mercredi 24 décembre 2025
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Présence Compositrices varie les plaisirs

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Marie Vermeulin © Jean-Baptiste Millot

Depuis 2011, le festival de musique classique Présence Compositrices met en lumière le répertoire des compositrices, trop souvent évincé des programmations au profit de leurs confrères. Cette 14e édition, accueillie par le Département du Var à l’abbaye de La Celle, s’organise en trois week-ends, dédiés chacun à une formation musicale ou à un instrument. Le premier, qui aura lieu du 12 au 14 avril, s’intitule Faire parler les touches et est consacré, comme son nom l’indique, aux instruments à clavier. C’est Marie Vermeulin qui ouvre cette nouvelle édition avec Das Jahr, un récital de piano que la compositrice romantique Fanny Mendelssohn a dédié à son époux. Julie Gayet, très engagée pour la cause des femmes dans les domaines culturels, introduira ce premier concert.

Ce sera ensuite au tour d’Antonio Oyazábal de faire chanter au piano les partitions de neuf compositrices du XVIIe à la fin du XX e siècle, de Élisabeth Jacquet de La Guerre à Mana Zucca. Plus tard dans la soirée, le concert Divines Héritage réunira le pianiste Edouard Ferlet, le saxophoniste Jean-Charles Richard et le contrebassiste Simon Tailleu autour des compositrices de jazz. Lucie de Saint-Vincent et son piano-forte viendront le dimanche conclure ce premier week-end avec un dernier récital consacré à la musique classique des XVIIIe et XIXe siècles, avec des compositrices comme Marie Bigot ou, encore une fois, Fanny Mendelssohn. 

CHLOÉ MACAIRE 

Présence compositrices
Du 12 au 28 avril
Abbaye de La Celle

Hispanorama : des peliculas à Saint-Max’

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Adieu Sauvage de Sergio Guataquira Sermiento © CBA

Organisé par l’association Agissez dans votre ville, la douzième édition d’Hispanorama va se dérouler du 13 au 19 avril. Au programme quatorze films très récents (projetés en version originale et sous-titrés en français) dont quatre comédies, un documentaire, un film d’animation, un film du répertoire, trois inédits en France (Blondi de Dolores Fonzi, Honeymoon d’Enrique Otero, et Adieu sauvage de Sergio Guataquira Sermiento), et une avant-première (Upon Entry (la llegada) de Juan Sebastián Vásquez et Alejandro Rojas). Nouveauté de cette programmation 2024 : une séance de huit courts-métrages, élaborée en partenariat avec Les Films du Delta de Rousset, qui clôturera le festival. 

Ouverture et invité·e·s

Rituel d’ouverture de chaque édition d’Hispanorama, une exposition et un concert sont proposés. L’exposition, à voir dans le hall de la Croisée des Arts, Art visionnaire d’Amazonie, du collectif d’artistes péruviens Onanyati, présente des œuvres plongeant dans l’univers sacré de leur culture, rappelle au passage l’urgente nécessité de préserver les forêts et les cultures ancestrales de notre planète. Le concert c’est le soir du vendredi 12, veille de la première journée de projection du festival : sur scène, la Cumbia Chicharra, collectif franco-chilien formé de huit musicien·ne·s multi-instrumentistes, une cumbia aux accents funk, afro beat, hip hop, dub. 

Du côté des invités, deux réalisateurs : le Colombien et Amérindien Sergio Guataquira Sermiento pour son premier long-métrage documentaire cité plus haut Adieu sauvage, une « radiographie émotionnelle » d’un peuple autochtone de Bolivie, les Cácuas. Et l’Espagnol Enrique Otero pour Honeymoon, cité plus haut également, comédie noire en forme de road-movie. Tous deux rencontreront le public à l’issue de la projection de leur film respectif (les 14 et 16). Nelly Rajoanarivelo, maître de conférences à Aix-Marseille Université, spécialiste des arts et littératures de la zone caribéenne, sera présente pour une rencontre à l’issue de la projection du film cubain Se vende de Jorge Perrugoria (le 17). Et Cédric Lépine, critique de cinéma pour des revues et des sites Internet, spécialiste des cinémas latino-américains, dialoguera avec le public à l’issue de la projection de 20 000 espèces d’abeilles de l’espagnol Estibaliz Urresola Solaguren (le 18).

MARC VOIRY

Hispanorama
Du 13 au 19 avril
Croisée des Arts, Saint-Maximin-la-Sainte-Baume

Avignon le rocher des dames 

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Mélodie Mô © LibrEs

Les femmes sont décidément à l’honneur en ce début de mois d’avril ! Alors que Piano and Co met un coup de projecteur sur les compositrices avec Musical Bounce Back à Marseille depuis le 6 avril, le Théâtre de l’Oulle à Avignon accueille du 10 au 14 avril Girl, girl, girl !, festival de la nouvelle scène musicale féminine. 

C’est la comédienne Mélodie Mô qui ouvre le bal le vendredi soir avec une démonstration de slam : Dix portraits de femmes émancipée, de la bandite Calamity Jane à l’aviatrice étatsunienne Bessie Coleman, posés sur des compositions originales de Gurvan L’helgoualc’h que le musicien interprète en live. Pendant les cinq soirées de festival, le public pourra découvrir la voix grave mais légère d’Augustine Hoffman, la pop poétique et électronique de Charlotte Adrien, qui fera la première partie de Maissiat, ou encore Emma Daumas, avignonnaise candidate de la Star Academy en 2002 et interprète du tube Tu seras. Le pianiste Elodie Sablier viendra clore ces cinq soirées de festival avec son concert In my Forest

CHLOÉ MACAIRE 

Girl, girl, girl !
Du 10 au 14 avril
Théâtre de l’Oulle, Avignon

Chroniqu’heureuses : les jeunes journalistes de Babel Minots

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l'Auberge et Diva Syndicat © naïri

Diva Syndicat
Le premier groupe d’enfants de 7-10 ans est issu de l’Auberge marseillaise, projet d’accueil pour femmes isolées porté par neuf associations installé au Prado (dans une ancienne auberge de jeunesse). Son sujet d’étude : Diva Syndicat, spectacle musical joué par un duo de musiciennes chanteuses, qui – sur fond de féminisme et forme alternant interpellations du public et interprétations habitées -, retrace l’histoire des femmes dans la musique, de sa première trace écrite à Aya Nakamura. Entretien.

Gabriel : Pourquoi aimez-vous faire de la musique ? 
Gentiane : Moi, y’a un truc que j’aime bien, c’est qu’on a pas besoin de mots lorsqu’on joue d’un instrument. Du coup, quand je suis super triste, je joue et je me sens mieux. 
Noémie : Moi, j’aime bien faire de la musique avec d’autres gens ! Ça me permet de partager différemment d’avec des mots. 

Houssam : Pourquoi avez-vous inventé ce syndicat ? 
Noémie : Si on demande à la plupart des gens de citer des compositeurs, même s’ils ne connaissent pas le classique, ils diront Mozart, Beethoven… Si on demande de citer une compositrice, c’est beaucoup plus difficile ! Ça marche aussi pour la peinture, la littérature, le théâtre… On a donc créé le syndicat pour défendre la représentation des femmes dans la musique. Les musiciennes aussi: as-tu déjà vu une fille jouer de la batterie ? C’est très rare. 
Gentiane : Je me souviens, à l’école on nous apprenait toujours Maurice Carel ou Jacques Prévert en poésie. Pourquoi on ne parle jamais de poétesses ? 

Fatoumata : Depuis quand travaillez-vous ensemble ? 
Noémie : On a commencé à travailler ensemble quand on a voulu créer ce spectacle, il y a trois ans. Avant, on ne se connaissait pas trop, mais on savait qu’on avait des énergies complémentaires qu’on avait envie de rassembler sur scène. 

Maryam : Combien de temps avez-vous mis pour créer ce spectacle ?
Noémie : Quasiment deux ans. Et ce que tu ne vois pas, c’est que nous ne sommes pas venues qu’à deux mais à quatre. Notre équipe est en train de démonter la technique ; on a une personne qui s’occupe de la lumière et l’autre du son. Pour créer le spectacle, une troisième personne nous aide pour vendre le spectacle. En tout, vingt personnes ont travaillé à la création : sur l’imagination des décors, leur construction, les costumes, la chorégraphie, la composition musicale, l’arrangement…
Gentiane : … l’écriture du texte, le regard extérieur. Puis, il y a les personnes qui travaillent dans le bureau pour faire les fiches de paie, chercher de l’argent, faire la comptabilité… Tout ça prend beaucoup de temps.

Sassou : Comment connaissez-vous toutes ces artistes que vous interprétez sur scène ?  
Noémie : C’est une très bonne question car c’était super dur de les trouver ! Quand on a décidé de créer un spectacle sur les femmes compositrices, on a ouvert un livre qui s’appelle Histoire de la musique. Dedans, il n’y avait que des hommes nés entre le XIIIe et le XXe siècle en Europe. On pensait que ce serait une histoire de la musique du monde entier mais pas du tout. 
Gentiane : C’était des bobards. On s’est donc fait aider par un musicologue, un scientifique de l’histoire de la musique en général, Jérôme Thiébaut. Il nous a dit connaître des  milliers de compositrices. On ne pouvait pas parler de toutes, on s’est donc concentrées sur les femmes occidentales qui ont fait de la musique en Europe ou en Amérique du Nord.

Abderaman : Quel est le plus grand ou le plus impressionnant public devant lequel vous ayez joué ? 
Gentiane : C’est vous ! (rires). Le plus impressionnant, c’est toujours de jouer un spectacle pour la première fois : on a peur de se tromper, on ne maîtrise pas forcément tout. Celui-là, on l’a joué 105 fois, déjà. 
Noémie : Oui, on est moins stressées car on a déjà joué devant plein de publics différents : de 20 personnes, de 600 personnes, dans une prison… Ce qui stresse le plus c’est quand il y a des professionnels qui viennent. 

Yourid : Depuis quel âge faites-vous de la musique ? 
Noémie : depuis toute petite. Des personnes de ma famille étaient musiciennes et m’ont poussé à en faire. Mais, par exemple, mon grand-père a commencé le piano à 60 ans ! Il n’y a pas d’âge pour faire de la musique.
Gentiane : Ce qui fait la différence, c’est le travail, la passion et l’envie. On a pas besoin d’argent pour faire de la musique. 

Anas : Pourquoi il n’y a que des filles dans votre spectacle ? 
Gentiane : Tony, au son, devait jouer avec nous, mais il s’est dégonflé ! Non, sans rire, quand j’étais petite on me racontait des histoires où il n’y avait que des héros ! Je n’avais pas de mal à me projeter dans la peau du héros, même si j’étais une fille. Ce qui serait super, aujourd’hui, c’est que les petits garçons puissent se projeter dans une héroïne ! On aimerait bien qu’il y ai plus de filles aux postes de responsabilité, et ce n’est pas vraiment encore le cas. 

Fatoumata : Aimiez-vous jouer des instruments quand vous étiez petites ? 
Noémie : Quand tu commences, c’est facile. J’ai appris à lire la musique en même temps que le français. Quand il faut travailler, c’est comme les tables de multiplication, à un moment ça devient difficile, il faut faire un effort. 
Gentiane : Et puis, quand tu grandis, ça devient compliqué car tes copains se retrouvent dehors et toi tu dois faire ton solfège, travailler ton instrument… 

Sassou : Comment faites-vous pour vous changer aussi vite ? 
Noémie : On a des costumes magiques ! La costumière a construit plein de costumes avec des aimants, quand on tire dessus, ça se décroche ! Comme ça, on peut se changer rapidement. Ce sont des vêtements de théâtre, on ne les mettrait pas dans la vraie vie. Ils sont vraiment faits avec plein d’ouvertures faciles qui permettent de les enfiler rapidement. Ça a mis beaucoup de temps, car beaucoup de vêtements sont faits sur mesure, c’est très technique. 

Godsent : Qu’aimez-vous chanter ? 
Noémie : Des choses à plusieurs, en chœur, ou dans lesquelles il y a beaucoup d’harmonies. C’est super de chanter dans les toilettes, les salles de bain ou les cages d’escalier : ça sonne hyper bien ! 

Le mot des minots 
Anas : Il y a des chanteuses qui sont encore en vie, mais les gens s’en foutent d’elles. Elles ont même chanté du Aya Nakamura. Elles nous ont dit que les femmes avaient le droit de chanter. 
Gabriel : Elles racontaient l’histoire de chanteuses qui, à cause de leurs maris ou de leurs frères, ont dû arrêter la musique. 
Godsent : Les jeux de poupées racontaient que les femmes n’avaient pas besoin d’hommes. 
Abderaman : Les poupées, c’était des femmes mortes de plein de choses. Elles veulent défendre les femmes qui ont certaines choses qu’elles n’ont pas le droit de faire. Comme le vote, par exemple. Et le syndicat, il sert à défendre les droits des femmes. 

Merlot et Because U Art © solange

Nouveau Voisins, Nouveaux Amis
Le second groupe, c’est Because U Art (Mars World), asso de Noailles qui propose aux enfants et ados un tas d’activités de familiarisation aux médias et plus encore. 
Pour Babel Minots, le groupe de 11-12 ans a travaillé sur Nouveau Voisins, Nouveaux Amis, joli format hybride mêlant un film capté à l’Iphone par l’artiste Merlot dans un centre d’accueil Emmaüs pour migrants, à Ivry. L’habillage musical est joué en live sur scène, accompagnant les rushs A Capella projetés en fond de scène.  Entretien

Séréna : Comment avez-vous fait pour parler avec les habitants du centre et leur faire comprendre que vous alliez filmer ? 
Merlot : En fait, quand je suis arrivé, je n’avais pas prévu de faire ça. Mais comme personne ne parle vraiment Français là bas, j’ai tout de suite parlé avec les enfants car eux ont été plus vite pour apprendre. Ils sont venus avec leurs parents, qui n’arrivaient pas vraiment à parler français, ils parlaient arabe, pachto etc. C’est pour ça qu’on voit beaucoup les enfants dans le film. Ils avaient même inventé une langue qui mélangeait toutes les leurs et ils se comprenaient entre eux ! C’était assez amusant.  

Le film n’est pas venu tout de suite, j’avais mon téléphone et on s’amusait à chanter des chansons, je filmais parfois. Quand je suis rentré chez moi le premier soir, j’ai regardé les vidéos et je me suis dit : “mais c’est trop bien !”. Le lendemain, j’ai demandé au centre l’autorisation de continuer à filmer. C’était sans matériel, simplement avec mon téléphone ! 

Yahya : quelles sont les personnes qui vous ont aidé à fabriquer la musique du spectacle ? 
En fait, le centre d’accueil où j’ai filmé est géré par Emmaüs. Il touche de l’argent de la part de l’État pour s’occuper des personnes qui arrivent en France. Ce sont d’abord eux qui m’ont aidé en m’autorisant à filmer. Pour ce qui est du spectacle, il y a une personne qui m’a beaucoup aidé, c’est Cedryck Santens, le guitariste qui était sur scène. Il a fait beaucoup de musique avec moi, on a construit la bande son ensemble. 

Séréna : Lors de votre rencontre avec les habitants du centre, qu’est-ce qui vous a donné envie de faire un “docu-concert” ?
Moi, je suis musicien, je ne suis pas journaliste. On peut avoir envie de parler des gens quand on arrive dans un endroit comme ça. Un journaliste poserait des questions, donnerait des informations au public. Moi, c’est plus sur l’émotion que je voulais travailler. Quand quelqu’un chante, il se passe quelque chose de beau. Je voulais montrer ça et jouer avec eux. 

Yahya : Auriez-vous quand même fait un spectacle comme celui-ci sans les rencontrer ?
Non ! En fait, il y a un artiste que j’ai découvert il y a peu qui s’appelle Chassol. Lui, il enregistre des gens qui chantent ou des bruits de rue, et il fait de la musique dessus. L’idée de le faire m’est venue lorsque j’étais là bas, je l’ai appelé et lui ai dit que j’allais utiliser cette technique : il m’a dit d’accord. Ensuite, j’ai refait des spectacles comme ça, mais sans les rencontrer je ne l’aurais pas fait. 

Snaïf : quelles émotions avez-vous ressenties lors du tournage du film ? 
Beaucoup de joie. Je vais te dire la vérité : quand je suis allé là-bas, c’était un moment de ma vie où je n’étais pas heureux, et eux ils m’ont remonté le moral, alors qu’ils ont traversé des choses très très difficiles dans leur vie… J’ai été très heureux de faire leur connaissance. 

Rukiia : Est-ce qu’il a été difficile de jouer ce concert la première fois ?
La première fois qu’on a joué, c’était compliqué, en effet. En fait, j’avais passé plein de temps avec les gens, et ils n’étaient pas là pour la première. C’était très difficile, je n’avais jamais filmé des gens et montré le film. Ils m’ont manqué, j’avais envie qu’ils soient là. 

Snaïf : Êtes-vous toujours en contact avec les différentes familles du centre ? Savez-vous ce que sont devenues les familles ?
J’étais très triste de les quitter après quatre/cinq mois. J’ai eu envie de garder le contact, mais quand les migrants arrivent en France, ils changent souvent de téléphone, ils achètent des cartes pré-payées, les perdent et les remplacent, donc leur numéro change. J’ai donc perdu le contact avec la plupart des gens hormis trois personnes. Une fois, c’était le plus beau moment de tous les concerts, on est allés à Carcassonne et un enfant m’a dit après le spectacle “eh, moi je suis dans le film !”. Je ne comprenais pas parce que ce n’était pas un enfant qui chante. On a cherché avec toute la salle, on a remis le film sur l’ordi et on a regardé dans toutes les séquences et on l’a trouvé ! Dans le film, il court. Il était venu avec toute sa famille et c’était un grand plaisir de retrouver quelqu’un de là-bas. 

Rukiia : Qu’est-ce qui a inspiré la composition de la musique ?
Des fois, on a fait tellement de musique qu’on ne réfléchit même plus. La musique, c’est juste les émotions, c’est ce qui vient. Le guitariste aime lui aussi travailler comme ça. on entend quelque chose dans notre tête, et on le fait. Ça fait longtemps qu’on fait ça. On se jette dedans sans réfléchir.

Yamina : qu’aimez-vous dans le fait d’écouter et faire de la musique ? 
En fait, ça fait trente ans que je fais de la musique et je ne sais même pas pourquoi. J’aime ça, j’aime cette manière de communiquer avec les gens, de dire des choses profondes sur toi, la société, sur ce que tu penses vraiment, ça touche les gens. Tu peux leur dire des choses sans leur dire directement. Ce spectacle-là, c’est un peu ça : On trouve que la France est vraiment raciste en ce moment : les gens se méfient de tous les immigrés. Ce spectacle là, les gens sourient, les enfants ont des grands yeux, personne ne peut dire “je n’aime pas ces gens-là” ! C’est une manière d’avoir les gens “en traître”, de leur procurer une émotion qui va les faire réfléchir un peu. Je l’espère. 

Gémaël : quel est l’instrument que vous maîtrisez ou aimez le plus ? 
Je n’en maîtrise aucun. Je suis chanteur, à la base, mais je joue mal, je sais jouer des accords, c’est tout. Je ne connais pas le nom des notes, mais quand j’ai envie que ce soit plus compliqué; ce sont les musiciens avec qui je travaille qui savent. 

Yahya, y a t il des personnes qui ont essayé de vous décourager ? 
Personne ! Quand on est musicien, il faut être déter, déter ! Personne va nous dire “fais ci, fais ça”. C’est toi qui fais. Tu appelles des copains, tu trouves des sous, c’est compliqué de faire de la musique, mais ça vaut le coup. 

Snaïf : Après tout ce chemin de création, que ressentez-vous ? 
Je suis très fier. On était déterminés, on avait envie de le faire. 

Yahya : Savez-vous déjà sur quoi portera votre prochain spectacle ? 
Ouais. On a fait un film avec Cedryck. Moi, j’avais écrit une histoire qui s’appelle Marcel le père noêl et le petit livreur de pizzas, c’est devenu un dessin animé et on va en faire un spectacle, ce sera un ciné-concert ! 

Le mot des minots
Snaïf : J’ai découvert des instruments que je ne connaissais pas ! C’était dur pour lui de quitter le centre. Là-bas, il avait de la joie.
Séréna : J’ai aimé car ils ne parlaient pas tous la même langue, il chantaient dans des langues différentes., les petits de la vidéo sont mignons et en forme. J'ai adoré la salle ancienne, aussi.
Yahya :  il y a des moments drôles, la musique était cool, les morceaux peuvent plaire à tout le monde. Les enfants ont créé une langue ! Et j’ai aimé qu’ils chantent tous une musique venant de chez eux. 
Séréna : J'étais contente d'interviewer une personne qui aime bien les petits. Merlot était drôle et trop gentil ! J’avais l’impression que les enfants du centre le prenaient pour quelqu’un de leur famille. Il y a beaucoup d’ambiance dans le spectacle. 

LUCIE PONTHIEUX BERTRAM 

Bombe à défragmentation

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Un paese di Calabria © Juste Distribution

Elias Sanbar, ancien ambassadeur de la Palestine auprès de l’Unesco, essayiste et poète, est le parrain de la 8e édition du Printemps du film engagé. En octobre 2023, avant les horreurs commises depuis, il déclarait dans le quotidien Le Monde : « une question me taraude : pourquoi un conflit plus que centenaire n’a toujours pas trouvé de solution ? Pourquoi Israël et l’ensemble des puissances, amies ou hostiles, adhèrent-ils à toutes les mauvaises solutions, jamais à la bonne quand cette dernière est connue de tous : admettre que les Palestiniens ont le droit absolu à l’égalité des droits ? » 

Une interrogation qui se reposera sans doute durant le festival, dont la thématique envisage la possibilité de Faire monde dans un monde défait, malgré la tentation de la désespérance. Notamment lors de la soirée du 13 avril, à l’occasion de la projection des 54 premières années, film documentaire d’Avi Mograbi réalisé en 2021. Le cinéaste israélien y interroge d’ancien soldats ayant servi dans les territoires occupés, décennie après décennie.

Le Printemps, c’est traditionnellement, chaque soir, la diffusion d’un long précédé d’un court-métrage, assortis d’un débat. Des œuvres qui invitent à se rassembler, penser, dialoguer, ne surtout pas se résigner. Avec une sélection abordant autant les grandes problématiques internationales, comme les migrations (l’ouverture se fera au Gyptis, par un doublé signé Shu Aiello et Catherine Catella, Un paese di Calabria et Un paese di resistenza), que les mobilisations sociales en Europe (Le balai libéré de Coline Grando, le 15 avril à L’Alhambra). Ou la destruction du service public hospitalier (Le Château en santé d’Olivier Bertrand, le 17 à l’Alcazar, et pour la soirée de clôture, État limite, film de Nicolas Peduzzi, en avant-première à La Baleine.

GAËLLE CLOAREC

Printemps du film engagé
Divers lieux, Marseille
12 au 19 avril
printempsfilmengage.fr

Le Fonky Festival de Mars débarque au Cabaret Aléatoire 

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Dj DJEL © Kevin Di Chiapparii

Zébuline. Pourquoi avoir voulu organiser ce Fonky Festival de Mars ?

DJ Djel. J’ai voulu l’organiser parce que j’ai fait le constat qu’il y a aujourd’hui beaucoup d’artistes qui produisent énormément de musique, qui ont des millions de vues sur Youtube, sur Spotify, mais qui ne tournent pas trop… Alors je me suis dit : pourquoi ne pas mettre les artistes de ma ville en avant ?

À Marseille, il y a déjà les rendez-vous Hip Hop Society et Hip Hop Non Stop, comment votre festival va-t-il se démarquer ? 

C’est très différent. Déjà c’est quelqu’un de cette culture qui le fait. Ce qui n’est pas le cas pour des deux autres, il me semble. Moi je suis un artiste de la ville, je fais ça depuis plus de 40 ans. Je transmets, j’invite des groupes que je mets en avant, j’en ai produit certains puisque j’avais un label. La différence avec ces deux festivals c’est que c’est 100% rap marseillais. On ne fait pas de programmation avec des artistes extérieurs, on fait la programmation de nos artistes de la ville et de sa région. On se veut promoteur de l’espace culturel et de l’identité du rap marseillais avant tout. Cependant on n’est pas fermés au reste du hip-hop, il y aura un contest de danse le vendredi, et du DJing aussi…

Sans compter les DJs, il n’y a que deux rappeuses programmées sur les 23 artistes. Comment expliquez-vous cette absence de parité ? 

Est-ce qu’on organise quelque chose pour faire de la parité ou est-ce qu’on organise quelque chose avec des gens qui sont actifs ? Si je fais un truc, je ne me dis pas qu’il faut qu’il y ait 50% de femmes, 50% d’hommes, je suis pas dans cette politique-là. Je vais prendre les artistes qui me parlent et qui sont le plus actifs. Pour moi, les femmes les plus actives qui font du rap aujourd’hui à Marseille sont Lanksy Namek et Soumeya et s’il y en avait plus, je serais allé les chercher. 

Il n’y a pas plus de femmes actives dans ce milieu-là ?

Non, mais c’est comme ça. Dans la danse classique par exemple, il n’y a pas beaucoup d’hommes. Il faut arrêter avec cette histoire de parité, cette histoire de « rap machiste » qui dit que, parce que c’est du rap, il y aurait beaucoup trop d’hommes. C’est quelque part une espèce de pseudo-racisme ou de pseudo-xénophobie [Zébuline pose cette question à tous les opérateurs culturels, ndlr]. Aujourd’hui, il y a des femmes qui font beatmaker, qui font « DJette »… je pense qu’il n’y en a pas assez, mais il y en a quand même. C’est comme dans tout, quand tu fais la différence et que tu arrives à percer, on entend parler de toi que tu sois un homme ou une femme… une personne de petite taille, valide ou invalide. Je n’ai trouvé que deux femmes cette année, j’espère quand même en mettre plus les prochaines fois.

En quoi un tel festival est important ? 

Parce que c’est un festival qui est fait pour nous, mais pas que pour nous. Venez à Marseille, venez voir les artistes, la richesse culturelle qu’il y a, et évidemment le graf, venez voir ce que l’on a à vous proposer dans le rap, dans l’humour, dans l’art, dans la peinture. C’est très riche.

ENTRETIEN RÉALISE PAR RENAUD GUISSANI 

Fonky Festival de Mars
12 et 13 avril
Cabaret Aléatoire, Marseille

Lumière sur la face cachée de la musique 

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© Gachwell

Le rôle des femmes dans la musique a souvent été minimisé, tu, ou invisibilisé. Encore aujourd’hui, les musiques actuelles sont le témoin de cette inégalité : en 2019, une étude du Conseil national de la musique révélait que seulement 14% de femmes étaient à l’affiche des principaux festivals français. Conscient de ce constat, l’équipe derrière le festival istréen La Guinguette sonore a imaginé une exposition qui donne la parole aux femmes qui se sont tout de même imposées dans ce milieu masculin. On découvre le parcours d’Anaëlle, gérante du café-concert l’Intermédiaire à Marseille, ou celui la musicienne Gami, le tout présenté dans une installation immersive et interactive. Cette exposition, qui a déjà était présentée en septembre dernier pendant la Guinguette sonore, sera ce 12 avril augmentée par deux tables rondes : une première les « inégalités persistantes dans le domaine des musiques actuelles » et une deuxième qui s’intéressera aux pistes de réflexion pour atteindre la parité.   

NICOLAS SANTUCCI

Éclipse de l’une
12 avril
L’Usine, Istres 

What the folk : Faveurs de printemps a 20 ans 

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Joe Bel © Sarah Balhadere

Trois jours d’une programmation intense s’annoncent à Hyères pour cette 20e édition du festival Faveurs de printemps. Du 11 au 13 avril, Tandem, la scène de musiques actuelles du Var, invite une dizaine d’artistes dans la ville aux palmiers, auxquels s’ajoutent une lecture musicale et une projection de Love & Mercy, un film de Bill Pohlad qui retrace l’histoire de Brian Wilson des Beach Boys et son combat contre la maladie mentale (13 avril, Médiathèque). À l’occasion de cette édition anniversaire, la médiathèque accueille également une exposition rétrospective, inaugurée le 5 avril par un concert du Varois Fabian Aubry,et qui est ouverte au public jusqu’au 27 avril. 

Les habitués de Faveurs de Printemps pourront retrouver certaines têtes d’affiches des éditions précédentes, telles Martin Mey qui ouvre le bal à le 11 avril à l’Anglicane, accompagné du Minimum Ensemble avec lequel il a réalisé le projet Paysages Composés. Mais aussi Joe Bel (12 avril, Théâtre Denis) qui vient présenter son nouvel opus doux et polyglotte, Family Tree, écrit à l’occasion de sa deuxième maternité, ou encore El Botcho (13 avril, Théâtre Denis) qui clôture le festival. Le groupe toulonnais d’indie-pop est de retour avec de nouveaux membres et un nouvel album intégralement en français, Les alizés, plusieurs années après leur séparation. Des clins d’œil voulus par Charlie Maurin, responsable de la programmation, afin de mettre à l’honneur l’histoire du festival.

Kepa à la fête

Ces fidèles du festival partagent l’affiche avec d’autres artistes montants ou déjà en place, dont Lescop (13 avril, Théâtre Denis) qui lui aussi revient après plusieurs années d’absence, ou encore le duo franco-australien Max Farrington & Le SuperHomard (12 avril, Théâtre Denis) et leur pop engagée et mêlée de musique classique. Le public hyérois pourra également rencontrer le folk pur et profond de l’ancienne bassiste des Goat Girl, la Britannique Naïma Bock (13 avril, l’Anglicane) et celui, plein de douceur, de la jeune chanteuse Augusta (12 avril, Théâtre Denis).

Une programmation très largement française, en raison du désistement de l’Étatsunienne Johanna Warren et du Canadien Matt Holubowski. Mais Charlie Maurin, précise cependant qu’il n’a certainement pas choisi les musiciens français qui les remplacent « par dépit », au contraire. Les artistes en question ? Kepa (12 avril, l’Anglicane) avec une guitare à mi-chemin entre Ennio Morricone et Hermanos Gutiérrez, et Elliott Armel (12 avril, Théâtre Denis) qui propose une folk aérienne et intime inspirée des paysages de Bretagne, qui sauront sans doute séduire leur audience avec leurs univers si singulier. 

CHLOÉ MACAIRE 

Faveurs de printemps 
Du 11 au 13 avril 
Divers lieux, Hyères

Exposition-rétrospective 
Du 6 au 27 avril 
Médiathèque d’Hyères

Les chemins du chant

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A FILETTA © Olivier Sanchez : Crystal Pictures

L’année anniversaire 2024 s’orchestre autour de trois temps forts ponctués de parenthèses, escales insérées au cœur du carnet de voyage qui passe des Printemps sacrés (avril) aux Polyphonies au Palais Carli (septembre) et aux Musiques du Monde à la Cité de la Musique (octobre). En avril c’est un compagnon de route de la Maison du Chant, Manu Théron, qui propose, interprété par Madalena, ensemble vocal composé de 24 femmes, son adaptation de la cantilène à Sancta Maria Magdalena, figure tutélaire de Marseille à la suite d’Artémis d’Éphèse. Autrefois confié aux chanoines de la cathédrale de Marseille, ce chant sera magnifié par les voix du chœur Madalena, ode à la vie, à l’émancipation. L’archaïsme de la partition fait curieusement osciller cette musique entre élans populaires et modernité. Un bijou à découvrir avant de s’immerger dans le tissage sublime des voix du groupe A Filetta, sur un répertoire de polyphonies sacrées corses. La maîtrise parfaite, la sensibilité, l’intelligence du chant, font de chaque concert de ce groupe un temps suspendu. Autre privilège, celui de participer à l’atelier animé le 13 avril par les infatigables et généreux chanteurs grâce aux Voix de la Canebière (Maxime Wagner) dont la restitution sera donnée en fin de journée (17 heures). Quelle collection de pépites !

MARYVONNE COLOMBANI

De Vives Voix
12 au 13 avril
Église Saint-Pierre et Saint-Paul, Marseille

Aflam ou ce que les cinémas arabes apportent au monde 

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Créée en 2000, l’association Aflam a pour objectif de faire découvrir les cinématographies arabes. Dès la première édition à Marseille, son Festival du film arabe a inauguré le partenariat avec l’Institut du monde arabe à Paris, qui y a immédiatement trouvé l’opportunité d’assurer le relais de sa Biennale des cinémas arabes. Depuis, leur objectif commun est de favoriser la réappropriation d’une histoire du cinéma souvent peu connue par les spectateurs, toutes générations confondues et originaires de différents pays arabes. L’accueil de réalisateurs et acteurs du monde arabe et méditerranéens contribue à développer les débats autour des projections et souvent à changer de regard sur les sociétés civiles des deux rives.

Porter les aspirations démocratiques

Avec ses différents programmes, le festival Aflam, Les Écrans, WarshatAflam, résidences d’écriture de scénarios et la Plateforme Internationale, l’association a développé une véritable expertise et contribué à rendre visible le « réveil » des sociétés civiles du monde arabe.

La soif de démocratie des peuples arabes interpelle les pouvoirs en place depuis les indépendances. Mais 2010 a marqué une année charnière durant laquelle les récits nationaux et nationalistes, ces « rentes mémorielles » comme certains les dénomment, se sont fendus, laissant apparaître la confiscation des révolutions populaires qui avaient menées aux indépendances. Spoliations, autoritarisme et usurpation des luttes qui portaient l’espoir de la démocratie et du développement sont à l’œuvre et se sont enracinés : la multiplication des conflits hérités de la colonisation conjuguée à la reprise en main par des gouvernements autoritaires, livre les peuples arabes à l’exil, la misère et la répression.

Dans ce contexte de tensions géopolitiques et de contestations populaires, les initiatives d’Aflam constituent un enjeu majeur : il s’agit de porter ces aspirations jusqu’à nous, en les inscrivant dans une programmation articulant diffusions, rencontres et édition : les cahiers d’Aflam prolongent les connaissances et remettent en contexte la ligne éditoriale du festival.

Résistance et Palestine

Pour cette onzième édition, le festival présente une quarantaine de films dont le fil rouge croise la mémoire des luttes et des lieux. 25 films produits en 2022 et 2023, certains primés, d’autres inédits ou en avant-première, ouvrent une fenêtre sur la création cinématographique d’une région sans cesse tourmentée, mais d’une créativité toujours foisonnante. Parmi les films récents de la sélection de cette 11e édition, plusieurs font apparaître la volonté d’émancipation et la poursuite des luttes des jeunes générations pour gagner une liberté que continuent à leur refuser des régimes politiques autoritaires. Au Liban, en Irak ou en Syrie, ces films mettent en lumière le courage d’une jeunesse qui veut choisir sa vie, mais qui n’hésite pas à risquer la sienne, dans le combat de rue ou en organisant les secours face à des États incapables de protéger leurs citoyens.

Comme le souligne Solange Poulet, fondatrice et vice-présidente d’Aflam, « la rétrospective intitulée La Palestine des cinéastes : des images pour exister aurait pu s’intituler pour Résister »,au regard ducontexte dramatique que connaissent les Palestiniens en l’absence du cessez-le-feu et de l’incapacité de la communauté internationale de protéger les populations du risque de génocide en cours. Un hommage aux cinéastes qui, depuis des décennies, dénoncent dans leurs films l’injustice d’une situation coloniale insoutenable.

La focale se resserre sur l’après Oslo, l’échec du processus de paix et l’impossible retour en Palestine de millions de réfugiés, avec deux classiques du cinéma palestinien : Conte des trois diamants de Michel Khleifi (1994), tourné à Gaza et dont les images sont aujourd’hui comme les archives d’un territoire effacé de la carte ; Intervention divine d’Elia Suleiman (2002), qui met en scène avec l’humour corrosif qu’on lui connaît, la difficulté d’exister, d’être Palestinien.

Conte trois diamants, de Michel Khleifi

Le festival revient aussi en force avec du « cinéma de genre » ou des séances dédiées aux archives du cinéma, avec Nabil Djedouani, archiviste et programmateur autour du cycle Vives archives !

Aflam propose aussi deux concerts et DJ sets (Kader Denednia, Mehtoze) les 13 et 17 avril au restaurant Asabiya, une séance participative avec les élèves arabisants du collège Marseilleveyre, un atelier d’écriture guidé par l’éditrice Mathilde Chèvre, des rencontres avec les cinéastes et les étudiants de la classe préparatoire cinéma de Marseilleveyre, aux côtés de Salima Tenfiche, chercheure en cinéma et Jacopo Di Falco, réalisateur.

Pas de prophète en ce pays

Malgré ce passé, cette programmation, cette pertinence, Aflam est en danger de disparaître faute de financements. Pourtant, Marseille et sa région ont su développer une filière professionnelle constituée de techniciens habitués aux tournages d’envergure internationale, de prestataires de services techniques expérimentés et bien équipés. Il apparaît évident qu’Aflam constitue un autre moyen de valoriser l’intérêt porté aux cinémas et à ses promoteurs dans notre région, et une passerelle de ces cinémas vers l’Europe.

L’ancrage méditerranéen de notre territoire, si souvent évoqué pour soutenir toute candidature lors des manifestations internationales, devrait amener les collectivités à assurer la pérennité d’un acteur associatif, expert de son champ et ayant fait ses preuves depuis plus de deux décennies, par l’auditoire et les partenaires qu’il mobilise. La situation financière de l’association exige cet intérêt accru des collectivités territoriales, mais aussi du ministère de la Culture, qui a publié récemment un guide des financements pour développer la mobilité culturelle dans la région sud de la Méditerranée.

SAMIA CHABANI