mercredi 2 avril 2025
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Molière : du papier à musique 

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Georges Forestier, qui nous a quittés au printemps dernier sans avoir le temps de tenir ce livre entre ses mains, imagine une biographie de Molière racontée par Dorimond (Nicolas Drouin), un comédien contemporain de Molière auquel Denis Podalydès prête ici sa voix. Comme son titre l’indique, cette biographie co-éditée par Gallimard et Harmonia Mundi, met en valeur la musique au centre des nombreuses œuvres de l’auteur, comme les comédies-ballets La Princesse d’Elide (1664), Georges Dandin (1668) ou encore le Bourgeois gentilhomme (1670), commandées par le roi pour ses fêtes. 

Cette part musicale, parfois occultée par une tradition scolaire privilégiant le texte de l’auteur, est ici mise à l’honneur par des partitions de Lully et Charpentier, les deux collaborateurs de Molière, interprétées par l’ensemble des Arts Florissants dirigé par William Christie. Chaque chapitre comprend des extraits enregistrés par les comédiens du Théâtre Molière Sorbonne, compagnie créée par Georges Forestier en 2017 qui restitue ici dans une prononciation historiquement informée les textes de l’auteur. 

Partenariat public-privé

Ce parcours chronologique retrace les différentes étapes de la vie de Molière et de ses comédiens : menant d’abord une vie itinérante avec sa troupe de l’Illustre Théâtre, il se stabilise à Paris avec la protection de Monsieur, frère du roi, avant de gagner la faveur du roi lui-même. Chaque création est reliée à des événements privés ou publics : c’est peu après son mariage avec la jeune Armande Béjart qu’il crée L’École des femmes (1663), et la visite de l’émissaire du Grand Turc lui donne le sujet du Bourgeois gentilhomme (1670). Les rivalités de l’auteur sont aussi évoquées : celle l’opposant aux comédiens de l’hôtel de Bourgogne, ou encore à Pierre Corneille, avec qui il finit par collaborer pour la versification de Psyché (1671). Dorimond lui reproche même d’avoir plagié une de ses pièces pour la création de Dom Juan. Toutefois, ce dramaturge, qui n’a pas connu la gloire de Molière, n’exprime aucune amertume dans ce récit au ton d’admiration palpable, et dans lequel nous entendons la voix de Georges Forestier, ici ressuscité par un Dorimond-Podalydès ventriloque. 

MATHILDE MOUGIN

Molière, la musique d’une vie, de Georges Forestier
Gallimard et Harmonia Mundi – 28 € 

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Art et sciences se donnent R.D.V. au Parc Longchamp

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© Yohanne Lamoulere

À la rentrée universitaire, la Cellule de culture scientifique et la Direction de la recherche et de la valorisation d’Aix-Marseille Université lançaient un appel à participation auprès des chercheurs de l’établissement. L’objectif ? « Participer à un événement festif pour échanger de façon conviviale et originale avec le grand public autour de vos recherches ». Cette nouvelle manifestation culturelle et scientifique va naître le 4 décembre, avec ceux qui ont répondu favorablement à l’invitation. Elle porte le petit nom de « R.D.V. », initiales de Recherches dans la Ville. De 14 h à 22 h, le Parc Longchamp lui prête ses espaces afin de déployer une programmation particulièrement ludique. Qui a dit que la science devait se prendre au sérieux ?

De 4 à 104 ans (au moins)

Beaucoup de jeux sont prévus, et ce, dès 4 ans. L’Iméra, Institut d’études avancées d’Aix Marseille, qui accueille chaque année scientifiques et artistes en résidence, recevra pour une fois des minots en pagaille pour un premier abord de la science à travers des dispositifs immersifs, des illusions, de la musique ou des lectures. Toute l’après-midi, les chercheurs seront au taquet afin de répondre aux multiples questions que pose cet âge tendre. 

En parallèle, l’association d’astronomie Andromède propose des visites du Planétarium assorties de projections et d’observations du ciel (parfait pour les ados), avant de passer le relais, de 18 h à 22 h, à du speed-searching. Sur le principe du speed-dating ou « rencontres minutes », le public est convié à enchaîner de courtes rencontres avec un scientifique qui parle de ses travaux. Une expérience très dynamique, souvent surprenante, pour découvrir ce qui se met en œuvre dans les labos. Les plus timides apprendront à l’abri des écrans, à l’Iméra de 19 h à 20 h : la Soirée Cult’ proposée par Instant science décryptera le regard féminin au cinéma, avec une jeune chercheuse en anthropologie visuelle.

Au Muséum d’histoire naturelle, après avoir vu la nouvelle exposition Chiens et chats, d’autres amusements grand public sont prévus, en solo ou par équipes : Taboo de la recherche, blind test scientifique, voire performance pour démasquer, parmi trois chercheurs, qui est l’imposteur. Un talent qui peut être utile à tout citoyen !

GAËLLE CLOAREC

R.D.V. - Recherches dans la Ville
4 décembre
Palais Longchamp, Marseille

Ravir ou rapter, l’art du faux vrai

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Rapt © Victor Tonelli

La feuille de salle semble classique, mais dès l’entrée, un message intrigant éveille les spectateur.ices. Ce texte projeté révèle que la pièce Rapt, écrite par une certaine Lucie Boisdamour et mise en scène par Chloé Dabert, diffère de celle annoncée. Son véritable titre est Ravissement et son auteure, Lucy Kirkwood, une dramaturge britannique contemporaine. L’intrigue repose sur l’affaire des Quilter, un couple dont la mort demeure mystérieuse et censurée au Royaume Uni. Lucy Kirkwood, sollicitée par une association, a créé une pièce produite secrètement en 2022 avant d’être interdite. Elle a demandé à Chloé Dabert de la monter en France sous un pseudonyme.

Zone grise

Avant d’entrer dans le récit, on se trouve donc dans une zone grise, entre vérité et fiction. Noah et Celeste se rencontrent en 2011 lors d’un blind date. Leur relation, devient rapidement étrange : ils sont surveillés par un voisin, probablement à cause des vidéos complotistes postées par Noah. Sa paranoïa croissante affecte leur quotidien, les poussant à l’isolement.  On nous précise que la reconstitution est interprétée par des comédien.n.e.s,  mise en abyme renforcée par la narration d’une comédienne figurant Lucy Kirkwood à la manière  d’un vrai faux documentaire “true crime”. Les références méta à un quotidien étouffant, renforcé par le confinement, truffé de caméras de surveillance et rythmé par les live YouTube, abondent.

Poupées russes

On est pris dans un thriller digne des meilleures séries, tout en réfléchissant aux racines du complotisme, qui trouve souvent son origine dans des doutes légitimes quant à la survie de 99 % de l’humanité face à la sécession des 1% restants. La mise en scène multiplie les boîtes et les écrans comme autant de poupées russes qui soulignent la complexité de l’intrigue. La mise en abyme donne le vertige, jusqu’au dénouement qui fait rendre gorge à des prémices d’applaudissements, laissant le public face au vide abyssal des écrans noirs où seuls clignotent à l’infini, les messages des internautes.

Isabelle Rainaldi

RAPT
Du 27 au 29 novembre
Théatre des 13 vents, Centre Dramatique National de Montpellier

Un dimanche aux Aygalades 

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Jean-Noel Mistral © Guillaume Le Baube

Foncez ventre à terre à la Cité des arts de la rue, pour y butiner la sève des vers de Jean-Noël Mistral ! Derrière ses rimes alambiqués et sa posture de troubadour de la garrigue se niche Arnaud Aymard, émérite orateur de rue aux multiples avatars – Paco chante la paix, Perceval le gallois, L’oiseau bleu, Olaf Nichte… Du grand art comique mâtiné d’irrésistible impros, autour d’un bon cidre chaud pour appeler Noël dans cette version « augmentée » du traditionnel marché mensuel des Aygalades (ostréiculture, vins nature, pépinière, sérigraphie, friperie, bijoux, poterie… ). Mais aussi jeux pour enfants, visite guidée de la Cité (à 10 h), flânerie dans la mirobolante cascade, et conférence sur l’énergie hydraulique à 11h. Gratuit, de 10h à 16h.

JULIE BORDENAVE

1er décembre
Cité des arts de la rue, Marseille 

Beytna 

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Beytna © Paul Bourdrel

C’est un spectacle qui vient de ses souvenirs de jeunesse. Tous les dimanches, le chorégraphe libanais Omar Rajehn se rendait chez son grand-père, où se réunissaient famille et amis autour d’un grand banquet. Un moment sacré, de vie et d’amour, auquel le chorégraphe rend hommage avec son spectacle Beytna, donné ce 3 décembre à Châteauvallon, scène nationale d’Ollioules. Sur scène, danseurs et musiciens venus des quatre coins de monde, échangent, dansent… et préparent et un repas un repas qui sent bon le Liban. Autant dire que pour le public l’expression « danser devant le buffet » prendra tout son sens.

NICOLAS SANTUCCI

3 décembre
Châteauvallon, scène nationale d’Ollioules

Tous en sons ! : de la musique pour les minots

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String Quatuor Meraki © X-DR

Créativité, partage, joie et ouverture d’esprit seront au rendez-vous de cette nouvelle édition de Tous en sons et ses 47 représentations dans le département du 1er au 19 décembre. On doit cette réjouissante initiative à Mathilde Rubinstein, désormais directrice déléguée de la Citadelle de Marseille qui, en 2017, décide de fonder ce festival pour la jeunesse. Passionnée par la musique et le théâtre, forte de son expérience au sein de grandes structures culturelles, elle choisit de créer un événement joyeux tourné vers la création, la transmission et le partage. Elle s’assure pour cela de la collaboration de Raoul Lay. Compositeur, chef d’orchestre, directeur de l’ensemble Télémaque, ce dernier est un acteur incontournable de la vie musicale en France et en Europe. Marseillais, attaché à sa ville et à sa région, il s’investit depuis de nombreuses années dans la transmission et les projets à destination du jeune public. 

Ça jazz et ça rap

Pour cette sixième édition, vingt lieux jouent le jeu pour accueillir nos minots. Ainsi, l’Opéra de Marseille les invite à arpenter ses couloirs pour découvrir son architecture, ses coulisses et son histoire unique. Ils pourront aussi s’installer dans son majestueux foyer en compagnie d’un trio de musiciens de l’orchestre philharmonique pour un concert qui leur sera spécialement dédié (4 décembre). L’Énelle compagnie emmène les amoureux de sons plus actuels dans le conte fantastique, Jazz et rap au cœur du quartier de la Plaine à Marseille. Il replace la poésie du rap dans la lignée du jazz et du blues en tant que moyen d’expression pour l’émancipation (8 décembre Pic Télémaque Marseille, 11 décembre L’Idéethèque, Les Pennes Mirabeau, 17 décembre La Criée — Théâtre National de Marseille).

Place ensuite à Rétropolis, ville ultra-moderne où tout le monde est heureux, travaille, consomme et se divertit. Trop beau pour y croire ? Un matin, quatre musiciens s’y installent avec une mission : retrouver leur nièce. Hélas, cette cité est plus complexe qu’il n’y paraît. On suivra leurs aventures et leur musique dans un milieu urbain tantôt absurde, tantôt hostile : le métro fait le grand huit, les taxis franchissent le mur du son et les agents immobiliers parlent une langue inconnue. Nos héros du Weepers Circus seront ballottés dans un univers où les enfants ont mystérieusement disparu. (1er décembre, Espace Julien, 11 décembre Théâtre de l’Olivier/L’Usine, Istres).

Ça rock et ça dribble

Faire de la musique autrement en laissant tomber les chaises, les pupitres et les partitions ? C’est ce que proposent les quatre musiciennes serbes du String Quatuor Meraki qui embarquent petits et grands à la Nextstation, pour un voyage fait de rencontres et de petites bulles de vie et d’amitié qui se racontent dans une langue universelle : la musique et son répertoire classique. (15 décembre, Pic Télémaque).

En partant d’une œuvre liée à la littérature orale napolitaine, la chanteuse et marionnettiste Chiara Caruso déroule dans Novella, le fil d’histoires très anciennes qu’elle adapte aux questionnements de nos sociétés d’aujourd’hui sur les discriminations et les dominations. Nous découvrons ensemble un monde coloré et baroque que des marionnettes queers, dont l’utopie traverse les âges et les frontières, peuplent et redessinent (19 décembre, Cité de la Musique).

De son côtéle Théâtre Massalia propose deux spectacles : Autour de Marzia, un secret de famille, une enquête pleine de légèreté et de poésie (6 et 7 décembre) et Moi, mon chat, performance qui revisite la musique des années 1960 à partir d’un album jeunesse de Sandol Stoddard et Remy Charlip publié aux États-Unis en 1964 intitulé My very own special particular private and personal cat… Tout un programme. Un narrateur-guitariste, une chanteuse, un saxophoniste et un maestro de la musique électronique évoluent entre théâtre, musique et poésie. (14 et 15 décembre). Enfin les incroyables Basketteuses de Bamako raviront petits et grand avec leurs dribbles fous en musique. (18 décembre Le Semaphore, Port-de-Bouc).

ANNE-MARIE THOMAZEAU

Tous en sons 
Du 1er au 19 décembre
Divers lieux, Bouches-du-Rhône
tousensons.fr

Marseille Jazz Collective : « Une alternative au chacun pour soi » 

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© X-DR

Groupement de musicien·nes profes- sionnel·les constitué il y a un peu plus d’un an dans la cité phocéenne, le Marseille Jazz Collective propose régulièrement des concerts, jam sessions et ateliers dans plu- sieurs lieux du centre ville. L’occasion pour les pros comme les amateurs·ices de se retrouver et converser musicalement. Entretien avec quatre de ses membres : Tiffany Muzelec (chanteuse), Mehdi Azaiez (guitariste), Amadis (chanteur) et Cathy Escoffier (pianiste).

Zébuline. Qu’est-ce donc que le « Marseille Jazz Collective » ?

Tiffany Muzelec. C’est une union entre musicien·nes qui partagent un véritable amour pour cette musique et qui ont la volonté de le transmettre au plus grand nombre. Se rassembler nous permet de travailler à plus grande échelle, et d’organiser des événements où chacun·e a la place pour exprimer sa personnalité musicale tout en se sentant soutenu·e par le groupe.

Mehdi Azaiez. L’objectif est de renouer d’une part avec une culture de proximité, qui soit à la fois de grande qualité, populaire et accessible. Et d’autre part d’améliorer la visibilité et la diffusion de cette musique en assurant au passage aux musicien·nes les meilleures conditions de travail et de création possibles. 

En quoi ce collectif est-il novateur ?

T.M. Le milieu du jazz a toujours été un milieu très masculin et très compétitif. Nous voulons nous séparer de ces valeurs tout en conservant la tradition du jazz, en particulier la jam session. Le but étant d’encourager les moins expérimenté·e·s à s’intéresser aux codes du jazz et à les comprendre, afin de favoriser l’écoute et le partage. 

M.A. On a démonté beaucoup de lieux communs – il n’y a pas d’audience pour le jazz à Marseille, le jazz c’est pour les vieux, ce n’est pas une musique vivante, il est utopiste d’essayer d’avoir de meilleures conditions pour les musiciens… – ça confirme une évidence : une action groupée et coordonnée est beaucoup plus efficace que celle des mêmes individus agissant en ordre dispersé. 

Cathy Escoffier. Face une réalité économique et sociale de plus en plus difficile, Marseille Jazz Collective propose une alternative concrète au « chacun pour soi ».

Alors le jazz peut-il sauver le monde ? 

T.M. Il invite chacun·e à être dans une démarche d’ouverture d’esprit, de partage et d’expérimentations. C’est une musique populaire par essence, qui rassemble et où chacun peut trouver sa place et exprimer son individualité ! 

M.A. Dans la manière même dont cette musique est imaginée, vécue et exécutée, elle constitue, le temps d’une répétition, d’une jam session, d’une résidence ou d’un concert, autant de tentatives de mise en pratique d’un projet de société idéale. 

C.E. Au-delà de la musique, c’est une application directe de comment on peut envisager la société autrement. En ce sens, le jazz peut sauver le monde. 

ENTRETIEN RÉALISÉ PAR LAURENT DUSSUTOUR 

Concert + jam session
Le 1er décembre à partir de 20 h Le Mélo, Marseille

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FFM : Fatima Sissani fait entendre les dominées

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Fatima Sissani © LouizArt

Zébuline. Les figures féminines sont toujours au centre de vos films. Pourquoi ce choix ? 

Fatima Sissani. C’est un parti pris féministe. L’espace public est saturé par la parole des hommes et ça me semble donc important de créer un espace qui soit exclusivement réservé à celle des femmes pour qu’elle puisse vraiment être entendue. J’ai toujours été entourée par des femmes, avec qui je me sens en sécurité et dans une relation égalitaire. Pour mon premier film, La Langue de Zahra, j’ai instinctivement choisi de donner la parole à ma mère et à celles qui l’entourent, sans me rendre compte qu’il n’y avait que des femmes. Cela m’a été renvoyé lors des projections, et j’ai alors réalisé que je n’arrivai pas à filmer d’autres êtres. Mais c’est assez stupéfiant la manière dont cette question revient systématiquement, alors que ce n’est pas le cas lorsqu’il n’y a qu’une parole masculine. 

Y voyez-vous un reproche ? 

Oui, je pense que c’est souvent un reproche déguisé. On a vraiment intégré cette domination masculine, et quand le dominant n’est plus sur la photo, c’est comme si on était un peu perdues. Sa présence est nécessaire pour légitimer toute parole.  

Pourquoi cette centralité de la parole ? 

Je travaille à partir du témoignage pour aller chercher une histoire collective, avec la parole des personnes concernées. Dans Les Gracieuses, on aborde l’immigration et les notions d’intégration et de relégations sociale et spatiale. Les jeunes filles qui en parlent sont concernées par ces questions, pourtant elles ne sont jamais entendues car se sont des femmes issues de l’immigration et des classes populaires. On parle d’elles sans leur donner la parole. Or, elles sont expertes de ce qu’elles vivent et sont les mieux placées pour l’expliquer. De même pour Résistantes, qui part du témoignage de femmes qui ont combattu pour l’indépendance de l’Algérie. Des historien·ne·s auraient sans doute très bien parlé du sujet, mais ce n’est pas ce qui m’intéresse. Mon fil conducteur est de proposer d’autres représentations de personnes qui sont soit sous-représentées, soit mal représentées, soit les deux. 

ENTRETIEN RÉALISÉ PAR CHLOÉ MACAIRE 

Films Femmes Méditerranée
Du 29 novembre au 6 décembre
Divers lieux, Marseille

Les Récits de Fatima Sissani 
Les Gracieuses 
3 décembre, 18h
La Langue de Zahra 
3 décembre, 20h
Résistantes 
4 décembre, 18h 
Les Variétés, Marseille 

America

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AMERICA © Zenna

Pour sa première soirée en tant que nouveau directeur de la danse de l’Opéra Grand Avignon, Martin Harriague fait le choix audacieux de coller à l’actualité. Dominant les écrans d’une scène mondiale, un showman sans limites fait de la course à la Maison Blanche le triomphe de l’art du spectacle. Le personnage est à la fois divertissant et glaçant. La rusticité de ses messages fait écho à la complexité du monde, la musicalité du langage enrobe la grossièreté des mots. Mais le rideau se lève sur d’autres récits ; des récits d’espoir, d’optimisme et d’aventure d’une Amérique colorée, métissée et confiante qui fait tomber les murs. Le chorégraphe capture dans America l’énergie électrique et tumultueuse de cette société dans une danse explosive et jubilatoire. Politique et salutaire.

ANNE-MARIE THOMAZEAU

30 novembre et 1er décembre
Opéra grand Avignon 

Kamilya Jubran 

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Kamilya Jubran © X-DR

En partenariat avec l’édition 2024 de Jazz sur la Ville, ce concert s’articule – à l’image des travaux de croisements culturels de la Cité de la Musique – autour de la rencontre de compositrices aux esthétiques et univers très différents. Sous l’impulsion de la musicienne palestinienne Kamilya Jubran, ce cycle de création intitulé Terrae Incognitae fait la part belle à l’improvisation, et convie en quatre volets diverses musiciennes reconnues dans leurs pratiques propres. Ainsi, après une première étape au GMEM, ce sont Valérie Vivancos, spécialisée dans l’improvisation électroacoustique et Soizic Lebrat, violoncelliste de formation classique, qui accompagneront Kamilya, au oud et à la voix, dans de cet acte de création sonore brute en terre inconnue.

LUCIE PONTHIEUX BETHAM

29 novembre
Cité de la Musique, Marseille