mercredi 24 décembre 2025
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De la musique jusqu’Au bout !

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Ce dimanche, c’est Au Bout la mer Musique ! La Canebière sera animée par des concerts qui reflètent la mixité culturelle d’une ville ouverte sur la Méditerranée

La mairie 1&7 propose une nouvelle édition d’Au bout de la mer programmée par La Clique production. Dimanche, la ville sera animée par des spectacles et des concerts, ainsi que des marchés et ateliers tout au long de la journée. Pensées comme un parcours artistique, les festivités se déploient sur la Canebière jusqu’au Vieux port en passant par le parvis de l’Opéra et la Place Charles de Gaulle. La programmation brasse un large éventail de musiques de la cumbia, à la musique traditionnelle sicilienne ou encore l’afro-punk futuriste et le raï-électro.

Rivages, Horizons, Au large

C’est sur Les Rivages, au port antique, que les concerts débutent avec les polyphonies des vingt femmes d’Arteteca. Ensuite, Spartenza occupera la scène avec les traditions vocales de Sicile. La voix de Maura Guerrera se mêle à la mandole et au guembri – instrument à cordes pincées de l’Afrique du Nord – de Malik Ziad. Le duo est rejoint par Manu Théron, instigateur du renouveau des musiques vocales traditionnelles, notamment du chant occitan. En parallèle, la scène Horizon, à l’angle de la rue Saint-Ferréol, accueille le duo franco-chilien de Chu Chi Cha pour de l’électro-cumbia. Ils sont suivis d’un autre duo – Benzine. Puisant leur inspiration dans la poésie bédouine d’Algérie, ils multiplient les rythmes traditionnels avec l’électro et les sonorités rock ou de musiques actuelles.

Une troisième scène Au Large, située face au Palais de la Bourse, fera entendre l’afro-punk futuriste de Fulu Miziki. Leur son tisse un lien entre afro disco-house et post-soukous, musique congolaise de danse au tempo rapide. Le groupe fabrique ses propres instruments à partir de matériaux recyclés faisant part de conscience écologique ainsi qu’un message panafricain de libération artistique. Place après à Deli Teli qui propose un rock’n’roll infusé des tubes du Laïko, musique populaire grecque née dans les années 50.

Espace public et partagé

Des déambulations musicales animeront également les rues tout au long de la journée. Parmi elles, la chorale de cumbia et rythmes latino-américains – Calle Sol, ainsi que les chansons napolitaines de Nannanì et deux fanfares : les rythmes syncopés des côtes colombiennes avec Brass Koulè et le jazz-funk de Mudanza.

Côté spectacles, la Mesón invite le public au parvis de l’Opéra pour un atelier d’initiation aux danses populaires andalouses – la sévillane et la rumba – menée par Isabel Gazquez et Josele Miranda. Puis le Collectif Minuit 12 organise une restitution chorégraphique participativeavec les marseillais·es autour d’un message pour la préservation de l’Océan intitulé Récifs, suivie d’une représentation qui mélange danse contemporaine, hip-hop et waacking.

Au Bout la Mer prévoit aussi des spectacles pour un jeune public à la Place Général de Gaulle, commençant par le conte musical des sœurs Paloma et Alma – un Voyage au-delà des mers – pour sensibiliser les enfants au respect de la nature. Un peu plus tard, la Cie Archibald Caramantran organise Le Bal des Poissons, une parade marionnettes géantes où se dansent la rumba, la salsa et le calypso.

LAVINIA SCOTT
Au Bout la mer, Musiques !
19 octobre à partir de 11h
La Canebière, Marseille

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Naissances du geste

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Le temps fort Question de danse se décline en deux doubles soirées

Vingt ans que Question de danse rend visible l’invisible : le travail en train de se faire, la pensée en mouvement, la création chorégraphique dans sa plus vive fragilité. Pour Michel Kelemenis, initiateur il y a 20 ans d’un format devenu fréquent dans les centres chorégraphiques, « la rencontre avec le public agit comme un accélérateur d’idées». Dans ces soirées de partage, les artistes livrent leurs projets en cours avant d’entrer en conversation avec la salle : un espace de création et d’écoute rare, où la parole, la danse et l’imaginaire se répondent et se confrontent.

Corps en chantier

Cette édition anniversaire s’ancre plus que jamais à Marseille, en donnant la parole à celles et ceux qui façonnent aujourd’hui la scène chorégraphique du territoire. Le 17 octobre, Michel Kelemenis présentera L’Amoureux de Madame Muscle, un nouveau volet de son répertoire jeune public. Successeur et renversement de L’Amoureuse de Monsieur Muscle, créée en 2008, cette fantaisie ludo-anatomique fait danser une bande dessinée vivante. Trois personnages — l’Amoureux sensible, la puissante « Madame Muscle » et le mystérieux maître de cérémonie Anatom’ — évoluent dans un décor de muscle, de peau et de tendon, aux costumes acidulés signés Agatha Ruiz de la Prada. Sur une bande-son pop composée par André Serré, le spectacle mêle humour, poésie et curiosité du corps pour le jeune public. Avec humour et tendresse, le chorégraphe revisite la puissance du corps féminin et invite l’enfance à se penser en action.
La soirée se poursuivra avec Ana Pérez, accompagnée du guitariste José Sanchez, pour Stabat Mater, les voix du corps. Une relecture profane et contemporaine de la douleur et de la mémoire, où flamenco réinventé, voix et guitare tissent une architecture vibrante autour de la puissance du féminin.

De chairs et de sangs

Le jeudi 23 octobre, place à Flora Détraz seule en scène dans Gorgo. Entre concert-performance et rituel incantatoire, la chorégraphe explore les figures monstrueuses du féminin par la voix, la métamorphose et la défiguration : un manifeste poétique et sauvage, entre rire et effroi. Le monstrueux y devient jeu, outrance, satire : rires, cris, toux, fantaisies vocales se mêlent dans ce solo où l’horreur flirte avec le grotesque.

Enfin, Bastien Charmette clôturera ce second temps fort avec L’Écluse, pièce pour deux danseurs et un musicien où s’entrelacent mécanique et chair. Inspiré par la symbolique du passage, il compose une partition fluide, entre eau et métal, où le geste devient traversée.

SUZANNE CANESSA
Les 17 et 23 octobre KLAP, Maison pour la Danse, Marseille
Entrée libre sur réservation

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Citadelle grecque

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La deuxième édition du Salon du livre métropolitain se tient du 17 au 19 octobre à Marseille

Après l’Espagne l’an dernier, le Salon du livre métropolitain dédie cette année sa programmation à la Grèce. L’événement accueillera plus de vingt-cinq rencontres et plus de cinquante auteurs et traducteurs venus d’Athènes, Thessalonique et de différentes régions du bassin méditerranéen. Trois jours de littérature ponctués de conférences, d’ateliers d’écriture, de spectacles, d’expositions et de musique animeront la Citadelle de Marseille, du 17 au 19 octobre. Tout au long du week-end, la littérature se mêlera à tous les arts pour plonger le public dans un voyage culturel au cœur du pays des Hellènes et l’invitera à explorer toutes les différentes facettes de la Méditerranée.

Parmi les moments forts, l’ouverture du Salon, avec le grand cinéaste franco-grec Costa-Gavras qui participera à un entretien animé par Hugo Pinatel. Il reviendra sur son parcours et son engagement politique et social. Le programme musical promet également de belles découvertes, entre danses traditionnelles grecques, le concert du Haïdouti Orkestar et la voix envoûtante de Dafné Kritharas.

Du livre mais pas que

Différentes rencontres littéraires mettront en avant des auteur·ices dont Émilie Papatheodorou qui partagera son regard sur une littérature en mouvement constant. Enfin, un banquet littéraire offrira des discussions ponctuées de dégustations autour de la cuisine grecque, orchestrées par Julia Sammut et plusieurs chef·fes invité·es.

Trois expositions de photographie seront aussi à découvrir. Une première sur les rivières d’Athènes de Sylvain Maestraggi, la deuxième de Jean-Paul Olive, portera sur Athènes et ses îles, et enfin la troisième sera dédiée aux voyages d’Astérix.

L’année dernière, l’Espagne avait été mise à l’honneur et le premier prix de 2024 avait récompensé Alana S. Portero, autrice trans, pour son roman La Mauvaise Habitude, une œuvre brisant les codes du roman d’apprentissage pour déployer une vision féminine ouvrière, urbaine et trans.

CARLA LORANG
Salon du livre métropolitain
Du 17 au 19 octobre
Citadelle de Marseille

Raconter les effondrements

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En octobre et novembre, La Criée programme 65 rue d’Aubagne de la Cie du Cri, dans différents théâtres de la Métropole. Entretien avec Mathilde Aurier, autrice et metteuse en scène

Zébuline. L’écriture de cette pièce est partie de votre rencontre avec une survivante des effondrements de la rue d’Aubagne, Nina, et a donné lieu à un travail d’enquête auprès d’associations, d’autres survivant·es…

Mathilde Aurier. D’autres survivants, non. J’ai rencontré des personnes délogées, des associations, les riverain·es, enfin toutes les paroles que j’ai pu recueillir. Mais comme survivante, seulement Nina, dont l’histoire reste le fil rouge de toute la narration. Ce qui m’intéressait était d’articuler un récit très intime et des voix collectives, une mémoire collective qui gravite autour de cela. Il y a des voix, des paroles, d’autres histoires qui se mêlent. C’est un récit assez choral finalement.

Comment cette narration fragmentée se traduit-elle en termes de mise en scène ?

Son lit est tout ce qui lui reste après les effondrements, c’est son dernier refuge. J’aime beaucoup cette idée du lit, qui est selon moi le cœur de l’intimité. C’était donc évident de partir de ça. Tout autour gravitent d’autres espaces, notamment une façade derrière elle, qu’on devine être celle du 65, mais qui a été texturée et pensée pour rappeler la dent creuse qu’il y a aujourd’hui rue d’Aubagne. On a aussi des éléments extérieurs qui arrivent, une teuf, la mairie, la plage… Toute sa vie fragmentée est retracée visuellement et dans la mise en scène autour d’elle.

Vous pratiquez un théâtre « documenté » et non pas documentaire. Quelle part la fiction a-t-elle dans cette pièce ?

J’ai fictionnalisé le personnage, certaines scènes qui auraient pu se dérouler… Quand j’ai rencontré celle qui m’a inspiré le personnage de Nina, il y a des choses qu’elle m’a racontées que j’ai prises un peu pour moi, et je me suis un peu, comment dire…

Projetée ?

Non, pas projetée, mais il y a des choses qui ont fait écho. Moi aussi, je suis une jeune marseillaise, Nina a peu près le même âge que moi.

Pour moi, c’était important d’aller dans cet aspect de pièce documentée parce que ça me permettait d’amener aussi mon univers théâtral, ma langue, mes sensibilités, ma vision de ce que ce drame a été et est encore aujourd’hui. Sa traversée tout au long de la pièce est parsemée de cette fiction-là.

Pourquoi avoir décidé de travailler avec la Jeune Troupe de La Criée ?

C’était une proposition de La Criée. Pour moi, amener des comédien·nes de ma compagnie, et travailler aussi avec des acteur·ices fidélisés avec La Criée, ça faisait complètement sens pour ce projet, car c’est un spectacle sur lequel La Criée et ma compagnie allions vraiment nos forces.

La Criée programme votre pièce dans différents théâtres de la Métropole. Comment cela a-t-il été pensé ?

Dès le début, on a eu la volonté de faire tourner ce spectacle sur le territoire des Bouches-du-Rhône, et de vraiment pouvoir aller à la rencontre des publics. On aura aussi une tournée des centres sociaux, dans lesquels on va faire des ateliers avant et après le spectacle.

Pour nous il fallait aussi avoir cette version plus itinérante du spectacle où tout rentre dans une kangoo et on peut partir faire découvrir cette histoire qui traite des effondrements de la rue d’Aubagne mais aussi du mal-logement, de l’insécurité, de la violence administrative, du deuil, de la reconstruction, de la solidarité… C’était une proposition de la Criée, comme le fait de travailler avec les apprentis, ça fait totalement sens qu’on puisse amener ce projet dans plein d’endroits différents.

Avec une scénographie plus réduite, donc ?

C’est ça. Une création lumière plus réduite aussi, de même pour la création sonore.

Et c’est cette version qui sera présentée à l’Astronef ?

Tout à fait.

PROPOS RECUEILLIS PAR CHLOÉ MACAIRE 
65 rue d’Aubagne
Du 15 au 17 octobre
Astronef, Marseille

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Une création mondiale pour Musicatreize

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C’est au foyer de l’Opéra de Marseille, que l’ensemble vocal interprétera ARK, œuvre de Luca Antignani rendant hommage à la mémoire collective des chants populaires

Le projet ARK s’inscrit dans une lignée ouverte par Luciano Berio (1925–2003), l’un des plus grands compositeurs italiens du XXe siècle, connu pour son approche expérimentale, son travail sur la voix, et sa capacité à mêler tradition populaire et avant-garde musicale. Les Folk Songs (1964) – que l’on pourra entendre lors de ce concert, chacune interprétée par un chanteur de l’ensemble – avaient marqué une étape fondatrice dans la réappropriation de la tradition orale en musique savante. À travers onze pièces pour voix et ensemble instrumental, Berio revisitait des chants traditionnels de différentes cultures avec une sensibilité profondément moderne.

Soixante ans plus tard, à la demande de Roland Ayrabédian, directeur artistique de l’Ensemble Musicatreize, Luca Antignani prend le relais. Il ne s’agit ni d’imiter le travail de l’immense prédécesseur ni d’illustrer le folklore, mais bien d’en rechercher l’âme, de lui redonner souffle et sens à travers l’interprétation contemporaine d’un ensemble vocal et instrumental.

Âmes musicales des peuples

ARK est un mot issu de la tradition védique (Inde ancienne), signifiant à la fois parole, chant et voix sacrée. C’est précisément ce que la musique populaire représente pour Antignani : une voix collective, anonyme, mais enracinée dans l’histoire d’un peuple ; une matière musicale transmise de génération en génération, et qui véhicule les émotions et les récits fondateurs des communautés.

Les douze pièces d’esthétiques variées mêleront voix solistes féminines et masculines, duos, chœurs et ensemble instrumental (Ensemble Unitedberlin). On y retrouvera des réminiscences de chants d’Italie du Sud, de Sicile, d’Ukraine, entre autres.

Facétieux, Berio avait glissé dans ses Folk Songs, au milieu de chants traditionnels authentiques, deux pièces de sa composition : « La donna ideale » et « Ballo ». Pour sa part, Antignani en aurait, nous dit-on, inséré quatre. Saurez-vous deviner lesquelles ?

ANNE-MARIE THOMAZEAU
Chants Populaires
19 octobre
Foyer de l’Opéra de Marseille

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Pirouettes à petits pas

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Une belle fournée de spectacles à découvrir lors du festival jeunesse En Ribambelle !, jusqu’à la fin novembre

Et c’est parti pour six semaines pleines de marionnettes et de théâtre d’objet ! Le festival En Ribambelle ! est de retour du 15 octobre au 29 novembre, réparti sur dix-sept structures culturelles en Provence. Voilà qui promet une rafale d’émotions positives, tellement bienvenues dans cet automne si instable politiquement qu’on croirait à un mauvais scénario de série Z. Joie, de pouvoir apprécier la grande variété et vitalité des spectacles destinés au jeune public. Enthousiasme, d’aller vers l’inconnu ou de retrouver certaines compagnies, dans la continuité de leur fil artistique. Suspens, de découvrir leurs nouvelles créations.

Vingt-deux œuvres au programme

Marjan, le dernier lion d’Afghanistan, spectacle de la Cie Hasards d’Hasards qui a déjà pas mal tourné en région, sera au Comœdia d’Aubagne le 15 octobre, pour l’ouverture des festivités. Une heure pour conter aux enfants de 8 ans et plus l’histoire du vieux gardien de zoo de Kaboul, confronté aux talibans. Et si vous l’avez raté là, il sera toujours temps de le voir à Grans et Port-Saint-Louis, en novembre.

Au Massalia, co-fondateur du festival, il y aura l’embarras du choix. Les forces rondes, pour les petits dès 2 ans, du théâtre d’ombre recommandé par Émilie Robert, sa directrice : « autour de la mue de serpent, pas l’animal qu’on chérirait le plus, une belle métaphore des cycles de la vie par la Cie Melampo ». Ou encore Magnéééétique Face A et Face B, les deux propositions des Nouveaux Ballets du Nord-Pas de Calais, dont on avait vu et apprécié Scoooootch. Sur la cassette audio comme métaphore des liens humains, ils déclinent deux versions : l’une tirant vers le clown pour les + de 7 ans ; l’autre vers la danse pour les + de 3 ans.

Parmi les artistes les plus attendus, ceux de la Cie du Kaïros. Ils seront les 12 et 15 novembre à La Criée, autre co-fondateur de la manifestation, qui avait accueilli leur précédente pièce, J’ai trop d’amis. Ils y reviennent avec Je suis trop vert. L’histoire d’une classe verte de collégiens en milieu rural, où devrait éclater la jubilation des mots propres au dramaturge et metteur en scène David Lescot. À ne pas manquer, enfin, le spectacle Heureuse qui comme Armelle, promis pour réjouir autant les enfants de 6 ans et plus que les adultes les accompagnant. Au Théâtre de Fontblanche (Vitrolles, le 5 novembre), la Cie Gorgomar revisitera l’Odyssée d’Ulysse dans un style évoquant… Les Deschiens. Soit beaucoup d’énergie burlesque, et des soldats-pommes de terre qui finissent en purée, au sens littéral.

GAËLLE CLOAREC
En Ribambelle !
du 15 octobre au 29 novembre
Marseille, Aubagne, Vitrolles, Berre-L'Étang, Martigues, Port-de-Bouc, Fos-sur-Mer, Port-Saint-Louis, Istres, Cornillon-Confoux, Grans, Miramas

[CINEHORIZONTES] : Romería

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Après Été 93 en 2017, qui mettait en scène une fillette dont les parents mouraient du Sida et quittait Barcelone pour vivre chez son oncle, tante et cousine, dans la campagne catalane. Puis Nos Soleils, Ours d’or berlinois en 2022, qui chroniquait les difficultés d’une famille paysanne à Alcarràs, Carla Simón clôt sa trilogie autobiographique avec Romería où la protagoniste revient en Galice dont son père est originaire.

Marina (Llúcia Garcia) a 18 ans.  Elle a été adoptée très jeune et vit à Barcelone. A l’occasion d’une démarche administrative pour obtenir une bourse et intégrer une faculté de cinéma, elle s’aperçoit que son père biologique ne l’a pas reconnue. Elle doit alors reprendre contact avec ses grands parents pour qu’ils authentifient devant notaire cette filiation.

Marina entreprend le voyage vers Vigo, pour obtenir cette légalisation, mais surtout, guidée par le journal intime de sa mère écrit en 1983, pour reconstituer l’histoire d’amour de ses parents et comprendre pourquoi, alors qu’il est mort bien après sa naissance, son père n’est jamais venu la voir.

Elle rencontre ses oncles, tantes, cousins. Se confronte aux récits contradictoires de chacun sur ce père inconnu. Bute sur les non-dits, la rigidité du grand père, ancien directeur d’un Chantier naval, patriarche tout puissant et sur le déni de sa femme paralysée par les préjugés.

A l’écran, s’égrène le calendrier de ce séjour, ponctué par les grandes questions que se pose Marina : cinq jours de l’été 2004 pour les résoudre.

Les images instables tournées en DV par Marina rencontrent celles plus léchées de la réalisatrice. Scènes familiales où elle excelle à isoler la jeune fille et à se glisser dans son regard. Scènes presque documentaires de fêtes votives dans cet été galicien. Scènes fantasmées, épurées dans une lumière domptée par la chef op Hélène Louvart quand le film bascule et que la narration se fait presqu’exclusivement du point de vue de la mère. Les années 80, s’immiscent alors dans le présent. La soif de liberté postfranquiste. La drogue, le sexe puis le séisme du sida. L’époque de Marina et celle de sa mère se font écho dans les mêmes paysages. Le duo qu’elle forme avec son cousin se superpose au couple de ses parents.

La mer elle est agitée ou calme mais ça reste la mer

Cette phrase tirée du carnet maternel qu’en voix off Marina lit ou se remémore, introduit et conclut le film. L’élément marin, est omniprésent dans Romería.

Dans le prénom de l’héroïne, dans sa double ascendance : océan Atlantique par le père, mer Méditerranée par la mère. Dans le décor : port, barque, bateau, crique.

La mer, lieu des jeux joyeux entre cousins, paradis originel. La mer, riche de symboles : mer-mère, surface miroitante et profondeur secrète, baptême et renaissance. La mer où les dauphins des dernières images semblent comme leurs ancêtres mythiques reconduire l’âme des morts vers l’au-delà.

Oui, le bleu infini est paysage et élément constitutif du film de Carla Simon. Le pèlerinage ( sens du mot espagnol « Romeria »)  est aussi une navigation avec, comme amer, l’immeuble où les parents de l’héroïne ont habité et de la terrasse duquel ils voyaient l’horizon et les îles Cies. Il faudra à Marina se repérer dans l’espace – faire au sens propre des « repérages » comme la cinéaste qu’elle est en train de devenir. Se repérer encore dans le temps, faire coïncider les dates, se glisser dans le regard des défunts ou, vêtue d’une robe rouge taillée dans un vêtement paternel, se glisser dans le corps de sa mère à laquelle, on le lui répète, elle ressemble tant !

Le film construit autour d’une douleur, consacre la naissance solaire de Marina en cinéaste débutante et témoigne de la subtilité de Carla Simón en cinéaste confirmée.

ELISE PADOVANI

Romería, de Carla Simón

en salles le 8 avril

Ad Vitam

[CINE HORIZONTES] : Rock Bottom, vertiges et apnée

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Présenté à Annecy, Rock Bottom, est le premier long-métrage de la réalisatrice espagnole. Il emprunte son titre à celui de l’album de Robert Wyatt produit par Nick Mason, le batteur des Pink Floyd. L’album a cinquante ans. Il paraît en 1974, le jour où Robert Wyatt, ancien membre des Soft Machine, épouse la parolière et illustratrice Alfreda Benge. Il est alors paraplégique. Un an auparavant, il est tombé du 4ème étage depuis la fenêtre de la salle de bain de l’appartement londonien d’un ami.

Good trip, bad trip

C’est cette soirée noyée dans la drogue, le sexe et l’alcool qui ouvre le film, transposant l’action à New York, reconstituant les circonstances de l’accident, puis remontant au passé récent à Majorque où Richard (Bob) file un amour fusionnel avec Alfreda (dite Alfie ou Alif qui par glissement pourrait bien devenir A life). Dans le scénario, Alif est réalisatrice de films expérimentaux. Elle crée des montages surréalistes où les volets et les portes s’ouvrent sur d’étranges créatures, elle peint ses pellicules. Lui compose. Tous deux doutent. L’île les reconnecte aux origines. La beauté sub et sous-marine les fascine, les inspire. Mais les deux artistes boivent beaucoup et se droguent de plus en plus. « Deux hérissons qui ne peuvent plus se rapprocher sans se déchirer ». De l’ambulance, et du lit d’hôpital où Richard est cloué, les flashes back ramènent à la maison villageoise, aux plages majorquines, aux fêtes, à la Guarda civile de Franco qui ferme les yeux sur ces hurluberlus anglais. Ils font revivre les baignades, les délires sous acides, les hallucinations, les affres du manque, la rupture. Good trip. Bad trip.

Restitution underground 

 Marie Trénor auquel Richard Wyatt a donné son accord, s’appuie sur six chansons remastérisées de l’album Rock Bottom –commencé avant son accident mais finalisé après, avec ses amis. Elle complète la BO par des morceaux enregistrés avec l’ancien groupe de Wyatt, Matching Mole. Les paroles n’ont aucun sens précis, dira Wyatt. Prosaïques, abstraites jusqu’à l’onomatopée, bouleversantes comme celles de Sea Song dédiées à Alfie, associées à l’image d’un couple qui rejoint la flore sous-marine et s’y rejoint. Des mots entre haut et bas. Hit Rock Bottom signifie « toucher le fond » et dans Little Red Robin Hood Hit the road, « Des taupes mortes gisent dans leurs trous et Les tunnels sans issue s’effondrent. »  Jazz planant, rock alternatif, recherches sonores et mélodiques, impros, la complexité de l’univers musical de Wyatt entre en écho avec la virtuosité de l’animation de Maria Trénor qui en varie les techniques et ouvre le champ des possibles avec une absolue liberté. 

La réalisatrice raconte une histoire d’amour, la naissance d’une œuvre, le moment de basculement de la carrière d’un grand artiste, elle reconstitue l’esthétique underground et surréaliste d’une époque, s’inscrit dans l’histoire de la musique. Elle écarte les petites fleurs hippies et les arcs en ciel radieux pour immerger le spectateur dans les mouvances psychédéliques, le maelström et le cri des couleurs. Loin d’un biopic, il s’agit ici d’« accéder à un espace intérieur » fantasmé, onirique, déformé et réinventé.

ELISE PADOVANI

Curtis Harding

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@X-DR

Curtis Harding débarque à l’Espace Julien. Le chanteur, qui décrit son style comme slop’n’soul, propose une musique ancrée dans la soul, tout en empruntant au blues, au gospel et le groove du rock psychédélique. Son dernier projet, Departures & Arrivals : Adventures of Captain Curt est un album à concept audacieux, et entièrement autoproduit. Riche en textures, l’album est une odyssée interstellaire : un pilote perdu dans l’espace. Le voyage est une métaphore de l’éloignement émotionnel, ses chansons parlent d’amour, de séparation et de résilience.

L.S.
19 octobre
Espace Julien, Marseille

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De Bach à Mozart

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@ Clément Renucci

L’ensemble de musique baroque, le Café Zimmermann, nous invite à découvrir le rôle instrumental du mécène Gottfried Van Swieten. Le diplomate néerlandais aura participé à l’évolution de la musique du XVIIIe, du baroque au classicisme, notamment en introduisant Mozart aux œuvres de Bach – celles de J.S. et C.P.E. – à Haydn. Sous la direction de Pablo Valetti et de Céline Frisch – claveciniste marseillaise – l’ensemble interprétera entre autres la Symphonie en sol majeur – l’une des premières symphonies composées par C.P.E. Bach pour le mécène, également, le Clavier bien tempéré II de J.S. Bach et la Symphonie n°104, dite « London » de Haydn et arrangée par Peter Salomon.

L.S.
16 octobre
Théâtre du Jeu de Paume, Aix-en-Provence
17 octobre
Théâtre d’Arles

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