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Né de ses créateurs Blaï Mateu Trias et Camille Decourtye, Mazùt est repris par Julien Cassier et Valentina Cortese, entrant ainsi dans le répertoire de la compagnie. Puisque les chevaux ont fait partie de presque tous ses spectacles auparavant, une tête d’équidé trône, et affublera un temps chacun des deux protagonistes. Julien Cassier ou plutôt « monsieur Bernardo », devient cheval en ouverture de soirée, pas hésitants peu à peu emportés par le rythme des diverses allures cavalière. La rythmique, hallucinante de précision sera ensuite donnée par la chute calculée de gouttes d’eau tombées des cintres et recueillies au fil de la représentation par des pots métalliques de différentes contenances, allant jusqu’à esquisser des fragments mélodiques.
 
Les personnages se situent d’abord dans une idée de bureau, que peu à peu les cartes envahissent. Le personnage de Valentina semble ne rien maîtriser, ni son corps dans lequel elle semble empêtrée, ni sa parole, hésitante, ni  son travail. Pourtant, elle sera d’une maîtrise éblouissante dans le chant avant de le transmuer en cri, dans ses numéros de main à main avec des équilibres qu’un cirque ferait applaudir… 
Les cartes collées en un immense tapis recouvrent le plateau, puis érigent en un vertigineux sommet l’effigie du cheval : l’animalité en réponse aux incapacités humaines ? Le burlesque, les clowneries, la danse, l’acrobatie, les indécisions, les bribes de phrases, animent le puzzle d’éléments disparates, orchestrent la scène. L’encre noire coule sur le papier, dessine les lettres de Mazùt. L’imaginaire se délecte de cette poésie insolite et foisonnante qui unit le sublime et le sauvage. Hypnotique et hors du temps.

MARYVONNE COLOMBANI

Mazùt a été joué les 1er et 2 février au Bois de l’Aune, Aix-en-Provence
À venir Théâtre Durance, Château-Arnoux-Saint-Auban 
les 8 et 9 février 
04 92 64 27 34 
theatredurance.fr

Regarder l’époque au fond des yeux

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Julien Compani et Léo Cohen-Paperman poursuivent leur série théâtrale « Huit rois » qui dédient une pièce à chaque président de la Ve République. Après Mitterrand et Chirac, c’est à Valery Giscard d’Estaing que s’intéressent les deux auteurs. Pour illustrer le septennat giscardien, ils se sont inspirés de l’habitude qu’avaient prise le président et sa femme Anne-Aymone d’aller dîner chez des concitoyens afin de « regarder la France au fond des yeux ». Une prémisse idéale pour une comédie politique. D’un côté de la table, les vieux agriculteurs de droite, de l’autre, leur fille et son mari rencontré sur un piquet de grève en 1968, et au centre le couple présidentiel qui tente tant bien que mal de contenter tout le monde. L’ensemble est narré par le petit José, et ponctué de reprises plus ou moins à propos de tubes de l’époque qui offrent des respirations bienvenues. 

Trivialité et politique

Très vite, le repas s’avère être une métaphore du mandat, et dure par conséquent à la fois deux heures et sept ans, sans que la cohérence narrative ne soit altérée. Nombre de sujets contemporains aux années Giscard sont évoqués : la crise pétrolière, le chômage, le libéralisme… le tout illustré par des scènes triviales comme le partage d’un plat de poisson ou une coupure d’électricité. Les droits des femmes sont aussi un sujet central, mettant bien en avant les limites du progressisme du couple présidentiel, et même des hommes de gauche de l’époque. 
Cette accumulation de débat et de situations fantasques pourrait être indigeste si les acteurs n’étaient pas excellents, mais il le sont, maintenant dans leur jeu un brillant (et hilarant) équilibre entre grotesque et subtilité. Une vraie réussite ! 

CHLOE MACAIRE 

Le repas chez les Français de VGE était donné du 1er au 3 février à La Criée, Marseille
Les Animaux en Paradis joueront Le repas chez les Français de VGE le 16 février au Forum Jacques Prévert de Carros.

Un tremplin du rire pour l’Espace

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L’association cévenole à l’origine du festival Lol & Lalala, créée en 2021 par l’humoriste Pierre-Emmanuel Barré et la chanteuse GiedRé, lançait l’année dernière son nouveau projet, un comedy club itinérant dont le but est de mettre en avant des artistes émergents. La première édition de ce tremplin humoristique s’achèvera ce samedi 10 février à l’Espace Julien de Marseille.
« L’objectif [du comedy club] est de former, d’accompagner et d’organiser des petites tournées avec une promo de huit humoristes émergents de la région » nous explique Charlotte Gach, coordinatrice de Lol & Lalala. Les stand-uppers sélectionnés sont donc invités dans un premier temps à travailler en résidence, épaulés par le producteur Loïc Castiau, le comédien Lionel Severian et Pierre-Emmanuel Barré. Une tournée de quelques dates est ensuite prévue pour les mois suivants, permettant aux artistes de jouer dans des grandes salles comme le Cratère à Alès.
La sélection de la première et actuelle promotion du tremplin a été faite de manière assez informelle, sans appel à candidatures. Les artistes ont été repérés et choisis avec la complicité du marseillais Lionel Severian, ce qui explique le fort ancrage territorial du casting – six des huit artistes viennent de la cité phocéenne. S’il est agréable de voir l’humour marseillais ainsi mis à l’honneur, on peut cependant signaler – sans que cela prévale du talent des artistes sélectionnés – que la promo n’est pas
tout à fait représentative de la scène actuelle. Celle-ci est en effet beaucoup plus diversifiée et encore trop méconnue, malgré les nombreux sites ou lieux qui lui sont dédiés dans la ville : L’Art Dû, le Garage Comedy, mais aussi « Move on up » au BOUM, « Stand up girls » au Court-Circuit…

Et après ?

La deuxième promo du comedy club est déjà en préparation : l’appel à candidature, lancé il y’a quelques jours, est ouvert jusqu’au 29 février. Comme le précise Charlotte Gach, le but de ce nouveau mode de casting est « que ce soit ouvert à tous et qu’on puisse recevoir tous les profils, ce qui permettra probablement beaucoup plus de brassage territorial ». A bon entendeur !

CHLOE MACAIRE

LOL & LALALA Comedy Club
Le 10 février
Espace Julien, Marseille

Entrer en sympathie

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Il s’agit de la première exposition personnelle Juliette George, jeune artiste dont le parcours est aussi brillant qu’atypique. Le dispositif, sous l’égide de la commissaire de l’exposition Marion Zilo, s’organise en trois volets. 
Face à la salle principale semée de méridiennes d’époques et de formes diverses deux cellules ouvertes : celle de droite, tapissée de mots qui constituent une cartographie intérieure, correspondrait à l’hémisphère droit du cerveau, celui de la réflexion ; celle de gauche, plus austère, contient un simple monolithe blanc dont la partie supérieure comprend une simple étagère où attendent, serrés les uns contre les autres les exemplaires du premier livre de l’artiste, Sympathies n°1
Au visiteur de s’emparer d’un volume, de s’installer confortablement sur l’une des méridiennes et de se plonger tranquillement dans la lecture. 
Les grands lés de papier qui recouvrent la surface des murs de la cellule n° 1 sont le développement graphique d’un travail qui tenait dans un mètre carré confie l’artiste : « ce sont mes notes préparatoires, dans la forme même où je les ai transcrites ». On y lit les injonctions qu’elle se donne à elle-même « répondre à des Apl à projets », « trouver ma narration – mon adresse – mélange contemporain de théories psychiatriques et de fiction », des citations en vrac de Flaubert, Foucault, Lacan, Jauss, Genette, Barthes, Gustave Guillaume, des questionnements, « », des éléments historiques sur le traitement et la perception de la folie, des anecdotes, des définitions… 

Vibrer doucement ensemble

On retourne au livre, invariablement : les histoires se tissent, celle du 3bisf, de la psychiatrie, de la résidence, de son père interné à Sainte-Anne le jour où Juliette George reçoit l’appel à candidature pour le 3bisf. La question qui l’intéresse alors : « comment être touchés par quelque chose qui est extérieur à nous ? », trouve une résolution dans le principe de « la réception des œuvres comme des cordes sympathiques » : tout entre en résonnance, comme les cordes sympathiques d’un instrument, non jouées mais qui vibrent doucement en écho aux autres. Peu importe si les visiteurs sont des patients, des passants ou des soignants dans ce pavillon de l’hôpital psychiatrique Montperrin. Les conversations deviennent surréalistes, au sens des poètes qui gravitaient autour d’André Breton, :la réalité s’approfondit, le présent se pare d’une épaisseur nouvelle, dense de sens et de partage.  À découvrir absolument !

MARYVONNE COLOMBANI

Sympathies N°1
jusqu’au 13 avril, 
dans le cadre du Festival Parallèle 14
3bisf, Aix-en-Provence

Programme de clôture

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 À la Friche,  deux lectures le 7 février, Aulus de Zoé Causson et Paroles d’un monde en feu de Fanny Lallart, suivi de deux spectacles de danse, Entepfuhl d’Alina Arshi et Outrar de Calixto Neto
Au Mucem, le 8, lecture-vidéo, projection et rencontre avec Manon Worms, Hakim Bah, Ramona Bădescu et Jeff Silva. Le 9 au Frac Sud, ce sera un spectacle de danse, Swan Lake Solo par Olga Dukhovna, et au Théâtre de la Joliette une performance de Pamina de Coulon, Bonne Ambiance, Fire of Emotions — Niagara 3000 et de la danse avec Figures de Dalila Belaza
La soirée de clôture aura lieu à SOMA, performance et DJ sets jusqu’à 2h du matin, avec Clara Buffey & Leo Peralta + Pola soa avec Akale, Issa & Opti + DouceSoeur.

M.V.

Festival Parallèle, divers lieux, Marseille et Aix-en-Provence
Jusqu’au 10 février
https://journalzebuline.fr/le-festival-parallele/

Meule et Copernic 

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Le Club Indé du 6mic qui met les musiques Indie rock en avant a choisi les groupes Meule et Copernic pour leur prochain concert. Si les trois membres de Meule sont familiers du paysage musical tourangeau, le collectif n’en reste pas moins méconnu. Ce groupe, à mi-chemin entre le rock et l’électro, offre des performances scéniques rugueuses, portées par des lignes mélodiques habitées. À leurs côtés, c’est le garage rock des Aixois de Copernic qui va assurer la première partie. Deux groupes qui auraient du mal à passer à la radio… puisque la durée des chansons varie en moyenne entre cinq et sept minutes ! Mais ce soir-là au 6mic, le temps sera pris pour la musique locale et indépendante.

R.G.

10 février
6mic, Aix-en-Provence

De l’intime à l’univers

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Dorothée Munyaneza est chanteuse, actrice, danseuse, traductrice, polyglotte, autrice. Née au Rwanda, réfugiée en Angleterre après le génocide qu’elle a vécu à 12 ans, elle crée des spectacles performances qui portent la trace de ce passé, mais s’inscrivent au présent dans une capacité hors du commun à porter l’émotion. Elle a créé sa performance A Capella au Théâtre de la Ville de Paris, avant de la donner au  [MAC] de Marseille, à domicile : l’artiste anglo-rwandaise, associée au Théâtre National de Chaillot comme à la Fondation Camargo de Cassis, vit et travaille à Marseille. Arpentant les divers espaces du musée, elle instaure avec le public une intimité physique autour de son corps de femme noire qui porte la mémoire de l’esclavage, du rejet, de la violence et du deuil. Parlant peu, mais quelques mots forts dans toutes les langues – you’re not welcome, vous pillez nos richesses, blumen für mein kind – elle évoque l’esclavage et la perte d’un enfant, le meurtre et le deuil, par son chant, son corps qu’elle présente à terre, renversé, brisé, souriant pourtant, approchant les spectateurs qui l’entourent, l’enserrent entre les murs très blancs et sages. Levant le poing finalement, en signe d’une révolte évidente contre toutes les dominations coloniales et postcoloniales. Tranquille, complice, comme une force en cours que rien ne pourra arrêter. 

Explosions fondamentales

Parallèle produit aussi une autre artiste, Maud Blandel, depuis ses débuts. L’Oeil nu, sa dernière création, a marqué le Festival d’Avignon 2023 avant Genève puis les centres nationaux de la danse d’Angers et de Pantin. Une consécration pour la chorégraphe suisse, qui tente pourtant un grand écart difficile entre le traumatisme personnel, un « petit bang », le suicide de son père d’un coup de feu dans le cœur, et le « big bang », la vie et la mort des étoiles. 
Entre ces deux bangs d’échelle si différente une série de chocs et de circularités, violence militaire, coup de feu, mais aussi ballet répétitif des six danseuses et danseur tous vêtus de jeans et tee-shirt : autour d’un pivot changeant, dans des mouvements tourbillonnants où l’attraction des corps se vit comme celle des planètes, où les regards s’échangent comme une force gravitationnelle, un point d’ancrage physique et relationnel, où les bras s’élèvent peu, et s’évitent. 
La simplicité subtile de la danse qui tourne en rond est comme obturée par une bande son, assourdissante dans ses paroxysmes, qui reprend en boucle, comme autant de coups de poings, les mots d’un Bugs Bunny qui parle de coup de feu et de mouvements réactifs. Enfance, violence et cosmos se catapultent, et les vers de T.S. Eliot « C’est ainsi que finit le monde/ Pas sur un Bang mais sur un murmure » concluent un spectacle qu’on aimerait parfois plus explicite, mais dont on sort hagard, à dessein.

AGNÈS FRESCHEL

A Capella et L’Oeil Nu étaient donnés au [MAC] et au Ballet National de Marseille les 3 et 4 février 

Le Festival Parallèle

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Art-énergie
La Relève#6 est l’exposition collective d’artistes visuels diplômé·e·s d’école d’art depuis 3 ans maximum, autour de la thématique « Énergie »
À art-cade – Grands Bains Douches de la Plaine le lien à la thématique ne se lit pas toujours de façon évidente. On peut rester par exemple interrogatif à l’entrée de l’exposition devant l’empilement vertical des Cantines métalliques de Sebastien Varnhust, reposant sur un plateau à roulette. Empilement imposant, jusqu’au plafond, bloquant en partie l’accès à l’exposition. En obtenant une feuille de présentation, on lit : « Les cantines sonorisées deviennent caisses résonances inquiétantes, les vibrations tambourinent, traversent la matière de cet amas métallique devenu unité ». Voilà, il suffit de demander, pour ce que ce soit branché !
Mais l’interrogation revient plus loin devant Ofrendas de Carlota Sandoval Lizarralde : un tasseau de bois fixé en hauteur, sur la largeur de la galerie, où sont suspendus divers objets colorés (perruque, bouquets de fleurs fânées, couronne de princesse, chapelets, broderies, paille colorée, vierges, photos d’identité, portraits de famille, parapluie d’enfant avec dessins d’arc en ciel, sacs colombiens) sous lesquels il faut passer pour accéder à la suite de l’exposition. Une offrande plastique délicate, accueillante, évocatrice, mais dont on peine à percevoir le lien avec la thématique proposée. Cette fois-ci, rien d’autre ne viendra éclairer notre lanterne.

Une infusion ?

Pour d’autres œuvres, c’est évident. Mais dans Infusion de Louis Post, c’est frustrant. Des sacs à gravats sont rassemblés au sol, remplis de terre, foisonnant de sauge, de romarin, de thym et de thym citron, placés sous des lampes de croissance. Une paire de ciseaux est accrochée au mur. Oui, mais alors ? Réponse : « Louis Post convoque l’utilité passée du lieu : le soin collectif par l’eau chaude. Au sol, des plantes aromatiques prennent racine dans des sacs à gravats, et quelques théières sont prêtes à être remplies. Installation hospitalière, invitation à prendre le temps et une tisane, soigner nos maux et nous réchauffer ensemble au sein des œuvres exposées ». Belle idée, joli geste in-situ, plastique, poétique et politique. Sauf qu’il n’y a aucune théière autour des sacs… Il faudra repasser pour se faire une tisane ! 
Tout aussi pertinent et politique, mais en plus sombre et rageur, Le rêve des machines (RH), de Jules Cartier évoque lui, à travers un vélo transformé en une sorte de tank-prison individuel, accompagné d’une série d’images d’accidents de vélos réalisés par une IA imprimées sur toile, la condition de coursier à vélo, « moteur de sa propre économie ». 

MARC VOIRY

La Relève#6
Jusqu’au 24 février
art-cade – Grands Bains Douches de la Plaine
Jusqu’au 23 mars
Château de Servières
https://journalzebuline.fr/programme-de-cloture/

Blick Bassy

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Le lauréat 2019 du Grand Prix Sacem des Musiques du Monde présente son dernier album Madiba au Théâtre de l’Esplanade. Blick Bassy y aborde avec sa musique douce et planante la question urgente de l’eau, qu’il juge centrale dans la problématique environnementale. La prestation de l’artiste camerounais s’inscrit d’ailleurs dans le cadre du weekend « Parlons eau » proposé par les Théâtres en Dracénie, en partenariat avec Colibris 83 et la Maison Régionale de l’Eau. Si Blick Bassy chante majoritairement dans sa langue maternelle, le bassa, il n’y a pas besoin de parler la langue pour être sensible à la lente afro-soul de l’artiste.

R.G.

10 février
Théâtre de l’Esplanade, Draguignan

Bienheureux les fleuves qui n’ont pas de frontière

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Créé au Théâtre du Toursky l’an dernier et composé en 2017, le cycle de mélodies écrites par Lionel Ginoux a depuis fait l’objet d’un enregistrement. Repensés pour la scène par le Calms, dans le cadre d’un concert dédié à SOS Méditerranée, ces six chants pour baryton et piano se voyaient enrichis d’une série de témoignages recueillis à bord, d’une chorégraphie inspirée et de pièces pour piano et violoncelle. Ils reviennent ici à leur plus simple appareil : le piano doux, aux harmonies glissantes et tortueuses de Marion Liotard, et la voix lumineuse et agitée de Mikhael Piccone, idéaux pour dire la douleur de l’exil. Le texte de Jean-Pierre Siméon y apparaît dans toute sa clarté : la ligne mélodique, épurée, et l’articulation impeccable du baryton rendent justice à ces poèmes simples mais jamais simplistes. Conçues pour un jeune lectorat, ces odes aux « pouvoirs du faible », aux « mondes cachés » et autre « étranger » – qui ne sont jamais ceux que l’on croit – ne cèdent ni à la facilité, ni à la platitude. De même que le langage musical, se rangeant souvent du côté de la modalité, mise moins sur la dissonance que sur le rythme pour créer le trouble. D’un lyrisme toujours prégnant, mais jamais étouffant ou outré, Sans frontières fixes célèbre les possibles d’une forme devenue, depuis son essor au XIXe siècle, l’essence même de la poésie. L’espoir se fraie malgré tout un chemin au sein de ces élégies résolument graves, voire affligées. Car depuis leur parution en 2001, ces « Poèmes pour grandir » n’ont malheureusement pu que gagner en vérité. 

Sans frontières fixes de Lionel Ginoux
Inouïe Distribution
Sortie le 9 février