jeudi 6 novembre 2025
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Un été haut en couleurs 

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Moussu T e lei Jovents © X-DR

À La Ciotat, l’été s’annonce riche en spectacles sur la scène du Théâtre de la Mer. La municipalité y propose une série d’événements, dans un cadre enchanteur entre ciel et mer, au bout du vieux port, sur le quai François Mitterrand Prolongé.

Côté concerts payants, le Festival Musique en Vacances célèbre ses 30 ans le 24 juillet avec le spectacle Movies & Live du groupe Utah, suivi le 27 juillet du récital du ténor Vincent Niclo. Le lendemain Moussu T e lei Jovents et Wallace joueront au profit de la SNSM, une association dont la principale mission est de secourir bénévolement et gratuitement les vies humaines en danger, en mer comme sur les côtes. Le 5 août, place à l’humour avec le festival stand-up Tarpin Drôle et une brochette de talents de la région tels que Malik Fares ou encore Sandra Miso. Enfin, le Jazz sur la Baie prendra le relais du 11 au 13 août, avec notamment Edith Darasse QuartetGérard Murphy et Claudie Meyer.

À portée d’oreilles

Côté gratuit, la saison s’ouvre le 14 juillet avec One night of Elton John par Eltonology. Le 16 juillet, aura lieu un ciné-concert autour des musiques de films et séries par le quatuor Bowstroopers. Puis, quatre projections en plein air rendent hommage aux 130 ans de Gaumont avec AlineLe Sens de la fête ou encore Les Tontons flingueurs.

En août, le Fest’in Port promet trois soirées festives avec, entre autres, Black-Out et Marteen & The Soultunes. Les arts vivants seront aussi à l’honneur : Faites vos jeux avec le Cabaret Lumière le 7 août avec Partouche, danse avec la Vergari Ballett Compagnie le 9 août, concours de chant les 10 et 17 août, et enfin une soirée 100 % humour le 21 août avec TitoffPhilippe Roche ou encore Julien Mameli. Le Théâtre de la Mer promet ainsi un été plein de découvertes et de partage, entre rire, musique et émotion, les pieds dans l’eau.

MANON BRUNEL

Théâtre de la mer
Du 14 juillet au 21 août
Scène du Théâtre de la mer, La Ciotat 

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Marseille vibre au rythme de l’Italie 

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Maria Chiara Argiro © X-DR

Né en 2021 à Marseille, Ciao Moka est toujours fidèle à son esprit : créer un pont entre lesscènes artistiques italienne et marseillaise. Gratuit et accessible à toutes et tous, ce festival unique dans le Sud de la France revient du 18 au 20 juillet, avec une programmation mêlant musique, cinéma, danse, gastronomie, littérature et patrimoine. Au total 22 artistes sont invités, que ce soit des musiciens, intervenants ou encore encadrants de stage. 

Chaque journée a son identité propre : une première soirée sous le signe des cultures populaires italiennes au parc Longchamp – qui accueille le festival pour la première fois –avec notamment la chanteuse romaine Lavinia Mancusi et une ronda di pizzica participative. Le tout clôturé par la projection en plein air du film Les Merveilles d’Alice Rohrwacher.

Le samedi 19 juillet, direction le toit-terrasse de la Friche Belle de Mai pour une immersion dans la scène électro-jazz italienne. Maria Chiara Argiro, figure montante du jazz européen, ouvrira la voie au trio expérimentales Fuera et les sons méditerranéens de DJ Costegno.

Enfin, le dimanche 20 juillet, sur la Place des quais de la Friche la Belle de Mai, une balade historique à la découverte de la migration italienne à Marseille, ateliers culinaires et jeux pour enfants, échange de livres en italien, avant un concert de clôture très attendu par le groupe afro-funk Savana Funk.

Un festival engagé

L’événement met un point d’honneur à valoriser la parité et la diversité dans sa programmation, en soutenant à la fois des artistes émergents et des talents confirmés, souvent présents pour la première fois en France. Cette année, deux nouveaux partenaires rejoignent l’aventure : les festivals Ciné Plein air et Hip-Hop Non Stop, avec un concert à venir d’une rappeuse piémontaise prometteuse le 5 septembre.

Porté par l’association Sonica Vibes, avec le soutien de la Ville de Marseille, du Consulat Général d’Italie et de l’Institut Culturel Italien, Ciao Moka incarne l’Italie d’aujourd’hui : moderne et festive, en étant à Marseille, toujours populaire.

MANON BRUNEL 

Ciao Moka
Du 18 au 20 juillet
Divers lieux, Marseille

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Les Marseillais à l’agachon 

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© Alexandra Polina

Certes, la mer est là, mais elle ne résout pas tout ; cuire sur la plage a ses limites… Et nombre de Marseillais n’ont pas les moyens de quitter la ville en été, comme en est bien conscient le maire, Benoît Payan : « Dans un contexte où l’inflation fragilise les ménages, où partir en vacances reste un luxe pour beaucoup, notre responsabilité est de faire en sorte que personne ne soit laissé de côté ». 

Alors que les canicules se multiplient sous l’effet du réchauffement climatique, il devient de plus en plus pénible de vivre dans des logements mal isolés. Raison pour laquelle avoir accès aux équipements municipaux, tels que les piscines, ou les médiathèques dotées de climatisations, devient crucial pour garder le moral. 

La culture a un rôle immense à jouer dans ces temps difficiles, quand les températures échauffent les esprits (plusieurs études scientifiques ont montré que la chaleur joue sur la santé mentale, rend plus agressif, amplifie les risques de suicides*). Il est d’autant plus important de trouver de quoi s’occuper, se cultiver, expérimenter, et tout simplement de vivre des expériences ensemble. Ce à quoi s’applique L’Été Marseillais, dont la programmation s’étoffe d’année en année.

Sur le Vieux-Port et dans chaque quartier

Temps fort de la saison estivale, la Scène sur l’eau résonnera puissamment les soirs de week-end, jusqu’au 3 août. Installée Quai du Port, avec vue imprenable sur la Bonne Mère, là où l’an dernier le groupe Massilia fêtait ses 40 ans par un concert mémorable, elle prendra cette année des accents corses, avec I Muvrini le 20 juillet, et le joyeux trio ajaccien Bande à part. Le 25, les fans de Hatik pourront reprendre en cœur Angelaaaa, son tube majeur, les airs de Rim’K ou ceux de Soumeya, artiste émergente de la scène rap marseillaise. Quant aux illustres anciens, Imhotep, Faf LaRageBouga and Co, ils mettront le feu le 1er août.

La commune de Marseille compte 16 arrondissements et 111 quartiers. L’objectif de L’Été Marseillais est de déployer sa programmation dans tous les secteurs, pour que chacun puisse trouver de quoi faire près de chez lui. Le 25 juillet, direction L’Estaque pour une soirée dédiée au stand up : six humoristes introduits à l’Espace Mistral par Sliman Kaïsa. Les séances de cinéma en plein air ausi, du 10 juillet au 28 août, iront aussi aux quatre coins de la ville, de l’hippodrome Borely (8e arr.) à la Busserine (14e arr.), en passant par le Panier (2e arr.).

Chercher la fraîcheur

Cette 6e édition de L’Été Marseillais est placée sous le signe de l’eau. Du 7 juillet au 29 août, un Village de la biodiversité marine s’installe tour à tour place Villeneuve-Bargemon, au stade nautique Florence Arthaud et à la Porte d’Aix pour développer la culture maritime des enfants de 3 à 12 ans. Des visites flash de l’exposition Mers et océans sont aussi prévues au Muséum d’histoire naturelle, tandis que de multiples activités nautiques (voilier, kayak, paddle, aviron, aquagym…) sont annoncées au stade Florence Arthaud (8e arr.) et à la base de Corbière (16e arr.).

Sur terre aussi, on peut trouver de la fraîcheur. Plus il y a d’arbres, moins il fait chaud (et là aussi, preuve a été faite par la science de leurs bienfaits sur la santé mentale : ils réduisent le stress, abaissent la tension artérielle, améliorent l’humeur). Si Marseille est mal lotie (selon l’Insee, les espaces verts représentent seulement 1,3 % de la superficie de la ville, loin derrière Paris, Lyon et Bordeaux), elle compte tout de même de beaux parcs où il fera bon s’aérer. Avec de nombreuses activités proposées, pour tous les âges. Les mercredis, traditionnelle journée des enfants, reviennent notamment les tournois enflammés de Doito**, un jeu de plateau inspiré du foot, qui consiste à marquer des buts à la pichenette.

`Les bibliothèques, à travers les dispositifs Partir en livre (manifestation nationale, jusqu’au 20 juillet, sur le thème cette année « Les animaux et nous ») et Lire au parc (du 29 juillet au 28 août, dans les parcs Bougainville et de la Porte d’Aix) s’installeront avec un choix d’ouvrages et proposeront des lectures à voix haute, ateliers créatifs et jeux, en continu, les matins ou en fin d’après-midi. Le Livrodrome, parc d’attractions littéraires itinérant, pour les adolescents de 11 à 18 ans, fera quant à lui étape à Marseille le 11 juillet, avec une ribambelle d’auteurs attendus au parc Bougainville, tels que Matthias Picard et Kim Consigny, des ateliers BD, des livres géants, une bibliothèque sonore et une cabine d’ordonnances littéraires. À ne pas rater !

GAËLLE CLOAREC

* Voir notamment le site de L’Observatoire européen du climat et de la santé mentale 

** Doito s’inspire de « Droit au but », la devise de l’OM

Été Marseillais
Jusqu'au 14 septembre

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Le rap des Alpes 

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© Withtom

C’est le grand retour d’un événement pas comme les autres. Unique festival de rap des Alpes-de-Haute-Provence, Cyclone revient pour sa 4ᵉ édition le 18 juillet, de 18 h à 2 h, à l’hippodrome d’Oraison. Après une pause d’un an, le temps de s’installer dans ce nouvel espace bien plus grand, le festival retrouve la scène avec une énergie décuplée, porté par les membres du collectif – et groupe de musique – La Marmite, enfants du département même s’ils sont désormais installés à Marseille.

Créé pour « prouver que le 04 a toute sa place sur la carte du rap en France », Cyclone est bien plus qu’un enchaînement de concerts. C’est une déclaration artistique et politique, un acte de transmission culturelle. L’ambition est claire : revaloriser la culture hip-hop, connecter les territoires et offrir un espace d’expression aux talents trop souvent invisibles.

Dans la vallée 

Cette année, le festival accueille dix artistes aux styles variés, allant du rap classique à l’afro groove. Parmi eux, Ekloz, figure féminine montante du rap marseillais, Balla Bangoura, voix du 04 entre rythmes africains et flow engagé, ou encore BaddackMélina4tmosDeskiNemoMali, sans oublier les jeunes pousses marseillaises Anan et Mehdi Miklo. Un line-up éclectique, pensé pour refléter toute la diversité du rap francophone.

Mais Cyclone, c’est aussi des ateliers gratuits ouverts à toutes et tous : breakdance, graffiti, open mic ou encore espaces ludiques pour les enfants. Une véritable immersion dans l’univers hip-hop, pensée comme un lieu de partage, de création et d’inclusion.

Pour La Marmite, qui terminera ici sa tournée régionale de 15 dates, ce festival est un aboutissement. Depuis leur victoire au tremplin Class’EuRock en 2022, les huit amis enchaînent les scènes et les collaborations. Porte-drapeaux hip-hop du 04, ils veulent faire du festival Cyclone un pont entre les départements, une scène ouverte où souffle un vent de liberté.

MANON BRUNEL

Cyclone
18 juillet
Hippodrome d’Oraison

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Déplacement des perceptions 

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Fabien Lerat, Un pas dans l'eau © X-DR

Au Cairn, les œuvres qui se situent dans la nature (collection d’œuvres pérennes et interventions éphémères au sein du Géoparc de Haute-Provence) ainsi que celles qui occupent la salle d’exposition temporaire sont souvent une invitation à la marche et à l’itinérance dans la montagne environnante. Depuis 2011 s’y trouve, dans le parc Saint-Benoît, parmi de nombreuses autres œuvres, Point de réflexion de Fabien Lerat : une structure-habitacle en forme de belvédère circulaire, pouvant être déplacé, pour explorer de multiples points de vue. On peut ainsi y entrer, regarder et se poser une question dans un paysage, se déplacer, retrouver la réponse dans un autre.

Seconde peau

Une structure dans la lignée de la plupart des créations de l’artiste, né en 1960, qui prennent la forme de constructions, d’objets ou d’habitacles. Des œuvres qui renvoient à l’idée de tente, d’abri, de vêtement, conçues pour être vécues de l’intérieur, fonctionnant comme une seconde peau, dans une relation d’échange physique et sensible avec l’autre, tout autant qu’avec l’environnement. Car dans son travail, le corps, l’architecture, le mouvement sont intimement liés. 

À l’occasion de cette nouvelle exposition intitulée Un pas dans l’eau, sont réunies un ensemble d’œuvres (sculptures, dessins, photographies et vidéo) emblématiques de cette démarche : Manteaux pour deux (1999) évoque un séjour de l’artiste dans l’Himalaya et le lien entre fenêtres et regard, entre maison et corps. Nest (2017) et Rayons (2023), invitent à réfléchir sur nos modes d’organisations sociales, mettant en écho les structures alvéolaires de ruches, notamment de frelons asiatiques, architecture par plateaux et colonnes, avec un mur rideau tout autour, avec les utopies modernistes portées par des architectes comme Jean Prouvé ou Oscar Niemeyer. Quant à l’œuvre qui donne son titre à l’exposition, c’est une proposition entre montagnes et montages, illusions et allusions, se réfléchissant les unes les autres, pour déplacer les perceptions.

MARC VOIRY

Fabien Lerat. Un pas dans l’eau
Du 5 juillet au 2 novembre
Cairn, Digne-les-Bains

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Marseille Jazz des Cinq Continents : L’instrument, le corps et le saxophone

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Youn Sun Nah @ Seung Yull Nah

Youn Sun Nah

Mercredi soir, le Centre de la Vieille Charité affichait complet. Hughes Kieffer, directeur du festival, introduit la tête d’affiche : Youn Sun Nah. Il rappelle que le festival fête ses 25 ans et l’importance de faire vivre la musique en live. Dans la cour et sous la chaleur d’été, la chanteuse jazz sud-coréenne s’avance, un kalimba en main pour chanter Nina Simone : I’m feeling good. Mystérieuse et puissante, sa voix transporte d’emblée le public. Sur scène, elle est accompagnée de deux pianistes-claviéristes, Éric Legnini et Tony Paeleman

Nubya Garcia 

Le soir suivant, le festival accueille la saxophoniste londonienne, Nubya Garcia. Elle est accompagnée de Lyle Barton, qui alterne entre rhode et piano à queue, Max Luthert, à la contrebasse et Sam Jones à la batterie. Le concert débute par Dawn, premier titre de son album Odyssey, des morceaux texturées, marquées par des juxtapositions de rythmes et des couleurs harmoniques riches. Lors de The Seer, le bassiste semble entraîner les musiciens vers l’avant, porté par un rythme syncopé à la batterie, avant un passage qui fait sonner la bluenote à répétition au piano. 

Le groupe interprète ensuite Water’s Path, un morceau qu’elle a composé pour cordes seules, ici, une version concert où les pizzicati des cordes sont transformés au clavier, avec le même ressenti cinématographique. À la fin, le saxophone se retrouve seul : le public retient son souffle, les éventails reposés, tous regardent en admiration.

Pour finir le concert, comme pour finir l’album, Nubya lance Triumphance, où elle déclame un toaster – du parlé-chanté-rythmé – sur une musique aux influences cubaines. Les paroles incarnent parfaitement son album : ode à la créativité, l’originalité, le pouvoir de nos différences et les chemins qui nous y mènent. Quelques dizaines de spectateurs se mettent debout et dansent à côté. Un beau message pour terminer cette belle soirée du Marseille Jazz des Cinq Continents.

LAVINIA SCOTT

Concerts donnés les 2 et 3 juillet au Centre de la Vieille Charité, dans le cadre du Marseille Jazz des Cinq Continents.

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Chants libres

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Chants libres

Du 27 au 29 juin, l’intercommunalité Dracénie Provence Verdon Agglomération accueille Chants libres, festival qui célèbre le chant choral sous toutes ses formes. Au programme : le 27 à Claviers, le chœur Coràson avec des chants du monde ; à Callas, l’ensemble Crema, pour des airs de musiques actuelles revisités pour chœur ; et à Bargemon, le chœur Thelia avec des polyphonies sacrées et traditionnelles.

Le 28, l’ensemble vocal Musicatreize sera en répétition ouverte à Claviers, tandis qu’à Callas, la journée s’achèvera avec une opérette chorale, et l’orchestre BruMe. On retrouvera Musicatreize, accompagné des instrumentistes d’United Berlin, le dimanche, en clôture, au théâtre de verdure de Callas, pour une soirée dédiée au compositeur Luciano Berio.

Du 27 au 29 juin
Divers lieux, Dracénie Provence Verdon Agglomération, Var

Écritures en scène

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écritures
Maison Jean Vilar, 2022 © Cyril Terrien

Organisées par Artcena (Centre national des arts du cirque, de la rue et du théâtre), le Festival d’Avignon, la Maison Jean Vilar, France Culture, Les Belles Heures des auteurs a d’abord été créé en 2021 sous le titre Les 12 heures des auteurs, puis rebaptisé en 2024, tout en élargissant son format sur deux jours. 

Une invitation intrigante à découvrir le théâtre d’aujourd’hui à travers ses écritures et une multitude de propositions gratuites, qui s’enchaînent tout au long des deux journées : spectacles et lectures, atelier d’écriture, rencontres, banquet et veillée.

Des rencontres

Parmi les rencontres proposées, celle avec Mohamed El Khatib (le 11 à 12h) : un échange autour du parcours, de l’œuvre et du processus de travail de l’artiste qui développe des projets à la croisée de la performance, de la littérature et du cinéma.

Du côté des éditeurs donne de la place au éditions de théâtre, soutien indispensable aux auteur·ices, irremplaçables détecteurs de talents : Théâtre ouvert édite des textes de Pierre Koestal, Lauréat du Prix Artcéna, tandis qu’Espace 34 et Théâtrales, donnent à lire  aux étudiants de l’ERACM de textes d’Adeline Flaun, Lola Molina, Julien Rocha… 

À noter également, Contxto, temps fort du réseau international dédié à la traduction et à la diffusion des textes dramatiques francophones, avec la présentation de textes traduits en présence de trois auteurs : Léonore Confino, Penda Diouf, et David Lescot.

Et une rencontre  autour de l’ouvrage de Juliette de Beauchamp et Baudouin Woelh Pour une autre histoire du texte de théâtre 1975-2000 (Ed. Circé), né d’une recherche sur des pièces de langue française écrites entre 1975 et 2000, qui mettent en lumière des autrices et auteurs de la francophonie, souvent négligé·e·s, en donnant une place significative aux femmes. 

Des spectacles 

Parmi les spectacles proposés, KiLLT – Mauvaise pichenette ! (voir p 14), un texte de Magali Mougel, mis en scène par Olivier Letellier, autour d’un conflit familial déclenché par l’accueil dans le village d’un petit groupe d’adolescents mineurs isolés. 

Et le 10 de 22h à minuit Mille et un mots. Une veillée en forme de clin d’œil aux contes des Mille et une nuits, proposée en écho au choix de la langue invitée du Festival. Des récits intimes et collectifs signés par huit auteur·ices accompagné·e·s en live par la musique de Sébastien Martel. 

Intrigants

Des formats intrigants titillent ces deux journées : des Lectures mystères où les curieu·ses sont guidé·e·s jusqu’à un endroit insolite de la Maison Jean Vilar pour assister à un extrait d’une pièce, dont le titre n’est dévoilé qu’à la fin. Qui peut ensuite être découverte en intégralité dans le festival Off. 

Des Lectures Cabine, un dispositif imaginé par la Commune  d’Aubervilliers : un·e auteuriceest invité·e à lire son texte dans une cabine insonorisée placée sur scène. Deux interprètes, munis d’oreillettes, le découvrent en temps réel et le traduisent en direct au public.

Et des Siestes dramatiques, où confortablement installé·e dans une chaise longue, chacun·e peut découvrir au casque un éventail de textes dramatiques, pièces de théâtre ou fictions enregistrées sur scène ou créés pour la radio. 

MARC VOIRY

Les Belles Heures des Auteurs
10 et 11 juillet 
Maison Jean Vilar

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Joyeuses Interférences !

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Benjamin Dupé © X-DR

Il existe en France un vivier exceptionnel d’ensembles musicaux et vocaux créatifs et audacieux. La Fevis, fédération qui les regroupe, organise les Interférences pour faire découvrir à Avignon la richesse de ces productions. 

Cette troisième édition affiche une programmation foisonnante dans deux lieux : la Collection Lambert, et l’Archivolte, chapelle  l’acoustique parfaite pour la musique vocale. Pas moins de 90 levers de rideau permettront de découvrir les créations de 22 ensembles dans des répertoires allant de la musique médiévale au contemporain, en passant par la Renaissance, le Baroque, Mozart, le XIXe siècle et les musiques savantes ou populaires du XXe siècle.

Ovnis musicaux

Quatre ensembles de la Région Sud seront à l’honneur. C Barrécollectif marseillais de 12 musiciens, dirigé par Sébastien Boinest profondément investi dans la création contemporaine et tisse un lien étroit avec les compositeurs du bassin méditerranéen. A Avignon, son happening interactif Musical Conversation with a Bot promet une expérience unique où le public influe en direct sur la musique via son téléphone. Les réponses déterminent la composition, son tempo, son caractère et même son effectif instrumental… Collection Lambert, du 9 au 12 juillet à 11 heures.

Extraordinaire, l’avignonnaise Emmanuelle Dauvinfondatrice d’OVNI Baroque reproduit la technique de Nicolaus Bruhns (17 e siècle) qui maniait l’archer tout en s’accompagnant au pédalier de l’orgue. Avec la soprano Heather Newhouse, elle interprétera Cantata a 2, un programme Bach où violon et orgue dialoguent avec la voix dans une scénographie immersive. A découvrir à la Collection Lambert du 9 au 12 juillet à 10h.

Charlot a capella

Outre la redécouverte d’un large répertoire de musique ancienne, Les Voix Animées, en résidence dans le Var, attachent une grande attention à la rencontre avec de nouveaux publics. Ils entraîneront Avignon dans un ciné-concert vocal autour de Charlie Chaplin : Charlot, Octave et Bobine II. Leur performance a cappella accompagne les images dans un dialogue jubilatoire, y mêlant des compositeurs de Saint-Saëns à John Williams. Collection Lambert : du 9 au 12 juillet à 15h15.

Enfin, la compagnie Comme je l’entends de Benjamin Dupé, présentera La Prédiction des oscillations, fruit d’une rencontre avec le chercheur en neurosciences Daniele Schön. Cette forme inclassable qui mêle musique, théâtre et réflexion scientifique, offre un regard poétique sur notre cerveau. À rebours du prêt-à-penser dicté par les industries de la tech et de l’IA, qui le considèrent comme un superordinateur, se dessine une autre théorie neuronale, musicale, faite d’oscillations, de synchronisations et de prédictions : Collection Lambert du 14 au 17 juillet à 19h.

Interférences est aussi un moment de rencontre pour les professionnels. Les Ondulatoires (10 et 11 juillet) leur présenteront des projets en cours de diffusion et permettront de réfléchir ensemble à renouveler le lien entre musique contemporaine et public. Une table ronde présentera aussi le bilan des rencontres professionnelles Méridien, amorcées en mai par le GMEM, Centre National de création musicale à Marseille.

ANNE-MARIE THOMAZEAU

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Nour

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Camélia Jordan © Hellena Burchard

« Nour » signifie lumière. Ce mot aux sonorités limpides, présent dans le Coran comme dans la poésie amoureuse, donne son titre à un spectacle lumineux conçu en collaboration avec  l’Institut du monde arabe (IMA). À travers les voix de poètes, de musiciennes et de comédiennes, Nour rend hommage à la  richesse, la sensualité, la musicalité de cette langue, souvent stigmatisée dans l’espace public français, ici honorée dans toute sa beauté.

Dans le Lisân al-ʿArab, le grand dictionnaire de la langue arabe de Ibn Manẓūr (XIIIe siècle), on lit que, « as-samar huwa al-adīth fī al-layl, wa-lā yakūn illā baʿda al-ʿishāʾ« , le samar est le discours tenu la nuit, il n’a lieu qu’après la prière du soir. Tradition ancestrale qui permet de savourer les mots, leur mélodieuse interprétation poétique et sensuelle. 

Nour puise dans les grandes figures de la poésie classique, Al-Mutanabbî, Ibn Arabi, Mahmoud Darwich mais aussi dans des textes contemporains, écrits par des femmes et des hommes en exil, de la rue, du quotidien. Sur scène, la mise en voix est polyphonique, entre arabe littéral et dialectes du Maghreb, du Machrek ou du Golfe arabo-persique. Chaque accent devient mémoire, chaque mot devient lieu.

Le spectacle, porté par une jeune génération d’artistes issus des diasporas, interroge aussi la place de l’arabe dans les espaces francophones. Langue maternelle pour certains, langue apprise ou transmise, langue interdite parfois, elle surgit ici comme une évidence. 

Sous la direction de Julien Colardelle, mises en scène par  Radhouane El Meddeb on  retrouve Rima Abdul-Malak, franco-libanaise, ancienne ministre de la culture (2022-2024), la poétesse marocaine Rim Battal ou Camélia Jordana, chanteuse et comédienne franco-algérienne.

À contre-courant des représentations négatives qui associent la langue arabe à la violence ou à l’archaïsme, Nour la montre comme un espace de création, de sensualité, de pensée. Avec sa grammaire du souffle et sa puissance d’image, elle permet de dire autrement le corps, le désir, la terre, le temps. En la mettant à l’honneur, le spectacle réhabilite des imaginaires marginalisés, et offre aux jeunes générations arabophones ou arabisantes un miroir dans lequel elles peuvent se reconnaître.

Une invitation à écouter autrement. À se laisser traverser. À redonner à la langue arabe sa place dans le concert des langues vivantes, en France et ailleurs. Une langue de lumière, pour dire les ombres et les clartés du monde.

SAMIA CHABANI

Le 15 juillet à 22h
Cour du Lycée Saint-Joseph

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