La Distillerie organise la 10e édition de Place aux Compagnies : neuf compagnies de la région en résidence de création d’une semaine chacune, avec à la fin une présentation publique des travaux à l’issue de chaque semaine. Un dispositif de soutien créé en 2016 par Christophe Chave, directeur de La Distillerie. Entretien
Zébuline. Quel bilan faites-vous 10 ans après de ce dispositif de soutien à la production des compagnies ?
Christophe Chave. Le côté positif, c’est qu’avec cette 10e édition, c’est à peu près une centaine de compagnies ou artistes qu’on a réussi à coproduire sur la région. Avec des écritures contemporaines adressées à tout public, des performances, de la danse, du théâtre de recherche. En faisant la part belle à des projets engagés dans l’actualité au sens large, quelque chose qui va toucher le spectateur à un endroit où il est concerné, pour le dire simplement.
Le côté négatif, c’est toujours la même chose, c’est les financements… On a eu des baisses, des hausses, des reconnaissances institutionnelles qui sont arrivées en cours, notamment avec la Drac et le Département. Les autres institutions accompagnent La Distillerie plutôt en fonctionnement, moins sur ce projet.
Quels sont les temps forts de cette 10e édition ?
Le premier c’était le 30 octobre avec la présentation de cette édition en présence des artistes, de la presse, des partenaires et du public, puis un concert d’Hélène Piris.
Les prochains, c’est la journée du 12 novembre, avec « Le goûter des créations » à La Distillerie. Les neuf compagnies sélectionnées vont pouvoir parler de leur projet devant les partenaires, il y a une soixantaine de réservations de professionnels pour ce temps fort. Ensuite au théâtre Comœdia, une rencontre ouverte à tous, avec des représentants des institutions, des partenaires, des artistes présents sur les précédentes éditions de Place aux compagnie pour échanger autour de ce qui se passe en terme de spectacle vivant sur notre région.
Enfin, pendant les six semaines qui s’ouvrent devant nous, c’est tous les vendredis une présentation de travail des compagnies qui sont en résidence. Sauf pour la compagnie accueillie au théâtre Comœdia, qui elle sortira son travail le jeudi soir, le 27 novembre.
Est-ce que vous pouvez nous dire quelques mots des projets qui vont être présentés ?
Il y a deux projets de danse, deux projets jeunes publics, un projet solo, une performance participative, un spectacle déambulatoire, et la lecture d’un texte qui sera édité le jour de la lecture.
On va parler d’écologie, de social, de rapport à l’autre, d’éveil. Par exemple, on a un projet jeune public s’appelle (H)Êtres au bord d’une rivière du collectif Manifeste rien. Pour l’enfant qui assiste à ce spectacle, très souvent entouré d’écrans dans son quotidien, il va sûrement en sortir changé, une sorte de retour aux sources.
Autre exemple, Forces du collectif À vrai dire. C’est un solo, une création théâtrale documentaire, et une immersion dans ce qu’on appelle le maintien de l’ordre. Un travail de longue haleine, à travers la recherche de témoignages de personnes qui travaillent dans la police, dans la justice. Ça touche beaucoup d’endroits.
Comment imaginez-vous les prochaines années de ce dispositif ?
Ce qu’on fait sur Place aux compagnies depuis 10 ans, c’est ce qu’on aimerait faire tout au long de la saison, pour toutes les compagnies de la Région Sud. C’est-à-dire faire en sorte que La Distillerie devienne réellement un lieu de résidence de création du spectacle vivant, avec la possibilité de soutenir financièrement, logistiquement et techniquement les projets des compagnies qu’il accueille sur ces plateaux.
ENTRETIEN RÉALISÉ PAR MARC VOIRY
Place aux compagnies
Jusqu’au 13 décembre
La Distillerie et divers lieux, Aubagne