Alice, la mère d’Alexander Zeldin, est une femme à la vie bien remplie. Née en 1943 en Australie, elle veut découvrir le monde et s’émanciper du carcan auquel elle s’est pliée sous la pression sociale. Ses relations amoureuses, décevantes voire toxiques, la font évoluer. Les violences qu’elle subit, aussi bien physiques avec les hommes que symboliques dans le milieu universitaire, la forgent. Alice se construit peu à peu comme une femme forte et digne.
Pour écrire et mettre en scène The Confessions, Alexander Zeldin a recueilli son témoignage pendant des heurezs. Une histoire individuelle qui en raconte en réalité beaucoup d’autres par sa sensibilité et sa finesse. Et par une traversée à travers les époques : le destin de la classe ouvrière australienne dans les années 1950 entre en résonnance avec la mémoire de la Seconde Guerre mondiale et le mouvement de libération de la femme des années 1970.
Une vie sur scène
Le spectateur saute de scène en scène avec une grande fluidité grâce à de rapides changements de plateau. Des décors qui se transforment et nous plongent dans de vrais instants de vie : des retrouvailles familiales, un dîner entre amis, l’intimité conjugale, une rencontre à la bibliothèque… La vie d’Alice se déroule devant nos yeux. Avec la Alice actuelle, celle de 70 ans, qui observe également.
Ils sont neuf sur scène et ils enchainent les rôles avec brio. L’humour british apporte une pointe de légèreté avec en fond la musique inspirée de Yannis Philippakis (chanteur-guitariste du groupe britannique Foals). Une pièce d’une grande fraicheur, dure souvent, drôle parfois, touchante toujours.
Rafael Benabdelmoumene
« The Confessions » est donné à la FabricA (Avignon) jusqu’au 23 juillet.