Zébuline. C’est une surprise de vous voir investir le stade Allianz Arena de Nice en septembre, en préambule des matches de rugby !
Pascal Servera. Il s’agit d’une demande émanant du ministère : faire des interventions dans certains stades concernés par la Coupe du monde. Cela nous permet de fournir des apports financiers conséquents à certains projets, mais aussi de mieux comprendre le tissu culturel du territoire. Nous travaillons ainsi avec des compagnies de Nice : Les hommes de main, qui proposent des formes in situ, et deux fanfares, La Fanfoire et le Nogobi Brass Band. Les propositions seront gratuites, ouvertes à tous sans billets, accessibles sur le parvis après la fouille.
Le 17 septembre, on pourra y découvrir des prémices de la nouvelle création de Rara Woulib.
Vertige(s) se décompose en trois cellules – des éléments sécables, qui peuvent être accueillis séparément – : la première, montrée cet été à Chalon dans la rue, se déroule dans une salle polyvalente, dans un contexte évoquant une fin de fête qui pourrait dégénérer. Des intervenants y prennent la parole pour évoquer leur rapport à l’engagement. La deuxième cellule est celle qui sera accueillie à Nice : une déambulation d’inspiration carnavalesque, dans laquelle vont se porter des discours politiques. On affrète un bus de cinquante personnes depuis Marseille, avec des musiciens amateurs et semi-professionnels dont une chorale pour enfants ! La troisième est une intervention plastique, qui peut accompagner ce cortège. Elle mobilise des habitants d’un quartier, invités à inscrire leurs revendications sur des grands kakémonos déroulés depuis leurs fenêtres. Le spectacle définitif verra le jour d’ici un an.
Retour ensuite en Camargue avec Pont vert(s), de l’artiste arboriculteur Thierry Boutonnier. Le projet se poursuit autour du verger collectif installé au pied des immeubles du quartier Ambroise Crozat.
Nous faisons partie des heureux et rares lauréats de l’appel à projets de la Fondation Carasso, ce qui témoigne de la reconnaissance de l’enjeu à la fois écologique et politique du projet, et confirme sa viabilité financière. La deuxième étape démarre en septembre. En ligne de mire : produire la première huile d’olive de Port-Saint-Louis-du-Rhône, avec tout ce que ça comprend d’incertitude à l’heure actuelle ! Cela nécessite en amont une préparation minutieuse, les oliviers seront recouverts de kaolin pour être protégés d’une mouche. La première récolte d’olives sera analysée pour voir quel type de pollution elles contiennent. Ensuite viendra la première production d’huile, en petite quantité, qui donnera lieu à une fête autour d’un loto, le 10 novembre. À terme, la volonté est de rendre cette production autonome. Nous inventons des modalités d’agriculture urbaine, possiblement duplicables ailleurs.
ENTRETIEN RÉALISÉ PAR JULIE BORDENAVE
Citron Jaune Port-Saint-Louis-du-Rhône 04 42 48 40 04 lecitronjaune.com