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Le narcotrafic, au passé

Dans la pièce Combat, présenté en avant-première à La Friche, Pipou livre le récit de son parcours de vie depuis sa cellule de prison

Le personnage que campe Belkacem Tir, mis en scène par Dominique Sicilia (Éclosion13), évoque l’itinéraire d’un jeune fils d’immigrés, né dans les cités de transit des années 1960 puis habitant d’une HLM des quartiers Nord de Marseille. Il revient sur le récit sensible et brut d’une période où le rejet prend la forme des contrôles au faciès et conjugue au quotidien violences et micro-agressions. Une France des années 1980, où l’immigration est perçue comme une présence temporaire. En résonance au récit, la musique rythme le flow de cette génération, avec funk et disco plutôt que rap, sous la batterie d’Ahmad Compaoré

Des représentants des forces de l’ordre, à ceux de l’éducation nationale (l’instituteur est inspiré de Jean-Bruno Finochietti, l’enseignant impliqué dans l’affaire de la tuerie d’Auriol de 1981), aucune institution n’accorde de répit aux jeunes des cités, que l’on préfère circonscrire à leur quartier, avec la volonté féroce de les encadrer pour ne les croiser ni sur les plages, ni dans les cinémas et autres espaces culturels ou de loisirs. 

Immigration et délinquance

À 17 ans, c’est le premier braquage au côté de son frère Shems, plus jeune délinquant des Baumettes, qui lui offre sa première poussée d’adrénaline. Une première occasion d’échapper aux « condés ». Le business s’installe ensuite dans l’euphorie des premières entrées de cash. L’inévitable case prison sera l’occasion d’écrire, de revenir sur un parcours symptomatique. 

Le sentiment d’injustice d’une génération sacrifiée ne doit rien à l’engrenage délinquant : après la guerre d’Algérie, la société française traite « l’arabe » par un apartheid social et mental importé du modèle colonial. On s’interroge cependant : le récit intimiste élargit peu à la question collective et revient sur la réalité des années 1980 où le narcotrafic gagne les cités d’habitat populaires. Bien loin de l’actualité que connaissent les jeunes d’aujourd’hui, enrôlés à 12 ans dans des mafias hyper violentes. Un Combat d’arrière-garde ? 

SAMIA CHABANI

Combat
Jusqu’au 28 février  
Friche la Belle de Mai, Marseille

15 mars
La Distillerie, Aubagne

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