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Mariage à la grecque

Premier Degré, premier album du Marseillais Johan Papaconstantino, confirme la pertinence de son alliage entre sonorités urbaines et bouzouki

Il a grandi à La Rose, venait faire ses courses au Merlan mais n’avait encore jamais mis les pieds au Zef. Le 15 mars dernier, dans le cadre du festival Avec Le Temps, il y lançait sa tournée, à guichets fermés. Rencontre avec Johan Papaconstantino, l’artiste marseillais dont tout le monde parle.


Zébuline. La pochette de votre premier album, Premier degré, est un plan serré sur le ventre bien rond de votre conjointe enceinte de votre premier enfant. Pourquoi cette image assez intime ?
Johan Papaconstantino.
Je savais déjà que je voulais appeler l’album Premier degré avant d’avoir l’image. Je trouve que cela résonne bien avec cette photo et donne un sens de lecture que je n’avais pas vu au départ : la parentalité, la responsabilité. « Premier degré » est aussi une manière drôle de parler de choses sérieuses, d’amener le sujet avec un peu de légèreté. Enfin, « sérieuses »… ce sont la plupart du temps des histoires d’amour. Et j’aime bien penser que l’amour et les émotions sont des choses au premier degré. 

Et vous, êtes-vous un artiste à prendre au premier degré ?
Ce n’est pas à moi de choisir. J’essaye de faire de la musique le plus honnêtement possible, avec le plus d’authenticité possible. Ce qui n’empêche pas d’être drôle ou léger.

Pourquoi l’héritage culturel grec de votre père est-il si marqué dans vos compositions ?
C’est imprimé en moi. J’écoute ces musiques depuis bébé. Mais c’est quelque chose que je ne partageais pas avec mes collègues au collège ou au lycée parce que c’était très personnel. Si j’avais fait écouter ça à mes potes, ils n’auraient pas eu les codes pour apprécier vraiment le truc. Je ne l’avais pas formulé mais je pense qu’aujourd’hui, j’essaie de le partager avec plus de gens. Et c’est naturel pour moi de le faire.

Pensez-vous que l’usage de l’autotune soit devenu une condition pour séduire la jeune génération ?
C’est mon paradoxe et je me garderais de trouver une logique à tout ça. C’est un outil comme l’était la distorsion sur les guitares dans les années 1970. Il y a des sonorités qui me parlent, j’ai aussi grandi avec Daft Punk. C’est générationnel, je ne sais pas comment ça va évoluer. Pour l’instant je l’utilise, mais peut-être qu’un jour j’arriverais à chanter ! [rires]

L’indolence voire la nonchalance que vous dégagez vous ressemble-t-elle vraiment ?
J’imagine. En tous les cas, je n’ai pas travaillé une posture. La timidité ressemble parfois à la nonchalance. On ne peut pas se cacher quand on commence à se montrer !

Vous considérez-vous autant peintre que musicien ?
Oui, même si là je ne peins plus depuis un petit moment parce que je voulais aller au bout de cet album. J’ai mis du temps à le finir parce que je l’ai pris très à cœur et j’ai tout fait tout seul.

Laquelle de ces deux disciplines artistiques influe le plus l’autre ?
Ça se croise. J’aime écrire de façon imagée. Et il y a une approche picturale dans mes clips.

Avec la sortie de ce premier album, tout semble s’accélérer pour vous. Cette montée en puissance de votre carrière vous fait-elle craindre un changement de vie radical ?
C’est radical dans le sens où j’enchaîne des dates de tournée et je n’avais jamais fait ça. C’est la première fois que j’ai un calendrier jusqu’à la fin de l’année. Je vais voir comment je vais le vivre. Ça demande de connaître ses limites. J’essaye de positiver tout ça parce que j’ai très envie de défendre cet album.

Marseille est devenu une ville à la mode. Pensez-vous que cela contribue à l’engouement que vous rencontrez ?
Je ne sais pas mais sûrement. Pour moi, ce n’est pas un business plan.

ENTRETIEN RÉALISÉ PAR LUDOVIC TOMAS

Premier Degré, de Johan Papaconstantino
Animal63

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