mercredi 2 octobre 2024
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Avignon, faites vos jeux !

Nous avons vu et aimé quelques spectacles qui passent au Festival d’Avignon, In et Off. De quoi guider vos premiers choix, essentiellement parmi les compagnies régionales

11 à table

La pièce d’Agnès Pétreau (compagnie Senna’ga) s’inscrit dans le cycle de travail artistique de la comédienne, metteuse en scène et dramaturge consacré au thème de la famille. Après Arsène et Coquelicot (Sylvain Levey), J’aime pas ma petite sœur (Sébastien Joanniez), voici 11 à table qui s’attache à ce début fascinant d’aventure collective qu’est une naissance… Chloé, à l’occasion de son élection au conseil municipal de Pontvermeil, se remémore ses débuts, en famille d’accueil. Une foule de personnages, tous interprétés avec verve et intelligence par Agnès Pétreau, émergent du flux des souvenirs qu’une narration tendre et humoristique rend particulièrement attachants. Une nouvelle pépite de la compagnie Senna’ga à savourer…
Maryvonne Colombani

Onze à table © X-DR
Du 12 au 29 juillet (14h45), relâches les 17 et 24
Cour du spectateur
06 28 67 09 82

Marseille mes amours

Les nostalgiques de l’opérette marseillaise seront comblés par ce spectacle espiègle qui joue au funambule entre les clichés joyeusement cultivés du beau ténébreux et de la spirituelle Miette. Vincent Scotto règne sur ce petit monde mené par Jean-Christophe Born (Compagnie Gaby Deslys) auquel se joignent les sémillantes Géraldine Jeannot et Lydie Peyrichoux. On s’attarde avec bonheur au Petit Cabanon pas plus grand qu’un mouchoir de poche, on joue à la pétanque, on goûte au Plaisir de la Pêche tandis que La Canebière nous entraîne autour du monde. Une bouffée de légèreté bienfaisante chorégraphiée par Sébastien Oliveros.
M.C.

Marseille mes amours © Bertrand Périsson
Du 7 au 29 juillet (12h50), relâches les 17 et 24 juillet
Notre Dame Théâtre
theatrenotredame.com

J’ai raté ma vie de tapin en voulant faire l’acteur

Le metteur en scène Yves Penay (Compagnie du Refuge) s’empare du texte inédit de l’écrivain, dramaturge, compositeur, metteur en scène et comédien, Pierre Notte, Prostitutions. Le titre devient pour le théâtre J’ai raté ma vie de tapin en voulant faire l’acteur. Seule en scène, Cécile Fleury endosse tous les rôles (tapins, stars…) avec fluidité : un retournement, un passage derrière le rideau translucide qui laisse voir les changements de costume, et la transformation s’opère. Toute la gamme des émotions se voit incarnée, de la plus lumineuse à la plus trouble, de la plus cocasse à la plus désespérée, rythmée par la réitération de la fin tragique d’un personnage : la mort à soi, aux autres, le retour à l’art, la distanciation entre l’être et ce qu’il fait, les actes et les motivations réelles, s’orchestrent en une spirale qui s’achèvera sur l’image statuaire d’une chute d’ange baroque. Époustouflante de vérité, l’actrice transcende le texte, lui accorde une puissance allégorique. Le corps se fait idée, la vie prend son relief dans les mots, désespoirs de la chair et de l’âme qui débordent de l’enveloppe des phrases. Une claque théâtrale et humaine.
M.C.

J’AI RATE MA VIE… © Stéphane Baquet
Du 7 au 29 juillet (15h50)
Théâtre La Luna
theatre-laluna.fr

Et Dieu créa le swing

Une ambiance digne de L’Odyssée de l’espace inaugure l’entrée en scène d’Annabelle Sodi-Thibault (aussi aux compositions, arrangements et direction artistique), Ita Graffin et Morgane Touzalin-Macabiau, vêtues de « peaux de bêtes » et incapables de tout langage articulé. Les percussions sont découvertes, premier langage, avant l’apparition du piano en majesté… Les chants émergent de la narration, potache, ludique, drôle, dont les étapes sont marquées par l’évolution des costumes. Le répertoire abordé retrace toute une histoire de la chanson, se plaît aux bribes, passe d’un air à l’autre, virevolte entre les époques, s’attache au gospel puis au blues, se glisse dans les strass des comédies musicales, reprend les tubes de toutes les générations, depuis Belle comme le jour à Baby girl, Pour un flirt avec toi, Il me dit que je suis belle, J’aime les filles… Un jeu de séduction tisse sa trame cocasse avec le piano de Jonathan Soucasse, dont les improvisations ourlent de leur virtuosité les thèmes sans cesse en mouvement. Pas de fausse note dans cette folie musicale où s’articulent sans repos les modes et les tonalités. En un même mouvement se dessine une dizaine de chansons ! On voyage dans le temps et les lieux, voici Amsterdam de Jacques Brel, avant de s’évader en Italie, Felicita ! Les paroles se prennent de fantaisie, apportent une pizza à table… Le répertoire lyrique, même pas peur ! Mozart, Verdi, Offenbach, Bellini sont convoqués en extraits flatteurs avant de céder la place à Lady Gaga ou Beyoncé. On finit par Jolie Môme, en un doux clin d’œil à Juliette Greco… Et dieu créa le swing, titre le spectacle : peut-être. En tout cas, les Swing Cockt’Elles le servent avec brio.
M.C.

Et dieu créa le swing © XDR
Du 7 au 29 juillet (18h05), relâches les 11, 18 et 25
Les 3 soleils
les3soleils.fr

Iphigénie à Kos

Trois voix, trois cultures (Kala Neza, Chantal Raffanel, Maria Kakogianni par ailleurs à l’origine du texte), plongent dans les pensées d’une femme venue du Cameroun. Au large de la Grèce, en transit vers Samos et son camp de réfugiés, la future mère arpente l’île de Kos. Sur cette terre, foyer d’une culture millénaire et désormais « gare de triage » pour les exilés du sud, son exode dangereuse croise le dilemme d’Agamemnon. Pour complaire aux dieux et attiser le vent qui portera ses armées vers la cité troyenne, le roi des grecs sacrifia Iphigénie, sa fille. Des mythes d’autrefois aux intérêts d’aujourd’hui, perdurent des sacrifices plus ou moins consentis. Chaque époque suscite ses immolations, le constat se dessine au fil de ce vagabondage intérieur à travers l’Histoire et le temps présent. En dépit de son désir d’englober les calamités, au risque de verser dans le catalogue doloriste, Iphigénie à Kos, telle une méditation édifiante et érudite, se déploie en un oratorio qui se reçoit dans une attention recueillie.
MICHEL FLANDRIN

Iphigenie à Kos © Leslie Fernandez
Du 7 au 22 juillet (13h20), relâches les 11 et 22
Isle 80
isle80.wordpress.com

Lune Jaune, la ballade de Leïla et Lee

Un soir, à Glasgow, Leïla accompagne Lee pour une virée dans un cimetière. L’échappée tourne mal et les jeunes gens s’enfuient plus au nord. Au cœur des highlands, le couple croise un chasseur solitaire : un secours ? Une menace ? La compagnie Il va sans dire continue à raconter des histoires. Mais, cette fois, à l’unisson de ses protagonistes fiévreux et désemparés, Lune Jaune ou la ballade de Leïla et Lee alterne faux semblants et ruptures de ton. À tel point que l’on en vient à s’interroger si cette folle équipée, ne serait qu’un voyage au centre d’une tête. En l’occurrence celle de Leïla (Marion Bajot). Tour à tour midinette ou furieusement exaltée, la jeune femme s’acharne à remplir les vides d’une adolescence, bien avare de perspectives. De la maladresse fragile à l’excitation extrême, la comédienne affiche une malléabilité émotionnelle souvent confondante. Fuite en avant chaotique ou odyssée d’un esprit chahuté, quoi qu’il en soit cette Lune Jaune se suit comme une captivante équipée au bout de la vie. Ou au bord d’un lit. 
M.F.

Lune jaune © Vincent Tallon
Du 11 au 26 juillet (16h15), relâches les 17 et 24
Théâtre l'Entrepôt
04 90 86 30 37

Atteintes à sa vie 

Elle se nomme Anne, Anny, Ania, Anoushka… Elle voyage beaucoup. Elle est tour à tour scientifique, plasticienne, militante humanitaire, terroriste, star du X… On ne la voit jamais mais l’on parle d’elle sans cesse. Publié en 1997 par le dramaturge britannique Martin Crimp, Atteintes à sa vie dresse, en 17 tableaux, l’état des lieux d’une époque, à travers un kaléidoscope de la condition féminine. Bertrand Beillot, Paul Camus, Théodora Carla et Laetitia Mazzoleni unissent leurs talents respectifs : pour le violon, les langues étrangères, le chant (soprano ou baryton-basse) et le burlesque. Chacun se partage la parole au fil d’un récit, d’une démonstration et, par moment, d’une performance, autour de ce « personnage outil », à la fois mimétique et multifonction. Entre les mains des interprètes, des cubes virevoltent sous des lumières disco. Ce côté « show » accentue l’aspect musical de l’écriture, autant qu’il souligne l’ironie british de l’auteur. Plus de 25 ans après, Atteintes à sa vie n’a rien perdu en pertinence ni en virulence. Ça harangue, ça questionne et ça cogne, mais toujours en cadence et sans aucune faute de goût.
M.F.

Du 7 au 25 juillet (12h20), relâches les 12 et 19  
Théâtre Transversal 
theatretransversal.com

Dans la mesure de l’impossible

Pour pallier l’annulation tardive des Emigrants mis en scène par Lupa, Tiago Rodrigues s’autoprogramme, geste contesté lorsque tant de metteurs en scène auraient aimé bénéficier ainsi d’une visibilité de neuf représentations au cœur du Festival. Mais ce choix s’explique sans doute davantage par des raisons financières que d’ego, Dans la mesure de l’impossible, création 2022, étant déjà produit, avec un calendrier de tournée très fourni. La pièce repose sur un travail subtil d’écriture, à partir des propos de travailleurs de l’humanitaire opérant en terrain de guerre, et confrontés quotidiennement à la violence et à la mort, à l’impuissance et à la colère. Vivant l’impossible. Recueillis lors d’entretiens qu’ils savaient destinés au théâtre, les récits des humanitaires en disent autant sur eux-mêmes, leur nécessaire et impossible résilience, que sur ceux qu’ils tentent de sauver. Anonymisés, dégenrés, universalisés puisqu’aucun lieu de conflit n’est cité, ces récits prennent aux tripes, portés par quatre acteurs magnifiques, une musique live battante, déchirante puis contemplative, et un décor en forme de tente de campement qui se déploie comme un ventre qui respire. Le monde se partage entre le Possible, les pays en paix, et l’Impossible, les régions en guerre. Tiago Rodrigues nous permet d’en prendre la mesure.
AGNÈS FRESCHEL

Dans la mesure de l’impossible © Comédie de Genève – Magali Dougados
Du 13 au 22 juillet (16h), relâche le 17
Opéra d’Avignon
festival-avignon.com

Jacques & Chirac

Les habitués du Off connaissent la Cie du Grand Soir, forte de quelques jolis succès publics très politiques et très joyeux, « parce que l’humour c’est aussi politique ». Les spectateurs se sont compressés dans les salles durant trois années consécutives pour voir Cabaret Louise, spectacle sur la Commune et Louise Michel, et continueront sans doute de remplir le Théâtre de Notre Dame, comme depuis cinq ans, pour revoir Dieu est mort, diatribe contre l’idée de Dieu, mais aussi enquête pudique de Régis Vlachos sur son enfance et son passé de prof de philo.
Au Théâtre des Barriques une création, toujours sur un texte de Régis Vlachos, toujours accompagné de Charlotte Zotto aussi convaincante en Bernadette qu’en animatrice télé. Mais cette fois Marc Pistolesi est avec eux sur scène et à la mise en scène, ce qui renforce clairement la théâtralité d’une compagnie qui aime le show et l’adresse directe. Jacques & Chirac s’inscrit dans un décor soigné, des archives qui dialoguent avec de la création vidéo, une danse virevoltante de changements de personnages et de costumes, des trouvailles de mise en scène délicieuses. Les trois acteurs s’en donnent à chœur joie, on rit beaucoup, et on se souvient des bourdes sympathiques d’un Président paradoxal, criminel en Afrique, vendant L’Humanité, auteur du « bruit et des odeurs » et de « This is not a method », dont ils font un rap endiablé. Qu’est ce qu’un président sous la Ve République ? Chirac qui ne fut pas le pire d’entre eux et demeure aujourd’hui un des plus populaires, était un monstre de duplicité.
A.F.

Jacques et Chirac © Philippe Hanula
Dieu est mort
Du 7 au 29 juillet (12h50), relâches les 11, 18 et 25
Théâtre Notre Dame
theatrenotredame.com

Jacques & Chirac
Du 7 au 29 juillet (19h50), relâches les 11, 18 et 25
Théâtre des Barriques
theatredesbarriques.com

Asmanti [Midi-Minuit]

La compagnie Hylel, emmenée par Marina Gomes, propose une petite pièce dansée aux Hivernales, répétée et créée à Klap, redonnée récemment au Festival de Marseille, provoquant de longues standing ovation au Théâtre de la Sucrière, au cœur des quartiers Nord de Marseille. Asmanti [Midi-Minuit] met en scène le quotidien des jeunes des quartiers délaissés. Qui parlent, dansent – du hip-hop bien sûr –, s’ennuient, font le guet, rient, désoeuvrés et solidaires. Partagent une chaise et un banc, n’ont visiblement rien à faire que de peupler l’attente, secoués de tensions qu’ils rengainent. Puis vient la nuit et tout se durcit, devient tragique, et les regards jusque-là amusés et rebelles accusent, fermés et durs, une société qui les cantonne et les méprise. Les bras ouverts pour enlacer le vide se tendent, durcissent et les poings surgissent, soulignant les regards acérés comme des couteaux.Les exploits dansés se succèdent, sans démonstration cependant, loin de l’esprit d’une battle, tenant un propos clair : la jeunesse des quartiers pauvres subit de plein fouet une violence quotidienne meurtrière, et les préjugés exercés à leur égard. Ceux d’Avignon devraient y venir voir…
A.F.

Du 10 au 20 juillet (13h15), relâche le 15
Les Hivernales – CDCD
hivernales-avignon.com

La Question

Harry Salem, dit Henri Alleg, est mort il y a tout juste dix ans. Juif fuyant à Alger en 1939, militant communiste dès lors, directeur du Républicain d’Alger interdit en 1955, il est arrêté en 1957, quelques jours avant Maurice Audin, et torturé par les militaires français de la 10e division parachutiste.La Question est le récit, insoutenablement précis, de ces jours de torture. Récit écrit clandestinement dans sa cellule, remis à son avocat, passé sous le manteau, tapé par sa femme à Paris, publié en 1957 par Jérôme Lindon, interdit aussitôt par la censure française. Publié à nouveau en Suisse, le livre contribua grandement à la prise de conscience de la torture exercée en Algérie.Ses phrases courtes, directes, écrites en économisant son papier et son bout de mine, sont d’une force littérale et littéraire foudroyante. Les tortionnaires se réfèrent constamment à la Gestapo, et reproduisent les sévices de la baignoire, de la gégène, de l’électricité qui traverse le sexe, la nuque, jusqu’à la perte de conscience répétée.
Stanislas Nordey
met toute sa puissance d’acteur dans l’incarnation, sans filtre, d’Henri Alleg. Racontant parfois, vivant souvent, les faits, l’effroi, la conscience politique allumée aussi longtemps que la conscience physique le permet, comme un rempart à la folie. Un de ses plus grands rôles, tout en retenue et sobriété, qui n’atténuent en rien l’horreur de l’histoire, et le constat paradoxal de l’abjection et de la grandeur humaine.
A.F.

La question © Jean-Louis Fernandez
Du 7 au 26 juillet (16h30), relâches 13 et 20 juillet
Théâtre des Halles 
theatredeshalles.com

Le Malade imaginé

L’Agence de Voyages imaginaires reprend son Malade imaginé, qui concentre le savoir faire si particulier de la compagnie. Philippe Car et Valérie Bournet savent comme personne faire naître l’âme de certains textes classiques en les revisitant de leur esprit teinté de commedia, de marionnettes, de nostalgie, d’irrévérence, de musiques… et d’amour du théâtre. À partir d’un fauteuil et de costumes ils font naître la vie, puis la mort. Celle qu’Argan redoute, celle de Molière qui joua là son dernier rôle, et le souvenir de ses comédiens et comédiennes, spectres qui passent d’un personnage à l’autre comme on enfile des gants. C’est grave, un peu, jouissif, beaucoup, et virtuose. À voir et revoir (ils l’ont beaucoup joué !) sans modération. À partir de 8 ans.
AGNÈS FRESCHEL

Le malade imaginé © Elian Bachini copie
Du 9 au 19 juillet (15h30), relâche le 13
Théâtre des Carmes
theatredescarmes.com

Le temps retrouvé

Le dernier volume de La Recherche, comme disent les familiers de Proust (personne ne dit Marcel), est celui qui plus que tous les autres s’écrit à une voix, comme si la maladie qui a séparé le narrateur de ses mondes, d’un « côté » ou de l’autre, avait aussi fermé la multiplicité des points de vue possibles. Tous les personnages ont vieilli et paradoxalement le poids du temps est aussi pour le narrateur une libération, celle du passé, de l’anamnèse, de l’attachement. Xavier Marchand, metteur en scène de la compagnie marseillaise Lanicolacheur, aime les idées presque autant que les mots. Il sait, en tant qu’acteur, transmettre avec finesse les subtilités littéraires. Nul doute que, avançant en âge, ce dernier volume de La Recherche ne le traverse au plus fécond et au plus intime !
A.F.

La mise en scène de Xavier Marchand est en cours de re-création © DR
Du 7 au 29 juillet (12h15), relâches les 11, 18 et 25
Théâtre du Petit Chien
chienquifume.com

L’Écriture ou la vie-Hiam Abbass © Frederic Murarotto

L’écriture ou la vie

Publié en 1994, L’Écriture ou la vie est à la fois un exorcisme et une révélation, un premier et un dernier geste d’écriture, le premier pas, le seul, d’une résilience rendue possible, au fil du temps, par un équilibre subtil entre la mémoire et l’oubli.En 1945 George Semprùn, de retour des camps de la mort, après avoir croisé le regard d’effroi d’un soldat américain devant des monceaux de cadavres, a compris qu’il a vécu sa mort, qu’il ne fait plus tout à fait partie des vivants, et qu’il ne pourra plus écrire, sinon au sujet de cette « mort vécue ». Il lui faut choisir L’Écriture ou la vie, et seule Lorène saura lui montrer, plus de 45 ans plus tard, que pour vivre il doit justement l’écrire, cette mort, et s’en affranchir en l’affrontant.Témoignage incontournable de la Shoah, le récit de Semprùn est aussi un magnifique traité d’écriture, d’autobiographie, de mise en récit du réel.Il est porté à quatre voix par Jean-Baptiste Sastre,Caroline Vicquenault, Geza Rohrig et Hiam Abbass, dans une production du Théâtre Liberté, scène nationale de Toulon.
A.F.

Du 7 au 26 juillet (11h), relâches 13 et 20 juillet
Théâtre des Halles
theatredeshalles.com
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