vendredi 18 avril 2025
No menu items!
Plus d'infos cliquez ci-dessousspot_img
Plus d'infos cliquez ci-dessousspot_img
Accueil Blog Page 20

Tosca 

0
Tosca © Nicolas Descoteaux
Tosca © Nicolas Descoteaux

Déjà à l’origine d’une adaptation chambriste de Carmen de Bizet, intitulée La Tragédie de Carmen et présentée en 2022 à Sète, le metteur en scène Florent Siaud s’attaque en 2023, avec l’Opéra de Compiègne, à un monument de l’opéra vériste italien, Tosca de Puccini. Cette version, sans choeur, réduite dans son décor comme dans sa durée, est adaptée pour être jouée par quinze musicien·ne·s dirigé·e·s par Alexandra Cravero. Le caractère intimiste de cette adaptation met en exergue la force des passions qui anime les personnages, dont Floria Tosca ici incarnée par la soprano Marie-Laure Garnier, ainsi que le caractère politique de  ce drame historique, où une femme refuse d’être un objet de tractation. 

CHLOÉ MACAIRE

15 et 16 mars 
Alpillium, Saint-Rémy-de-Provence
Hors les murs au Théâtre de Nîmes

Stacey Kent

0
Stacey Kent © Benoît Peverelli
Stacey Kent © Benoît Peverelli

Reconnue internationalement, la chanteuse jazz américaine Stacey Kent débute son parcours tout tracé dans le sillon musical dans les rangs de la prestigieuse Guildhall School of music and Drama, à Londres. Un diplôme plus tard, elle sort l’ album Close Your Eyes en 1997 ; premier d’une longue série de succès. The Boy Next Door (2006) et Breakfast on the Morning Tram (2007), sont sacrés disques d’or. Saluée pour son phrasé et son timbre singuliers, elle dédie plusieurs projets à la musique brésilienne mais aussi au français, comme Raconte-moi, en 2010, et de nombreuses reprises. Elle sortait fin 2023 Summer Me, Winter Me, dont elle interprétera plusieurs titres au Liberté à Toulon, entre autres succès de sa longue carrière – compositions et reprises de standards confondues. 

LUCIE PONTHIEUX BERTRAM

14 mars 
Théâtre Liberté, Scène nationale de Toulon

Les 5 ans du 6mic

0
6mic
© Vincent AGNES

Le rocher aixois imaginé par les architectes Rudy Ricciotti et Jean-Michel Battesti fête déjà ses cinq ans. Le bâtiment, avec ses deux salles à grande jauge et ses studios équipés dernier cri, est inauguré en grandes pompes en… mars 2020. Au pire moment donc, et des conditions d’ouverture très contrariées, les premiers mois. Depuis, la salle a pu tenir ses promesses de programmation comme d’accueil. Mêlant têtes d’affiche, soirées rock indé ou plateaux locaux à des studios choyés par la crème de la scène locale et des actions culturelles en expansion, le 6mic est central pour la musique dans la région. À son image, l’affiche anniversaire est un plaisir pour les oreilles curieuses, faisant honneur à notre très riche scène locale dans sa globalité esthétique. Parade, Scorpio Queen, Anan, Liquid Jane, Jon Onj, Makoto San, Tessina… Une célébration de toutes les passions musicales. 

LUCIE PONTHIEUX BERTRAM

15 mars 
6mic, Aix-en-Provence

La soustraction des fleurs

0
© X-DR

C’est un objet musical non identifié, comme le GMEM aime les programmer. Créé par le violoniste Jean-François Vrod en 2023, La soustraction des fleurs est un trio touche-à-tout, que l’on peut autant retrouver dans un festival de musique traditionnelle, contemporaine, ou sur la scène d’un Centre national de création musicale. Sur le grand plateau de la Friche la Belle de Mai, ils présentent Ceremonial Pollen, une nouvelle création dans laquelle ils poussent encore un peu plus leur recherche musicale. Ils deviennent hommes-orchestres, armés de violons, harmonica, zarb, percussions, bruitages… Un joyeux bordel apparent, qui s’intéressera, entre autre, aux « rituels populaires calendaires français, le Kledze Hatal (rituel Navajo), et quelques autres rites religieux ou païens du monde [qui] ont largement émerveillé nos écritures. »

NICOLAS SANTUCCI

18 mars
Friche la Belle de Mai, Marseille
Une proposition du GMEM

Prof Turing

0
turing
© X-DR

« Savez-vous qui a vaincu Adolf Hitler ? Non, ce ne sont pas les Alliés. Ce sont les mathématiques ! » Prof Turing est une petite forme théâtrale ludique, diffusée en tournée dans les établissements scolaires par Le Pôle, arts en circulation, écrite et mise en scène par Vladimir Steyaert, et interprétée par Yann Métivier. À travers le récit de la manière dont Alan Turing (mathématicien anglais, bègue, homosexuel, suicidé) et son équipe ont réussi à décrypter Enigma, le code secret des nazis, il s’agit de sensibiliser les jeunes spectateurs à différentes notions : la naissance de l’informatique, les liens entre recherche et innovation, l’intelligence artificielle, la difficulté de vivre dans une société homophobe. 

MARC VOIRY

Représentation tout public le 14 mars à 19h30 Collège Peresc, Toulon

Passeport

0
passeport
© Alejandro Guerrero

Adepte du théâtre de troupe, des pièces à tiroirs et des mises en scène haletantes, Alexis Michalik propose dans Passeport une action toujours aussi trépidante, mais au propos plus politique que ses précédents succès multi-Moliérisés (Porteur d’histoiresUne histoire d’amourEdmond…) : Issa, réfugié érythréen, se réveille amnésique après avoir subi des violences dans la jungle de Calais. Seul témoignage de son passé : son passeport. Il entame une longue quête semée d’embûches afin d’obtenir un titre de séjour, entouré de ses compagnons d’infortune. Une pièce qu’Alexis Michalik déclare avoir écrit en Guadeloupe, seul, après s’être longuement renseigné, tout en précisant que ce « n’est pas un théâtre militant ou documentaire, mais une histoire humaine, qui s’adresse à tous ».

MARC VOIRY

16 mars
Théâtre de Fos

Loin dans la mer

0
Loin dans la mer © Aude-Marie Boudin
Loin dans la mer © Aude-Marie Boudin

« Est-ce que vous êtes déjà tombés amoureux ? », telle est la question que les cinq comédien·ne·s, en situation de handicap, membres de la Compagnie de l’Oiseau-Mouche, posent au public les yeux dans les yeux, avant d’entrer dans cette libre adaptation de La Petite Sirène d’Andersen, signée par la metteuse en scène Lisa Guez. Une adaptation sans costumes de poisson ni décors de fonds marins, dans laquelle l’héroïne-sirène porte un jogging et des converses, la grand-mère est un comédien, et la sorcière une vamp en manteau de fourrure léopard et lunettes noires. Une métaphore de la quête d’absolu et une revisite critique et féministe de cette fable, questionnant, avec robes scintillantes et esprit caustique, la représentation de l’amour. 

MARC VOIRY

18 mars
Châteauvallon, Scène nationale d’Ollioules

Le cercle des poètes disparus

0
cercle des poètes disparus
© Louis Josse

Le film de Peter Weir, succès planétaire, Oscar du meilleur scénario en 1990, a inspiré pour son premier spectacle « pour adultes » le metteur en scène Olivier Solivérès, qui l’a adapté pour le théâtre. Et qui a dû être tenace : entre la première demande d’achat des droits (refusée) jusqu’à la création, 11 ans se sont écoulés ! Mais bien lui en a pris : le spectacle a reçu six nominations aux Molières 2024, obtenant celui de la meilleure mise en scène. Le pensionnat de jeunes garçons où règne un ordre militaire, soudain saisi par la fièvre poétique et libertaire d’un nouveau professeur de littérature charismatique et iconoclaste, prend ses quartiers au Théâtre de L’Odéon : dans le rôle du professeur Stephen Freiss, entouré de six jeunes comédiens effervescents. Carpe Diem ! 

MARC VOIRY

Du 18 au 22 mars 
Théâtre de L’Odéon, Marseille
Une programmation du Théâtre du Gymnase

Icare

0
icare
Icare © Cie Coup de Poker

Double parcours initiatique dans ce spectacle écrit et mis en scène par Guillaume Barbot : celui d’Icare 4, et de son père. Un père obnubilé par tout ce qu’il trouve dangereux pour son fils : les rues, le tram, le parc, les autres enfants à l’école. Et un fils qui se rend compte qu’il n’est cap de rien, même pas de sauter du muret de la cour de récréation. Alors, finalement, Icare décide de prendre des risques. Mais au fur et à mesure de ses prises de risque, des ailes lui poussent réellement dans le dos… Réunissant, dans une scénographie en forme d’immense maison labyrinthe, une circassienne, un vidéaste, et un ensemble de musique baroque, un spectacle grand format, nommé pour le Molière du spectacle jeune public 2024, qui interroge les liens qui emprisonnent, et ce que grandir veut dire. 

MARC VOIRY

15 mars
Les Salins, Scène nationale de Martigues

« Blue Sun Palace » : du bleu dans le blues

0

On mange souvent dans le cinéma asiatique. Blue Sun Palace, bien que signé par la Sino- Américaine Constance Tsang, qui vit à New York, ne déroge pas à cette règle, s’inspirant des maîtres tel que Tsai Ming-liang. La jeune réalisatrice lui emprunte d’ailleurs pour le rôle masculin principal, son acteur fétiche, Lee Kang-sheng.

Le film commence dans un restaurant du Queens devant un poulet pimenté partagé par des amoureux rieurs. Il finit dans un établissement de Baltimore avec le même plat dégusté en solitaire. Rien d’anecdotique ici. Pour tous les exilés, les odeurs, les saveurs des plats du pays touchent à l’intime et à l’identité culturelle, au plaisir présent et à la nostalgie.

Didi (Haipeng Xu) est masseuse dans un salon newyorkais qui ne propose pas de services sexuels comme le stipule l’affichette sur la porte. De la ville occidentale, on ne voit presque rien. Les clients sont en majorité des hommes blancs. Les rumeurs urbaines s’échouent ici comme des vagues. Didi partage son lieu de travail, qui fait office de lieu de vie, avec trois collègues taïwanaises, immigrées comme elle. Elle a, on l’apprendra bien plus tard, une fille de 7 ans élevée à Baltimore par une tante, et a rencontré – sans doute à l’occasion d’un massage –, Cheung, un compatriote, employé dans une entreprise du bâtiment.

Bonheur simple

Toutes les semaines, il invite Didi au restaurant. Tous deux vont ensuite au karaoké. Un soir, la jeune femme l’emmène, contre le règlement, chez elle à l’insu de ses amies, collègues et colocataires. Au matin, un grand soleil éclaire la chambre. Pas de passion torride. Un attachement, une proximité, une tendresse. Peu de paroles entre les amants. Peu d’informations pour le spectateur. Ils rêvent au futur simple d’un bonheur simple : une maison près de la mer, un gros chien, de bons plats à savourer à deux… Didi donne à Cheung une photo d’océan.

Puis tout bascule à la suite d’une agression, le jour du nouvel an chinois, suggérant la violence latente portée aux communautés asiatiques en Amérique. Le film se déplace alors sur Amy (Wu Ke-xi), une de ses colocataires, au bord de la folie.

La réalisatrice inscrit tous ses personnages dans un espace contraint parfois fragmenté par le jeu des miroirs ou des voilages : les tables de restos, la cuisine des filles, l’entrée du salon, le couloir sur lequel s’ouvrent les cabines exiguës fermées par des rideaux, les escaliers de l’immeuble. La lumière arrive là, le plus souvent filtrée, tamisée.

Associant avec une grande maîtrise réalisme et stylisation, Constance Tsang nous installe dans la quotidienneté des gestes. Balayer, laver les vitres, ranger, préparer les repas, s’occuper du linge, masser les clients jusqu’à la limite de la masturbation, parfois demandée, parfois obtenue. À Baltimore, l’Atlantique se superpose à la photo offerte à Cheung par Didi. Un espace enfin ouvert et bleu à l’infini pour clore ce très joli premier film.

ÉLISE PADOVANI

Blue Sun Palace, de Constance Tsang

En salles le 12 mars

Retrouvez nos articles Cinéma ici!