jeudi 6 novembre 2025
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[FID MARSEILLE] : « BULAKNA », celles qui partent, celles qui restent

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Mindoro, Philippines. Un village de pêcheurs. Baraques sommaires de bois et de tôles ouvertes aux quatre vents et aux pluies tropicales. Les hamacs pour les siestes. Les filets lancés par les hommes depuis de petites embarcations. Le séchage, la vente du poisson sur la grand’route par les femmes. L’église et les processions où se retrouvent ces anciens esclaves évangélisés par les Espagnols. Les gestes du quotidien, les virées en moto. Une vie simple. Pauvre mais pas misérable. On mange à sa faim. La nature est luxuriante. Les familles solidaires. Pourtant, la jeune Mélissa rêve de partir. Les montagnes barrent l’horizon qu’elle contemple et de Manille les agences de recrutement des personnels de maison proposent des contrats à l’étranger. Son amie plus âgée a tenté l’expérience autrefois et est revenue au pays. Elle lui dit la solitude de l’exil, la tristesse de ne pouvoir parler à personne dans sa langue, le chagrin de la séparation et celui de ne pas voir ses enfants grandir, la contrainte de l’effacement de soi : « tu apprendras à tout faire à la perfection et plus invisible tu seras, meilleur sera ton travail »

A Lisbonne, à 12 000 kms de là, on suit une autre Philippine, qui, autrefois journaliste, a fait le choix de devenir domestique chez de riches Portugais. Maison d’«architecte » où elle a une petite chambre. Journées qui enchaînent les tâches ménagères et où elle suit les préceptes -donnés comme les tables de la loi, de l’employé modèle. Le jour de congé, les réunions avec ses compatriotes, pour partager ses expériences, se réconforter grâce aux photos des êtres aimés, les retrouver de temps à autre en face time. Pas le bagne, mais la domination tranquille et décomplexée de l’ancien colon devenu patron.

Léonor Nolvo en collant sa caméra à ces femmes, en faisant entendre au travers des dialogues ou par un monologue intérieur, les raisons de leur choix, nous fait percevoir sans manichéisme, ni docte discours, les enjeux humains de l’exil économique. Elle place les trajectoires individuelles dans la perspective historique de la colonisation et du discours dominant des vainqueurs. Et si Magellan n’avait pas fait le tour du monde ; et si on parlait un peu du rôle de son esclave Henrique ? Au théâtre, on réécrit l’histoire du point de vue des vaincus. On rejoue les batailles où les colonisés se sont révoltés contre l’asservissement des Européens. Mais cette prise de conscience n’arrête pas l’émigration de ces Philippines qui vendent leur force de travail dans les pays riches, vont s’occuper des enfants et des parents des autres en laissant les leurs au village, victimes d’un ordre mondial inique comme un héritage maudit.

ELISE PADOVANI

Bulakna a été présenté à la 36è édition du FID en première mondiale et a obtenu le Prix RENAUD VICTOR

[FID]L’Incroyable femme des neiges. Entre Pôle Nord et Jura

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Baie de Baffin. Groendland. Une femme, seule sur l’étendue de glace,  avance contre le vent polaire, dans une lumière rasante et installe un bivouac. Tout à coup un ours et un combat, à mains nues, dans ce froid extrême. Cette femme, c’est Coline Morel jouée par Blanche Gardin dans le nouveau film de Sébastien Betbeder , L’Incroyable femme des neiges . On  retrouve Coline, en France, dans un hôpital  du Jura, où  un diagnostic lui est donné . « J’ai 46 ans et je vais bientôt mourir » nous apprend –elle.  Elle vient de se faire licencier de son emploi de chercheuse, spécialiste des pôles, et revient dans la maison familiale où vit son frère  Basile (Philippe Katerine), surpris et gêné : elle n’a plus donné de nouvelles depuis des années. Un retour qui commence par un coup de poêle sur la tête et ce ne sera pas le seul couac de ce séjour. Elle apprend que son compagnon, Sacha la quitte après 18 ans de vie, presque commune : Coline était souvent en expédition sur les traces du qivittoq, un  être surnaturel errant et mystérieux, issue de la mythologie inuit. « Je t’ai quittée parce que tu me faisais peur, lui dit –il par téléphone. Effectivement, Coline semble incontrôlable et dans le village , elle « sème la terreur » si bien que le frère cadet, Lolo (Bastien Bouillon) est appelé en renfort. Quand Coline croise Christophe, son premier amour, marié et instituteur, elle s’invite dans sa classe de maternelle pour venir raconter ses aventures polaires devant sa classe de maternelle. Une séquence hilarante ; un vocabulaire de spécialiste puis une démonstration, couteau à la main d’un  avec l’ours. Des enfants terrifiés et un prof  affolé chez qui elle va débarquer un soir. Elle agresse sa femme  l’accusant de lui avoir « volé » Christophe, jusqu’à ce qu’elle soit interpellé. Malgré l’aide apportée par ses frères à qui elle n’a toujours pas révélé sa maladie incurable, elle n’arrive pas à vivre là et….disparait. Tous la croient morte  et on laisse aux spectateurs découvrir la nouvelle vie ,  le choix de cette femme, borderline, qui vient de vivre une expérience ; se confronter à sa propre famille pour vraiment être sûre de sa place dans le monde. Une femme libre de choisir « un bon jour pour mourir » comme Dustin Hoffman dans Little Big Man qu’on entrevoit sur un écran.

Un film au sujet grave, un personnage confronté à la mort, mais que Sébastien Betbeder traite avec humour comme une comédie : « J’assume totalement le film comme une comédie, même si j’aime beaucoup le terme de « dramedy ».Et c’est vrai qu’on rit dans ce film, souvent surpris par ce personnage de femme exploratrice, solitaire, qui a toujours cherché un sens à sa vie, dont Blanche Gardin  a su exprimer toutes les facettes. Quant aux deux frères, l’interprétation de Philippe Katerine et Bastien Bouillon est parfaite.  Un beau travail aussi du directeur de la photo, Pierre-Hubert Martin, aussi bien pour les plans larges aux couleurs froides du Groenland  que pour les intérieurs aux tons chauds,  jaunes ocres.  Un film à découvrir

Annie Gava

L’Incroyable femme des neiges sortira en salles le 12 novembre

[FID} Fuck the polis

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Il y a des films qui avancent comme des trains dans la nuit. Des films qui nous perdent. Des films qui nous laissent sur le bord de la route Et il y a des films qui nous embarquent, tel le dernier opus de Rita Azevedo Gomes, Fuck the polis, qui « vient d’un poème de João Miguel Fernandes Jorge que l’on entend à la fin du film, Rua Doménikos Theotokopoulos, qui se termine ainsi : « sur le mur, en noir – fuck the polis. » Un film qui aurait pu s’appeler A ciel ouvert, précise la réalisatrice.

Un film comme un voyage dans les îles grecques, dans le temps. D’abord, celui de la réalisatrice : en 2007, elle avait réalisé son rêve, voir la Grèce alors qu’on venait de lui annoncer que ses jours étaient comptés. Celui qu’elle refait en 2024 en compagnie de quatre garçons et une fille, qui l’aident à tourner le film partageant aussi paysages et lectures. Un film mosaïque où les histoires se croisent et se tissent : celle de la cinéaste mais aussi celle de l’héroïne de A Portuguesa, une nouvelle que son ami João Miguel Fernandes Jorge a écrite pour elle et qu’elle lit aux escales entre les îles. De Syros à Mykonos, puis Delos, l’île sacrée où elle poursuivait Apollon, la lumière et la beauté. On visite les vestiges d’un sanctuaire, l’on s’attarde devant les kouros …On assiste au ballet des camions qui embarquent, on hume l’air marin assis sur le pont ou accoudé au bastingage. Un film dont la matière même porte les traces de sa fabrication, mêlant images numériques HD, vidéo et super huit, extrait de film, telles les strates du temps, où les langues se mélangent…

 Un film musical où des motifs reviennent comme un refrain : le café avec ses joueurs de pavli, les coquelicots rouge sang, les herbes folles jaune doré, le sillage du bateau, la mer et des chansons grecques, celles que chante Maria Farantouri dont la sublime « Ti oreia pou inéi agapi mou…qu’elle est belle ma bien aimée ! », inspirée du Cantique des Cantiques.  Et soudain, comme une apparition : assise chez elle, la chanteuse à la voix de velours fait écouter un extrait d’Ithaki dont elle traduit les paroles à Rita et aux jeunes gens. Un moment très émouvant qui nous entraine dans nos propres souvenirs.

On sort de ce film, le cœur rempli d’allégresse avec un seul désir : refaire le voyage.

Annie Gava

[FID MARSEILLE] : ALARM NOTES, des chants d’outre-tombe

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Qu’il y a-t-il de commun entre l’incendie du Reichstag en 1933 et l’enregistrement du chant des oiseaux sauvages dans les non moins sauvages îles britanniques ? Et bien Anthea Kennedy et Ian Wiblin nous l’apprennent par un film passionnant, historique, poétique,  familial. C’est l’histoire d’un Juif allemand, méconnu des profanes, mélomane, chanteur d’opéra, pionnier de la prise de son, inventeur du livre sonore : Ludwig Koch. La co-réalisatrice en est la petite fille. Elle hérite de ses enregistrements et se sent obligée d’en faire « quelque chose ». De rendre compte de l’extraordinaire destin d’exilé de ce « non-arien ». En 1928, il vit à Berlin avec sa femme et ses enfants. Travaille dans l’entreprise de gramophones Carl Lindström. Il est à la tête d’une branche culturelle de cette industrie, et continue à recueillir les sons animaux et humains.

Dans la nuit du 27 au 28 février, un incendie criminel ravage le siège du Parlement. Les Nazis accusent les Communistes et finissent de brûler la démocratie par des milliers d’arrestations arbitraires et de jugements partisans. Kock louait une chambre de sa maison à un certain Monsieur Steiner qui se trouve être Geogi Dimitrov, cadre du Komintern accusé de complicité dans l’incendie. Kock, sa famille, seront interrogés par la commission d’enquête créée à l’occasion. Puis incriminés, contraints à l’exil après une tentative de suicide.

La première partie du film va raconter avec précision l’enchaînement des événements, l’investigation policière et la mécanique de la terreur mise en place par le régime d’Hitler. Un récit en voix off à la deuxième personne tandis qu’à l’écran apparaissent les lieux parfois disparus de cette histoire, cartographiée dans un Berlin ou un Leipzig, contemporains. S’afficheront aussi les reproductions des dépositions dactylographiées, des photos en noir et blanc, des objets retrouvés dans les musées. Reconstitution chronologique des faits, rythmée par les enregistrements de Kock, animaux, bruits urbains. Le passé hors champ se tient tout entier dans la voix narrative et le son.

L’exil anglais

La deuxième partie sera anglaise, toute de paysages et de cris d’oiseaux. Koch s’est réfugié à Londres où il travaille pour la BBC. Aux documents de police se substituent les pages manuscrites aux caractères déliés, aériens, de l’ornithologue-preneur de son. La narratrice poursuit son récit sur le même mode, évoque le camp où se retrouvent les apatrides après la déclaration de guerre, les difficultés de son grand père pour travailler et sa passion opiniâtre qui lui fait transporter sur des kilomètres de lochs, de landes et de forêt, un matériel lourd et volumineux. Peu à peu, la nature prend toute l’image. La présence humaine s’efface. Une foule de cygnes blancs au long cou coudé, bec orangé et masque noir, envahit l’écran. On traque le cri d’un héron, d’un courlis et on entend la naissance d’un Chevalier aboyeur. Ces oiseaux seront très équitablement cités au générique de fin comme des acteurs. Car on n’est pas dans un documentaire animalier. Loin s’en faut. Les animaux enregistrés par Koch sont morts depuis longtemps, comme lui. Ils sont ceux qu’on entend mais pas ceux qu’on voit. Par son montage savant et son subtil traitement des archives visuelles et sonores, le film rend présente l’absence, donne vie aux fantômes. Ce qui est sans doute une des missions du cinéma.

ELISE PADOVANI

Le  FID MARSEILLE 36 : du 8 au 13 juillet 2025.

[FID] Don’t take it personnaly

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Une femme en noir qui danse, un écran blanc, un écran noir, servent de prologue à un film en deux parties. . Une partition visuelle qui prend tout son sens avec le deuxième mouvement, une performance mêlant musique et danse. Oiseaux morts, ailes blanches tachées de sang, gibier tué, détails de tableaux de l’âge d’or néerlandais, revenant en boucle rythmée,  se mêlant à des dentelles, soulignant la violence cachée de l’époque et dévoilant le crime : des animaux qui dévorent leur propre race.

 Le deuxième mouvement, en de longs plans séquences, donne à voir la performance de deux musiciens croates à la chevelure rouge, Alen et Nenad Sinkauz et d’une danseuse néerlando-indonésienne Marije Nie , toute de noir vêtue. Ses pieds aux chaussures rouges martèlent le sol au rythme de la musique. Marije Nie dit, crie des paroles fortes, inspirées par les textes  de l’écrivaine Dubravka Ugrešić, qui dépeignent  les comportements individuels et collectifs quand la société s’effondre. Le corps de la danseuse devient la voix de la révolte et de la dénonciation du système capitaliste, nous happant, nous faisant entrer dans son rythme. Une performance fascinante que la directrice de la photographie, Fiona Braillon a brillamment captée.

Un film étonnant, une vraie expérience sonore et visuelle que nous offre Jelena Juresa, artiste plasticienne et cinéaste

Annie Gava

La marche de tous les possibles

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© Thibaut Carceller

Un certain Lilian accueille les bénévoles sur l’esplanade du J4 à Marseille, face à la mer et aux chants des gabians, deux convois à l’allure bien rodée font poids lourds. Ce samedi 5 juillet, se prépare comme chaque année la marche des fiertés, qui va animer toute la journée le centre ville, dans un esprit de fête et de paix. Le soleil tape déjà bien fort sur la cité phocéenne, quelques dizaines de personnes sont sur le pied de guerre, et la fête semble émerger peu à peu. Banderoles, drapeaux et basses, l’artillerie se déploie pour laisser place à un club à ciel ouvert. Il fait de plus en plus chaud, une main qui essuie les gouttes de sueur et l’autre qui accroche la dernière banderole avec frénésie.

Il est 16h, le cortège s’élance depuis le palais Longchamp, quelques coups de klaxon pour signifier sa présence, le camion en tête de file ouvre la marche. Les drag queens saluent la foule, et les bénévoles, armés de pistolets à eau, tentent comme ils le peuvent de rafraîchir les participants. Puis le cortège descend le boulevard de la Libération, une étape incontournable de la Pride marseillaise. La musique à fond, quelques têtes surgissent des fenêtres l’air étonné, une chose est sûre, la parade ne passe pas inaperçue.

Quelques centaines de mètres avant d’atteindre le cours Belsunce, la playlist déraille, les quelque 40 000 participants se retrouvent dans la spirale des hits latino, la foule est en transe, inarrêtable et plus déterminée que jamais à faire trembler la ville. Le volume se tasse, comme la tradition le veut, une minute de silence s’impose pour rendre hommage à toutes celles et ceux qui ont combattu et qui sont tombés pour leur liberté

Drapeaux lesbiens, gays, transgenres ou pansexuels à la main, la déambulation reprend encore plus bruyante et fracassante. Le soleil tape, il est temps de gâter les friands des sons des années 2010, Katy Perry, Beyonce ou encore Nicki Minaj, tous passent sous les platines du DJ. Après plus de 3h de marche, le cortège s’arrête devant la mairie, Titanium de Sia et David Guetta se lance pour clôturer cette 32e marche des fiertés. Plus que jamais solidaire avec les communautés LGBTQIA+ voisines mises sous silence – dont la Hongrie où la Pride a été interdite cette année mais dont plus de 180 000 manifestants ont défilé malgré les sanctions annoncées par Viktor Orbán. À Marseille comme ailleurs, l’amour triomphe toujours.

THIBAUT CARCELLER

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Sham3dan L’éloge de la lenteur

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Sham3dan
©Salma Olama

Une entrée calme, un pas souple sur une musique enveloppante. Des chandeliers sur la tête dont les cristaux scintillent sous la lumière du soir. Neuf danseurs aux regards hypnotiques. Tristesse, vide, colère, détermination ou encore désespoir se lisent entre les lignes – ou non-lignes – d’expressions. Nous sommes sur le toit du Mucem, pour la première représentation de la pièce Sham3dan de la compagnire Nasa4Nasa

Noura Seif Hassanein et Salma Abdel Salem s’inspirent directement du shamadan, une danse traditionnelle égyptienne qui se pratiquait lors des mariages comme danse nuptiale. Ici, les deux chorégraphes se réapproprient cette danse et lui insufflent un propos féministe. Si elle est à l’origine frénétique, elle devient dans Sham3dan une tranquille déambulation, aux mouvements lents et concentrés ; une expérience contemplative pour une reconquête du temps, de l’attention et du sens. 

Le pouvoir de se mouvoir

À peine perceptibles, les danseurs se meuvent dans l’espace, seuls leurs pieds ne sont pas statiques. D’abord en complète dissonance puis comme un souffle qui se retrouve, les mouvements deviennent réguliers. À l’unisson, tous tournent dans le même sens, à la même vitesse, parfaitement alignés. Sitôt l’harmonie revenue, elle disparaît à nouveau. La musique parfois pesante, parfois apaisante, rythme les gestes toujours plus lents. Comme une vague, les sons de tambour et les bruits métalliques vont et viennent pour habiller la musique hypnotisante composée par l’artiste Ismail Hosny. Une ambiance et une mélodie qui évoluent au rythme des mouvements.

Un pas lent qui laisse percevoir le poids des chandeliers sur la tête des danseurs, presque comme dans un jeu d’équilibre. Le chandelier plus qu’un simple ornement représente les idées, la réflexion et surtout celle des femmes. Les 40 minutes que dure la représentation semblent être la métaphore d’une société où les gens se rangent et dérangent, des groupes se forment et se déforment – peut-être selon leurs idées. Soudain, deux danseuses sortent de leurs torpeurs pour bouger leurs bras, immobiles jusqu’à présent. Au son d’un tambour frémissant, le corps vibre avant de se briser. 

SAMIA CHABANI ET MÉLYNE HOFFMANN–BRIENZA

Spectacle donné le 28 juin au Mucem, dans le cadre du Festival de Marseille.

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Zik Zac Festival – Carton plein pour Def MaMa Def

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© Thibaut Carceller

Soutenir la musique émergente, c’est une des missions que se donne le Zik Zac Festival depuis ses débuts. Et en 2025, c’était une nouvelle fois le cas du 3 au 5 juillet, avec à l’honneur musique urbaine venue d’horizons différents. Parmi la belle programmation du rendez-vous aixois, les deux chanteuses du groupe Def MaMa Def, nouvelles reines de la scène hip-hop sénégalaise, qui ont électrisé l’amphithéâtre du parc Gilbert-Vilers de leurs tubes suave, et à l’énergie fiévreuse.  

CARCELLER THIBAUT

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Trois jours, trois ambiances 

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© Arnau Macia

Le Festival de Néoules est une institution des musiques du monde depuis sa création en 1991. Toujours organisé par les bénévoles de l’association Châteauloin Chemins Pluriels, la belle équipe a su pendant toutes ses années mêler grands artistes internationaux, et fine fleur locale, pour le bonheur d’un public toujours nombreux. Et ce sera encore le cas en cette édition 2025, puisque le rendez-vous affichait déjà complet bien des semaines avant son ouverture du 17 juillet. 

Le premier jour est dédié à l’électro dub. On y croisera THK, le duo aux basses et skanks affirmés. Leur show live, toujours très immersif, met le public dans l’ambiance avec « deslumières qui envoient du steak » se réjouit David Avril, le programmateur. Il a invité également Dawa Hifi et Root Raid qui présenteront les huit titres créés ensemble l’été passé, entre groovy reggae et dub jamaïcain.

Les minots 

Le vendredi 18 juillet place aux scènes nationale et internationale de reggae. Le groupe californien Groundation entamera les festivités avec son album sorti en mai Candle Burning Ils sont ravis de revenir, puisque leur dernière édition, c’était il y a plus de 10 ans »explique David Avril. Leur succédera Mo’kalamity, chanteuse d’origine capverdienne, passée par la soul, le gospel, le blues et le jazz avant d’arriver au reggae pour le plus grand plaisir du public. Raspigaous sera aussi de la partie. Le groupe de reggae et ska marseillais, créateur du morceau Vitrolles, fera un stop à Néoules pour sa tournée d’adieux qui doit durer un an. 

Le samedi 19 juillet « ça va partir dans tous les sens », car punk et burlesque s’unissent pour finir en beauté le festival. Au programme les Rennais de Tagada Jones mais aussi Didier Super et son groupe Discount ou Maggy Bolle. Citons aussi Festi’minots réservé aux enfants qui proposera animations, spectacles et autres surprises pour les plus jeunes festivaliers.  

LOLA FAORO

Festival de Néoules
Du 17 au 19 juillet
Bastide de Châteauloin, Néoules

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Une citadelle haute de 70 ans 

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© X-DR

Le festival Les Nuits de la Citadelle, un des plus anciens de la région, fête ses 70 sous l’égide de la jeunesse. Entre danse, théâtre et musique, du 18 juillet au 13 août, les rues de Sisteron seront bien occupées. 

La compagnie Junior Ballet de l’Opéra national de Paris entame les festivités le vendredi 18 juillet à 21h30. Créée en 2024, elle réunit 24 danseurs sous la direction de José Martinez, et proposeront « un programme exclusivement sur pointe, conçu pour pouvoir aller partout et être adaptable ». Le ballet dansera par exemple Allegro Brillante de George Balanchine et Requiem for a Rose d’Annabelle Lopez Ochoa. Mi Favorita, création de 2002 du chorégraphe José Martinez pour l’Opéra de Paris servira de bouquet final.

De la danse en ouverture, de la danse aussi en clôture pour cette édition anniversaire : la création Beauséjour de Mourad Merzouki est présentée 13 août, et viendra questionner le corps vieillissant et la recherche de beauté.

Ballades en BWV

En musique, Bach et Vivaldi seront mis à l’honneur le 24 juillet par Nemanja Radulovic au violon dans un concert intitulé Double Sens. Pour sa quatrième fois à Sisteron, le violoniste a choisi les merveilleux concertos BWV 1041 en la mineur, le BWV 1052 en ré mineur et la Sicilienne de Bach, ainsi que les Quatre Saisons du maître italien.

Vient ensuite Paul Lay Trio le vendredi 8 août au cloitre Saint Dominique. Accompagné de Jules Billé à la contrebasse et Donald Kontomanou à la batterie, le concert se baladera entre piano jazz, omprovisations et Jean-Sébastien Bach. Citons aussi l’Orchestre philarmonique de Marseille dirigé par Daniel Kawka, pour une cinquième fois invité au festival, qui fêtera l’Espagne, l’amour et Ennio Morricone ; ou Nathalie Dessay pour interpréter les classiques de Broadway le 29 juillet.

LOLA FAORO

Les Nuits de la Citadelle
Du 18 juillet au 13 août 
Sisteron

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