dimanche 28 avril 2024
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Un Noël en rouge et blanc

À la Cité des arts de la rue, Un Dimanche aux Aygalades spécial Noël qui sent le vin chaud et la cannelle

Il fait froid, ce premier dimanche de décembre, pour le marché de Noël de la Cité des arts de la rue. Mais la chaleur humaine n’y est pas un vain mot. Une foule colorée se presse devant les stands de producteurs locaux, fruits, légumes, pain, miel… À côté, les animateurs de Bourlingue et Pacotille, artistes-marins de leur état, ramènent le chaland et une marmaille enthousiaste pour tester leurs jeux aquatiques, tandis que l’association de couture de récupération Les Nippones propose une loterie vintage. Sur le Mur du Fond, une nouvelle fresque collaborative est en cours d’élaboration : sous la houlette de l’artiste GLP, des manieurs de perceuse à percussion se relaient sur des carrés multicouches pour en faire apparaître différentes strates. Assis sur les tables, à l’heure du repas, tout le monde ôte ses gants et desserre son écharpe pour casser la croûte avec bonne humeur.

On déguste

À 14h30, branle-bas de combat : un spectacle est annoncé. « Il paraît qu’on y boit du vin », souffle une participante à sa voisine, venue comme elle assister à la prestation en solo de Patrice Jouffroy (Cie Théâtre Group’). Ces dames sont bien informées : l’artiste est bien venu de son Jura jusqu’à Marseille pour rincer le public des Aygalades. Une dégustation, c’est tout un rituel : il faut juger visuellement de la qualité des crus, les sentir avant de les goûter. M. Patrick fait deviner leur provenance, leur prix… Ce qui réserve bien des surprises : un vin cher n’est pas forcément bon, et vice-versa. Certes, le démarcheur de Vitidistri a tendance à tâter la marchandise de son patron, et enquille les ballons de rouge ou de blanc tout au long de sa démonstration. Il n’a pas retrouvé ses cache-bouteilles professionnels pour les tests à l’aveugle, donc il a mis des chaussettes à la place, « mais je les ai nettoyées il n’y a pas longtemps », prend-il la peine de préciser. Et le voilà qui ponctue son intervention de réflexions existentielles tragi-comiques, bien dans la façon de la Jurassienne de réparation, spectacle culte de la compagnie : prononcer mine de rien des commentaires aussi pensés que piquants sur notre société, au milieu d’un délire si légèrement esquissé qu’on ne peut pas vraiment le qualifier de caricatural. Applaudi avec enthousiasme, il explique à la fin que, dans ce solo, « il y a de vraies choses sur le pinard, et puis sur la vie, vous en faites ce que vous voulez ! ».

GAËLLE CLOAREC

Un Dimanche aux Aygalades spécial Noël s’est tenu dimanche 3 décembre à la Cité des arts de la rue, Marseille.
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