lundi 25 novembre 2024
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Friche de l’Escalette : des objets à réaction poétique

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Friche de l'Escalette © Élise Padovani

Transformer le plomb en or

Depuis 2016, La Friche de l’Escalette, en partenariat avec la Galerie54/Eric Touchaleaume, s’ouvre l’été et tous les week-ends de septembre et octobre au public. Une exposition de sculptures et d’installations « sélectionnées pour leur sensibilité relationnelle avec l’architecture, la nature ou le site ». Certaines vont demeurer et constituer au fil des années, un parcours permanent.

Dans cette ancienne usine de plomb, nichée à l’orée du parc national des Calanques, s’affirme la volonté de conserver la dimension poétique du lieu, de ne pas reconstruire, de respecter les prétentions fougueuses de la végétation, d’entretenir une certaine philosophie du cabanon, sous les figures tutélaires du Corbusier et de Prouvé. Nomadisme, écologie, impact symbolique… à l’horizon se profile un concours international, ouvert aux artistes, architectes, designers, sur le thème de la cabane. Chaque exposition est une étape dans ce processus alchimique, qui symboliquement change le plomb ancien en or nouveau.

Un itinéraire sensible

Sculpture de Marjolaine Dégremond © Élise Padovani

Planté face à l’entrée du site, sur la large dalle au milieu des pavillons Prouvé, L’œil du chat  ou Le guetteur de Marjolaine Dégremont accueille les visiteurs : vous n’êtes pas seuls…
L’été de la forêt de François Stahly, est la première œuvre proposée par la médiation, au début d’un passage escarpé et caillouteux presque sportif. Cet ensemble de totems en bois brûlé – une provocation, une prémonition ? – initie le parcours en pleine pinède. Les coiffes de plomb (on ne parlera pas de chape), bienvenues et logiques sur le site – c’est ce qu’on y fabriquait –, protègent l’œuvre des infiltrations.
L’exposition déroule les oxymores. Les provocations s’enchaînent dès le début du parcours : après les totems que le public local peut interpréter comme des squelettes dé-branchés de pins incendiés, une cabane perchée mais enfouie de Marjolaine Dégremont se déploie vers le ciel ouvert d’une fosse aussi blanche qu’elle, sans parvenir à s’envoler, pour le plus grand plaisir des visiteurs.
Plus loin, émergeant de la pinède pommelée, des alignements de monolithes maçonnés de l’ancien complexe industriel ne soutiennent plus rien. Il faut en franchir plusieurs avant de découvrir un origami de tôles Corten sous les briques et les pierres d’une enfilade de voûtes : La Gardienne de Pierre Tual. On retrouve d’autres œuvres de cet artiste, accrochées sur une immense paroi qui fend les vagues moutonnées du paysage. Partout dans le parcours paysagé entre ruines et végétation, l’impression domine que l’installation des œuvres est plus envisagée comme un rapport de forces qu’une simple exposition au meilleur endroit, sous la meilleure lumière, pour la découverte et la lecture des œuvres : c’est une dispute plus qu’un dialogue.

Paroi ondulante

Accroché sur une autre vertigineuse et intraduisible paroi de pierre, un fragile et discret triangle de plomb, signé Vincent Scali, de la série des Fragments, aux pointes disparues, arrachées : la suspension est définitive et l’œuvre se découvre entre les ombres portées des pins qui ont gagné la bataille de la lumière.

Les formes molles de Baptiste & Jaïna © Élise Padovani


Dans un espace muséal clos d’imposantes parois de pierres, plusieurs œuvres sont exposées. Celles des jeunes complices artistes-designers, Baptiste & Jaïna, qui travaillent la terre dans toutes ses couleurs et toutes ses phases de cuisson pour obtenir des formes molles mais des objets durs et mystérieux, dont certains ne refusent pas d’être « fonctionnels » tels un cintre-patère (Dorsale), un Tabouret assise tracteur… Résultat, la matière brute, patiemment poncée, offre une surface dont la douceur appelle la caresse. Brancusi n’est pas loin. Comme partout sur le site, mais avec plus de raffinement et de nuance, la démarche s’exprime ici par le conflit : le mou des formes et le dur mais parfois doux et lisse du toucher. Les tabourets en grès dialoguent avec la paroi ondulante et filtrante d’Héloïse Bariol, composée de claustras de terre cuite qui donnent son nom à l’œuvre (Claustra, exposition permanente).
Dans la même enveloppe de maçonnerie, les cabanes de Marjolaine Dégremont, de plâtres et de buis, sont fragiles, aléatoires, impensées, rêveuses. Quelques blocs de béton blessé déjà là, peints en blancs, structurent autant l’espace que les cabanes flottantes. Comme celle découverte plus tôt en plongée dans le parcours, les cabanes, ici en contre-plongée, semblent vouloir s’échapper. Leurs puissantes racines de buis obtiennent cependant le gain du rapport de forces (encore !), les rattachant impitoyablement au sol, empêchant leur envol ou leur dissolution. Des jardins minuscules se sont installés sans autorisation au pied des cabanes, un contrepoint vert, involontaire et bienvenu à la brique du site redéployée en cairns nains et au blanc neutralisant des cabanes. D’autres œuvres de François Stahly, Guy Bareff, Gérard Traquandi (exposition permanente) toutes aussi puissantes, minérales ou métalliques, côtoient les pièces récemment installées.
Dans le pavillon « Prouvé 6×9 », La bête endormie de Lilian Daubisse laisse peu de place au visiteur. Les milliers de brins de cartons tissés qui la hérissent s’étalent sur une composition de tables à hauteur d’auscultation.
Le parcours s’achève avec la visite d’un autre pavillon Prouvé, dit « Bungalow du Cameroun », savante recherche sur la lumière, la ventilation, le confort. Ce pavillon est la recomposition d’un prototype de 1958, assez largement modifié (adapté ?) et augmenté de modules internes et de mobilier de Jean Prouvé, Charlotte Perriand, Pierre Jeanneret.

MAURICE ET ÉLISE PADOVANI

La Friche de l’Escalette, Marseille
Expositions ouvertes les week-ends de septembre et d’octobre
friche-escalette.com

À La Criée, tout est bon chez Petibon

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Patricia Petibon©DR

Voix sublime et artiste mondialement acclamée, aussi à l’aise dans le répertoire lyrique que dans la mélodie, la pop ou le jazz, la grande Patricia Petibon n’est aujourd’hui plus à présenter. D’autant plus que la colorature hors norme a trouvé en Susan Manoff une parfaite complice dans le répertoire de la Mélodie et de ses différentes déclinaisons. La pianiste éclectique a imaginé avec Patricia Petibon un récital fougueux, romantique et moderne. S’y croisent les mélodies de Satie, Poulenc ou Reynaldo Hahn, les airs d’Offenbach, et les pages plus exotiques de Gershwin, Villa-Lobos ou Granados… Mais également le répertoire américain avec Leonard Berstein, Gershwin ou encore Aaron Copland, ou les pistes noires, contemporaines en diable, de Thierry Escaich ou Nicolas Bacri. De quoi voyager en excellente compagnie !

SUZANNE CANESSA

Patricia Petitbon et Susan Manoff
Le 17 septembre
Théâtre La Criée, Marseille
en partenariat avec Marseille Concerts

Robin Renucci : « J’espère vous surprendre »

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Robin Renucci © Jean-Christophe Bardot

Par ses rôles au cinéma et à la télévision, Robin Renucci est connu du grand public. Son parcours d’homme de théâtre populaire, viscéralement attaché à la mission de service public, l’est un peu moins. Rencontre avec un directeur déterminé à sortir La Criée de ses murs.

Zébuline. Avec cette nouvelle Mise à feu, vous lancez une saison que vous n’avez pas construite. Comment un nouveau directeur vit cette période pendant laquelle il est quasiment spectateur du travail de sa prédécesseure ?
Robin Renucci. C’est surtout un travail de transmission, de tuilage avec une pensée et des actes artistiques d’une direction envers une autre, avec beaucoup d’élégance de la part de Macha [Makeïeff, ndlr]. Je regarde l’ensemble des activités avec un projet qui va apporter des éléments nouveaux, transformer des choses. C’est surtout le moment des échanges très étroits avec les équipes. Et il y a beaucoup de désirs communs. C’est comme un nouveau jeu qui commence pour une équipe.

Vous avez tout de même apporté votre touche dans le programme de cette journée…
Il y a deux ou trois éléments pour que nous commencions à converser ensemble avec le public et qui permettent de nommer et de cerner mieux la pensée. Je donne par exemple une lecture d’extraits de Changer la vie, un livre de Jean Guéhenno, un homme qui a travaillé à changer la vie des autres en changeant sa propre vie. Il a lutté contre le déterminisme en tant que jeune garçon vivant dans un milieu pauvre breton et est devenu l’un des fondateurs des politiques culturelles. Cette envie de transformer le monde et d’entraîner d’autres à chercher la transformation, c’est pour cela que je fais ce travail. Aborder le public de cette manière est déjà un signe d’un rapport très direct entre nous, entre et à travers les œuvres. Je suis quelqu’un de direct et c’est la relation avec le public qui compte.

À quels chantiers vous êtes-vous attelé depuis votre arrivée à la tête de La Criée le 1er juillet dernier ?
C’était très important pour moi d’arriver seul. J’ai appris à connaître la ville, j’ai réalisé un travail de fond. Les deux ou trois mois qui ont précédé ma nomination ont été propédeutiques. Comme tous les candidats, j’ai rencontré les équipes. Après ma nomination, d’avril à juin, j’ai pris le temps de mieux les connaître, les comprendre et les apprécier. On arrive au mois de juillet dans la continuité d’une recherche et d’une préparation qui m’ont permis de donner un cap, de préciser le projet et d’avancer. Autant à l’endroit de la production – la monstration d’œuvres – que de la pratique artistique – les ateliers de formation et de transmission. Le troisième endroit est la pensée : comment travailler sur des rencontres autour de la pensée, des liens existant déjà notamment avec les Rencontres d’Averroès. Les journées sont courtes !

Votre nomination, fortement soutenue par la Ville de Marseille et particulièrement par l’adjoint à la culture, a pu surprendre. Pourquoi selon vous ?
Ah ben je ne sais pas. C’est vous qui me le dîtes. Une surprise, c’est toujours un peu un mystère. Pour moi, c’était une évidence, pas une surprise. La Criée était vraiment mon objectif. Ce pour quoi je me suis préparé. Et je pense que je suis la bonne personne. J’ai eu au contraire le sentiment qu’une grande affection m’était prodiguée. Particulièrement par les élu·e·s de la mairie de Marseille qui m’ont désiré. Et même les gens de la rue. J’ai l’impression qu’ils sont rassurés plutôt que surpris. Ce que je peux entendre derrière votre question, c’est que, pour certains, il faut faire la place aux jeunes, aux femmes, etc. Ce pour quoi je me suis toujours battu. Il n’y a pas de transmission s’il n’y a pas d’expérience. Et j’espère vous surprendre.

Quel cheminement a conduit à votre candidature ?
C’est un chemin de vie, pas un tremplin. Pour moi, c’est l’accomplissement, l’aboutissement de toute une réflexion que j’ai menée pendant des décennies avec le public. C’est la suite de mon histoire qui est d’une cohérence absolue et qui a commencé en tant que jeune apprenti comédien, à Valréas, dans la Drôme, où j’ai appris le théâtre auprès de femmes et hommes issus des milieux de la décentralisation : Jean Dasté, Hubert Ginioux, René Jauneau… À 16 ans, je joue sur le port de Marseille. Je ne le savais pas à l’époque mais j’étais programmé pour une famille théâtrale. Celle de Charles Dullin, de Louis Jouvet. Ce n’est pas la famille du vedettariat, dans laquelle je suis entré à un autre moment. Cela m’amène à l’École d’art dramatique à Paris puis au Conservatoire. La décennie suivante, entre 25 et 35 ans, je deviens plutôt un acteur qui joue beaucoup au cinéma, au rythme de trois ou quatre films par an. Mais qui est désireux de ne pas perdre les étriers qu’est le théâtre, où je retourne par la Cour d’honneur à Avignon à trois reprises, avec Vitez et Chéreau. J’ai quitté volontairement le milieu du cinéma pour dire « attention, je n’oublie pas mes origines ». Une fois bien assis, je crée les Rencontres internationales de théâtre en Corse et cela fait vingt-cinq ans que cela dure. Fort de toutes ces aventures, je prends la suite de Marcel Maréchal aux Tréteaux de France, en 2011. Lorsque je les quitte le 30 juin 2021, je me pose d’abord la question d’arrêter ou de continuer puis je choisis de poursuivre ce projet, à Marseille, qui est le fondement et le droit fil de mon parcours, à savoir conjuguer création, transmission, formation et éducation populaire. Dans le désordre et l’absence de repères dans lesquels nous sommes, La Criée est un lieu phare de ce théâtre populaire. Je le mesure avec une grande responsabilité, un grand honneur et une grande modestie.

Votre parcours est marqué par un fort attachement au répertoire classique, au théâtre de texte. Dans quel état d’esprit vous situez-vous en termes d’orientation artistique, en tant que nouveau directeur d’un Centre national d’art dramatique ?
Les mémoires, les langages, les imaginaires sont le trépied du théâtre. C’est vrai que j’aime la belle langue parce que c’est le premier outil de l’affirmation de soi. Mais mon esthétique n’est en aucun cas univoque. L’acteur populaire que je suis et l’homme de théâtre que je suis devenu en ne variant pas de mon axe m’amène à la responsabilité de service public. Je n’arrive pas en conquérant mais avec une soif très forte de diriger un mouvement, depuis Marseille, de la continuité du théâtre populaire et de la décentralisation. Mon projet est de placer la création en premier. En ne perdant pas de l’esprit la question de la transmission, de penser le théâtre d’où nous venons. Et de permettre à ceux qui peut-être sont dans un déterminisme, destinés à être sur un chemin, de toucher cette piste d’envol qu’est l’art et la culture. Le public qui a été renouvelé demande aujourd’hui à continuer d’être élargi, par la transversalité. Il faut donner une impulsion supplémentaire pour pousser, dans les dix ans qui viennent, La Criée vers un axe beaucoup plus fort avec les publics. Et dans une ville de près de 900 000 habitants, il y a de quoi faire. Je voudrais aussi tourner l’axe un peu plus vers la Méditerranée plutôt que vers l’Europe du Nord. Parce que le monde va se transformer dans les dix ans ou le quart de siècle à venir et Marseille est la ville du dynamisme.

Sous la direction de Macha Makeïeff, la relation aux compagnies régionales aurait mérité d’être un peu plus poussée…
Il y a dans mon projet une part importante de responsabilité de partage de cet outil. J’essaie de changer le paradigme qui consiste à dire que notre métier est d’accueillir voire de convoquer des publics dans des murs, au risque que ce soit les mêmes qui profitent d’une plus grande diffusion, d’une grande variété de spectacles. La Criée ce n’est pas que dans les murs de La Criée. Il n’y a que deux salles, aucune dédiée aux répétitions… J’en profite au passage pour dire avec insistance qu’il nous faut des lieux pour répéter hors les murs, sinon je réduis ceux consacrés à la création et à la diffusion. Avec certaines compagnies, il serait plus intéressant d’être ensemble partout plutôt que de viser l’objectif de les faire jouer en salle. D’ailleurs elles n’ont pas toutes forcément envie de jouer sur le grand plateau. Nous sommes en train de mettre en place plus d’activités qui vont à la rencontre des publics. Le geste d’hospitalité inversée, être reçu par les gens, est une belle façon de les rencontrer. De quel droit dirait-on à ceux qui ne viennent pas : « vous ne savez pas que ça vous manque ? ». Pour les compagnies locales, je vois des choses qui se passent et qu’il faut renforcer, par un soutien. J’établis en ce moment avec chacune d’entre elles des rendez-vous pour voir de quelle manière les accompagner.

On vous croise dans un certain nombre d’événements et de représentations depuis votre nomination. Allez-vous poursuivre les nombreux partenariats avec les festivals et structures accueillis par La Criée ?
Il y en a dix-sept. Le partage et la solidarité font partie de mon ADN. La liberté aussi ! Je ne peux pas arriver en constatant que, chaque année, le calendrier est déjà organisé sans que j’y ai mis ma patte. J’ai envie de rebattre les cartes avec les partenaires et de retisser ensemble du temps et de l’espace. La Criée a la grande responsabilité d’être un grand théâtre de centre-ville mais j’aimerais un peu en avoir les cartes. On va décider ensemble des dates et des œuvres qui nous permettent de dialoguer sur des choses qui nous sont propres. Tout ça, je vais l’inventer. Nous avons la chance que plusieurs directions aient récemment changé avec Marie Didier au Festival de Marseille, Raphaël Imbert au Conservatoire, Alban Corbier-Labasse à la Friche, bientôt à Lieux Publics… C’est rare dans une même ville alors créons des choses au lieu de rester dans des habitudes.
De la même manière que je souhaite programmer les spectacles plus longtemps, pour permettre un bouche-à-oreille, créer un public, plutôt que de balayer deux représentations et de provoquer une sorte de frénésie.

Vous êtes également connu pour votre engagement en faveur de l’éducation populaire, de la culture pour tous. De quelle manière ces principes vont-ils irriguer votre direction ?
L’éducation populaire est une éducation tout au long de la vie. Ma lanterne, c’est que chaque enfant de Marseille, dès la maternelle, ait droit à ce tremplin sensible de l’éducation artistique et culturelle. On travaille même avant la naissance, dans les maternités, pour faire passer le message aux parents que si leur enfant touche à l’art, il aura plus de chance qu’un autre. Là encore, la formation, initiale et continue, se conjugue à la création. Un artiste ne déboule pas comme ça dans un établissement. Avant cela, il y a des enseignants qui parlent des œuvres. Au quotidien, c’est aussi faire en sorte qu’un théâtre jeune public existe et aille dans les quartiers, pour former de nouveaux publics et créer de l’émancipation. Il faut savoir refuser la démesure, faire petit c’est très bien aussi.
Sans être dans le registre du sauveur, on a une mission de service public. L’éducation populaire est un levier, pas une finalité.

A quoi pouvons-nous nous attendre à la prochaine saison ?
Je réfléchis déjà à la création du premier spectacle que je mettrai en scène en octobre-novembre 2023. Je souhaite que ce soit un projet de théâtre populaire, issu de cette terre, donc plutôt d’un auteur méditerranéen. Et s’il est du passé, il faudra qu’il fasse l’objet d’une adaptation contemporaine par un auteur de Marseille et avec des actrices et acteurs locaux, autour d’une histoire qui résonne de manière locale.
Dans mon projet de direction, je m’appuie sur des forces locales dont François Cervantes que j’admire. J’aimerais, même si elle ne le sait pas encore, que Catherine Germain [actrice fétiche de François Cervantes, ndlr], qui est une merveilleuse comédienne, joue également ici. Tout comme des compagnies locales. Je travaille aussi avec plusieurs collectifs, avec Simon Abkarian, avec Louise Vignaud. Ça c’est pour les œuvres. Pour la pratique : Alexis Moati. Et pour la pensée : Barbara Cassin, Alice Zeniter, Cynthia Fleury, Roland Gori, Grégoire Ingold.

ENTRETIEN RÉALISÉ PAR LUDOVIC TOMAS

Mise à feu !
17 septembre
à partir de 11 heures 
La Criée, Marseille
(entrée libre sauf concert de 20h30)
04 91 54 70 54
theatre-lacriee.com

« C’est pas du luxe ! », un festival qui n’a pas de prix

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"Joie !" au théâtre du balcon lors du festival C'est pas du luxe 2021 à Avignon.

Porté par La Garance, scène nationale de Cavaillon, l’association Le Village et la Fondation Abbé Pierre, le festival C’est pas du luxe ! revient cette année du 23 au 25 septembre, dans les rues et lieux culturels d’Avignon. La manifestation est unique en son genre : elle fédère personnes en grande précarité sociale et économique – en partant du constat qu’elles n’ont souvent que peu ou pas accès à une pratique artistique, alors qu’il s’agit d’un besoin humain fondamental –, opérateurs culturels et artistes – qui gagnent à être en prise avec les réalités de notre société. L’équipe de C’est pas du luxe ! croit « en la fertilité du croisement des mondes » et se mobilise pour mettre en lumière auprès du grand public les projets artistiques qui en résultent, dans leur diversité et leur intensité.

Une intensité particulièrement marquée dans les temps de partage, si réparateurs après les fractures de la période covid. Ainsi du grand bal orchestré par Denis Plassard à La FabricA, le samedi 24 septembre. Pas besoin de savoir danser pour participer : le chorégraphe embarque tout le monde, c’est drôle, c’est beau, ça défoule, ça fait du bien. De même que cet opéra de trottoir célébrant la sororité, Obstinées, qui se tient place des Corps-Saints le samedi après-midi : la Kie Faire Ailleurs a accompagné pour le concevoir des femmes de différentes cultures, âges et milieux sociaux. Pour elles, la solidarité féminine n’est pas un vain mot : hors de question de se laisser moquer par les phallocrates ! Guettez aussi les Souffleurs de patience, qui circulent durant tout le festival pour glisser des poèmes à l’oreille des spectateurs. Quelques grammes de finesse dans un monde de brutes, voilà qui n’a pas de prix.

Beaucoup d’émotion aussi du côté des arts visuels. La Collection Lambert accueille par exemple Notre musée, une « collection sentimentale » constituée par des commissaires d’expositions peu habitués des cimaises, réunis via les structures sociales qui les accompagnent. Avec l’artiste Mohamed El Khatib et la photographe Yohanne Lamoulère, ils ont mis en dialogue les œuvres du fonds et des objets intimes, le tout pour un résultat « à faire battre le coeur ». Le Cloître Saint-Louis accueille quant à lui un jardin artistique, Les ombres juste avant les forêts, installation propice à la contemplation préparée par des personnes sans-abri, avec la Cie Grandeur Nature.

GAËLLE CLOAREC

C'est pas du luxe !
Du 23 au 25 septembre
Divers lieux, Avignon
cestpasduluxe.fr

Le cirque, au nom du Ciam

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La compagnie Defracto est dans le chapiteau des petits du Ciam le dimanche 25 septembre © Morel

Dix ans déjà que le Ciam a posé ses valises en bordure d’Aix-en-Provence, sur le verdoyant site de La Molière. Articulé autour de la recherche et du cirque contemporain, le Centre International des Arts en Mouvement reste particulièrement attentif au volet innovation sous toutes ses formes, en conviant régulièrement autour de la table des partenaires issus de champs connexes (numérique, marketing, sciences humaines…). Lancé dans le cadre de son inauguration en septembre 2013, le festival Jours [et nuits] de cirque(s) célèbre donc sa dixième édition en cet été indien du 16 au 25 septembre. Une dizaine de jours pour ouvrir grands les yeux et espérer passer à travers le miroir que nous tendent les artistes sur nos sociétés. À commencer par des solo pleins de pep’s, plus ou moins fictionnés : une évocation de la domination du corps féminin à base de cordes et de film plastique étirable (Contra de Laura Murphy, 23 et 24 septembre). Ou l’exploration de la symbolique d’une maison via une frêle structure de métal par l’acrobate Marlène Rubinelli-Giordano (Ma maison, compagnie l’MRG’ée, 24 et 25 septembre). À l’irrésistible délicatesse des équilibres précaires et pince-sans-rire de Rémi Luchez (L’homme canon, 21 septembre), répond le conte biographique aux allures de western de Stefan Kinsman, prodige de la roue Cyr (Searchin for John, Cie la Frontera, 25 septembre)… 

Force expressive

Le cirque contemporain sait se faire porteur de sens, en utilisant la parole ou en s’en passant. Pour exprimer la ténacité des corps déjouant l’empêchement, les dix acrobates de la compagnie Bêstîa misent sur l’expressive énergie du collectif (Barrières, 23 et 24 septembre). De leur côté, Sylvain Decure et Mélinda Mouslim font appel à la force métaphorique infinie du clown pour leur conférence sur la fin du monde, explorant en mots et en gestes – enfermés dans une cage ou dans un bac à sable – les maux de notre civilisation (La conf’, compagnie La Sensitive, 21 et 22 septembre). Sur toute la durée du festival, le Cabaret des 10 ans rend quant à lui hommage au numéro d’antan, avec un foisonnement de disciplines (équilibre, clown, jonglage, mât chinois, corde…). En amont du festival, le temps fort « Patrimoine en mouvement » fait rayonner plusieurs propositions sur des sites naturels, historiques et industriels du Pays d’Aix (Puyricard, Pertuis, Jouques…), à l’occasion des Journées européennes du patrimoine.

JULIE BORDENAVE

Jours [et nuits] de cirque(s)
Du 16 au 25 septembre 
Ciam, Aix-en-Provence et alentours
04 65 04 61 42 joursetnuitsdecirque.fr 

Une doublette de dates pour Les Pieds Tanqués

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Les Pieds Tanqués ©Jérôme Quadri

Créé le 15 juin 2012 à Éguilles, le spectacle de la compagnie Artscénicum, écrit et mis en scène par Philippe Chuyen, Les pieds tanqués, ne cesse d’enthousiasmer tous les spectateurs qui l’ont vu. Preuve en est sa collection de prix : lauréat du prix centenaire Jean Vilar, meilleur spectacle du Festival off d’Avignon pour le jury Tournesol, labellisé par le comité de Marseille Provence 2013, prix du meilleur comédien au Festival d’Anjou en 2016… Le texte Les Pieds Tanqués a été édité aux Cahiers de l’Égaré en 2013.

Reprenant le thème de la partie de boules, le dramaturge campe quatre personnages savoureux. Tous dans la lignée des héros pagnolesques, le provençal de souche, Loule, Yaya, français né de parents algériens, Zé, le pied-noir et Monsieur Blanc, le parisien récemment arrivé dans la région. Entre les boules, pointées, tirées, ratées, réussies – quelques beaux carreaux sont à saluer -, les mots retissent l’histoire, la guerre d’Algérie resurgit sur le terrain provençal. Au cœur de la paix, les blessures mal refermées, la complexité des liens, les récits de vie particuliers, s’éclairent. L’intime et les remuements politiques se lient, emportant les êtres malgré eux dans des cheminements qui les dépassent mais pour lesquels ils s’affrontent. Les vérités de chacun s’opposent, mais le jeu réunit les êtres humains. L’humour sauve, le terrain de boules devient ciment fédérateur… Magistralement porté par Mourad Tahar Boussatha ou Sofiane Belmouden, Philippe Chuyen, Gérard Dubouche, Thierry Paul

MARYVONNE COLOMBANI

Les pieds tanqués, de la compagnie Artscénicum
18 septembre, 18 heures
Boulodrome Joseph Trio, Nans-les-Pins
04 94 78 95 91 provenceverte.fr
19 septembre, 20h30
Théâtre de verdure, Saint-Paul-les-Durance
04 42 66 90 41 provenceenscene.fr
Toutes ces représentations sont gratuites.









	            

Une 5e saison ouvre l’automne à Aix

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Compagnie Carabosse ©Jef Rabillon

Épousant le rythme des solstices et des équinoxes, Une 5e Saison, Biennale d’art et de culture continue d’affirmer et d’affiner la qualité de sa démarche. La source en était vive, inspirée d’Albucius, le personnage central du roman éponyme de Pascal Quignard (publié en 1990), et de ses termes pour le moins énigmatiques à propos de ce qu’il définit comme une « cinquième saison » : « il y a quelque chose qui n’appartient pas à l’ordre du temps et qui pourtant revient chaque année, comme l’automne ou l’hiver, comme le printemps ou l’été. Quelque chose qui a ses fruits, et qui a sa lumière »… Citons encore Quignard : « lorsque Albucius dit “il y a une cinquième saison du langage“ il renvoie à cette véritable “avant-saison“ qui fait son apparition pendant toute la vie, encore de façon furtive, saison qui visiterait les activités du jour, les sentiments et le sommeil par le biais des songes et des récits auxquels ils aboutissent dans cette espèce de souvenir verbal qu’on retient d’eux, en lui ôtant toute luminescence et toute fièvre… (…) Toutefois, cette surprenante cinquième saison inventée par Albucius ne concerne pas seulement l’avant saison infante ou primaire qui erre en nous : elle est le passé même en nous, “saison qui est en nous-mêmes l’inaltérable Antique (…). Inaltérable fondation de nous-mêmes dans les ruines du non-langage en nous (…). Éternelle narration (…). Piétinante narration“ ».

Ne tergiversons plus et ne nous laissons pas effrayer par la multiplicité des références littéraires possibles ! Une 5e Saison décline à l’occasion de l’équinoxe de septembre (du 17 septembre au 9 octobre) plus de cinquante propositions (certaines ont changé de jour et d’horaire, pensez à vérifier sur le site de cette manifestation) et un temps fort cette fin de semaine.

Un siège bien placé 

Ne ratez pas Aix 100 flammes ! La compagnie Carabosse, invitée par Les Théâtres, orchestre à la tombée de la nuit (le 17) une promenade enchantée au cœur de la ville d’Aix-en-Provence. Toutes les lumières publiques, sans compter celles des restaurants et bars, seront éteintes afin de laisser opérer la magie des centaines de flammes nées de divers supports, mêlées en architectures poétiques qui vont accorder à la ville un charme nouveau et prenant. La soirée s’achève au Grand Théâtre avec le Théâtre du Centaure.

Le même jour, l’amphithéâtre de la Manufacture évoque une page d’histoire en un spectacle théâtral et musical bilingue (français/occitan), La revanche de Muret par l’ensemble de L’Entrebescar. Nous est raconté sur un mode lyrique et burlesque le siège de Beaucaire où émergent les figures de Raymond VII de Toulouse, Pierre Raymond de Rabastens, le grand Bernard Délicieux, dit l’Agitateur du Languedoc…

Le cirque et la danse animent de leurs géométries élancées, vertigineuses, étonnantes, grâce au Ciam et au Guid du Ballet Preljocaj, tandis que le Pavillon Noir, ouvert aux visites offre sa scène à Barouf de Jean-Charles Gil (deux danseurs s’affrontent sous le regard du DJ Spiky The Machiniste), le dimanche. Et au Pavillon de Vendôme, Margo Darbois se livre à un numéro d’équilibriste sur les mains suivi d’un numéro à la barre russe par la Compagnie Moi & les autres.

Barouf de Jean-Charles Gil © Julien Hug

L’église de la Madeleine abrite l’installation époustouflante de Luke Jerram qui amène une lune énorme à la lueur de laquelle les rêvent se dessinent : Museum of the Moon s’appuie sur des images de la Nasa de la surface lunaire reproduite en une structure de sept mètres de diamètre, éclairée de l’intérieur et environnée d’une création musicale du compositeur Dan Jones.

Nō limit

Le Japon s’immisce dans la fête comme les 24 et 25 septembre, dans le parc Saint-Mitre et son incroyable théâtre nō, avec musique, littérature, illustrations mais aussi cuisine. Ou grâce à l’artiste jongleur Hisashi Watanabe (le 18 septembre à 18h), proposé par le Ciam, sur l’avenue Mozart avec Inverted Tree, spectacle inspiré des croyances et coutumes japonaises : les balles semblent être animées d’une vie propre, c’est tout simplement magique.

L’exposition Famille(s)-Phot’Aix (programmée par la Fontaine Obscure) vous attend aussi. Véritable page d’histoire avec ses témoignages émouvants et drôles, aux archives Michel-Vovelle. Le musée des Tapisseries ouvre ses portes, en lien avec l’exposition Etel Adnan, au Duo Keynoad (Ameylia Saad et Christian Fromentin) qui fusionne les musiques de l’Europe, du Proche-Orient et de la Réunion.  

On nous dit qu’il faut parfois changer de point de vue pour mieux comprendre notre environnement, Johannes Bellinkx prend le propos au pied de la lettre et prépare une déambulation sonore baptisée Reverse au départ de l’École supérieure d’art d’Aix-en-Provence… à reculons ! L’inattendu fleurit alors dans les lieux que l’on croyait connaître.

Enfin, et en passant sous silence moult propositions alléchantes (rendez-vous sur le site), n’oublions pas le jeu, phase essentielle de nos constructions. Street Aix Project et Les Instants Ludiques initient un projet participatif destiné au jeune public (à partir de dix ans). Les groupes d’enfants vont peindre un jeu dans l’espace urbain aux côtés d’un artiste qui les accompagnera dans la réalisation. L’art devient ici une respiration naturelle. 

MARYVONNE COLOMBANI

Une 5e saison (d’automne)
Du 17 septembre au 9 octobre
Divers lieux, Aix-en-Provence
aixenprovence.fr 

La Maîtrise des Bouches-du-Rhône revient en fanfare

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Dirigée depuis vingt ans par Samuel Coquard, la Maîtrise des Bouches-du-Rhône s’illustre dans des concerts aussi ambitieux pour ses jeunes chanteurs que réjouissants pour un public souvent nombreux. Grand bien en a pris à la formation de se produire sur non pas une mais deux dates en cette rentrée de septembre : soit le 16 septembre au temple de Grignan et le 18 septembre à l’église des Chartreux. En compagnie du chœur de chambre Asmarã, de l’Ensemble Instrumental Baroque mais surtout de ses fidèles Emmanuel Arakélian au clavecin et Marc Henric à l’orgue. Deux pièces maîtresses y sont exécutées : le célèbre Miserere d’Allegri mais surtout la Cantate BWV4 de Jean-Sébastien Bach, Christ lag in Todesbanden.

Le 9 octobre, le chœur d’enfants se produit dans un programme proche de celui donné la saison dernière, qui avait bénéficié entre autres du très beau grain de voix du jeune sopraniste Lenny Bardet. On y retrouve le Cantique de Jean Racine et le Requiem de Fauré mais également les Litanies à la vierge Noire de Poulenc. Ce concert est donné dans le cadre du célèbre festival d’orgue de Roquevaire. L’instrument-roi y tient une place de choix sous les doigts (et les pieds !) avisés d’Emmanuel Arakelian qui va exécuter une transcription de la Danse de Pélléas de Debussy.

C’est à Duruflé que l’organiste s’attaque le 23 octobre à l’église de Monteux pour un concert similaire proposant, entre autres pièces de choix, son inimitable Requiem, ainsi que de belles pages du répertoire organistique. La violoncelliste Marine Rodallec, le chœur Asmarãainsi que la mezzo-soprano Daïa Durimel se grefferont à cette alléchante affiche.

SUZANNE CANESSA

Maîtrise des Bouches-du-Rhône
Le 16 septembre au temple de Grignan, Marseille
Le 18 à l’église des Chartreux, Marseille
Le 9 octobre à Roquevaire
Le 23 à l’église de Monteux
04 91 11 78 42 maitrise13.fr

La main verte

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Première date des « temps forts » du festival Piano en fleurs à Marseille, la soirée du 26 août s’est tenue dans le jardin de la Magalone. Ce lieu trop peu connu investi par la Cité de la Musique de Marseille et particulièrement propice au format du récital de piano, ainsi qu’à sa déclinaison florale. La pianiste Amandine Habib, directrice artistique du festival, ambitionnait de toute évidence un récital aussi virtuose que sensible. Son axe pictural avait, en ce sens, tout pour séduire. Outre les monumentaux Tableaux d’une exposition de Moussorgski et Études-Tableaux opus 33 de Rachmaninov, le programme comportait de très belles pages de Couperin ou encore de Debussy – dont la sublime cathédrale engloutie ! De concert avec la pianiste, l’artiste visuelle Pia Vidal s’est attelée, tout au long du récital, à accompagner les œuvres. Souvent littérales, ses illustrations se sont avant tout distinguées par leur souci de coller au propos de ces pièces foisonnantes : à leur rythme, intuitif mais souvent sur le fil ; à leurs couleurs, puisant aux confins de l’harmonie tonale et de la tonalité des développements toujours gracieux, et souvent surprenant. C’est cependant le piano d’Amandine Hadid qui séduit en premier : sa capacité à effacer toute démonstration, toute esbroufe, pour se mettre au service du style ; son aptitude à faire entendre la moindre ligne de chant, la moindre émotion derrière chaque trait, chaque phrase. Une musicalité à toute épreuve !

SUZANNE CANESSA

Soirée du 26 août du festival Piano en fleurs, au jardin de la Magalone, Marseille.

À Saint-Rémy, le jazz se joue en trois temps

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ANNE PACEO Paris 2021 © Sylvain Gripoix

Première soirée de ce Jazz à Saint-Rémy le 15 septembre avec l’accordéoniste (également compositeur et arrangeur) Marc Berthoumieux. Il y présente un live articulé autour de son album Le bal des Mondes sorti en 2018, témoignant de sa passion pour les musiques du monde. Avec des mélodies et rythmes venus d’Afrique, de la Méditerranée, de Paris du Brésil et Brooklyn… Un musicien qui a collaboré avec Claude Nougaro, Dee Dee Bridgewater, Didier Lockwood, Harry Belafonte, et qui sait s’entourer : il est sur la scène de l’Alpilium en compagnie de Giovanni Mirabassi au piano, Louis Winsberg à la guitare, Laurent Vernerey à la contrebasse, Stéphane Huchard à la batterie et Jean-Luc Di Fraya aux percussions et voix. 

Le 16, deux concerts : pour commencer le duo formé lors d’une tournée en Argentine en 2011 par le pianiste Baptiste Trotignon et le percussionniste Minino Garay. Ils jouent les titres de leur album Chimichurri, sorti en 2016, là aussi un voyage épicé entre Nord et Sud, entre jazz et chanson, tango et pop, rythmes sud-américains et mélodies européennes. Place ensuite au Michel Legrand Jazz Quintet, à savoir Hervé Sellin au  piano, Denis Leloup au trombone, Claude Egea à la trompette, Pierre Boussaguet à la contrebasse, et François Laizeau à la batterie. Un quintet fondé en mai 1983 à Toulon, des musiciens qui ont accompagné le pianiste et compositeur tout au long de sa riche carrière musicale, et qui jouent ses thèmes et ses mélodies devenus inoubliables. 

La soirée du samedi 17 est 100% féminine. Avec Rhoda Scott, grande prêtresse de l’orgue Hammond, militante de la place des femmes dans le jazz, accompagnée de ses Lady All Stars. Sept musiciennes issues de la génération montante des jazzwomen de l’Hexagone, dans lesquelles on trouve Sophie Alour au saxophone, Anne Paceo et Julie Saury à la batterie et Airelle Besson à la trompette ! Un « mini big-band » à l’énergie funky et aux riffs mélodiques, pour une clôture festive et joyeuse du festival.

MARC VOIRY

Jazz à Saint-Rémy
Du 15 au 17 septembre 
L’Alpilium, Saint-Rémy-de-Provence
06 83 41 50 65 
jazzasaintremy.fr