dimanche 6 juillet 2025
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Le petit B 

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petit b
© Frederic Lovino

La chorégraphe Marion Muzac renouvelle son invitation à danser, et à se détendre, dans sa première création pour les tout-petits (dès l’âge de six mois). Le Petit B est une expérience immersive, qui permet aux enfants nés pendant le Covid, avec visages à moitié cachés et les expressions effacées, de renouer avec le sensible. Au côté de la plasticienne Émilie Faïf, la chorégraphe imagine un espace scénique fait de matières malléables, de formes et de couleurs où les enfants peuvent voir, toucher, ressentir… Pour bercer cette redécouverte des sens, les musicien·n·e·s Johanna Luz et Vincent Barrau s’inspirent du Boléro de Ravel. Une musique en crescendo et répétitive qui pourrait plonger petits et grands dans un état méditatif. 

LILLI BERTON FOUCHET

 Du 18 au 22 mars
La Garance, Scène nationale de Cavaillon

Contacts, carnaval digital

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© X-DR

Depuis une vingtaine d’années, KompleXKapharnaüm s’est fait une spécialité des déambulatoires format xxl, faisant la part belle au numérique et liant l’intimité au monumental. Avec sa prochaine création, la compagnie lyonnaise investit le rituel du carnaval, vélos cargos, triporteurs, vidéoprojecteurs et mix de DJ à l’appui. Après une résidence chez Lieux Publics, rendez-vous le 14 mars au bas de la Canebière, à 19 h, pour une présentation d’étape de ce défilé digital, qui dispose de sa propre application mobile (KXKM CONTACTS, disponible sur tous les stores). En amont, deux ateliers pirates pour fabriquer masques, drapeaux et autres accessoires : les 12 et 13 mars, de 17h à 19h place Charles de Gaulle.

JULIE BORDENAVE

14 mars
Canebière, Marseille  

Plumwood

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© X-DR

En 1985, la philosophe et militante écoféministe Val Plumwood publie Being Prey qui raconte son attaque par un crocodile marin, et son impact sur sa perception du rapport entre homme et animal. Un ouvrage que Mario Fanfani et Emmanuel Vigier adaptent aujourd’hui dans une pièce qui sera jouée au Théâtre des Halles le 25 mars. En amont, la Maison Jean Vilar accueille une rencontre intitulé Rendez-vous avec Plumwood !. Au programme, une lecture par la comédienne Mar Sodupede Dans l’œil du crocodile, ouvrage posthume de la philosophe revenant sur le même événement, une intervention du professeur Jean Christophe Cavallin, spécialiste d’écopoétique – champ de la recherche littéraire portant sur l’expression du rapport de l’humain à la nature dans la littérature –, et la projection de Nimrod, un court-métrage réalisé par les deux metteurs en scène. 

CHLOÉ MACAIRE

15 mars 
Maison Jean Vilar, Avignon

Torturé en Algérie

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Algérie
©-Jean-Louis-Fernandez

Henri Alleg est un des plus grands rôles de Stanislas Nordey. Tout en retenue et sobriété, qui n’atténuent en rien l’horreur de l’histoire, et le constat paradoxal de l’abjection et de la grandeur humaine. Juif fuyant à Alger en 1939, militant communiste dès lors, directeur de L’Alger Républicain interdit en 1955, son engagement en faveur de l’indépendance de l’Algérie et sa condamnation de l’horreur colonialiste sont sans appel. Lui qui avait dénoncé dans L’Humanité les sévices subis par les indépendantistes est arrêté à son tour en 1957, chez Maurice Audin, quelques jours avant celui-ci. Il sera longuement torturé par les militaires français de la 10e division parachutiste. 

La Question est le récit, insoutenable, précis, de ces jours de supplices. Récit écrit clandestinement dans sa cellule, remis à son avocat, passé sous le manteau, tapé par sa femme à Paris, publié en 1958 par Jérôme Lindon, interdit aussitôt par le gouvernement français. Publié à nouveau en Suisse, le livre, diffusé en 150 000 exemplaires, traduit en 19 langues, contribua grandement à la prise de conscience de la torture exercée en Algérie. Ses phrases courtes, directes, écrites en économisant son papier et son bout de mine, sont d’une force littérale et littéraire foudroyante. 

Donner une voix


Stanislas Nordey met toute sa puissance d’acteur dans son incarnation, sans filtre, d’Henri Alleg. Racontant parfois, vivant souvent, les faits, l’effroi, la conscience politique allumée aussi longtemps que la conscience physique le permet, comme un rempart à la folie. Il fallait bien ses qualités d’interprète pour rendre justice au texte qui décrit la torture cliniquement : les réactions physiques, épidermiques, d’Alleg, sont moins commentées que les discours glaçants que lui livrent, par bribes, ses bourreaux. Les tortionnaires se réfèrent constamment à la Gestapo, et reproduisent les sévices de la baignoire, de la gégène, de l’électricité qui traverse le sexe, la nuque, jusqu’à la perte de conscience répétée, désirée. 

La pensée colonialiste, son racisme, sa violence insoutenable face à toute idée qui la menace apparaît dans toute son horreur. L’acteur, soutenu par la mise en scène sobre de Laurent Meininger et la sonorisation sensible de Mikaël Plunian, livre une partition où la sidération physique s’imprime, et le sentiment croissant de solitude extrême. 

Une fois de retour en France après son emprisonnement en Algérie, Henri Alleg se verra, pour sa dénonciation des actes perpétrés par les parachutistes, de nouveau condamné à la prison. Il continuera à témoigner, jusqu’à sa mort en 2013 : « Je tenais la plume pour tous ces milliers d’Algériens qui étaient passés par les mêmes épreuves. Il n’y avait pas de journaliste algérien à l’époque, la majorité des Algériens étaient analphabètes… C’est un peu pour eux que je parlais » déclarait-il en 2011 sur France Culture. Douze ans après sa mort, répandre cette parole unique s’avère plus que nécessaire pour ne pas oublier les douleurs endurées, et quel sentiment d’impunité anime les forces spéciales et troupes armées qui recourent à la torture. Dont Massu, Aussaresses, et un certain Jean-Marie Le Pen.

SUZANNE CANESSA ET AGNÈS FRESCHEL

La Question
Du 18 au 22 mars
Les Bernardines, Marseille

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NDR Radiophilharmonie

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Stanislav Kochnovsky © NDR, Micha Neugebauer

Ce samedi 15 mars à 20 h, le Grand Théâtre de Provence accueille l’Orchestre Philharmonique de la NDR de Hanovre. Sous la direction de Stanislav Kochanovsky, l’orchestre explorera la romantiquissime Suite n°3 de Tchaïkovski. Déjà découvert par le public aixois au Festival de Pâques, le jeune chef s’impose aujourd’hui comme un des plus inventifs de sa génération. Il s’adonnera également au non moins romantique du Concerto pour violon de Brahms en compagnie du soliste américain Gil Shaham, riche d’une belle discographie comportant les chefs-d’œuvre de Brahms mais également un impressionnant répertoire contemporain. Virtuosité et émotion se conjugueront donc dans ce programme particulièrement ambitieux et exigeant. 

SUZANNE CANESSA

15 mars
Grand Théâtre de Provence, Aix-en-Provence

Du bout des doigts 

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Du bout des doigts 46 © Julien Lambert
Du bout des doigts © Julien Lambert

Gabriella Iacono et Grégory Grosjean s’attaquent à l’histoire de la danse du XXe siècle. Hip-hop, ballet, comédie musicale, le rock, la danse contemporaine… sont réinterprétés par le duo belge, leurs vingt doigts, leurs deux corps et leurs quatre mains. Du bout des doigts, créée en 2020 par la compagnie Madebyhands, s’installe dans un agencement cinématographique. Les mains dansantes, filmées par une caméra, traversent les époques dans douze tableaux qui retracent les moments clés du XXe siècle : invention de la télé, guerres mondiales, la création des marathons de danse pendant la crise de 1929… Les danseur·euse·s performent avec des accessoires dans décors miniatures en passant sur les plus grands plateaux. De Broadway à Paris… de Bruxelles à Harlem… 

LILLI BERTON FOUCHET

12 mars 
La Garance, Scène nationale de Cavaillon 

15 mars
La Colonne, Miramas

18 mars
Théâtre de l’Esplanade, Draguignan

Tosca 

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Tosca © Nicolas Descoteaux
Tosca © Nicolas Descoteaux

Déjà à l’origine d’une adaptation chambriste de Carmen de Bizet, intitulée La Tragédie de Carmen et présentée en 2022 à Sète, le metteur en scène Florent Siaud s’attaque en 2023, avec l’Opéra de Compiègne, à un monument de l’opéra vériste italien, Tosca de Puccini. Cette version, sans choeur, réduite dans son décor comme dans sa durée, est adaptée pour être jouée par quinze musicien·ne·s dirigé·e·s par Alexandra Cravero. Le caractère intimiste de cette adaptation met en exergue la force des passions qui anime les personnages, dont Floria Tosca ici incarnée par la soprano Marie-Laure Garnier, ainsi que le caractère politique de  ce drame historique, où une femme refuse d’être un objet de tractation. 

CHLOÉ MACAIRE

15 et 16 mars 
Alpillium, Saint-Rémy-de-Provence
Hors les murs au Théâtre de Nîmes

Stacey Kent

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Stacey Kent © Benoît Peverelli
Stacey Kent © Benoît Peverelli

Reconnue internationalement, la chanteuse jazz américaine Stacey Kent débute son parcours tout tracé dans le sillon musical dans les rangs de la prestigieuse Guildhall School of music and Drama, à Londres. Un diplôme plus tard, elle sort l’ album Close Your Eyes en 1997 ; premier d’une longue série de succès. The Boy Next Door (2006) et Breakfast on the Morning Tram (2007), sont sacrés disques d’or. Saluée pour son phrasé et son timbre singuliers, elle dédie plusieurs projets à la musique brésilienne mais aussi au français, comme Raconte-moi, en 2010, et de nombreuses reprises. Elle sortait fin 2023 Summer Me, Winter Me, dont elle interprétera plusieurs titres au Liberté à Toulon, entre autres succès de sa longue carrière – compositions et reprises de standards confondues. 

LUCIE PONTHIEUX BERTRAM

14 mars 
Théâtre Liberté, Scène nationale de Toulon

Les 5 ans du 6mic

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6mic
© Vincent AGNES

Le rocher aixois imaginé par les architectes Rudy Ricciotti et Jean-Michel Battesti fête déjà ses cinq ans. Le bâtiment, avec ses deux salles à grande jauge et ses studios équipés dernier cri, est inauguré en grandes pompes en… mars 2020. Au pire moment donc, et des conditions d’ouverture très contrariées, les premiers mois. Depuis, la salle a pu tenir ses promesses de programmation comme d’accueil. Mêlant têtes d’affiche, soirées rock indé ou plateaux locaux à des studios choyés par la crème de la scène locale et des actions culturelles en expansion, le 6mic est central pour la musique dans la région. À son image, l’affiche anniversaire est un plaisir pour les oreilles curieuses, faisant honneur à notre très riche scène locale dans sa globalité esthétique. Parade, Scorpio Queen, Anan, Liquid Jane, Jon Onj, Makoto San, Tessina… Une célébration de toutes les passions musicales. 

LUCIE PONTHIEUX BERTRAM

15 mars 
6mic, Aix-en-Provence

La soustraction des fleurs

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© X-DR

C’est un objet musical non identifié, comme le GMEM aime les programmer. Créé par le violoniste Jean-François Vrod en 2023, La soustraction des fleurs est un trio touche-à-tout, que l’on peut autant retrouver dans un festival de musique traditionnelle, contemporaine, ou sur la scène d’un Centre national de création musicale. Sur le grand plateau de la Friche la Belle de Mai, ils présentent Ceremonial Pollen, une nouvelle création dans laquelle ils poussent encore un peu plus leur recherche musicale. Ils deviennent hommes-orchestres, armés de violons, harmonica, zarb, percussions, bruitages… Un joyeux bordel apparent, qui s’intéressera, entre autre, aux « rituels populaires calendaires français, le Kledze Hatal (rituel Navajo), et quelques autres rites religieux ou païens du monde [qui] ont largement émerveillé nos écritures. »

NICOLAS SANTUCCI

18 mars
Friche la Belle de Mai, Marseille
Une proposition du GMEM