La soirée s’ouvre avec une intervention d’Hughes Kieffer, directeur du festival Marseille Jazz des Cinq Continents « le jazz est une musique pour toutes et tous, une musique qui rassemble ». En faisant le parallèle entre jazz et rap, il décrit Marseille comme une ville qui vibre autant pour l’Opéra que pour le Vélodrome. Il introduit ainsi le prélude au concert : Le Manifeste de la nécessité de l’art et de la culture pour une société apaisée. Mené par le journaliste et écrivain marseillais, Philippe Pujol, avec les jeunes des centres sociaux La Solidarité et Val Plan Bégudes, le projet vise à faire exprimer leurs idées, envies et espoirs sur la société, il est lu sur scène par trois d’entre eux, accompagnés en improvisation par Raphaël Imbert au saxophone.
Succès de père en fils
Puis un court extrait vidéo montre Kyle et Clint qui présentent le projet Eastwood Symphonie une Suite des thèmes emblématiques tirés de ses films (en tant qu’acteur ou réalisateur) entre 1964 et 2009. Sur scène, l’Orchestre Philharmonique de Marseille sous la baguette de Gast Waltzing – lauréat du Grammy pour le meilleur album de musiques du monde. La battue du chef est fluide et large comme si la musique sortait de sa baguette enchanteresse. Arrive alors le quintet : Kyle à la basse électrique et la contrebasse, Andrew McCormack au piano, Brandon Allen au saxophone et à la clarinette, Quentin Collins à la trompette et au bugle et Chris Higginbottom à la batterie pour Magnum Force. Des chuchotements disent « trop stylé »…
Les classiques s’enchaînent avec La Sanction, où le trompettiste et le pianiste sont applaudis, puis la musique sentimentale et nostalgique de Sur la Route de Madison. Ensuite vient la Mémoire de nos pères avec son début, lent cérémonial, avant de s’élancer dans un rock-jazz énergétique qui fait briller le batteur. Le quintet déploie sa virtuosité jouant seul sur Bird de Charlie Parker, des applaudissements éclatant solo après solo. Le concert est ponctué d’extraits filmés de Kyle et Clint assis côte à côte, qui parlent du processus de création des œuvres dont la part de Clint est parfois méconnue. Comme pour Gran Torino, dont il compose au piano la mélodie, retravaillée ensuite par Kyle et Michael Stevens.
Le concert s’achève en bis avec Le Bon, la Brute et le Truand qui se termine avec en grand crescendo et un saut du chef d’orchestre. Des rappels enthousiastes, Kyle et son quintet reviennent sur scène pour remercier le public de leur venue. Standing ovation, des « c’était génial » : le passage à Marseille de Eastwood Symphonic est un grand succès.
LAVINIA SCOTT
Eastwood Symphonic a eu lieu le 23 avril à l’opéra de Marseille
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