dimanche 23 juin 2024
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Entrez dans la transe

Dans Bless This Mess, musique noise et danse saccadée bousculent le spectateur. Pour son plus grand plaisir

Quelle idée d’attaquer une pièce chorégraphique avec une boucle musicale de quelques secondes, au volume sonore très poussé, qui va accompagner les quatre danseurs pendant une bonne demi-heure. On est d’ailleurs stupéfait par cette musique répétitive, faite d’aller-retour vifs sur les instruments à cordes (frappées, frottées et pincées ?), mais les quatre danseurs·euses sur scène nous embarquent vite dans leur transe. Danse fragmentée, saccadée, de gestes, de pulsions, et voilà nos cerveaux évaporés pendant une heure. C’est le tour de force de la chorégraphe Katerina Andreou avec son Bless This Mess, donné ces 6 et 7 juin à Klap – Maison pour la danse.

Parfois, la boucle frénétique laisse place à un silence momentané. La musique, toujours noise, se fait plus douce, et les gestes des danseurs aussi. Alors qu’ils dansaient furieusement tous indépendamment les uns les autres, on les voit maintenant tantôt en duo, ou s’essayant même à quelques pas plus « classiques ». Sur le plateau, l’une déplace les rares éléments de décors, l’autre fait tournoyer un micro par le câble pendant de longues minutes. Les quatre acolytes sont animés d’une exaltation que seuls nos instincts enfouis peuvent comprendre.

Outre le son et la danse, on retiendra aussi de cette pièce chorégraphique son esthétique globale. Et particulièrement des lumières, confiées à Yannick Fouassier. Proches des performeurs, les couleurs chaudes dominent le plateau, et s’accordent parfaitement avec l’ambiance noise offerte par la musique. L’ensemble fait de Bless This Mess un ballet punk saisissant, autant pour nos yeux, que pour nos oreilles.

NICOLAS SANTUCCI

Bless This Mess a été donné les 6 et 7 juin à Klap – Maison pour la danse, Marseille.
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