dimanche 9 novembre 2025
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Jardin d’enfance

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Un retour dans le jardin de son enfance a suscité le jaillissement de souvenirs enfouis. Aussi, Valentine Goby a choisi de les ressusciter à travers l’histoire de Vive, une petite fille qui fréquente encore l’école primaire, vit dans une grande maison dans le Sud de la France avec ses parents, Marco et Annabelle, Dan, son frère de quinze ans, le bébé Aimé et la chienne Jujube, compagne fidèle. 

Le récit commence par une anecdote qui prend peu à peu l’importance d’un drame pour Vive : l’élagage du palmier de presque deux siècles, dévoré par les charançons. Reste au milieu du grand jardin le stipe noir, « écharde qui s’enfonce dans le ciel » et, au sol, des larves qui effraient la fillette. 

Le jardin est son domaine, elle connaît le nom des arbres dans lesquels elle cache ses trésors et son père l’initie aux parfums d’écorces et de fleurs qu’il lui offre dans de petits flacons car il parcourt le monde régulièrement à la recherche d’essences pour la parfumerie.

Des zones d’ombre

Peu à peu sourd une sorte d’inquiétude, puis de menace qui se manifeste par l’incapacité de Vive à trouver le sommeil dans le noir de sa chambre. Elle utilise toutes les ruses possibles pour squatter la chambre de ses frères, occuper la place de son père absent dans le lit de sa mère. En revanche, en vacances avec son oncle artificier ou chez sa copine, elle oublie ses angoisses et se consacre à noter des mots nouveaux dans son cahier. Car les mots l’enchantent, comme la poésie. Annabelle décide de confier sa fille à une psychologue. Vive lui racontera son amour des fleurs et livre sa peur des sécateurs rouges. Valentine Goby excelle par petites touches à nous faire ressentir le lent cheminement du malaise vers l’apaisement jusqu’à l’épilogue inattendu. Les quarante et un petits chapitres à la fois savants et sensibles distillent les émotions oubliées pour former un récit étonnant et sensible.

CHRIS BOURGUE

Le palmier de Valentine Goby
Actes Sud - 22 €
Paru le 20 août

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Le retour du swing, du blues et du jazz

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CAT AND THE MINT © X-DR

Du 10 au 14 septembre prochain, Gréoux-les-Bains va une nouvelle fois se réveiller au son du piano et du boogie-woogie. Pendant quatre jours, les mordues de jazz pourront profiter d’une programmation exaltante qui met en lumière la danse et le piano. « Cette année le festival se concentre sur le piano, sous toutes ses formes mais surtout avec des rythmes mythiques du jazz des années 1930 » se réjouit Patrick Bourcelot, président de l’associationorganisatrice Festi Gréoux. Au cœur du festival une recette qui fonctionne toujours : des artistes de talent et le rythme du jazz.

Le premier jour du festival mettra à l’honneur la danse, comme un clin d’œil à l’édition 2024. Sur la piste, deux couples de danseurs. Pour représenter le swing, William et Maéva, et pour le Boogie-woogie, ce sont les Champions de France 2024 du genre Ugo et Leia qui s’assureront d’enflammer la piste de danse. Pour les accompagner l’orchestre jazz Cat and the Mint, qui puisent dans les références jazz des années 1940-50. 

Un concert spécial

Le soir suivant le premier couple est de retour pour montrer leurs talents de danse mais ils seront cette fois-ci accompagnés du groupe Jérôme Gatius Hot Five, qui s’inspire du trad jazz de la Nouvelle-Orléans. Le vendredi fait honneur au jazz manouche avec sur scène Angelo Debarre. Guitariste reconnu, il propose, accompagné par le violoniste Marius Apostol, un bel aperçu de la virtuosité de la musique tzigane. Après trois jours bien remplis, Julien Brunetaud et Cili Marsall entreront en scène pour offrir au public leurs talents de pianiste. Sur scène les deux artistes mettent en avant le jazz, blues et boogie-woogie grâce à leur instrument et à une approche singulière du jazz. 

Pour le dernier jour du festival, la programmation promet un concert de pianos croisés original. Sur scène trois pianistes aux doigts d’or. Nirek MokarKatharina Alber et David Giorcelli, trois prodiges mais chacun avec leurs particularités musicales. Sur scène avec eux, la voix puissante de Ster WaxReginald Vilardell à la batterie, Stan Noubard Pacha à la guitare blues et Claude Braud au sax ténor. Une soirée qui promet d’être exceptionnelle pour clôturer le festival. 

MÉLYNE HOFFMANN-BRIENZA

Gréoux Jazz Festival
Du 10 au 14 septembre
Centre l’Étoile, Gréoux-les-Bains

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Premières classes : Ecoles et espoirs en temps de guerre

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Premières classe (C) Dulac distribution

Un film qui met en lumière le courage et la résilience d’une société que l’armée russe tente de détruire en filmant dans tout le pays des écoles qui fonctionnent malgré tout, des enseignants et des élèves qui entament leur vie d’écolier ou qui la terminent.

Et qu’est-ce que la vie ? Allez, lis-le ! demande-une enseignante à un petit garçon

Belle, jeune… lit-il.

Et quelle est la chose la plus précieuse pour chacun de nous ? demande le professeur à la classe.

La Vie! » répondent les élèves en chœur.

Le film construit comme un patchwork nous entraine de ville en ville, d’école en école, de cours de maths à cours d’anglais. Des cours ponctués de minutes de silence que les élèves font debout. Les visages que la caméra balaye lentement, reflètent parfois la peine ou l’inquiétude. Des cours interrompus par les sirènes qui avertissent d’un bombardement. Les écoles qui n’ont pas été détruites, ont des abris souterrains où tous se rendent, sans panique .A Kamianske sur le fleuve Dnipro, près de Zhaporizhzhia, la fête est interrompue et tout le monde s’installe dans un immense abri : les enfants assis, regroupés par classe, parlent, chantent…A Borodyanka, ville détruite dès le début de l’invasion, devant l’école en ruines , une professeure fait son cours de maths via son ordinateur. A Mykolaiv (46 km du front) c’est un cours de survie. A Tcherkassy (265 kms du front) pilotage de drones, leçons   de couture et de danse. Quand une école n’a pas d’abri souterrain, les cours se font dans le métro. A Kharkiv, il y a une école à 6 mètres sous terre. Partout enthousiasme et joie d’apprendre et d’ être en vie. Et puis, dans une classe, une petite fille en larmes devant la photo de son père affichée avec d’autres, morts au combat. Il y a  des moments de pure joie comme la remise des diplômes à Tcherkassy, avec le bal-ballet que les élèves, futurs étudiants, ont longuement préparé, peut-être oubliant un moment que la guerre est là.

Katarina Gornostai avait  ainsi parcouru l’Ukraine avec son équipe de mars 2023 à juin 2024 : elle a tenu à ce que la musique ajoute à ces images de courage et d’espoir : une musique écrite par le compositeur d’avant-garde de Kyev, Alexeï Chmourak. Réussi.

On sort de ce documentaire, Premières classes (Stichka chasu) bouleversé. D’autant plus que 6 mois plus tard, rien ne s’est réglé ! Quelle connerie la guerre !Un film qu’il faut vraiment aller voir. !

Annie Gava

Borély dans le turfu

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© instagram @nathan_gt_n

C’est dans l’enceinte du Château Borély, monument marseillais du XVIIIe siècle, que s’est joué Tribute to Mrs, un spectacle aux allures futuristes, mis en scène par la chorégraphe Emmanuelle Luciani, qui y présente « son fantasme, son propre rêve de sa ville ».

En plein trip

Sur scène, des éléments dignes de science-fiction sont installés sur scène, intriguant l’audience et l’immergeant immédiatement dans un univers conceptuel : motos vertes fluo, tubes en fer, miroir, pick-up de chaque côté de la scène, pneus, barre de pole dance… Sur les murs du château sont projetées des lumières colorées, en fond, un film tourné dans les terres rouges de Vitrolles passeen continu : un ambiance d’une autre planète. 

Toute la chorégraphie se développe autour de mouvements au ralenti, s’accélérant parfois au rythme de la musique électronique, et aux pas de boxeurs en plein combat. Les danseuses tournent autour de la barre de pole dance, des athlètes bougent de part et d’autre de la scène, des fumigènes éclatent, une fumée noire sort de nulle part, jusqu’à un feu d’artifice final. 

LILLI BERTON FOUCHET 

Tribute to MRS s’est joué le 29 août au Château Borély dans le cadre de l’Été Marseillais. 

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Aller vers… Marseille, la musique, la fantaisie 

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Muerto Coco © Baptiste Ledon

Les Théâtre(s) n’ont pas encore fait leur rentrée, mais leur dispositif hors-les-murs, lui, est déjà de retour. Imaginé par Dominique Bluzet pendant la crise sanitaire et créé en 2021, Aller vers invite depuis maintenant cinq éditions des artistes à des cartes blanches dans des lieux non dédiés de la région. 

Pour la proposition de septembre (et avant-dernière proposition de la cinquième édition), Aller vers invite des habitués du dispositif : le Détachement International du Muerto Coco

L’année dernière, ces derniers avaient créé Garçon, un demi !, conçu et écrit par l’un des membres fondateurs, Maxime Potard. Et se joignaient pour l’occasion à trois nouveaux collaborateur·ices : Colline Trouvé, et les musiciens Boris Vassalucci et Tom Gareil. Car il s’agit évidemment d’un spectacle musical, qui réunit tous les éléments qui ont fait le succès de Muerto Coco : du théâtre de rue, une écriture contemporaine mêlant musique et théâtre, et de la fantaisie.  

Demy et Legrand au café 

Pour l’écriture de Garçon, un demi !, le Muerto Coco s’est directement inspiré des comédies musicales de Jacques Demy et Michel Legrand. Mais ici, il n’est pas question de Cherbourg, ni même de Rochefort, mais bien de Marseille. Colline Trouvé et Maxime Potard interprètent deux étonnants touristes, à moitié prince et princesse, installés en terrasse, contant des « histoires de Marseille encore méconnues à ce jour ». Pour les accompagner musicalement, un gabian au vibraphone et une rate au violon. 

Tout un programme qui s’exporte dans tout le département du 10 au 14 septembre. Le Détachement International commence sa tournée des cafés et terrasses au château de la Buzine (Marseille) avant d’aller vers le Café de la gare de Trets (11 septembre), au Terminus à Saint-Barnabé (12 septembre), au Café Castillon au Paradou et à la Paillotte de C’Pché à Martigues (13 septembre), au Café de la Place à Pélissane et au Train Inc Café à Niolon (14 septembre). 

CHLOÉ MACAIRE 

Garçon, un demi ! 
Du 10 au 14 septembre 
Divers lieux, Bouches-du-Rhône 

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Créateurs en série

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Juliette George Sympathies n°1 Salle principale, 3 bis f, Commissariat Marion Zilio, 2024 ©jcLett

L’édition 2025 d’Art-o-rama s’est achevée ce dimanche 31 août avec l’annonce de l’un des prix décernés lors du salon, le prix Rendez-vous du Design et de l’Art Contemporain (RDV/DAC). Cette année, ses lauréat·es sont le studio marseillais Substance pour le design, et Juliette George, également lauréate du Prix Région Sud Art 2025. Outre leurs travaux respectifs, les visiteurs·euses ont pu ce week-end découvrir des œuvres présentées par des galeries du monde entier, de studios de design marseillais, et d’éditeurs d’arts. 

Il y a avait par exemple l’atelier Tchikebe (Marseille), qui édite des sérigraphies d’artistes français et internationaux, dont Nina Childress, Laure Provost et Claude Viallat. UNBUILT (Paris) a proposé pour sa part un stand aux accents telluriques, avec notamment des lithographies et des plats en céramiques de Florentine et Alexandre Lamarche-Ovize

Si la plupart des éditeurs présents sont français, les internationaux ne sont pas en reste. On pouvait par exemple découvrir le projet yours truly porté par and the editions (Vienne) qui a proposé à neuf duos d’ami·e·s artistes de créer chacun·e une édition inspirée par l’autre.

Côté design 

Art-o-rama a également investit le Grand Plateau de la Friche avec sa section design, qui permet de découvrir la diversité du design marseillais. En entrant, les visiteur·euses découvrent une Fontaine à sirop en forme de ruche en céramique, dont pendent des tuyaux de plastique, disposée sur un socle à étagère sur laquelle sont disposés des verres à la disposition du public. Et derrière cette fontaine qui appelle à la convivialité, un panneau cousu sur lequel on peut lire « La théorie du ruissellement est restée à l’état de théorie ». 

On doit cette fontaine à l’artiste et designer Zoé Saudrais, lauréate du Prix Région Sud 2024, qui écrit dans une courte note d’intention « Quand tout va mal le mieux reste de se rassembler […] se serrer les coudes et partager un Pac à l’eau ». 

Le groupe Moodoïd propose pour sa part un projet collectif autour de son premier album, Le monde de Möo. Le musicien Pablo Padovani a demandé à dix artistes et artisans marseillais·es de créer chacun·e une pochette de vinyle inspirée par l’une des chansons de l’album. 

Dans la section design, il était aussi possible de découvrir Play on Craft, un échiquier géant aux pions en jacquard de la créatrice Sophia Kacimi, proposé par le Fond de dotation Maison Mode Méditerranée ; les vases et lampes en céramique et grès imprimés en 3D d’Emmanuelle Roule ou encore les lampes de la collection Patella Tyffania 2025 de Michel Bresson, des lampes dont les abat-jour en coquillages et plastique teint sont inspirés par la technique des vitraux Tiffany. 

CHLOÉ MACAIRE 

Le salon Art-o-rama s’est tenu du 29 au 31 août à la Friche La Belle de mai, Marseille.

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Entre deux eaux à Art-o-rama 

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Tranwsition to adulthood, 2025, sculpture-performée, bois, tissus, résine, maquette, micro-électronique, objets divers et bande sonore, 110 x 190 x 86 cm; bande sonore :13'00 © Manon Torné-Sistéro

Line Ajan, curatrice et traductrice franco-syrienne, accompagnait cette année les étudiant·es pour leur exposition de sortie de l’école d’art, dans un contexte politique et environnemental marqué par une instabilité grandissante. 

L’exposition s’ouvre sur un dialogue entre la sculpture de Stella Gercara, faite d’un tissage de feuilles et d’objets anodins réalisée en Algérie, la Banderole des Calanques de Chloé Rozier et la très belle peinture d’Aurélie Arzoine Lafarge évoquant les violences coloniales aux Antilles. 

Entre hommage et dénonciation, avec beaucoup de sensibilité et de générosité, cette ouverture navigue dans l’espace délicat de la parole individuelle, de la transmission et de la mémoire collective de la violence. 

La pièce de Ngoy Clovis M.La dent de LUMUMBA, un tonneau en métal d’où résonne la voix de Patrick Emery Lumumba, leader de l’indépendance congolaise, au dessus duquel flotte une dent sculptée dans une pomme de terre, seule rescapée de son assassinat à l’acide. 

Deux espaces cloisonnés évoquent ensuite des traumas familiaux. Dans une première salle, Emma Cambrier active des archives et conte au public la disparition de son père. Les spectres, les mains, et les regards des peintures de Selma Thies guident avec une tension maîtrisée la déambulation entre les pièces. 

La peinture Tombée dans les fleurs de Camille Noel dialogue avec les pièces de Carla Aouad, constituées d’un herbier de son jardin familial libanais figé dans le verre et d’une vidéo d’archives numériques qui évoque la dissonance de vécus parallèles : celui de « l’être là » qui endure la guerre, et « l’être parti·e » qui subit de loin l’impuissance et la perte. 

Soin et survivance 

La deuxième partie de l’expo est consacrée au soin : Sophie Andry offre au visiteureuses un espace  de repos entouré d’épées de mousse brodées, de rideaux et de sacs de ouate suspendus. Le fauteuil enveloppant de Celia Charles, lauréate du prix François Bret, pensé comme un « mobilier de soin »et l’immense anneau gastrique en céramique de Juliette S. Duval, déploient un laboratoire de formes étranges où chacune vient amplifier l’anachronisme esthétique des autres. Une salle dominée par un rapport au sensible, à l’étouffant et au rêve. 

Un grand rideau de boucher sur lequel est inscrit une liste de néologismes grossophobes inventés par Juliette S. Duval scinde l’espace. Les pièces de Manon Torné-Sistéro évoquent, sous la forme d’étrange meuble-enquête à tiroir et masques de visages en résine, la transition vers l’adolescence et la métamorphose fantastique. 

Précarité des jeunes artistes 

Sara Kiwan expose au sol une série de photographies prises sur son lieu de travail, accompagnée de l’inscription « Je travaille pour payer l’école ». « Contre France Travail, glande générale », une affiche de Capucine Parmentier fait face aux pièces de Marcos Uriondo, lauréat du prix François Bret qui questionne le rapport à la hustle culture (ou culture de l’hyper-productivité) avec l’installation d’une petite fontaine réalisée à partir d’une tasse de café débordante, entourée de broderies de salle d’attente noyées dans le café. 

La justesse et la sensibilité narrative de ces jeunes artistes, leur capacités d’entraide et d’esprit collectif dans la réalisation de cette exposition, permet d’espérer une génération d’artistes engagé·es au travers de leurs sujets de recherches, mais également à l’encontre d’une pression individualisante de plus en plus violente au sein du monde de l’art. 

NEMO TURBANT

Entre deux eaux
Jusqu’au 28 septembre
Friche la Belle de Mai, Marseille

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Meyreuil, bastion blues

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© Mark Abernathy

Sans lui, pas de rock’n’roll, pas de soul, pas de jazz, pas de rap, pas même peut-être d’électro. Le blues, né dans l’horreur de la ségrégation raciale au Sud des Etats-Unis, est devenu avec ses mélodies, ses gammes et ses trames harmoniques, la pierre angulaire de toutes les musiques modernes. On pourrait d’ailleurs s’étonner de voir cette musique quelque peu reléguée dans les oreilles des contemporains, ou sur les scènes des festivals. Heureusement, dans notre région, il y a le Blues Roots Festival de Meyreuil, qui cette année encore, du 11 au 13 septembre, continue de porter haut et fier l’héritage de cette musique légendaire.

Pour cette septième édition, rendez-vous est donné au domaine communal de Valbrillant. Après avoir déjà accueilli quelques jolis noms de la scène blues internationale (Joanna Connor, Tommy Castro, Sugaray Rayford…), le festival continue de mêler artistes reconnus et nouveaux noms, et ouvre largement sa scène aux artistes femmes.

À l’affiche

Pendant ces trois jours, passeront donc Mathias Lattin, le jeune guitariste texan de 23 ans, déjà très remarqué par ses pairs et auréolé de l’International Blues Challenge 2023. Toujours des Amériques mais plus au nord, la Canadienne Sue Foley viendra certainement interpréter une partie de son dernier album, One Guitar Woman, qui rendait hommage aux pionnières du blues. Autre grande artiste du genre, Véronique Gayot, qui depuis son Alsace natale a su emporter dans sa voix le souffle du blues et sa force.

S’il y a beaucoup d’Américains qui débarquent à Meyreuil pendant ces trois jours – JovinWebb et Jackie Venson seront là pour le final – citons également la Suisso-Nigérianne Justina Lee Brown, qui au-delà du blues, allie sur scène une belle fusion de musiques afro, soul, jazz et rock… comme un juste retour des choses. 

NICOLAS SANTUCCI

Blues Roots Festival
Du 11 au 13 septembre
Domaine de Valbrillant, Meyreuil

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Combat contemporain

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C’est avec un enthousiasme méfiant que l’équipe de Zébuline aborde cette rentrée scolaire. Nos collaborateurs et collaboratrices, qui forment une équipe transgénérationnelle de 21 à 80 ans, s’apprêtent à vivre une année forte mais inquiète, où le journalisme culturel est malheureusement devenu un combat, dans un monde bouleversé qui a pourtant besoin, plus que jamais, de repères culturels et de visions artistiques. 

Nous avançons vers l’inconnu, les difficultés auxquelles se confronte le monde culturel sont inédites. Elles s’inscrivent dans le sillon délétère d’un recul des conquis sociaux du secteur – dont le régime de l’intermittence – d’un lent racornissement des financements publics et d’une panne de la décentralisation des moyens. La situation n’est pas nouvelle mais le processus s’accélère et s’étend sur d’autres fronts : l’arrivée fracassante dans le monde culturel des sous-marins de Stérin, jusque dans le Delta Festival à Marseille, s’accompagne de la promotion tous azimuts, avec argent public, de spectacles historiques de type Rocher Mistral vantant la France éternelle d’Ancien Régime. 

Les attaques contre la liberté de création, l’autocensure des programmateurs se ressentent âprement. Les fondations des milliardaires français spéculent sur l’art contemporain, alors que le cours des œuvres est alimenté par les expos publiques, et que les collectionneurs bénéficient de cadeaux fiscaux. Ils sont les premiers financeurs de l’art, comme Canal+ et Bolloré sont les premiers financeurs privés du cinéma français.

Le cinéma et les arts contemporains peuvent-ils, dans ce contexte, demeurer subversifs ? Certains  artistes exposés à La Friche et Pareidolie en font la preuve, comme Le Bruit du Monde ou Au Diable Vauvert démontrent que l’édition indépendante persiste en beauté loin de Paris et d’Hachette. Mais combien de temps une presse culturelle libre pourra-t-elle, en région, les soutenir ? 

Comptant pour rien

Le traitement de la culture dans la presse est en voie de disparition. Les blogs tiennent lieu de critique, les commentaires de spectateurs de baromètre. Mais la presse nationale n’est pas en reste d’aberration culturelle. 

Le Monde du 1er septembre publie un article qui recommande 18 expos, « à Paris et en province ». Le terme est péjoratif – une provincia, pour la république romaine, c’est un pays réduit à la dépendance par la conquête, et administré par le pouvoir central. Pourquoi ne pas simplement dire 18 expos en France ? Et bien parce que la proportion ne le permet pas…  

Sur les 18 expos recommandées, 3 seulement sont hors de Paris. Soit 1 sur 6. Or 1 Français sur 34 seulement vit à Paris, 1 sur 6 en Île-de-France. Les sept journalistes ont-il malencontreusement inversé la proportion ? Parmi ces 3 expos pour les 66 millions de non parisiens, celle du Louvre Lens sur l’art gothique, l’expo Sumo du musée des arts asiatiques de Nice qui interroge (le journaliste y a-t-il passé ses vacances ?), et une troisième, monographique, à Grenoble, sur Alina Szapocznikow qui « bat aujourd’hui des records sur le marché ». 

Les 15 autres se consacrent aux expos à venir des musées parisiens : Louvre, Orsay, musée d’art moderne, Cluny, l’Orangeraie, ou l’expo des dessins de Soulages au Sénat – alors même que Montpellier rend un grand et magnifique hommage au peintre, graveur et sculpteur de lumière. À coté des musées publics, on n’oublie surtout pas la Fondation Louis Vuitton, la Collection Pinault et la Fondation Cartier. 

Ainsi marchandisation de l’art et centralisme culturel règnent en maîtres, dans un journal qui se veut national, mais promeut uniquement la culture parisienne, en servant les milliardaires français que ses journalistes politiques et économiques n’épargnent pas, pourtant. 

Comptant sur vous

À l’opposé, Zébuline milite pour donner de la visibilité aux artistes émergents, vieillissants, queer·e·s, régionaux, aux programmateurs qui prennent le risque de la subversion, de l’écriture inclusive, de la complexité, de la dialectique, de l’incommode. Nous restons persuadés que la démocratie locale a besoin de presse régionale et de vie culturelle. 

Les financements publics de la presse étant largement accaparés par les grands groupes aux mains de milliardaires aux intentions désormais avouées, nous avons aussi besoin de vous : pour que nous puissions continuer à vous défendre, à vous informer, à vous critiquer, vous pouvez vous abonner en ce début de saison. Ou acheter notre guide des saisons qui sort le 19 septembre et communiquer sur vos événements dans nos pages !

AGNÈS FRESCHEL


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Faune

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Le collectif Les Gammares © Les Gamarres Cité des arts de la rue, Marseille Faune © Cie Libertivores

Le 9 septembre au parc de l’Arbousière à Châteauneuf-de-Gadagne, la Cie Libertivore organise un spectacle jeune public (8 ans et plus) qui interroge notre rapport à l’animal, au sauvage, et au monde contemporain. Chorégraphiée et mise en scène par Fanny Soriano, la pièce prends la figure du cerf, de sa légende, autrefois vu comme majestueux, puissant, gracieux et indomptable, mais désormais si fragilisé. Les trois acrobates, Nina Harper, Victoire Godard et Camille Guichard se déplacent sur la musique Jules Beckman. La scénographie utilise le bois de cerf qui devient instrument de jeu acrobatique. Elancées, elles font des envolées impressionnantes et des retombées délicats. 

LAVINIA SCOTT

9 septembre
Parc de l’Arbousière
, Châteauneuf-de-Gadagne

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