit d’un concept aux définitions multiples. Le chat lui, est soit mort, soit vivant, et Schrödinger le saurait s’il mettait fin à son expérience de pensée. S’il le considérait non comme une idée de chat, mais comme un chat.

C’est l’erreur qu’il ne faut pas commettre avec l’empire. Qu’importe qu’on le croie mort ou vivant, l’empire renvoie à des phénomènes de violences et de contraintes bien réels et actuels, à des mémoires déchirées, à des exils anciens, à des rancoeurs ineffaçables. Pour que les Césars, les Kaiser, les Napoléons, les Duce, les Führer et autres petits pères du peuple ne reviennent pas, il faut acter leur déroute en les combattant sous toutes leurs formes. 

L’information et le débat ne détruiront pas les élans impérialistes qui traversent notre histoire contemporaine, mais ils permettent de surveiller leurs évolutions. C’est en cela que la réflexion sur l’histoire des empires, sur le colonialisme, la résistance, les situations actuelles en Arménie, au Liban ou à Gaza, est absolument essentielle.

Renaud Guissani

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