Au Grand Théâtre d’Aix-en-Provence, on retrouvera le 21 octobre Isabelle Georges accompagnée de ses musicien·nes : contrebasse, saxophone, clarinette et percussions. Celle qui s’est fait connaître à travers Le Passe-muraille de Michel Legrand livrera une prestation à la croisée du cabaret et de la comédie musicale. Un spectacle unique qui réinvente les chansons de Charles Aznavour, Jacques Brel, Claude Nougaro et d’autres à travers un savoureux melting-pot de musiques et de langues. Oh la la ! De New York à Paris est un voyage haut en couleur où se mêlent chanson, théâtre et comédie musicale. Une production de la compagnie Encore Music et Musique et Toile qui promet d’être un moment riche en émotion !
C.L. 21 octobre Grand Théâtre de Provence, Aix-en-Provence
Et si Roméo et Juliette avaient survécu ? Plus de vingt-cinq ans après l’intrigue imaginée par Shakespeare, le chorégraphe et metteur en scène Ben Duke imagine ce couple mythique aux prises avec une crise de la quarantaine carabinée. Routine, désillusions, querelles… Installés à Paris, les amoureux de l’amour tentent de raviver une passion fanée. Porté par Emily Terndrup et John Kendall, Juliet & Romeo mêle danse, théâtre et dérision dans une chorégraphie joliment décalée, où l’espoir semble persister au milieu des désastres ordinaires.
S.C. 15 et 16 octobre Pavillon Noir, Aix-en-Provence
Pour sa nouvelle saison, Le Totem lance l’année avec un événement festif et convivial rue Monclar, en plein centre d’Avignon. La journée s’articulera autour d’ateliers, de spectacles et d’une fanfare. Le théâtre s’associe à des associations locales pour offrir un programme familial varié : dessin, toupie en bois, réparation de vélos, sérigraphie… et un spectacle tout public, LOoking fOr, qui mêle acrobaties et chants. En fin d’après-midi, une fanfare de vingt musicien·nes déambulera dans les rues du centre ville avant un grand bal intergénérationnel rythmé par trombone, accordéon et hautbois languedocien. Une programmation éclectique conçue pour les petits comme pour les grands !
C.L. 18 octobre Square Indochine, école Marcel-Perrin, rue Monclar Avignon
La Cité de la musique propose deux concerts ces 17 et 18 octobre. Le premier, qui sort de résidence, reprend le projet historique de la Familha Artus, Ours, pour interroger notre lien au sauvage et à la nature. En reprenant les codes des carnavals traditionnels pyrénéens, Prélude de Pan, voit la danseuse de ce projet habiter une marionnette monumentale et incarner l’ours. Le lendemain, Riccardo Tesi – accordéoniste – et Giua – autrice-compositrice de la scène italienne – mêlent leurs deux univers, distincts mais liés, pour les croiser avec l’art des retablos du Pérou : des petites boîtes portables qui dépeignent des scènes de vie quotidienne.
L.S. Prélude de Pan 17 octobre Rétablos 18 octobre Cité de la musique, Marseille
Aude Fanlo. Après Giono, Genêt ou Flaubert nous poursuivons la ligne éditoriale d’exposition littéraire, et Don Quichotte est sans doute le héros romanesque le plus emblématique d’une culture à la fois populaire et littéraire. C’est un phénomène de société qui s’inscrit dans une histoire culturelle globale et qui a évolué : d’abord personnage carnavalesque, renversé, puis génie incompris romantique puis, avec Foucault, héros post-moderne. Nous avons pris le parti du rire, de la farce, de la fantaisie, du loufoque. Mais le rire est sérieux aussi.
Hélia Paukner. Oui, on rit du cocasse, du festif, du burlesque, mais il y a aussi un rire sérieux, c’est à dire ironique et politique. Cervantès écrit son roman dans une Espagne déchirée par le dogmatisme. Les morisques [musulmans convertis par contrainte, ndlr] sont expulsés en 1609, les juifs sont expulsés depuis 1492, et les marranes [juifs convertis par contrainte, ndlr] sont persécutés et brûlés. Dans la péninsule ibérique il est très dangereux d’écrire. Le personnage du morisque Ricote n’est possible que dans un roman burlesque.
A.F. La fiction permet des espaces ouverts dans lesquels tout peut se renverser constamment, le vrai et le faux se confondent. Un espace de jeu dont Cervantès s’empare, et qu’il laisse ouvert à ceux qui héritent de son personnage.
Comment ces facettes de Quichotte apparaissent-elles dans l’exposition ?
A.F. Nous n’avons pas choisi de faire une exposition historique sur l’évolution de la réception de l’œuvre, nous proposons un parcours de lecture des différents épisodes, avec des digressions historiques… totalement anachroniques ! Le cheminement du mythe est une énigme : comment ce vieux qui retombe en enfance, qui finit véritablement gaga, a t-il pu devenir la figure de l’hispanité, du génie inspiré, de l’idéaliste ? Note parti pris est d’exposer ces changements de polarité en suivant le fil du roman, mais en déplaçant constamment les époques de réception.
H.P. La vitalité du mythe est sidérante, Don Quichotte est le titre d’une infinité de journaux, d’une multiplicité d’images, de représentations de tous ordres, de citations. Erri de Luca écrivait « il esttout le temps par terre mais il se relève et il est invaincu ». Son mythe aussi, comme son personnage.
H.P. Ce n’est pas une exposition didactique, nous avons parié sur la bigarrure, plus de 200 pièces s’entrechoquent. Une gravure de Goya voisine avec une publicité pour un pansement, la première tapisserie représentant le personnage avec des œuvres d’art contemporain, des Unes de journaux…
A.F. Nous avons des œuvres rares, de Dali, Picasso, Daumier, les photographies d’Abraham Poincheval traversant la Bretagne en armure… Et beaucoup de cinéma. Des extraits de 3 ou 4 minutes, du film impossible d’Orson Welles qu’il n’a jamais fini de tourner, de celui de Terry Gilliam qu’il a fini par finir au bout de trente ans, de la comédie musicale de Brel L’homme de la mancha. Et d’autres films qui reprennent et déplacent le mythe, en particulier Hassen Ferhani à Alger… Et des chansons populaires, des objets du quotidien, des bandes dessinées, des éditions originales.
Cette abondance et cette variété résolvent-elles le mystère de l’évolution du mythe ?
A.F. Je ne crois pas qu’on puisse résoudre cette énigme, qui est fondamentalement aussi insoluble que ce drôle de faux chevalier errant… seulement en rire et montrer combien cette bigarrure est prolifique !
Votre catalogue est également assez particulier, avec des parcours à option selon des profils de lecteurs…
A.F. Oui nous l’avons conçu comme un « livre dont vous êtes le héros », pour les geeks, les fêtards, les chineurs, les militants, les faussaires… Comme l’exposition on peut le lire en changeant de parcours, et de profil !
ENTRETIEN REALISE PAR AGNES FRESCHEL
Don Quichotte Histoire de fou, Histoire d’en rire A partir du 15 octobre Mucem, Marseille
Maxime Delforges et Jérôme Helfenstein affirment depuis plus de 10 ans la magie comme un art de la scène qui se performe et se distingue des arts du cirque. Comme les circassiens ils mettent leurs corps en jeu mais se jouent d’illusions, et non d’exploits. Dans À vue, spectacle qui tourne depuis 2019 et compte près de 200 représentations, ils exposent leur matériel magique dès le début du spectacle, mettent en scène leurs régisseurs manipulateurs et… nous manipulent à vue lorsqu’ils s’élèvent, défiant la pesanteur et la logique sans sembler user d’énergie musculaire… créant une poésie de l’irréalité et la question qui taraude enfants et adultes. Mais comment font-ils ?
A.F. 16 et 17 octobre Les Salins, Scène nationale de Martigues
La pièce de Rudy Milstein explore les liens d’amitié et d’amour de quadragénaires en des tableaux à deux qui s’enchaînent en gardant chaque fois un des personnages : un couple hétéro s’ennuie, s’aime et se déchire, la femme va voir sa copine qui combat la maladie, qui à son tour croise un ami intellectuel, homosexuel qui cherche l’amour et ne trouve que le sexe. La boucle ne se referme pas comme dans La ronde de Schnitzler, mais la pièce fait aussi le portrait d’une génération. Des adultes encore jeunes qui cherchent le bonheur. La comédie produite par l’artistik rezo a récolté plusieurs Molière du théâtre privé et joué plusieurs mois au théâtre Lepic.
Marseille Concerts propose au Palais du Pharo une soirée autour de concertos pour piano de Mozart. L’Orchestre philharmonique de Marseille sera dirigé par trois jeunes chefs-pianistes. En premier lieu, le concerto n°12 K.414 par Rémi Geniet qui avait remporté le concours Reine Elisabeth. Ensuite, ce sera au tour de Gabriel Durliat – lauréat du concours Hans-von-Bülow – de mener l’orchestre avec le concerto n°23 K.488. Enfin, l’ancien élève de Brigitte Engerer, Selim Mazari – que l’on avait découvert pour son disque sur Beethoven –, donnera vie à la tendresse du concerto n°27 K.595.
Malamente d’Anais Legros, 2023 Exposition à La Friche la Belle de Mai
Les rencontres internationales Instants Vidéo revendiquent exposer chaque année un art vidéo affranchi des modes et des marchés, et transforment pendant quelques jours (jusqu’au 11 janvier 2026 pour l’exposition centrale) les espaces de la Friche la Belle de Mai en un vaste laboratoire visuel et sonore. Pour cette 38ᵉ édition, on y trouve plus d’une centaine œuvres, venues de 34 pays, à voir en entrée libre.
Vernissage C’est ce vendredi 17 octobre que la Friche vibrera au rythme du vernissage de l’exposition centrale veille ardente (17h–22h), suivi de projections nocturnes et d’une performance de Lila Crnogorac (22h), En suivant les ondes, j’ai cherché leurs voix, entre archives radio et gestes queer. Une exposition qui réunit 17 installations explorant la vigilance comme forme de résistance : veiller sur soi, sur le monde, sur les autres.
Parmi les œuvres exposées, Red de la canadienne Dominique Paul joue du monochrome pour faire surgir la charge émotionnelle et politique du rouge : sang, colère, vitalité. Le Marocain Nabil Aniss propose avec The condition and the impossible, une trilogie entre documentaire et abstraction, tournée entre Bruxelles, Tanger et Palerme. Plus intime, Si blanche soit l’ombre de Damien Cattinari explore en clair-obscur l’absence et la trace. Ocean’s Skeleton de Taija Goldblatt est une méditation dérivante et marine sur la fragilité du vivant. Et Badad de Soufiane Hennani, un voyage sonore au cœur du Maroc, où l’amour devient un espace d’expression, parfois de contestation, dans un pays marqué par ses polarisations sociales et culturelles.
Projet Tae’thir Cœur de la manifestation, les Rencontres internationales (16–19 octobre) rythmeront quatre jours de projections, débats et performances. Avec notamment le 16 (de 14h à 17h30) la première présentation publique du projet Tae’thir, fruit d’une coopération de longue durée entre les Instants Vidéo, le Réseau Euromed France (REF), la Ligue de l’Enseignement 13 et le Cairo Institute for Human Rights Studies (CIHRS) autour de la projection des œuvres de six artistes (sur les 42 participant au projet) travaillant sur les liens entre création et droits humains.
Échappées Belles Les Instants Vidéo débordent de la Friche et s’étendent au-delà de Marseille (et de la France) avec des « Échappées Belles ». Parmi celles à venir dans les environs : à l’École Supérieure d’Art d’Aix-en-Provence, projection de quatre œuvres sous le titre Boogie wonderland, les 22 octobre et 26 novembre. Et le 6 novembre à 20h, au Vidéodrome 2 à Marseille, quatre vidéos dans le programme intitulé Mémoire vive.
MARC VOIRY
Instants Vidéo Du 16 au 19 octobre exposition jusqu’au 11 janvier Friche la Belle de Mai et divers lieux, Marseille
Destiné aux enfants à partir de 2 ans, aux ados et aux adultes, Cinémanimé propose, dans une trentaine de cinémas de la région, un programme alliant projections, rencontres et ateliers pour s’émerveiller et réfléchir, imaginer et créer.
Voyager dans l’univers des images par un Ciné-Lanterne, animer des figures d’oiseaux au thaumatrope ou au zootrope, s’initier aux techniques du papier découpé ou du stop motion et même faire danser les fossiles… c’est passer du cinéphile en herbe à la réalisation concrète.
La sélection retient des films récents, à voir et revoir à l’instar du nouveau Shaun le mouton : la ferme en folie de Jay Grace, Mary Anning de Marcel Barelli, La Vie de château,mon enfance à Versailles de Clémence Madeleine-Perdrillat et Nathaniel H’limi. Au programme encore Marcel et Monsieur Pagnol de Sylvain Chomet qui ressuscite l’écrivain enfant. Ou encore Arco, de Hugo Bienvenu, Cristal du long métrage Annecy 2025, où Iris, une fillette de 10 ans aide un garçon tombé du ciel, à rentrer dans le futur lointain qu’il habite.
On pourra se révolter contre l’infâme Mr Jones (La Ferme des animaux, Hallas et Batchelor) et s’envoler accroché à un parapluie avec Jack et Nancy pour entendre les plus belles histoires de Quentin Blake (Gerrit Bekers).
Des films à découvrir aussi en avant-première comme Thelma du pays des glaces de Reinis Kalnaellis, belle réflexion sur la différence et l’acceptation de soi. Olivia de Irène Iborra Rizo dont l’héroïne surmonte les vicissitudes de la vie par l’imaginaire et la solidarité. Sans oublier Chao de Yasuhiro Aoki (Prix du Jury, Annecy 2025) qui raconte les amours difficiles entre un humain et une sirène. Tous ces contes à rêver debout, dans la grande variété des techniques et des palettes graphiques, aident les Petits à grandir et les Grands à se souvenir de questions essentielles.