mercredi 24 avril 2024
No menu items!
spot_img
AccueilNos critiquesOn y étaitTeis Semey, cadeau des dieux du jazz

Teis Semey, cadeau des dieux du jazz

En quintet, le guitariste Teis Semey a magnifiquement clôturé l’année de Charlie Jazz à Vitrolles

Charlie Jazz recevait pour son dernier concert de l’année le jeune quintet du guitariste Teis Semey, en « mini-tournée » en Europe dans le cadre du projet Footprints (financé par l’Union Européenne au sein du programme Creative Europe). Sur une guitare depuis l’âge de sept ans, Teis Semey étudie au Conservatoire d’Amsterdam, devient lauréat du Princess Christina Jazz Concours, remporte le prix du meilleur arrangement pour Keep An Eye Jazz Competition et son quintet est sans doute l’une des formations les plus intéressantes de la scène jazz européenne actuelle. Son troisième CD en tant que leader, Mean Mean Machine, (sorti chez Zennez Records en 2021) succède à Where the fence is the highest (2019) et Throw Stones (2020). Accompagné par les fantastiques instrumentistes Sun Mi Hong, souveraine à la batterie, Alistair Payne et ses fulgurantes improvisations à la trompette, José Soares et son saxophone alto de velours, Jort Terwijn et sa contrebasse inventive, le jeune guitariste passe avec aisance de l’acoustique à l’électro. Les morceaux au programme issus des divers disques du groupe jonglent entre une écriture de musique contemporaine, des sons saturés, un souffle naturel qui traverse les instruments à vent, des élans jazziques classiques, un parfum punk qui nous mène à la transe par des mouvements ostinato qui s’exacerbent tandis que se dessinent sur ces nappes hypnotiques les mélodies sans cesse réinventées. L’énergie indie rock se mêle ainsi à des passages méditatifs et les improvisations des musiciens tissent ces diverses envolées en une trame inventive où se concentrent émotions et couleurs. En ultime bis, Teis Semey offre un solo de guitare, chant de libération danois composé durant la dernière guerre mondiale. Les censeurs à la lecture des paroles se sont arrêtés à celles qui racontaient des amours interdites sans aller plus loin et se rendre compte que le dernier couplet incitait à la révolte contre l’occupant allemand. La guitare seule se glisse dans l’air traditionnel, teinté de nostalgie et d’une fraîcheur espiègle.

MARYVONNE COLOMBANI

Concert donné le 17 décembre au Moulin à Jazz, à Vitrolles.

ARTICLES PROCHES

Les plus lus