jeudi 2 mai 2024
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Hors-cadre

À Marseille, Vidéochroniques accueille jusqu’au 18 novembre l’exposition Sans contrefaçon de l’iconoclaste argentin Carlos Kusnir

On entre et on se retrouve en face d’un grand panneau peint en gris (3 m x 2 m) dressé à la verticale dans l’espace, comme une sculpture, maintenu par des tasseaux de bois sur l’avant et sur l’arrière, avec sacs de sable en contrepoids. La partie supérieure de la peinture accueille une trame serrée de petites formes oblongues, trame que l’on retrouve sur la moitié inférieure de la peinture, avec les mêmes formes, moins nombreuses et plus grosses. Entre les deux trames, à l’horizontale, une rainure. Bref, il semblerait qu’on soit en train, bon an mal an, de contempler une râpe à fromage… 

Sur quel pied danser ?

Cette tonalité d’ouverture mêlant peinture, sculpture, figuratif, abstrait et espièglerie donne le la de cette exposition des travaux les plus récents (une bonne vingtaine, grands et petits formats) de Carlos Kusnir (1947 – Buenos Aires, vit et travaille entre Marseille et Paris). Ainsi, on aperçoit sur les murs de Vidéochroniques d’autres « clowneries » : des gants en caoutchouc dépassant de chaque côté de petits tableaux informels et crouteux semblant peints à la truelle. Sur un autre, différent, a été enfilé une petite culotte à pois colorés. Ailleurs, une sandale ruinée pendouille au bout d’une ficelle, faisant pencher le tableau. Peinture, sculpture, objet ? Dada, support-surface, informel, conceptuel, figuratif, décoratif ? Ça dépasse des cadres. On aperçoit des pigeons des villes perchés à l’extérieur de toiles informelles crapoteuses ou aux éclaboussures explosives. On visite un accrochage d’une série de serpentins géants. On rencontre un teckel interrogatif sur fond blanc souillé de virgules oranges, un rat reniflant dans de l’ornemental vétuste. De la dentelle peinte. Des dégoulinures et des tâches crados, des éclaboussures somptueuses sur des emblèmes aux consonnances totalitaires. Le tout à l’acrylique sur des supports fait souvent d’assemblages bricolés de découpes de bois. Du léger et du massif, du mouvement et du figé, de la désinvolture et de la précision. Et beaucoup de vitalité chez cet artiste dont les dernières expositions à Marseille ont eu lieu en 2018, rétrospective au Frac Sud, et en 2020 chez Patrick Raynaud aux 7 clous.

MARC VOIRY

Sans contrefaçon, de Carlos Kusnir
Jusqu’au 18 novembre
Vidéochroniques, Marseille
videochroniques.org 
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