lundi 18 mars 2024
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De la nuance du droit de manifester

Mon premier est un rassemblement appelé par la CGT, en marge de la visite d’Emmanuel Macron au Mémorial de la prison de Montluc, à Lyon, où Jean Moulin fut détenu et torturé par la Gestapo. Ma seconde est une manifestation de groupuscules ouvertement néo-fascistes, certains paradant le visage couvert et arborant librement des drapeaux frappés de la croix celtique dans les rues de la capitale.
Mon premier est organisé par un syndicat majeur dans l’histoire des conquêtes sociales du pays, dans le but de commémorer l’héritage du Conseil national de la Résistance (CNR) dont on peut estimer qu’il est mis à mal par celui-là même qui entendait rendre hommage ce jour-là à son premier président. Ma seconde, où trainaient des soutiens de Marine Le Pen, entendait honorer la mémoire d’un jeune membre du groupe pétainiste l’Œuvre française, mort accidentellement en 1994 alors qu’il tentait de fuir la police en marge d’un défilé d’extrême droite interdit.

Casseroles vs cagoules
Mon premier est interdit par la préfecture du Rhône, ma seconde est autorisée par celle de Paris. Mais c’est la dernière fois, a promis le ministre de l’Intérieur après la polémique.
On aimerait pourtant croire sur parole le gouvernement qui, ces dernières semaines, affirme la main sur le cœur vouloir défendre et protéger le droit de manifester. On aimerait surtout entendre avec plus de conviction de la part de ce pouvoir consternant que le programme pour des Jours heureux élaboré par le CNR, quitte à ce qu’il soit défendu avec des casseroles, demeure moins nocif et surtout plus utile pour raviver l’idéal républicain que les cagoules noires et la « pensée » des héritiers du IIIe Reich.

LUDOVIC TOMAS

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