vendredi 3 mai 2024
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Une mosaïque d’émotions

Le Festival d’Aix-en-Provence accueillait le sextet Mosaïc dans la cour de l’Hôtel Maynier d’Oppède. Ils y ont donné un concert hypnotique et saisissant

Une nappe sonore aux cordes, respiration primordiale avant l’éclosion d’une mélodie, d’un rythme, frémissement d’un accordéon, et la flûte kaval, comme un oiseau qui s’élance, est rejointe par les percussions multiples d’une batterie traditionnelle et d’une darbouka…

Avec le sextet Mosaïc, la cour de l’Hôtel Maynier d’Oppède entre dans un songe éveillé, chatoyant de couleurs multiples. Cet ensemble de six jeunes musiciens que le Festival d’art Lyrique d’Aix a fait se rencontrer grâce au programme Medinea, s’est définitivement soudé durant le confinement, explique en souriant la violoncelliste Adèle Viret, à l’origine du groupe.

Rythmes de l’Orient

« C’était un projet un peu fou de réunir six artistes par vidéo lorsqu’ils habitaient dans quatre pays différents. Cela a donné un long parcours qui a abouti à des résidences à Lisbonne, Hammamet, Marseille, sous le regard bienveillant de Fabrizio Cassol. Notre répertoire est basé sur un mode de composition collective : tout est sorti de nos rencontres ».

Cette complicité est tangible sur le plateau, les regards, les comptes des temps, les enchaînements, les nuances, les débuts et fins de passages solistes, plus ébouriffants les uns que les autres. Le jazz se mêle aux rythmes syncopés de l’Orient tandis qu’un parfum venu des Balkans distille ses orbes sur les élans chambristes « classiques ».

Aucune voix ne se dédie de ses origines, mais écoute, fusionne, va vers… Les passages entre les univers s’effectuent avec subtilité, le violoncelle creuse les sonorités, la contrebasse (Zé Almeida) reprend les motos ostinato avant de se livrer à une improvisation jazzée, l’accordéon (Noé Clerc) s’immisce dans les diverses formes en un souffle qui se démultiplie, la flûte kaval, virtuose (Georgi Dobrev), redessine les montagnes et emprunte leurs chants aux oiseaux, les percussions (Hamdi Jammoussi) jouent entre l’Atlas et les volets bleus de Sidi Bou Saïd, tandis que la batterie (Diogo Alexandre) épouse tous les tempi avec une redoutable maestria. L’ensemble est hypnotique, bouleversant d’humanité et d’humour.

MARYVONNE COLOMBANI

Mosaïc a donné son concert le 6 juillet à Hôtel Maynier d’Oppède, dans le cadre du Festival d’Aix-en-Provence.

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