mercredi 2 octobre 2024
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Visibilité trans

Du 27 au 31 mars, le Vidéodrome 2 présente la première édition du festival Transgaze. Entretien avec Heidi et Edna, à l’initiative du rendez-vous.

Zébuline. Comment est née cette idée d’une semaine de la visibilité trans ? 
Heidi. Le projet est né au Vidéodrome 2, on y avait organisé le TdOr [Trans Day of Remembrance, ndlr] l’année dernière et en réfléchissant à la programmation pour cette année, on a choisi de transformer la journée internationale de visibilité transgenre, le 31 mars, en une semaine de programmation.
edna. La visibilité de ce que proposent les personnes trans, c’est nouveau à Marseille. D’où la création de ce festival où les disciplines se mélangent, la création artistique et cinématographique, la recherche, la question des archives trans… 

Pourquoi ce titre, Transgaze ? 
Heidi. Les termes « male gaze » et « cis gaze » dénoncent les représentations sexistes et transphobes au cinéma. En cherchant le titre, on s’est demandées ce qui faisait lien entre les manières de travailler des personnes invitées, les réflexions et esthétiques différentes des productions. Transgaze veut souligner ce qu’il y a de commun dans ces productions diverses : pour cette édition, on a fait le choix d’inviter uniquement des réalisateur·ices trans.
edna. Mais produire un film qui parle de transidentité ou bien programmer, en tant que personne trans, certains films de personnes cis, c’est aussi reprendre le gaze. Le choix de ces représentations relève d’un regard qui nous est propre, notre gaze. C’est aussi pour cette raison que la programmation est assez éclectique. La transition ça nécessite une flexibilité d’esprit qui est aussi hyper importante pour les artistes. S’autoriser à transitionner c’est s’autoriser à défricher de nouveaux territoires.

Quelle est la programmation de ce premier Transgaze ? 
edna. Pour ouvrir le festival, Pawel Thomas Larue et Sasha Martelli présenteront les Garçons dans l’eau, une romance trans-pédé bretonne, auto produite en non mixité queer. 
Jeudi, Claudix Vanesix artiste trans non-binaire péruvien, présentera Non Fuckable Tokens. Une performance avec des éléments de réalité virtuelle et augmentée qui questionne les nouvelles technologies d’un point de vue féministe décolonial et la manière dont les rituels et les identités autochtones peuvent nourrir des récits futuristes.

Heidi. Vendredi, Selva Gonzalez. productrice et réalisatrice, présentera à 19 h une projection de Mutt de Vuk Lungulov-Klotz, puis à 22h30, elle proposera une sélection variée de courts-métrages post-porn, mettant en avant des personnes trans-féminines.
Samedi à 18h, carte blanche à la Ballroom Marseille, qui présentera So You Wanna Vogue Huh ?! Un film sur le voguing réalisé par la communauté Ballroom de Bruxelles, du point de vue de femmes trans noires.
À 21h, carte blanche à Ix Dartayre, artiste Marseillais qui présente The Stroll, un film réalisé par des femmes trans new-yorkaises travailleuses du sexe.

edna. Dimanche à 18h Clovis Maillet, historien médiéviste, tiendra une conférence sur les saints trans au Moyen Âge, elle sera rediffusée dans le bar du Videodrome.
À 21h, carte blanche à Genre de Luttes, qui proposera une projection commentée des archives trans de l’association depuis les années 1980.

Heidi. Toutes les cartes blanches seront suivies de discussions avec les réalisateur·ices, et les séances sont à prix libre, moyennant adhésion annuelle de 6 euros.

ENTRETIEN RÉALISÉ PAR NEMO TURBANT

Transgaze
Du 27 au 31 mars
Vidéodrome, Marseille
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