C’est un des rendez-vous phares du flamenco à l’échelle européenne. Depuis 35 ans, le Théâtre de Nîmes propose pendant deux semaines une généreuse vitrine de la création flamenca contemporaine. Et plus particulièrement de la danse, dont il est « le seul à [lui]accorder une place centrale » explique l’organisation. Et l’édition 2025, du 9 au 18 janvier, ne fera pas exception. Sous la houlette de la nouvelle directrice du Théâtre de Nîmes Amélie Casasole et Chema Blanco, conseiller artistique – qui dirige également la Biennale de flamenco de Séville –, les grands noms de la danse flamenca répondent à l’appel : Rocío Molina, Israel Galván ou Andrès Marin sont notamment à l’affiche.
Un dimanche avec Rocío Molina
C’est l’un des moments les plus attendus de cette édition 2025. Déjà programmée l’an dernier pour le dernier épisode de sa trilogie dansée intitulée Trilogía sobre la guitarra, Rocío Molina– nouvelle artiste associée du Théâtre de Nîmes – présente cette année l’intégralité de son triptyque le temps de la journée du 12 janvier. D’abord Inicio (11 heures), puis Al Fondo riela (15 heures) et enfin Vuelta a uno pour terminer le tableau (20 heures). Dans cette trilogie, la danseuse espagnole se distingue par la traduction moderne du langage flamenco. À la fois exubérante, incandescente et technique, elle embarque le public dans une transe divine, bien accompagnée par le jeune guitariste Yeraï Cortès, avec qui elle entretient une relation scénique fusionnelle.
Un autre moment fort en ouverture du festival (9 janvier). Le Ballet Flamenco de Andalucía propose son spectacle Pineda – Romance popular en tres estampas. Une première en France et une première pour Patricia Guerrero, désormais à la tête du Ballet, qui a choisi s’emparer de l’œuvre du poète et dramaturge espagnol Federico Garcia Lorca pour cette création. Et plus précisément de la pièce Mariana Pineda – du nom de l’héroïne espagnole de la cause libérale au XIXe siècle. Une pièce chorégraphique qui entend rendre à l’œuvre du poète toute son expressivité et sa force spirituelle.
Fidèle du festival, Andrès Martin viendra non pas une fois mais deux. Le génie autodidacte présente d’abord son Recto y Solo le 11 janvier. Accompagné de Pedro Barragán à la guitare, il revisite par la danse les écrits de Vicente Escudero, danseur, chorégraphe et théoricien de la danse espagnol. Entre danse avant-gardiste et classique, Andrès Martin entend ici déconstruire la culture hétéro-patriarcale du flamenco. Le 15 janvier, on retrouvera le même danseur au côté de Ana Morales, pour la première en France de la pièce Matarife Paraíso, une œuvre entre le paradis et l’enfer, illusion et désillusion, mythe et réalité.
Enfin, le Festival Flamenco accueille La Edad de Oro d’Israel Galván. Une pièce créée en 2005 qui revient sur « l’âge d’or » du flamenco, entre la fin du XIXe siècle et les années 1930, et qui fêtera au Théâtre de Nîmes ses 20 ans dans une nouvelle distribution (14 janvier).
Un pas de côté
Si la danse occupe une très grande place dans la programmation, le rendez-vous propose aussi un concert de la figure emblématique du flamenco contemporain Niño de Elche à Paloma (10 janvier), ou encore María Terremoto, qui présentera en première mondiale dans la même salle son nouvel album (17 janvier).
NICOLAS SANTUCCI
Festival Flamenco
Du 9 au 18 janvier
Divers lieux, Nîmes
theatredenimes.com
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