mercredi 2 octobre 2024
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Entre création et légende

Le festival de jazz vitrollais a débuté dans un climat hanté par les menaces électorales et a fait la démonstration éblouissante de ce qu’est le vrai partage

Vendredi 5 juillet, à la veille du week-end d’un second tour annoncé sans suspense par les médias qui envisageaient de bien sombres nuages, s’ouvrait la 26e édition du Charlie Jazz Festival, concoctée avec minutie par son directeur, Aurélien Pitavy. « Le jazz est un symbole de résistance aux préjugés, aux sectarismes, aux exclusions et le festival Charlie Jazz est un festival à taille humaine qui défend ces valeurs », affirmait avec force le président de Charlie Free, Franck Tanifeani. 

Le bonheur d’être

Après la fraîcheur vivifiante d’Accoules Sax, « La » fanfare de jazz-funk marseillaise, la petite scène des Moulins invitait Méandres, groupe soutenu par Charlie Jazz Festival qui lui a commandé cette saison une nouvelle création. Les trois complices Emmanuel Cremer (violoncelle), Fabien Genais (voix, saxophone alto), Uli Wolters (vibraphone, flûte) avaient pour l’occasion convié Émilie Lesbros (voix) et Mike Ladd (spoken word). Le groupe se livre à des expérimentations de rythmes, de dissonances, d’échos, soutient une parole engagée qui ironise que les « gens bien devant leur télévision » ou « les marionnettistes qui nous tirent par leurs files et nous rendent claustrophobes de notre propre existence ».  

Au temps des légendes 

Attendu par un public très nombreux, l’immense bassiste Marcus Miller, dont il est inutile de reprendre le CV tant il est impressionnant, venait sur la scène des Platanes, entouré des remarquables Xavier Gordon (claviers), Russel Gunn JR. (trompette), Donald Hayes (saxophone) et Anwar Marshall (batterie). Dédicaces à des monstres du jazz, évocation de Gorée, l’île des esclaves du Sénégal, évocation de compagnonnages, celui avec Miles Davis bien sûr, avec Tutu, mais aussi hommage à Jaco Pastorius le génial bassiste de jazz et jazz fusion américain… Les solos de saxophone brillaient par leur élégante fluidité. Chacun avait sa place dans le concert. Il est indéniable que le slap ébouriffant de Marcus Miller (jeu avec le pouce), ses slides acrobatiques, la puissance et la virtuosité de son approche, la variété des techniques, des registres, des univers, subjuguent. On sourit aux citations, un parfum de Bob Marley, un écho de David Sandbron… Magie éblouissante sous les platanes.

MARYVONNE COLOMBANI

Concert donné le 5 juillet au Domaine de Fontblanche, Vitrolles.

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