samedi 12 octobre 2024
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Quand la philosophie pense l’art 

« L’Art pour tous : la grande illusion ? » est le thème de la 16e édition de la Semaine de la pop philosophie, qui se déroule du 12 au 19 octobre à Marseille

Volontiers provocatrice dans l’intitulé de ses thèmes (« Constellations de la connerie » en 2021 « Philosophie, rire et chansons » en 2022) la Semaine de la pop philosophie choisit pour cette 16e édition qui se déroule à Marseille du 12 au 19 de passer sur le gril pop-philosophique l’un des fondements de la politique culturelle publique en France. C’est-à-dire l’engagement volontariste pour un accès du plus grand nombre à la culture et à l’art, porté par la conviction qu’ils sont des sources d’émancipation pour chacun et chacune, et ne doivent pas être réservés à des privilégié·e·s. Mais Jacques Serrano, concepteur de cette manifestation s’étonne de « ces missionnaires de la culture pleins de bonne volonté et de bons sentiments qui ne cessent, depuis des décennies, d’entretenir l’idée que le spectateur a besoin d’eux pour l’aider à ouvrir les yeux sur le monde, délaissant parfois la création au profit de la fréquentation ». Et la Semaine de la pop philosophie de s’interroger : « L’Art pour tous serait-il devenu un slogan vide de sens, une assertion dans laquelle le peuple ne se retrouverait pas et qui dénoterait même involontairement un certain mépris à son égard ? »

Au programme

Comme chaque année, la Semaine de la pop philosophie se déroule dans des lieux emblématiques de la ville de Marseille comme la Vieille Charité, le Mucem, le Théâtre des Bernardines, le Muséum d’histoire naturelle / Musée des Beaux-Arts, le Mac (musée d’art contemporain), la Bibliothèque de l’Alcazar, la Bibliothèque départementale Gaston Defferre ou encore la Cité de la Musique.

Parmi la quinzaine de rencontres proposées, au cours desquelles vont se succéder une trentaine d’intervenant·e·s, citons par exemple L’Art pour tous : illusion ou mépris ? (4 octobre, Vieille Charité) de Jean-Marie Schaeffer, philosophe et critique d’un art, écrit au singulier, qui incarnerait le bon goût officiel, auquel il faudrait que tous·tes soient éduquées. Dans L’art ou l’insubordination au service de l’ordre établi (12 octobre, MAC) le philosophe Francesco Masci s’interroge sur les promesses non-réalisées des avant-gardes artistiques du XXe siècle, qui à travers leur insubordination contre la société marchande et l’illusion de la représentation, annonçaient que l’art transformerait la vie. Ou encore Discrétion volontaire. Pour une pratique élitiste de l’art (19 octobre, Ateliers Jeanne Barret) de Jean-Baptiste Farkas, qui considère que dans une époque formatée par l’industrie culturelle qui lui demande d’apparaître toujours davantage, l’artiste doit inventer des façons d’y d’échapper. Et, au sein de sa pratique, « ménager une part d’ombre dont l’extrémité est une forme d’élitisme ». 

MARC VOIRY

Semaine de la pop-philosophie
Du 12 au 19 octobre 
Divers lieux, Marseille

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