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« C’est pas du luxe ! », un festival qui n’a pas de prix

Le festival avignonnais invite artistes, opérateurs culturels et personnes en grande précarité à développer ensemble des projets artistiques. Un « croisement des mondes » salvateur

Porté par La Garance, scène nationale de Cavaillon, l’association Le Village et la Fondation Abbé Pierre, le festival C’est pas du luxe ! revient cette année du 23 au 25 septembre, dans les rues et lieux culturels d’Avignon. La manifestation est unique en son genre : elle fédère personnes en grande précarité sociale et économique – en partant du constat qu’elles n’ont souvent que peu ou pas accès à une pratique artistique, alors qu’il s’agit d’un besoin humain fondamental –, opérateurs culturels et artistes – qui gagnent à être en prise avec les réalités de notre société. L’équipe de C’est pas du luxe ! croit « en la fertilité du croisement des mondes » et se mobilise pour mettre en lumière auprès du grand public les projets artistiques qui en résultent, dans leur diversité et leur intensité.

Une intensité particulièrement marquée dans les temps de partage, si réparateurs après les fractures de la période covid. Ainsi du grand bal orchestré par Denis Plassard à La FabricA, le samedi 24 septembre. Pas besoin de savoir danser pour participer : le chorégraphe embarque tout le monde, c’est drôle, c’est beau, ça défoule, ça fait du bien. De même que cet opéra de trottoir célébrant la sororité, Obstinées, qui se tient place des Corps-Saints le samedi après-midi : la Kie Faire Ailleurs a accompagné pour le concevoir des femmes de différentes cultures, âges et milieux sociaux. Pour elles, la solidarité féminine n’est pas un vain mot : hors de question de se laisser moquer par les phallocrates ! Guettez aussi les Souffleurs de patience, qui circulent durant tout le festival pour glisser des poèmes à l’oreille des spectateurs. Quelques grammes de finesse dans un monde de brutes, voilà qui n’a pas de prix.

Beaucoup d’émotion aussi du côté des arts visuels. La Collection Lambert accueille par exemple Notre musée, une « collection sentimentale » constituée par des commissaires d’expositions peu habitués des cimaises, réunis via les structures sociales qui les accompagnent. Avec l’artiste Mohamed El Khatib et la photographe Yohanne Lamoulère, ils ont mis en dialogue les œuvres du fonds et des objets intimes, le tout pour un résultat « à faire battre le coeur ». Le Cloître Saint-Louis accueille quant à lui un jardin artistique, Les ombres juste avant les forêts, installation propice à la contemplation préparée par des personnes sans-abri, avec la Cie Grandeur Nature.

GAËLLE CLOAREC

C'est pas du luxe !
Du 23 au 25 septembre
Divers lieux, Avignon
cestpasduluxe.fr
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